On demande, aux collectivités qui refusent le Schéma, de faire des propositions.
Elles n'ont rien demandé et semblent devoir faire des projets.
Subitement mises en demeure de faire leurs preuves, les communautés récalcitrantes se mettent à se demander ce qu'elles vont bien pouvoir mettre sous la dent d'un préfet qu'elles n'ont pas tort de sentir affamé.
Et pour cause, les agglomérations ont faim, le fromage de chèvre, le lait, la viande et le blé ne suffisent plus à servir le grand capital, on espère faire juter d'autres marchés.
Les services à coup sûr.
Chez vous dans le Gard, le préfet Hugues Bousiges ne s'en cache pas, le monde rural n'existe pas, c'est une sorte de non lieu que le préfet à l'obligeance et la condescendance de traverser quand il passe d'Alès à Nîmes.
Il le dit, ouvertement(on le voit dans une vidéo du Reboussier).
Ces propos sont si énormes, que l'élu à qui il s'adresse, Bernard Clément, n'a même pas bondi sur sa chaise pour demander la révocation du préfet.
D'ailleurs, c'est avec le même sans gène notoire que le préfet de Poitou-Charentes, Bernard Tomasini, a été récemment nommé au service du patron de l'EDF, Henri Proglio, pour devenir son "œil" (si vous voyez ce que je veux dire).
C'est à celui qui a le pistolet sur la tempe de prouver que le ministère de l'Intérieur ne veut pas la peau des services publics.
Gardons la métaphore du pistolet (qui n'est peut-être pas une métaphore, dans la mesure ou Sarkozy a décrété qu'on pouvait maintenant tirer à balles réelles sur les manifestants).
En effet, demander à la 2C2A de faire des projets, c'est comme si un malade collait un flingue sur la nuque d'un bien portant pour l'obliger à prouver qu'il est plus malade que lui.
N'est-ce pas violation de la présomption d'innocence dans un état de droit? La 2C2A est belle, et en plus elle est vertueuse?
Accusée par le préfet, elle doit maintenant prouver qu'elle n'est pas roumaine, et qu'elle ne gagne pas sa vie sur la nationale 13.
Figurez-vous qu'avant, moi aussi j'étais terrorisé à l'idée de ce que ma Touraine du Sud devait proposer au préfet, en cas de refus.
Je me disais "Bon sang, qu'est-ce qu'on va bien pouvoir lui dire"!
Et c'est alors que subitement la lumière s'est faite en moi, lors d'une réunion du conseil communautaire.
Alors que les élus s'empêtraient pour savoir s'il fallait proposer un projet de suite ou attendre un peu, le maire d'Yzeures-sur-Creuse, Alain Chartier, qui est d'ailleurs (hasard?) le plus actif sur le web à 100 kilomètres à la ronde, a dit une chose très simple:
Pourquoi le refus devrait-il passer par une proposition puisque ce serait admettre qu'on veut changer.
Or précisément, on ne veut pas changer.
C'est pour ça qu'on refuse!
Euréka, il risque de passer pour un réactionnaire rétrograde, conservateurs résolu.
Pire, un bouseux qui trouve que la Poste c'est mieux que l'agence postale, ce Chartier!
Mais il raisonne comme un préfet!
Qu'on en pense ce qu'on voudra:
ceux qui ne veulent pas changer, par définition, n'ont pas besoin de faire des projets.
C'est plus que logique, c'est biologique!!!
Le Bouseux des Charentes
