Google a 20 ans : voici les moteurs de recherche qu'il a enterrés
Avec son algorithme PageRank, Google a non seulement balayé les acteurs en place mais aussi réussi a préserver son avance. Petite rétrospective d'une hécatombe qui n'en finit plus.
Google fête aujourd'hui ses vingt ans d'existence. Créé le 4 septembre 1998 dans un garage de la Silicon Valley, la société créée par Sergueï Brin et Larry Page compte plus de 85.000 salariés et génère un chiffre d'affaire colossal de 66 milliards de dollars. A la base de ce succès, il y a un algorithme, PageRank, qui a révolutionné la recherche web. Plus rapide, plus complet, plus pertinent… le moteur de recherche de Google est devenu rapidement la principale porte d'accès de la Toile. Et c'est toujours plus ou moins le cas aujourd'hui. La firme a durablement écrasé toute la concurrence et, pour l'instant, il n'a aucun véritable concurrent en vue.
Pourtant, Google n'était pas le premier moteur de recherche. Avant son arrivée, les internautes utilisaient des services tels que Lycos, AltaVista, Excite, Yahoo ou Ask. Certains, comme Yahoo, regroupaient les sites de web de façon thématique sous la forme d'un portail. D'autres, comme AltaVista ou Lycos, proposaient déjà un moteur de recherche par mots clés. En 1999, Lycos a même été le site le plus visité de toute la Toile.
Avec l'arrivée de Google, tous ces services ont été pulvérisés. La plupart de ces sites existent toujours, mais ils n'attirent plus grand monde. Lycos.com est désormais classé en 34.278ème position sur Alexa. La première position est détenue, évidemment, par Google. AltaVista n'existe plus. Seul Yahoo, classé en 6ème position, a réussi à garder la tête hors de l'eau. Mais ce n'est pas vraiment grâce à son moteur de recherche - un service désormais sous-traité à Bing de Microsoft - mais à sa messagerie email.
Au-delà de cette vieille garde, d'autres ont essayé de relever le challenge. La mention spéciale est attribuée à Quaero, le moteur de recherche avec lequel Jacques Chirac et Gerhard Schröder voulaient enfin libérer l'Europe des griffes du méchant Google. Le projet de recherche a démarré en 2005, mais les Allemands se sont rapidement désolidarisés pour se concentrer sur un autre projet. Le programme Quaero s'est terminé en 2013 après avoir englouti 200 millions d'euros. Le développement n'a jamais dépassé le stade du démonstrateur.
Microsoft a également essayé d'exister. Au départ, son moteur de recherche s'appellait MSN Search. Ce nom a été remplacé par Windows Live Search, puis Live Search. En 2009, Microsoft choisit finalement le nom de Bing, une nouvelle identité censée faire oublier ses errements précédents et montrer le renouveau de l'offre. Sa rentabilité, toutefois, n'arrive qu'en 2015. Aujourd'hui encore, le service de Microsoft arrive à peine à la cheville de Google, avec 7,7 % de parts de marché selon NetMarketShare (auxquels on peut ajouter les 4 % de Yahoo).
Face à l'exploitation éhontée des données personnelles par Google, une nouvelle tendance a récemment émergé : les moteurs de recherche respectueux de la vie de privée de l'internaute. Ses principaux représentants sont DuckDuckGo et Qwant. L'approche est franchement intéressante, mais pour l'instant il est encore trop pour dire si l'essai pourra être transformé un jour. Ces services n'atteignent pour l'instant que 0,2 et 0,02 % de part de marché respectivement, toujours selon NetMarketShare.
Le seul à dépasser les 10 % de parts de marché est Baidu, le moteur chinois. Mais ce n'est pas vraiment du jeu car Google n'est pas présent en Chine. Par ailleurs, la démographie chinoise gonfle mécaniquement les parts de marché de ce service. La performance de l'un par rapport à l'autre est donc difficile à évaluer.
En revanche, Yandex mérite une ola. Créé en 1997, ce site est aujourd'hui le moteur préféré des Russes en dépit de la présence de Google.ru. C'est finalement la seule entreprise qui ait réussi à battre la firme de Mountain View. Chapeau.