mardi 4 juillet 2023

VIDÉO. Après avoir sauvé une école de Villeurbanne en pleine émeute, elle témoigne

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Macron: après le séisme

La lettre politique de L'Express, 3 juillet 2023
le Parti pris
Macron: après le séisme
par Eric Mandonnet
Rédacteur en chef du service politique
Au moment où Emmanuel Macron voulut refermer la parenthèse des gilets jaunes avec une allocution télévisée, le 15 avril 2019, Notre Dame brûla et le plan prévu par l'exécutif partit en fumée. Au moment où les « cent jours d'apaisement, d'unité, d'ambitions et d'actions » censés clore la séquence des retraites touchent à leur fin, le pays tout entier s'embrase et les schémas bâtis pour rebondir sont mis, sinon dans la poubelle, en tout cas dans le placard. Comme un symbole, le conseil de la planification écologique, qui devait synthétiser les avancées des semaines écoulées, est renvoyée à des jours meilleurs.
Dans la France d'aujourd'hui, le président n'est plus le maître des horloges, Emmanuel Macron doit gérer un sablier qui écoule le temps utile pour lui et un minuteur qui décompte le temps avant la prochaine explosion. Dans cette course contre la montre, ce n'est pas une colère qui chasse l'autre. La « colère, face à un travail qui, pour trop de Français, ne permet plus de bien vivre, face à des prix qui montent, du plein, des courses, de la cantine, (…) cette colère parce que certains ont le sentiment de faire leur part, mais sans être récompensés de leurs efforts, ni en aides ni en services publics efficaces », pour reprendre les mots présidentiels du 17 avril, ne disparaît pas. S'y ajoute une colère décuplée par les événements des jours derniers, de la bavure mortelle d'un policier aux pillages, et jusqu'à l'attaque à la voiture bélier du domicile de Vincent Jeanbrun, le maire de L'Haÿ-les-Roses. 
Emmanuel Macron ne veut pas légiférer dans l'émotion. Il entend d'abord connaître le profil des 3000 individus placés en garde à vue, des quelques milliers d'émeutiers – 5000 à 7000 le jour le plus menaçant, un nombre tellement petit pour une violence tellement grande -, savoir si la réponse pénale se montre à la hauteur. Il sait que ses électeurs, et le pays dans son ensemble, ont basculé vers une envie de « plus d'ordre, plus de fermeté, plus de responsabilité ». Il a bien conscience, et les députés de la majorité avec lui, qu'on n'expliquera pas aisément, notamment aux commerçants victimes d'attaques tous azimuts, que le pays a désormais besoin en priorité d'un plan banlieue. « Les bâtiments qui ont brulé en premier sont ceux-là même qui recevaient des investissements publics », relève Stéphane Séjourné, le secrétaire général de Renaissance. 2023 n'est pas 2005.
En recevant les présidents du Sénat et de l'Assemblée nationale ce lundi, les maires attaqués mardi – son emploi du temps s'est libéré du fait de l'annulation à laquelle il a dû se résoudre de sa visite d'Etat en Allemagne -, Emmanuel Macron joue les institutions, pendant qu'Elisabeth Borne reçoit les groupes parlementaires. Si le président recevait les chefs de partis, le temps des décisions serait venu, or ce n'est pas le cas.
Mais déjà se perçoivent les répercussions sismiques de ce choc. Un proche d'Emmanuel Macron a regardé non pas une fois, mais deux la déclaration de Marine Le Pen vendredi : ce ne fut pas suffisant pour y déceler la moindre faute. La campagne silencieuse du RN se déroule bien, merci pour elle. Cette dynamique n'incitera pas, selon les stratèges macronistes, LR à taquiner à l'automne l'idée d'une motion de censure, car une dissolution mettrait la droite en grande difficulté sur le terrain. Les fractures au sein de la Nupes risquent aussi de s'accentuer. Pour le président, le danger est connu, celui du décalage toujours plus grand entre les mots et le réel – lui qui promettait par exemple, dans sa dernière intervention solennelle : « Dès la rentrée, notre école va changer à vue d'œil. » La demande d'ordre qui s'exprime un peu partout ne sera pas satisfaite par de belles paroles.
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