vendredi 29 juin 2018

Le favori à la présidence du Medef, Geoffroy Roux de Bézieux, ne connaît pas... le montant du Smic

Le favori à la présidence du Medef, Geoffroy Roux de Bézieux, ne connaît pas... le montant du Smic

Le favori à la présidence du Medef, Geoffroy Roux de Bézieux, ne connaît pas... le montant du Smic

Il est le grand favori pour succéder à Pierre Gattaz à la tête du Medef et devenir le patron des patrons. Pourtant, Geoffroy Roux de Bézieux n'est pas vraiment au point sur les fondamentaux. Invité de la matinale de RTL ce vendredi 29 juin, l'ex-vice-président en charge de la fiscalité et du numérique du syndicat s'est essayé, d'un ton très assuré, à une estimation du montant du Smic. Selon lui, son montant mensuel net est actuellement de 1.280 euros... Or, malgré une hausse en janvier, celui-ci est actuellement de 1.170,69 euros. Soit une différence de 110 euros par mois.

Le candidat à la tête du Medef était alors interrogé sur la proposition de Guillaume Peltier, l'un des vice-président de LR, d'augmenter le Smic de 20%. Une hérésie à ses yeux : "Je crois que ce n'est pas sérieux !", lance-t-il à Elisabeth Martichoux, qui lui pose ensuite la question du montant du Smic horaire. "En horaire, je ne sais pas, avoue-t-il, avant de se lancer. En mensuel, 1.280 net, quelque chose comme ça..."

100€ de différence

Quelque chose comme ça ? Raté. Le "juste prix" étant donc de 1.170 euros depuis janvier contre 1.149 l'année passée. Le montant du Smic horaire net, lui, est établi à 7,72 euros. Une erreur loin d'être anecdotique. Pour un salarié au Smic, 110 euros de moins sur sa fiche de paie représentent un manque à gagner annuel de 1.320 euros.

Notons qu'une prochaine hausse doit avoir lieu en octobre avec une nouvelle baisse des charges. Le Smic horaire devra alors s'établir à 7.83 euros net, soit 1.188 euros mensuels. On ne parvient toujours pas aux 1.280€ de Geoffroy Roux de Bézieux.

Sur RTL, celui qui est aussi le créateur du groupe de gastronomie haut de gamme Notus enchaîne, déjà un peu moins sûr de son chiffre : "Bien sûr, c'est difficile de vivre avec 1.200, surtout quand on est dans une grande métropole en région parisienne. Mais le problème, c'est quoi ? C'est le coût des charges sociales. 1.200 et des brouettes, ça coûte presque 1.800 à l'entreprise, c'est ça le sujet."

Geoffroy Roux de Bézieux espère remplacer Pierre Gattaz à la tête de principale organisation patronale française. Un personnage qui s'était, lui aussi, illustrer sur ce sujet. En 2016, sur France Inter, il avait déclaré que la France détenait le Smic le plus coûteux d'Europe. Là aussi, c'était faux. Au moment de cette déclaration, l'Irlande, l'Allemagne, les Pays-Bas, la Belgique et le Luxembourg proposaient des salaires minimums plus élevés...

Son successeur doit être désigné le 3 juillet prochain par le vote des 566 délégués de l'assemblée permanente issus des fédérations professionnelles et des Medef territoriaux. Mais le conseil exécutif vient de rendre un avis qui laisse entrevoir l'issue du scrutin. Geoffroy Roux de Bézieux, déjà candidat en 2013, a recueilli 22 voix, caracolant en tête, loin devant son principal concurrent Alexandre Saubot, ex-patron de la puissante fédération de la métallurgie et de l'industrie UIMM.

GARD Manifestations devant les gares en soutien aux cheminots - Objectif Gard

GARD Manifestations devant les gares en soutien aux cheminots - Objectif Gard

GARD Manifestations devant les gares en soutien aux cheminots

Manifestation devant la gare d'Alès. Photo Tony Duret / Objectif Gard

Ce jeudi matin, à Alès, Nîmes et Bagnols-sur-Cèze, les syndicats se sont rassemblés devant les gares pour soutenir la cause des cheminots. Une manifestation inter-régionale de plus grande ampleur se tenait à partir de 13h30 à Montpellier. 

À Alès, une grosse centaine de personnes, des membres de la FSU, de la CGT ou de FO, des retraités et même des maires comme celui de Cendras, Sylvain André, se sont réunis devant la gare. Parmi les manifestants, Alain Martin, le représentant local de la CGT, a rappelé qu'il était "contre l'ensemble de cette politique gouvernementale, contre cet ensemble de mesures qui ont pour but de casser tous les acquis". Il a enfin promis que "ce n'est pas parce que les beaux jours arrivent, que le mouvement va s'arrêter".

Ce midi, devant la gare de Bagnols (Photo : Thierry Allard / Objectif Gard)

À Bagnols, une bonne soixantaine de manifestants avait répondu à l'appel à la mi-journée devant la gare de Bagnols, lieu plus symbolique qu'autre chose, la ville ne voyant plus passer de trains de voyageurs depuis quatre décennies... En la circonstance, le secrétaire de l'union locale Bagnols de la CGT, Patrick Lescure, offrira une prise de parole plutôt généraliste, dénonçant notamment la modernité revendiquée par l'exécutif : « en termes de modernité, nous avons eu droit à un remixage des idées de Miss Maggie (Margaret Thatcher, ndlr), à savoir tout pour les riches. » Au cours de cette dernière manifestation de l'été, Patrick Lescure affirmera que « les attaques contre les plus faibles font monter d'immenses colères » avant de promettre que « nous nous retrouverons, celles et ceux qui manifestent ne lâcheront rien. »

Environ 150 personnes s'étaient mobilisées devant la gare de Nîmes (Photo : Philippe Gavillet de Peney/Objectif Gard)

À Nîmes, l'appel intersyndical a été entendu par les représentants de la CGT, surnuméraires, mais aussi par ceux de Sud solidaires, de FO, de la FSU et de la seule formation politique présente, Ensemble-Front de gauche. Pour autant, cette énième manifestation n'a pas rameuté les foules puisque devant la gare de Nîmes les protestataires n'étaient pas très nombreux (moins de deux cents) et plutôt fatalistes quant à l'impact du rendez-vous.

"Je n'attends rien de cette énième manifestation. Je suis venue par solidarité, lâchait Nathalie Colpi de FO. J'attends septembre et ce qui va se passer à ce moment là. On verra comment ça tourne et on prendra les initiatives qui s'imposent". Pour Sud solidaires, Aïcha Terbeche se montrait beaucoup déterminée et radicale : " Depuis le début nous appelons à la grève générale.Même si il n'y a pas beaucoup de monde ici, je pense qu'il y aura plus de monde à Montpellier car l'appel à la manifestation est régional. Pour ma part je vais rester à Nîmes car il est aussi important de manifester notre solidarité avec les cheminots nîmois".

Un commando de choc et de charme pour FO (Photo : Philippe Gavillet de Peney/Objectif Gard)

Porte-parole de la CGT, Gilles Besson soulignait quant à lui que cette journée de protestation était "un appel inter-professionnel à lutter contre la casse sociale, les mesures d'austérité et les contre-réformes du gouvernement Macron". Après que le contingent de cheminots grévistes a plus tard pris... le train pour rejoindre Montpellier, les manifestants restants ont pique-niqué devant le parvis de la gare avant de se déplacer d'une centaine de mètres vers 14 heures pour faire entendre leur colère devant la préfecture du Gard (où ils n'avaient pas demandé audience) via un klaxon de TGV. Le tout dans l'indifférence quasi générale des usagers. Aujourd'hui, à Nîmes, c'était les trains passent et la caravane aboie...

Tony Duret( à Alès), Thierry Allard (à Bagnols/Cèze) et Philippe Gavillet de Peney (à Nîmes)

Limitation à 80 km/h : les départements en première ligne

Limitation à 80 km/h : les départements en première ligne

Limitation à 80 km/h : les départements en première ligne

Vivement décriée par une partie des élus locaux, la vitesse limitée à 80 kilomètres par heure – et non plus 90 – sur les routes à double sens sans séparateur central prend effet ce dimanche 1er juillet. Ce sont 400 000 kilomètres de routes qui sont concernés, dont 98 % gérés par les départements et 2 % par l'Etat.

« Nous avons sondé une quinzaine de départements à la mi-juin et tous étaient dans le bon timing pour mettre en œuvre la mesure au 1er juillet, relate Anne-Marie Herbourg, présidente de l'ADTECH [Association des directeurs techniques des métropoles, des départements et des régions], ou au plus tard le 2 juillet – le 1er tombant un dimanche. » Et ce, en dépit des réticences fortes d'un certain nombre d'élus départementaux. Dans les faits, les panneaux à changer ne sont pas forcément nombreux et les situations sont très variées d'un département à l'autre : par exemple, 418 panneaux à changer dans le Nord, aucun dans le Gers !

Encore des zones à 90 km/h

Autre mission réalisée par les services départementaux : l'identification des zones restant à 90 kilomètres/heure. En effet, le décret du 17 juin concède une exception : « La vitesse sur les sections de routes comportant au moins deux voies affectées à un même sens de circulation est relevée, sur ces seules voies, à 90 kilomètres/heure ». Il s'agit de sections à trois voies, dont deux dans le même sens, qui permettent les dépassements.

Ainsi, en Côte-d'Or, il faut changer une douzaine de panneaux, et en implanter environ 80 sur ces fameuses sections à trois voies. « Il est illogique que l'on puisse rouler à 90 kilomètres/heure dans un sens, et à 80 dans l'autre, commente le président du département, François Sauvadet. La mesure est peu lisible, et pas du tout acceptée par les usagers ! » Cet élu avait été à l'initiative d'un courrier envoyé à Edouard Philippe en mars et signé par une trentaine de présidents de départements. En Côte-d'Or, la pose de 92 panneaux coûte 18 700 euros, que le département doit avancer. « Au niveau national, 11 000 panneaux ont dû être changés, pour un coût compris entre 6 et 12 millions d'euros », estime Emmanuel Barbe, délégué interministériel à la sécurité routière. L'Etat remboursera les départements le 1er janvier 2020.

Panneaux aux frontières

Un cas particulier se pose : celui des départements frontaliers. Des panneaux de grand format sont apposés aux frontières pour indiquer la limitation de vitesse sur les routes de France. Par exemple, « en Moselle, nous avons 23 grands panneaux aux frontières avec le Luxembourg et l'Allemagne, témoigne Anne-Marie Herbourg, qui est aussi directrice générale adjointe chargée du patrimoine et de l'aménagement des territoires dans ce département. Faut-il les changer ou simplement corriger la vitesse indiquée ? L'Etat ne nous a pas encore répondu ».

Et après ? Une « revoyure » pourrait avoir lieu dans deux ans, a indiqué le Premier ministre, si la mesure ne s'avère pas efficace pour réduire la mortalité routière.

Focus

Pas de perte de temps significative

La vitesse a un impact direct sur la mortalité routière : « 1 % de vitesse en moins engendre une baisse de 4 % de la mortalité », a martelé le délégué interministériel à la sécurité routière fin juin. A 90 km/h, il faut 13 mètres de plus qu'à 80 km/h pour s'arrêter face à un obstacle. Le gouvernement table sur une baisse du nombre annuel de tués sur les routes, de 350 à 400 (sur 3 684 tués en 2017). Autre argument, directement destiné à ceux qui fustigent une mesure qui va faire perdre du temps aux habitants du monde rural : un test réalisé au centre d'essais de Mortefontaine (Oise) montre que, sur un circuit de 40 kilomètres comportant des virages, un véhicule à 80 km/h a seulement une minute et 30 secondes de retard par rapport à un véhicule qui roule à 90 km/h. La perte de temps n'est donc pas significative.