mercredi 12 septembre 2018

Censure antiterroriste: la Commission européenne veut détruire l'Internet décentralisé


Censure antiterroriste: la Commission européenne veut détruire l'Internet décentralisé

 

Lien : https://www.laquadrature.net/fr/reglement_terro_annonce

12 septembre 2018 - Ce matin, alors que toute l'attention était tournée vers l'adoption de la directive droit d'auteur, la Commission européenne a publié sa proposition de règlement contre la propagande terroriste en ligne.

Ce texte sécuritaire prévoit d'imposer plusieurs obligations aux hébergeurs, et notamment le retrait en moins d'une heure des contenus signalés. Il banalise la censure policière ou privée et donc le contournement de la justice. Il fait des filtres automatiques - justement au coeur du débat sur la directive droit d'auteur - la clé des politiques de censure à l'ère numérique1.

En pratique, seule une poignée d'hébergeurs pourront satisfaire de telles obligations - en particulier le délai d'une heure pour censurer les contenus. Les autres hébergeurs - la très grande majorité qui, depuis les origines, ont constitué le corps d'Internet - seront incapables d'y répondre et s'exposeront systématiquement à des sanctions.

Si ce texte était adopté, les quasi-monopoles du Net (Google, Amazon, Facebook, Apple, Microsoft, Twitter...) se verront consacrés dans leur rôle clé pour les politiques sécuritaires des États membres, et renforcés dans leurs positions ultra-dominantes - tous les autres services ayant du fermer boutique, y compris les services décentralisés qui respectent nos droits. Après avoir vaguement prétendu nous défendre avec le RGPD, la Commission européenne change radicalement de direction et compte désormais défaire l'État de droit en renforçant et en pactisant avec des firmes surpuissantes, qui exploitent nos libertés.

Pourtant, le reste de l'Internet, l'Internet décentralisé et gouvernable de façon démocratique, repose sur un contrôle fin et adapté à chaque personne des contenus qui y sont diffusés. Cette organisation est une des solutions les plus pertinentes pour freiner la propagation de messages problématiques, mais la Commission compte justement la détruire en lui imposant des obligations impossibles à respecter.

En pratique, la proposition de la Commission est donc non seulement inutile - les géants sont déjà largement actifs pour surveiller et censurer et collaborent très largement avec les autorités en matière antiterroriste.2 Elle est surtout contre-productive : son principal effet serait de détruire l'unique version d'Internet compatible avec nos libertés fondamentales.

DIRECT. Le chef de cabinet d'Emmanuel Macron "certifie qu'Alexandre Benalla n'a pas exercé ses fonctions de chargé de mission" durant sa suspension

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La commission d'enquête du Sénat reprend ses travaux mercredi. Trois auditions sont programmées, alors que l'ancien collaborateur du chef de l'Etat a finalement accepté hier soir de se rendre devant la commission.

Ce qu'il faut savoir

L'affaire Benalla revient, mercredi 12 septembre, sur le devant de la scène avec la reprise des auditions devant la commission d'enquête sénatoriale, à commencer par celle du chef de cabinet de l'Elysée, François-Xavier Lauch. Regardez en direct sur franceinfo le contenu de ces auditions. 

Au programme des auditions. Le chef de cabinet d'Emmanuel Macron, François-Xavier Lauch, dont Alexandre Benalla était l'adjoint en tant que "chargé de mission" en matière de sécurité, est le premier convoqué au Sénat, sera auditionné à partir de 9h30. Après lui, le général Eric Bio-Farina, commandant militaire de l'Elysée, déjà entendu en juillet par l'éphémère commission d'enquête de l'Assemblée nationale, sera entendu à 11 heures. Puis à 12h15, c'est Maxence Creusat, commissaire de police à la direction de l'ordre public et de la circulation de la préfecture de police de Paris qui sera entendu par les sénateurs. 

 Benalla annonce qu'il se rendra, "contraint", devant les sénateursL'ancien chargé de mission d'Emmanuel Macron a annoncé mardi soir qu'il était "contraint" de se rendre devant la commission d'enquête du Sénat pour éviter des "poursuites judiciaires", dans un communiqué. Alexandre Benalla , mis en examen pour des violences contre un manifestant le 1er mai 2018 à Paris, avait pourtant fait savoir dans la journée qu'il n'entendait pas être auditionné par cette commission qui tente d'établir quelle était l'étendue de ses fonctions a à l'Elysée.

>> "Je n'ai aucun respect pour eux" : la violente charge d'Alexandre Benalla contre les sénateurs de la commission d'enquête

 Bras de fer avec les sénateurs. Au terme d'une journée de bras de fer avec le Sénat et un début de polémique avec des membres du gouvernement, l'ancien collaborateur de l'Elysée a cédé après avoir fait savoir dans la journée qu'il n'entendait pas être auditionné par le Sénat avant la fin de la procédure judiciaire en cours. Un refus de se présenter est punissable de deux ans d'emprisonnement et 7 500 euros d'amende.