LE COQ ET LES ELEPHANTS
Dans la basse-cour en ébullition
Un seul sujet était d’importance
Notre coq au sommet de sa puissance
Avait puni ses amis avec délectation.
Dans la foulée de ses exécutions
Il avait nommé de nouveaux affidés
Parmi ceux qui lui étaient dévoués
Et lui juraient totale soumission.
Rêvait-il de devenir Président
D’une autre cour, celle des éléphants ?
Aucune chance n’existait pourtant
Il était trop petit et bien trop arrogant.
Mais en plus par un hasard de conjonction
Il s’était mis comme idée dans la tête
(car il croyait en avoir une sous la crête)
De changer dans sa cour le sens de circulation.
On picorait à gauche, on ruminait à droite,
Désormais sous l’effet d’une clarté limpide
Il faudrait que par un changement rapide
On se débarrasse de cette façon étroite.
Cacophonie, embouteillages, stupéfaction,
Rien n’y faisait, tout se bousculait,
Mais notre coq buvait du petit lait
Le monde enfin obéissait à sa décision.
Haletante désormais, toute la population
Qui croyait avoir voté pour le progrès
Se demandait se qui se passerait
Quand viendrait une autre illumination.
Qu’il soit grand ou minuscule
Le pouvoir parfois tombe dans la main
D’un certain qui du jour au lendemain
Change au point de risquer le ridicule.
La Fontaine du Plan de Brie
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