Eric Coquerel entarté par l'Action Française, La France Insoumise dénonce une agression
Depuis plusieurs semaines, Jean-Luc Mélenchon alerte sur "la menace que représentent les groupuscules radicalisés de l'extrême droite"
POLITIQUE - "Hier soir Eric Coquerel a été agressé". La députée de la France Insoumise Clémentine Autain a dénoncé ce vendredi 20 avril à l'Assemblée Nationale "un acte de violence" à l'encontre de son collègue, entarté la veille par le mouvement Action Française.
Dans une vidéo diffusée sur Twitter ce vendredi 20 dans la matinée, le groupuscule d'extrême droite, proche des milieux monarchistes et catholiques traditionalistes, a revendiqué l'entartage du député de Seine-Saint-Denis, présentant ce geste comme une réponse au soutien du parlementaire à l'occupation de la Basilique de Saint-Denis au mois de mars, comme le montre notre vidéo en tête d'article. Joint par Le HuffPost, le député de la France Insoumise a déclaré qu'il porterait plainte.
"Ce que je trouve symbolique, c'est que ces gens se sentent suffisamment en impunité pour revendiquer cette action", déclare le député, qui précise avoir déjà déposé une main courante après des menaces reçues sur les réseaux sociaux et par email après l'occupation de la basilique. "C'était une menace implicite, où l'on me disait de bien surveiller derrière moi", décrit-il.
Le dimanche 18 mars, un collectif de soutien aux migrants et sans-papiers avait en effet occupé la Basilique, nécropole des rois de France, pour manifester leur opposition au projet de loi Asile Immigration actuellement débattu à l'Assemblée Nationale. Les manifestants avaient notamment pu compter sur le soutien d'élus de la France Insoumise -farouchement opposée au projet de loi- dont Eric Coquerel.
Construite au XIIe siècle, la Basilique Saint Denis accueille les sépultures de nombreux anciens rois de France. Une particularité qui lui confère une importance de taille pour des groupes comme Action Française. "Ça reste drôle et non violent par rapport à l'invasion de la Basilique Saint Denis à laquelle il avait participé", a d'ailleurs revendiqué sur Twitter le porte-parole du groupe Antoine Berth.
Cocquerel entarté par l'@actionfrancaise :
— Antoine Berth (@Antoine_Berth)
Ça reste drôle et non violent par rapport à l'invasion de la Basilique Saint Denis à laquelle il avait participé.#Entartage #Cocquerel #ActionFrançaise
La France Insoumise dénonce "les terroristes d'extrême droite"
Dans l'hémicycle, la députée Clémentine Autain a fustigé le manque d'action "de considération et de protection organisée par l'Etat pour protéger des représentants du peuple français".
Elle a ainsi rappelé "les violences sans cesse répétées" et "les menaces de morts précises" à l'encontre de Christophe Castaner et de Jean-Luc Mélenchon. Le 3 avril dernier, le leader de la France Insoumise a d'ailleurs demandé des comptes au ministre de l'Intérieur Gérard Collomb concernant l'enquête ouverte sur les menaces de mort proférées à son encontre pendant la présidentielle par un réseau d'activistes d'extrême droite.
"Nous aimerions que cette assemblée et le gouvernement prennent en considération la violence extrême et les menaces que ne cessent de proférer des milices d'extrême droite, des groupes d'extrême droite, et nous avons profondément le sentiment qu'il n'y a pas de prises en considération et de protection organisée par l'état pour protéger des élus, des députés, des représentants du peuple français", a pointé la députée France Insoumise.
Eric Coquerel abonde: "Il n'y a pas de surveillance spécifique des groupuscules d'extrême droite par le gouvernement", regrette le député, qui cite comme exemple la marche en hommage à Mireille Knoll, où la France Insoumise avait demandé une protection qui a été envoyé tardivement selon lui.
Ces propos font écho à ceux de Jean-Luc Mélenchon lui-même. "L'extrême droite doit être prise au sérieux comme danger de violence et de meurtre. C'est eux qui attaquent à Montpellier un amphi d'étudiants, c'est eux qui attaquent à Tolbiac, c'est eux qui me menacent de mort. (...) Ça suffit. Maintenant le ministre de l'Intérieur doit prendre au sérieux la menace que représentent les groupuscules radicalisés de l'extrême droite" , affirmait-il déjà le 8 avril.
Sur Twitter jeudi 19, il a une nouvelle fois réclamé une action forte du gouvernement contre "les terroristes d'extrême droite qui préparent des assassinats d'élus", avant d'adresser une lettre au président de l'Assemblée Nationale François de Rugy ce vendredi, dans laquelle il l'appelle à rejoindre la plainte déposée par la France insoumise. "Ce serait une manifestation de détermination très dissuasive pour nos potentiels agresseurs", souligne le chef de file insoumis.
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