GRAND FORMAT. Bienvenue à Longyearbyen, la ville de l'Arctique interdite aux faibles
Ce serait bête de mourir dans un cimetière. Pourtant, en cet hiver polaire, chaque pas jusqu'aux tombes de Longyearbyen laisse craindre le pire. Sur les hauteurs de cette petite ville de Norvège, plus proche du pôle Nord que de la capitale, Oslo, le sol gelé est recouvert d'une couche de neige. Pour atteindre les sépultures, il faut quitter la route, traverser la petite piste de ski de fond et, sur une quinzaine de mètres, défier le dénivelé de la montagne Sverdruphamaren. Deux rennes, imperturbables, cherchent un brin d'herbe sauvage à grignoter, sans prêter attention à notre pas mal assuré.
Nous y voilà, par -13 °C en plein après-midi, mardi 27 mars : le cimetière de Longyearbyen, la nécropole de tous les fantasmes. Selon d'innombrables articles parus dans la presse internationale, repris notamment par franceinfo en mars, il est illégal de périr à Longyearbyen. "Mourir a été interdit dès 1950, après qu'on a découvert que les cadavres enterrés dans le cimetière local ne se décomposaient tout simplement pas à cause du froid", assurait ainsi le site du Guardian (en anglais) en 2015. Aucun mort n'aurait acquis le droit d'y reposer depuis près de soixante-dix ans.
Pourtant, sur les croix rivalisant de blancheur avec la neige, plusieurs plaques prouvent le contraire. Des morts ont été déposés sous terre au cours des dernières décennies. Alors, qu'en est-il vraiment ? Peut-on rendre l'âme en paix dans cette contrée de l'Arctique ? Longyearbyen, la ville la plus au nord de la planète – et, par certains aspects, la plus "à l'ouest" – ne demande qu'à révéler ses secrets.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire