lundi 7 mai 2018

Macron s'en prend à ceux "pour qui le summum de la lutte, c'est les 50 euros d'APL"
MAIS QUI A VOTÉ POUR CE MEC

Macron s'en prend à ceux "pour qui le summum de la lutte, c'est les 50 euros d'APL"

Macron s'en prend à ceux "pour qui le summum de la lutte, c'est les 50 euros d'APL"

D'après le président, ceux qui "invoquent la tragédie dès qu'il faut réformer quoi que ce soit" ne "savent pas ce qu'est l'histoire de notre pays".

D'après le président, ceux qui "invoquent la tragédie dès qu'il faut réformer quoi que ce soit" ne "savent pas ce qu'est l'histoire de notre pays". - Blondet Eliot pool/SIPA

Ce lundi 7 mai à 21h est diffusé le documentaire "Emmanuel Macron, la fin de l'innocence", qui retrace la première année du quinquennat du président. Dans un extrait de ce film, le chef de l'Etat se livre à une attaque en règle contre "les gens qui pensent que la France, c'est une espèce de syndic de copropriété"...

C'est aussi ça, être un président "disruptif". Lorsqu'on lui en donne la possibilité, Emmanuel Macron ne manque jamais l'occasion d'adresser des piques à tous ceux qui le contrarient, quitte à apparaître comme un chef de l'Etat clivant. Dernier exemple : un documentaire qui doit être diffusé ce lundi 7 mai, à 21 heures sur France 3. Intitulé Emmanuel Macron, la fin de l'innocence, le film revient sur la première année du quinquennat du jeune président, et comprend des entretiens exclusifs avec le locataire de l'Elysée. Logique : le documentaire est réalisé par Bertrand Delais, nouveau président de LCP... et particulièrement proche d'Emmanuel Macron.

Sans doute mis en confiance par cette présence bienveillante, le chef de l'Etat s'est autorisé une digression, diffusée en avant-première sur France Inter, et qui devrait faire jaser. Invité par Bertrand Delais à commenter le sacrifice héroïque du lieutenant-colonel Arnaud Beltrame, Emmanuel Macron commence plutôt classiquement : "Le colonel Beltrame, il est mort parce que la France ce sont des idées, des valeurs. Quelque chose d'une guerre qui le dépasse." Mais le président profite très vite du moment pour se livrer à une longue attaque en règle... contre les opposants à sa politique !

⚡AUDIO -"Ils ne savent pas ce qu'est l'histoire de notre pays..." Emmanuel #Macron. Après une réflexion sur la mort du colonel #Beltrame, le chef de l'État s'en prend à ceux dont "le summum de la lutte c'est les 50€ d'#APL". (France Inter - itw France 3) pic.twitter.com/sKw4ugwBWg
— Brèves de presse (@Brevesdepresse) May 4, 2018

"Les gens qui pensent que la France c'est une espèce de syndic de
copropriété où il faudrait défendre un modèle social qui ne sale plus,
une République dont on ne connaît plus l'odeur et des principes qu'il
fait bien d'évoquer parce qu'on s'est habitué à eux, et qui invoquent la tragédie dès qu'il faut réformer ceci ou cela, et qui pensent que,
en quelque sorte, le summum de la lutte, c'est les 50 euros d'APL, ces
gens-là ne savent pas ce que c'est que l'histoire de notre pays
", assène le chef de l'Etat, faisant notamment allusion à la colère provoquée par sa décision de baisser de 5 euros par mois les aides au logement en juillet 2017. Le tout avant de tranquillement revenir sur Arnaud Beltrame, en prenant les accents mystiques et le ton pénétré dont il a l'habitude : "L'histoire de notre pays, c'est une histoire d'absolu, c'est un combat pour la liberté, c'est une
volonté d'être souverain face à tous les fascismes, c'est un amour de la
liberté au-delà de tout, c'est une volonté de l'égalité réelle. C'est ça la
France
."

Lors de son voyage dans le Pacifique, Emmanuel Macron s'était ému contre les politiques qui "tiennent un discours d'agitation", les jugeant responsables des violences commises en marge des manifestations du 1er-Mai. On ne peut pas dire qu'il fasse tout son possible pour les calmer...

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Macron une action réformiste menée au pas de charge

Macron une action réformiste menée au pas de charge
Qu'ils disent
Les français n ' aiment pas les réformes
Qu'ils disent aussi
Ces « qu'ils disent » sont malgré tout des français
Cherchez l' erreur
Les réformes j'en connais des tonnes que les français aimeraient
  • Le SMIC á 3000 € financé par les exilés fiscaux
  • Le travail récompensé par une juste rémunération financé par les élus inutiles
  • Zéro chômeur en partant du principe que l 'automatisation et la robotisation ne devraient exister que pour pallier aux travaux pénibles …mais oui ! Et non à l'augmentation des profits des entreprises
La je vous en ai servi Quelques grammes on est loin de la tonne !
Vous pouvez aussi proposer vos idées
Et la on verra si les français aiment les réformes
Et ce n'est pas de l'utopie !

Votez pour moi …

DIRECT. "Pour nous, la grève se poursuit", annonce la CGT Cheminots après avoir été reçue par Edouard Philippe

DIRECT. "Pour nous, la grève se poursuit", annonce la CGT Cheminots après avoir été reçue par Edouard Philippe

DIRECT. "Pour nous, la grève se poursuit", annonce la CGT Cheminots après avoir été reçue par Edouard Philippe

Le Premier ministre s'entretient lundi avec les fédérations de cheminots, la direction de la SNCF, des associations d'usagers et des représentants des régions.

Le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez, le 7 mai 2018 à Matignon.
Le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez, le 7 mai 2018 à Matignon. (FRANCOIS GUILLOT / AFP)
Ce qu'il faut savoir

Edouard Philippe rencontre, lundi 7 mai, les syndicats de cheminots pour la première fois depuis le début du mouvement de grève des salariés de la SNCF. A Matignon, les échanges promettent d'être animés entre les représentants syndicaux, qui protestent contre une réforme qu'ils jugent inutile et stigmatisante, et un gouvernement qui ne dévie pas de son objectif initial.

Agenda chargé à Matignon. Edouard Philippe reçoi à partir de 8 heures les fédérations de cheminots, accompagnées de leurs responsables confédéraux. Dans l'après-midi, le patronat du rail, la direction de la SNCF, des associations d'usagers et des représentants des régions seront reçus tour à tour par le Premier ministre et Elisabeth Borne, la ministre des Transports.

Zéro concession à l'horizon. "Nous ne reviendrons pas sur l'ouverture à la concurrence, nous ne reviendrons pas sur la réorganisation de l'entreprise et sur la fin du recrutement au statut", répète Edouard Philippe. Ces trois sujets ne sont "pas négociables" car "c'est ce qui fera le succès du service public ferroviaire demain", a insisté dimanche le ministre de l'Économie, Bruno Le Maire.

Les cheminots tiennent bon. "Les grévistes iront au bout", a répondu Laurent Brun, numéro un de la CGT-Cheminots, aux propos du gouvernement. Les salariés de la SNCF entament lundi à 20 heures leur huitième séquence de grève ; celle-ci s'achevera jeudi matin, à 7h55.

Démissions à Boisset et Gaujac



Le maire de Boisset obtient enfin la récompense due à son travail et à son esprit démocratique.
                        La commune perdra t-elle son monarque ?                                                        

"Air Macron One" livre tous ses secrets - Vidéo dailymotion

https://www.dailymotion.com/video/x6iz76p?utm_campaign=subscriptiondigestusersweekly&utm_medium=direct&utm_source=notification&utm_content=fr

A partir du 5 mai 2018, la France entrera en déficit économique

A partir du 5 mai 2018, la France entrera en déficit économique

Si le monde entier vivait comme les Plus riches , dès le 5 mai, nous aurions déjà consommé l'ensemble de nos pauvres sans dents, que la planète peut renouveler en un an, révèle un rapport du WWF France réalisé en partenariat avec le Global Footprint Network.
Cette date représente donc le Jour du dépassement économique de la France.

Que faisons nous ?
Si il ne reste que les riches , en serions nous ?

Communiqué et mise en garde du reboussier économique

Largement inspiré de wwf.fr
https://www.wwf.fr/vous-informer/actualites/a-partir-du-5-mai-2018-la-france-entrera-en-deficit-ecologique

Édouard Philippe reçoit un à un les syndicats de la SNCF: tête-à-tête ou dialogue de sourd?

Édouard Philippe reçoit un à un les syndicats de la SNCF: tête-à-tête ou dialogue de sourd?

Édouard Philippe reçoit un à un les syndicats de la SNCF: tête-à-tête ou dialogue de sourd?

Tout en acceptant de reprendre le dossier en main, le premier ministre a d'ores et déjà écarté toute concession sur le fond.

AFP
Edouard Philippe a accepté de rencontrer les syndicats pour débloquer le conflit à la SNCF.

POLITIQUE - Avant même le début des hostilités, le patron de la CGT Philippe Martinez a donné le ton: "s'il nous invite, j'espère que c'est pour nous dire quelque chose." C'est dans ce climat de défiance que le premier ministre Edouard Philippe reçoit ce lundi 7 mai les syndicats de cheminots hostiles à la réforme de la SNCF. Des rendez-vous qui interviennent après des semaines de blocage des discussions entre les représentants des salariés, vent debout contre la fin du statut des cheminots, et la ministre des Transports Elisabeth Borne.

S'il a offert une première concession en acceptant de reprendre le dossier en main, une condition fixée expressément par les syndicats, le chef du gouvernement a, dans la foulée, réaffirmé son ambition d'aller "jusqu'au bout" de la réforme ferroviaire sans toucher aux fondamentaux des textes en cours d'adoption au Parlement.

À la veille d'un huitième épisode de deux jours de grève à la SNCF (mardi 8 et mercredi 9 mai), Edouard Philippe n'a, sur le fond, rien concédé sur ce qui est négociable et ce qui ne l'est pas.

"Nous ne reviendrons pas sur l'ouverture à la concurrence, nous ne reviendrons pas sur la réorganisation de l'entreprise et sur la fin du recrutement au statut", a-t-il réaffirmé vendredi sur France Bleu Berry. De quoi excéder la CGT Cheminots, Unsa ferroviaire, SUD-Rail et CFDT Cheminots qui avaient déjà claqué la porte de la concertation en découvrant que la réforme du fret avait été finalisée sans leur aval.

Un rapport de force à son paroxysme

Si les syndicats ont tout de même accepté de se rendre à Matignon, c'est qu'ils estiment avoir déjà remporté une première victoire en contraignant le premier ministre à ce tête à tête. "Le rapport de force a gagné", se félicitait jeudi Laurent Brun (CGT Cheminots, 1er syndicat à la SNCF), en marge d'un rassemblement à Paris pour mettre le gouvernement "sous pression".

Pourtant, l'équilibre des forces demeure intact, chaque protagoniste campant sur ses positions. Les syndicats, qui réclament encore de remettre l'ensemble de la réforme à plat, sont parvenus à préserver l'unité du mouvement ferroviaire, malgré la baisse relative de la participation à la grève "saute-mouton" instaurée jusqu'à la fin du mois de juin.

De son côté, l'exécutif joue la carte de la fermeté en s'appuyant sur l'impopularité de la grève, et ce malgré la hausse continue de la "cagnotte de soutien" aux cheminots dont le montant dépasse désormais le million d'euros.

L'opinion, véritable arbitre de ce conflit qui dure, marque encore son hésitation même s'il penche du côté de l'exécutif. La grève à la SNCF est toujours considérée comme injustifiée par une majorité des Français, selon un sondage Ifop paru dans Le Journal du Dimanche. Mais ce taux de 56% a baissé de 3 points depuis la semaine dernière. Dans le même temps, 61% des Français interrogés souhaitent que "le gouvernement aille jusqu'au bout" de la réforme.

Le durcissement se profile

Face à ce dialogue de sourds, l'hypothèse d'un durcissement du conflit n'est pas à exclure. Tandis que les manifestations sectorielles et unitaires se multiplient en ce mois de mai, les partisans de grèves dures gagnent en influence au sein du mouvement social. "En cas d'échec" à Matignon, les syndicats lanceront une "journée sans cheminots, sans train" le 14 mai, a menacé la CFDT Cheminots, qui avait pourtant pesé à l'origine pour éviter ce type d'actions. Le scénario d'une prolongation du conflit pendant les vacances d'été, hypothèse que l'exécutif veut à tout prix éviter, n'est toujours pas écarté.

"On voit bien qu'on n'est pas dans la conclusion du conflit", qui est entré dans son deuxième mois, puisque Edouard Philippe "reste sur des positions extrêmement dures", mais les cheminots sont "déterminés à aller au bout", a prévenu la CGT-cheminots. SUD-Rail, qui reste braquée sur le principe d'un "retrait" pur et simple, organise une manifestation ce lundi matin à Paris, devant les Invalides.

Le gouvernement, lui, veut gagner du temps en pariant sur l'essoufflement du mouvement une fois le texte de la réforme définitivement adopté. Tout en assumant "un état d'esprit très ouvert et en même temps très ferme", Edouard Philippe espère convaincre les syndicats qu'ils ont intérêt à la négociation. "Il y a encore des sujets à discuter comme les modalités de reprise de la dette" du groupe par l'Etat, une "question extrêmement importante" à voir "pas simplement avec les organisations syndicales", mais aussi "avec la direction de la SNCF", les associations d'usagers, députés et sénateurs.

Entérinée mi-avril en première lecture à l'Assemblée, la réforme sera examinée au Sénat à partir du 23 mai. Si la droite sénatoriale, majoritaire à la Chambre haute, soutient le principe de la réforme, il n'est pas dit qu'elle ne cherche pas à la durcir, retardant d'autant plus son entrée en vigueur.

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Air France, SNCF : l’État sait-il négocier avec les partenaires sociaux ? | Contrepoints

Air France, SNCF : l'État sait-il négocier avec les partenaires sociaux ? | Contrepoints

Air France, SNCF : l'État sait-il négocier avec les partenaires sociaux ?

Le cas des conflits à la SNCF et à Air France permettent de douter de la capacité de l'État à négocier avec les partenaires sociaux.

Par Éric Verhaeghe.

Les entreprises publiques et leurs héritières (Air France ayant un statut d'entreprise privée avec un actionnaire de référence : l'État) sont-elles capables de pratiquer le dialogue social au sens où l'entendent les entreprises privées classiques ? Le cas des conflits à la SNCF et à Air France permettent d'en douter.

Après l'échec de son referendum sur ses propositions salariales, Jean-Marc Janaillac, président d'Air France, a. Il amplifie ainsi une crise qui dure depuis plusieurs semaines avec les salariés. Chacun se fera son idée sur qui a tort et qui a raison dans ce dossier. Une chose est sûre : la négociation qu'il a endossée avec les organisations syndicales pose, sur la forme, autant de questions que celle que l'État a menée et mène encore à la SNCF.

Air France et ses hauts fonctionnaires

Avec un peu de malice, on remarquera tout de même que Jean-Marc Janaillac est un ancien de la promotion Voltaire, à l'ENA – celle qui a tant marqué la vie politique française. Son directeur des ressources humaines, Gilles Gateau, était conseiller social de Manuel Valls à Matignon. Ces deux points soulignent la particularité d'Air France et les syndicats,, s'en étaient émus :

Nous ne sommes pas sortis des travers de l'entreprise : Air France n'est toujours pas une société comme les autres

On ne pourra les démentir sur ce point : ce n'est pas parce qu'Air France est devenue une société privée que l'État ne cherche plus à la contrôler coûte que coûte. Cette absence de lâcher prise (sort auquel la SNCF est promis après sa transformation en entreprise publique prévue par le gouvernement) montre aujourd'hui toutes ses limites.

Les hauts fonctionnaires face aux syndicats majoritaires

Dans la pratique, l'état-major d'Air France a actionné d'étranges leviers pour négocier son accord au sein de l'entreprise. Pour mémoire, la représentation syndicale y est fortement dispersée entre la CGC (devenue le premier syndicat de l'entreprise), FO, l'UNSA, la CGT et la CFDT. En revanche, chez les pilotes de lignes, le SNPL représente les 2/3 des 4.000 salariés qui occupent les cabines de bord.

Face à cette arithmétique implacable, toute négociation à Air France est contrainte de fortement rassembler les syndicats dont aucun ne se dégage clairement, sauf pour les pilotes où le SNPL est incontournable. On peut évidemment le regretter et rêver d'une situation plus acceptable. Mais la réalité est têtue : la direction d'Air France est obligée de passer par le SNPL.

On retrouve, au demeurant, le même phénomène à la SNCF, où toute stratégie de contournement de la CGT constitue une forte prise de risque dès lors qu'il s'agit de réformer l'entreprise. Un syndicat dominant constitue, quoi qu'il arrive, une épine dans le pied patronal. Vouloir l'ignorer peut se révéler douloureux.

À la SNCF comme à Air France, au-delà des effets de manche, le gouvernement en fait l'expérience, et c'est pénible.

L'étrange méthode de la direction d'Air France pour négocier

Depuis le début, on s'étonnera quand même du peu de ménagement dont la direction d'Air France semble avoir fait preuve vis-à-vis des pilotes de ligne. On peut bien entendu reprocher à cette catégorie de salariés socialement privilégiée de se comporter à la manière des divas. Il n'en reste pas moins que, lorsqu'on est obligé de passer par un syndicat représentatif, il faut savoir mettre de l'eau dans son vin. Manifestement, ce n'est pas la première des facultés de la direction d'Air France.

Par exemple, le SNPL reproche au président et au directeur général de l'entreprise de n'avoir jamais participé, même symboliquement, à l'une des séances de négociation salariale. On lira dans la presse la réaction de Gilles Gateau, le DRH, à cette demande :

Dans une entreprise, c'est le DRH qui négocie. C'est partout comme ça.

Manifestement, la direction de l'entreprise imagine qu'elle dirige une entité comme les autres. Or, Air France, ne serait-ce qu'au vu du profil de ses dirigeants, est une entreprise à part. Dans ce contexte, le SNPL lance (dans un tract du 11 avril 2008) de lourdes accusations contre la direction :

Dans son courriel du 10 avril adressé à tous les pilotes, Franck Terner dit nous « tendre la main » à travers une proposition de négociation pluriannuelle sur les salaires. Pour notre part, nous avons appris l'existence et les détails de cette proposition par la voix de journalistes qui nous ont appelés pour connaître notre réaction face à cette proposition ! Nous apprenions un peu plus tard qu'une conférence de presse avait même été organisée pour présenter ladite proposition aux médias. Cela illustre la pauvreté du dialogue social qui prévaut aujourd'hui à Air France.

On retrouve ici la même technique qu'à la SNCF : la manie de réserver des annonces à la presse pour faire pression sur les syndicats.

Les entreprises publiques et leur stratégie sociale dangereuse

Dans une entreprise ordinaire, les négociations entre patronat et syndicats ne se passent pas par l'intermédiaire de la presse. Tôt ou tard, la direction y rencontre les représentants élus des salariés et discute avec eux pour trouver un accord.

Manifestement cette méthode de négociation est trop simple pour les brillants cerveaux qui dirigent les entreprises publiques. Ceux-ci préfèrent se lancer dans des billards à quinze bandes dont l'issue laisse dubitatif.

Dans le cas d'Air France, la direction ne semble guère avoir exprimé auprès du SNPL son intention de négocier clairement avec lui. Au contraire, le SNPL a compris que la direction cherchait à le contourner et à le discréditer.

Puis, le président Janaillac s'est cabré en convoquant un referendum informel alors que la CGC et la CFDT étaient prêts à signer un accord moins favorable… Là encore, le bon sens de la direction laisse perplexe : comment peut-on espérer être soutenu par le personnel, quand on désavoue officiellement les syndicats les plus modérés de l'entreprise ? Sauf à ne pas comprendre à quoi sert un syndicat, l'attitude du président est suicidaire.

Dans tous les cas, il ne pouvait guère attendre un soutien de la CGC et de la CFDT qui étaient prêts à signer un accord à 5% d'augmentation, dès lors qu'il les court-circuitait et les cornérisait pour proposer 7% par voie référendaire. Reste ce sentiment diffus que Janaillac a voulu jouer aux Machiavel, et que les syndicats lui ont mis une bonne raclée.

Un dialogue franc et massif eut été préférable, plutôt que ces interminables finasseries de biais.

On peut être un patron sans concession mais savoir négocier

Comme à la SNCF, tout se passe comme si l'élite technocratique à la tête des entreprises publiques gâchait toute possibilité d'évolution collective faute de savoir négocier avec le petit personnel. Comme si jouer le jeu de la négociation avec les syndicats exposait à un ridicule indigne des codes aristocratiques.

À la SNCF, l'attitude d'Elisabeth Borne a conduit les syndicats à demander une négociation directe avec Matignon. Chez Air France, les maladresses de la direction ont conduit au résultat qu'on connaît. Pendant ce temps, les comptes des entreprises se dégradent et l'économie du pays souffre.

Une autre voie serait possible. Si, au lieu de jouer aux Machiavel, les dirigeants publics pariaient sur une négociation sans concession, mais saine et franche, ils obtiendraient probablement beaucoup plus de résultats et pourraient mener des stratégies beaucoup plus ambitieuses.

Mais cela supposerait que tous ceux qui donnent des leçons de démocratie sociale, de dialogue social et autres balivernes, aux entreprises privées ordinaires appliquent leurs grands principes lorsqu'ils sont en position de le faire. Cette exemplarité-là n'est malheureusement pas le fort de notre haute fonction publique.