samedi 30 juin 2018

Quand philanthropie rime avec supercherie | Le Club de Mediapart

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Quand philanthropie rime avec supercherie

Un vice-président du Medef joue les philanthropes tout en taxant de « supercherie » la fiscalité des entreprises. Un patron d'une agence de notation, ultra-libéral par excellence, joue un « rôle social » en banlieue. Et un Américain millionnaire cache des billets dans la rue. La philanthropie serait-elle une supercherie, sachant allier la pitié (et donc le mépris), le narcissisme du philanthrope et, surtout, le silence absolue sur les raisons de sa fortune.

Un vice-président du Medef joue les philanthropes tout en taxant de « supercherie » la fiscalité des entreprises. Un patron d'une agence de notation, ultra-libéral par excellence, joue un « rôle social » en banlieue. Et un Américain millionnaire cache des billets dans la rue. La philanthropie serait-elle une supercherie, sachant allier la pitié (et donc le mépris), le narcissisme du philanthrope et, surtout, le silence absolue sur les raisons de sa fortune.

Araok

Geoffroy Roux de Bézieux, vice-président du Medef, a déclaré début juin que « la baisse annoncée de la fiscalité des entreprises est une supercherie complète ». D'autres patrons de l'industrie lui emboîtent le pas, prétendant que finalement les mesures prises par le gouvernement compensent à peine les hausses d'impôts de ces dernières années, y compris sous Nicolas Sarkozy.

L'ancien commando marine n'y va pas de main morte. Il se plaint de la situation économique de la France et constate que «  la France est toujours sur surveillance renforcée pour déficit excessif ». L'objectif à peine dissimulé est le suivant : plus on accusera le gouvernement de ne pas en faire assez pour le patronat, plus ce gouvernement lâchera du lest.  Pourtant, des dirigeants d'entreprises s'étonnent de ce jusqu'au-boutisme : certains ont reçu leur chèque du CICE cinq jours après avoir déposé leur dossier. Et la moyenne est de 17 jours. Tous ne considèrent pas qu'il faille forcément accabler un gouvernement qui sert à ce point leurs intérêts.

Le ministre des finances ne s'y est pas trompé quand il rétorque à de Bézieux qu'« il ne faut pas vouloir jouer au plus fin trop longtemps. Il y a des petits jeux qui sont contraires à l'intérêt général, il y a des petits jeux préjudiciables aux entreprises elles-mêmes ». Effectivement c'est un jeu, une petite tactique. Car 10 milliards d'euros seront versés cette année aux entreprises, 20 Mds en 2016, et, en ajoutant les 10 Mds d'allègements de cotisations sociales, l'économie pour les entreprises atteindra 30 Mds en 2017. Une peccadille ?

La supercherie c'est Roux de Bézieux lui-même : ce dirigeant du patronat était en bonne place pour prendre la tête du Medef l'an dernier (il était majoritaire au conseil exécutif), finalement à la dernière minute, à la surprise générale, il se désiste au profit de Pierre Gattaz, pour être seulement son adjoint, sans que la véritable raison de ce recul ne soit donnée.

Pourtant, il avait pris les moyens pour sa campagne électorale en vue de la direction du Medef, jusqu'à obtenir de la Fondation de France, supposée indépendante, qu'elle publie à l'époque un encadré publicitaire dans la presse vantant les mérites de Madame Roux de Bézieux, qui anime la Fondation de Monsieur, Araok (« en avant ! », en breton), grâce à la vente de sa start-up The Phone House. La Fondation de France se gardait bien de préciser que le repreneur américain avait aussitôt fermé la boîte et licencié les 1200 employés. Bonjour la philanthropie !

Sur le plateau de l'émission Mots croisés, de France 2 le 29 avril 2013 il avait reconnu gagner 300 000 € par an, avant impôts. Il réclamait moins de fiscalité, déjà, surtout pour pouvoir jouer le généreux avec sa fondation (dont les sommes qu'il lui consacre sont déductibles en partie de son impôt sur le revenu, de l'impôt sur les sociétés et de l'impôt sur la fortune). Pas bête.

 Araok.jpg

Ajoutons que la Fondation Araok prend en charge des projets très éclectiques : un peu au Niger, et beaucoup pour la Fondation Saint-Matthieu, qui, reconnue d'utilité publique grâce à Brice Hortefeux, ministre de l'Intérieur, en février 2010, collecte des fonds, en contournant la loi de séparation de l'Église et de l'État, pour financer directement l'Enseignement Catholique (donc M. Roux de Bézieux se permet de soutenir l'école catholique non pas avec ses propres fonds mais en partie avec les deniers publics, du fait de ses déductions fiscales).

La Fondation sollicite tous les Roux de Bézieux potentiels à verser leur obole jusqu'à 50 000 €, leur assurant, s'ils sont assujettis à l'ISF, de récupérer 75 % de cette somme ! A noter en passant que le secrétariat général de l'Enseignement Catholique fut en pointe dans la lutte contre le mariage pour tous. Notre PDG, dirigeant du Medef, contribuait ainsi, à sa manière, à ce combat : c'est son droit, mais pas avec des fonds retirés au secteur public. C'est le même homme qui gémit sur la fiscalité et qui manœuvre pour lui échapper, sous couvert de générosité.

Araok verse également sa contribution à JES-Franklin, un fonds qui dit soutenir toutes les actions visant « à promouvoir l'égalité des chances et la promotion sociale de la jeunesse défavorisée » mais qui, en fait, apporte son concours financier à des « établissements jésuites ou catholiques dans le monde » (ce « jésuite ou catholique » est étrange mais c'est ce que disent les documents de JES-Franklin). Et aussi une communauté religieuse de Garges-lès-Gonesse, et également à RCF (Radios chrétiennes francophones) pour aider à son développement mais aussi pour sensibiliser les auditeurs « sur les exclus » : ouf, la morale est sauve. Mais imagine-t-on un grand patron financer de la sorte des organisations musulmanes sinon islamistes ? Quel tollé immédiat cela provoquerait, à juste titre.

Agence de notation : Culture et diversité

De son côté, Marc Ladreit de Lacharrière, fils d'une grande famille, financier qui a fait l'ENA tout en essayant de ne pas passer pour un énarque, jouant à l' « aristo self made man » a fondé une société Fimalac (Financière Marc Ladreit de Lacharrière), qui gère, entre autres, l'agence de notation Fitch (troisième agence internationale après Standard and Poors et Modys). Donc cet homme, qui est producteur de Johnny Halliday, de Vanessa Paradis, de Stromae, de Julien Doré, qui possède quatre Zénith, des casinos, les hôtels du Groupe Barrière, qui est la 58ème fortune française, note tranquillement l'Etat français (AA+) et bien d'autres états. C'est fort, non ?

Tout de même, il a fondé l'association Agir contre l'exclusion, jadis, avec Martine Aubry, et a créé une Fondation Culture et Diversité. Dans une interview donnée aux Echos (24 février), interrogé pour savoir si on va « vers un modèle de philanthropie privée à l'anglo-saxonne », le patron de Fimalac répond : « Il n'y a pas encore cette culture là en France contrairement aux Etats Unis, peuple d'immigrés qui a à cœur de rendre à la terre qui l'a accueilli. Pour moi un entrepreneur qui réussit, n'a pas comme seule responsabilité de développer son chiffre d'affaires, ses résultats et de veiller au bien-être de ses collaborateurs. Il a un rôle social, doit mettre ses compétences au service de la cité. Nous devons tout faire pour que les fondations se multiplient. »

Trappes.jpg Finale du trophée d'improvisation culture et diversité, en présence du Président François Hollande, du philanthrope Marc Ladreit de Lacharrière, de la ministre de la culture Aurélie Filippetti et de Djamel Debbouze [Photo site de l'Elysée]

Cette fondation a permis à 17000 jeunes des collèges de ZEP de pouvoir bénéficier de formation artistique. Il soutient le travail que fait Djamel Debbouze dans l'improvisation théâtrale, et récemment il a assisté aux côtés de François Hollande, venu à l'improviste, et de Djamel, à une représentation à Trappes.

C'est beau la philanthropie : bien sûr, on va me dire que cette générosité est préférable à l'attitude de certains patrons ou milliardaires goujats, qui font preuve d'un cynisme à toute épreuve, qui considèrent que chacun est responsable de sa destinée, et que ceux qui sont rejetés hors de la route l'ont bien cherché. Certes, mais je ne peux m'empêcher de trouver cocasse cette proximité entre ce Président qui disait avoir la « Finance » pour ennemie et ce PDG qui, dans une interview du Monde (23 octobre 2012) prenait la défense des investisseurs (« certains investisseurs gèrent des portefeuilles supérieurs au PIB de la France. Ils savent ce qu'ils font »), déclamait que « l'économie de marché est la seule connue pour sortir un pays de la pauvreté. Voyez les anciens pays communistes et la Chine. », accusait les pouvoirs publics d'être responsables de la crise des subprimes (moyen de dédouaner les agences de notation qui n'ont rien, ou rien voulu voir), et, enfin, qui reprochait à la puissance publique de trop dépenser (alors qu'une partie de la dette est justement due à la crise financière et aux exactions des banques).

Un article de Libération (28 octobre 2012) disait que c'était « un prédateur » et citait un observateur qui le connaît bien : « c'est homme de coups qui n'hésite jamais à prendre sa plus-value. En cela, il ressemble un peu à Vincent Bolloré. Il est totalement adapté à l'état actuel de la finance ». Et néanmoins philanthrope ! Dont le bénéfice net de2013 a progressé de 52 % (lerevenu.com). Confirmation que la crise est sélective : bien que financière, elle sait obligeamment épargner les financiers. Etonnant, non ?

Hidden Cash

Pour conclure, on ne peut négliger ce millionnaire américain, Jason Busi, qui dissémine des dollars dans les lieux publics, avec une sorte de jeu de piste pour permettre de les rechercher. On a vu des Américains courir aussi vite que possible pour arriver les premiers et empocher cet argent gratuit. Ceux qui trouvent les liasses de billets postent ensuite leur photo sur un compte Twitter. Il menace d'importer cette course à l'argent caché dans les capitales européennes dont Paris.

Et nos médias de parler d'un millionnaire altruiste. Il serait donc lui aussi un philanthrope ? Il paraît qu'il a été ému par une adolescente qui a versé sa petite larme en trouvant 200 dollars, qu'évidemment elle a décidé de remettre à sa grand-mère. L'histoire ne fonctionnerait pas si on ne pouvait pas un peu pleurer dans les chaumières. Il est vraisemblable qu'il soit cynique (un peu dans la lignée d'On n'achève bien les chevaux). Il se délecte peut-être à la vue de tous ces gens qui se défoncent pour quelques billets. Mais aussi on peut y voir la caricature parfaite de la philanthropie : la pitié, comme forme absolue du mépris, le narcissisme du généreux donateur, le silence total sur les sources de la fortune.

Billet n°123 

Contact : yves.faucoup.mediapart@sfr.fr

 [Le blog Social en question est consacré aux questions sociales et à leur traitement politique et médiatique. Voir présentation dans billet n°100. L'ensemble des billets est consultable en cliquant sur le nom du blog, Social en question]


Pourquoi les automobilistes français freinent-ils des quatre fers dès qu'on leur parle de limitation de vitesse ?

Pourquoi les automobilistes français freinent-ils des quatre fers dès qu'on leur parle de limitation de vitesse ?

Pourquoi les automobilistes français freinent-ils des quatre fers dès qu'on leur parle de limitation de vitesse ?

La limitation de la vitesse à 80 km/h sur les routes secondaires, qui entre en vigueur le 1er juillet, suscite une forte opposition chez une bonne partie des automobilistes et chez certains élus locaux. Pour comprendre cette fronde, franceinfo a interrogé le sociologue Jean-Marie Renouard. 

A Thionville (Moselle), sur une portion de route où la vitesse est limitée à 80 km/h, le 31 janvier 2018. 
A Thionville (Moselle), sur une portion de route où la vitesse est limitée à 80 km/h, le 31 janvier 2018.  (PIERRE HECKLER / MAXPPP)

"Des questionnements, des interrogations, des critiques, peut-être même à certains égards des agacements, voire de la colère." Même s'il affiche sa fermeté sur le sujet, le Premier ministre, Edouard Philippe, a bien conscience des réticences, voire plus, d'une bonne partie des automobilistes au sujet de la limitation de la vitesse à 80 km/h sur les routes secondaires. 

C'est peu dire que la mesure, qui entre en vigueur le dimanche 1er juillet, est impopulaire. Des manifestations de protestation sont organisées partout dans l'Hexagone et les Français étaient 76%, début avril, à s'opposer à l'abaissement de la limitation de vitesse, selon le baromètre annuel AXA Prévention sur le comportement des Français au volant. Une constante quand on se souvient de l'opposition soulevée par d'autres mesures pour la sécurité routière, comme le port de la ceinture obligatoire (1973) ou la généralisation des radars automatiques (2003). Pourquoi ces mesures, destinées selon les gouvernements successifs à sauver des vies sur la route, ont autant de mal à être acceptées ? Franceinfo a posé la question à Jean-Marie Renouard, sociologue et auteur de l'ouvrage As du volant et chauffards : sociologie de la circulation routière (éd. L'Harmattan, 2000).

Franceinfo : Pourquoi la décision du gouvernement d'abaisser la limite de la vitesse à 80 km/h suscite-t-elle tant d'opposition ?

Jean-Marie Renouard : Il y a plusieurs niveaux de compréhension à la colère contre cette mesure. L'abaissement de la vitesse de 90 à 80 km/h concerne le réseau secondaire. De facto, les autoroutes, les villes et leurs agglomérations ne sont pas concernées. Les élus des zones rurales (députés, maires et sénateurs) sont donc montés au front pour exprimer leur mécontentement. Or, depuis un certain temps, ces élus se plaignent d'un Etat trop centralisateur qui ne prend pas en compte leur avis. 

Cette réduction de la vitesse est l'occasion de mettre en scène le conflit entre la ville et la campagne, entre les élites urbaines et le peuple des périphéries. On s'élève contre ce qui est décidé "d'en haut". Ce conflit se joue aussi sur des questions écologiques : la ville ne veut plus de voitures, elle privilégie les transports en commun, la marche à pied ou le vélo... Or, lorsqu'on habite loin des grands centres périphériques, la voiture est indispensable. Les transports en commun ne sont pas ou peu organisés. Certaines familles ont besoin de deux voitures, il faut transporter ses enfants à l'école, pour leurs activités de loisirs, faire ses courses car il n'y a plus de magasins à proximité... Il y a donc un effet d'accumulation derrière ce mécontentement.

Il y a aussi une colère directement liée à l'objet même de la mesure, c'est-à-dire la réduction de la vitesse... 

On sait tous que si on passe de 90 à 80 km/h, il y aura peut-être moins d'accidents, mais surtout qu'ils seront moins violents. Toutefois, ce genre de décisions suscitent toujours une certaine résistance chez les automobilistes, qui reprochent souvent au Code de la route de ne pas tenir compte des situations particulières. 

Les automobilistes ont l'impression que ces règles sont décidées par des technocrates, des ingénieurs de la sécurité routière qui ne se déplacent pas en voiture.

Les usagers de la route font une distinction entre vitesse légale et vitesse 'normale'.Jean-Marie Renouard, sociologue à franceinfo

La vitesse légale est indiquée par le Code de la route, mais ce n'est pas la seule information prise en compte par les automobilistes. La vitesse "normale", quant à elle, est adoptée après qu'ils aient apprécié la situation (topographie des lieux, état de la chaussée, météo, fréquentation de la route...).

Avec cette vitesse "normale", les automobilistes se permettent-ils d'enfreindre les limitations de vitesse ?

Sur une route déserte, en ligne droite, on considère parfois que l'on peut s'affranchir des limitations de vitesse. En revanche, sur une route limitée à 50 km/h, où des piétons et des cyclistes partagent la chaussée, l'automobiliste s'adapte et ralentit. Dans ce cas, la règle des 50 km/h est légale, mais pas "normale".

Tous les automobilistes font cette distinction et interprètent les situations pour adapter leur conduite. Ils considèrent donc qu'en matière de vitesse, il faut leur laisser une certaine marge d'appréciation. Plus que le feu rouge ou le stop, qui sont des règles respectées, la vitesse est quelque chose que l'on adapte.

De nombreuses décisions en matière de sécurité routière (port de la ceinture, alcool au volant, vitesse...) ont suscité des protestations par le passé, avant d'être complètement intégrées. Comment l'expliquez-vous ? 

Les messages de la sécurité routière se heurtent à un paradoxe. La conduite automobile est à la fois un comportement individuel dans un espace qui est vécu comme privatif – la voiture où l'on ferait "ce que l'on veut" – mais qui se déroule collectivement dans l'espace public. De telle sorte que tout le monde échange. C'est une forme de tension permanente entre activité collective, la conduite sur les routes, et espace que l'on considère de liberté, le véhicule personnel. 

Toutefois, le cas de l'alcool au volant est intéressant. Quand on conduit, on communique avec les autres usagers de la route (automobilistes, deux-roues, piétons) : chacun envoie des informations sur son comportement et on en recueille également. Untel roule trop vite, circule au milieu de la route, est malhabile dans sa manœuvre, etc. En fonction de ces paramètres, on s'adapte en prenant ses distances par exemple, ou en renforçant son attention. En revanche, on ignore si celui que l'on croise a bu. Cette crainte, liée au manque d'informations sur ce danger potentiel représenté par les autres automobilistes, a permis un changement notable de comportement. On peut aussi citer un exemple : lorsqu'on est seul, sur une autoroute, en pleine nuit, un automobiliste s'attend à en croiser un autre. Il y a bien une conscience de l'autre.

C'est un paradoxe : nous sommes des automobilistes, mais aussi des piétons et des usagers de deux-roues. Nous avons donc la capacité à nous mettre à la place de l'autre et à le comprendre.Jean-Marie Renouard, sociologueà franceinfo

La vitesse, en particulier, est également souvent associée à la liberté... 

Cela prolonge ce paradoxe entre activité individuelle et collective. Certes, on peut prendre du plaisir à rouler vite mais si, dans un souci de liberté, on abolissait toutes les limitations de vitesse, ce serait le chaos, tout le monde aurait peur et protesterait. Les règles sont donc nécessaires et d'ailleurs, tout le monde est finalement d'accord pour qu'il y ait des limitations.

Il y a un cas intéressant de "liberté restreinte" par les règles : le port obligatoire de la ceinture, qui a suscité une vive opposition en 1973. Contrairement à la vitesse ou à l'alcool, si on ne la met pas, on ne porte pas de tort à l'autre. Mais cela a finalement été adopté petit à petit car les gens se sont dit : "On ne sait jamais, si j'ai un accident, si on me rentre dedans, avec cette ceinture, je suis mieux protégé."

Pensez-vous que l'abaissement de la vitesse limite de 90 à 80 km/h sera respecté ? 

Pour y arriver, il faut des contrôles via les gendarmes sur les routes ou avec les radars. Le législateur s'attend toujours à ce que la norme ait un effet pédagogique. Avec les précédentes limitations de vitesse, on a pu constater une baisse moyenne des vitesses pratiquées par les automobilistes. 

Toutefois, les conducteurs savent très bien qu'à chaque fois qu'ils n'ont pas respecté une règle (marquer un stop, franchir une ligne blanche, rouler trop vite, griller un feu rouge...), cela n'a pas forcément provoqué un accident. Il n'y a pas d'automaticité dans l'effet négatif. C'est toute la difficulté pour le message de la sécurité routière, qui communique sur le fait que si on respecte les règles du Code, on ne provoque pas d'accident.

Toutes ces mesures prises pour améliorer la politique de sécurité routière depuis quarante ans ont-elles été efficaces ? 

En 1972, il y avait 18 000 décès par an sur les routes en France. Nous sommes aujourd'hui passés sous les 4 000 morts. C'est donc un énorme succès. Cela est dû aux mesures de sécurité routière, principalement à l'aggravation des sanctions concernant l'alcool au volant. 

Mais on peut également citer l'amélioration des infrastructures routières. La signalisation est désormais compréhensible par tout le monde, les voitures sont bien sécurisées (carrosserie, composition des matériaux, système anti-dérapant, airbags...). Sans parler de la formation à la conduite, qui fait que les automobilistes sont plus habiles aujourd'hui. C'est donc un phénomène global qui a entraîné cette baisse, mais on peut encore faire un peu mieux.

VERNISSAGE

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Ce 28 juin, les 113 élus communautaires ont voté à l'unanimité le nouveau projet de territoire qui définit les priorités de ces dix prochaines années pour développer Alès Agglomération.

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