Après Las Vegas, une nouvelle affaire pour Muriel Pénicaud ?
Des "spots publicitaires", des "opérations évènementielles" pour "vanter à l'étranger l'attractivité de la France". Tel était était l'objet de la campagne "Creative France", lancée par Business France, une structure publique chargée d'aider les PME et ETI françaises à se faire une place à l'international. Une structure qui, de janvier 2015 à mai 2017, soit à l'époque de la création de la campagne "Creative France", a été dirigée par l'actuelle ministre du Travail, Muriel Pénicaud. D'après des révélations du Canard Enchaîné, publiées dans son édition du mercredi 25 juillet, Muriel Pénicaud est soupçonnée par la justice de favoritisme dans le cadre de cette campagne. Montant du gain pour Havas ? 13,2 millions d'euros.
Tout comme dans l'affaire Business France, où elle a été auditionnée en tant que témoin assisté en mai dernier, la ministre du Travail aurait favorisé le géant de la communication Havas pour l'organisation de la campagne "Creative France". En témoignent des échanges d'e-mails entre Muriel Pénicaud et Stéphane Fouks, le vice-président d'Havas, qu'a pu se procurer le Canard Enchaîné. En juin 2015, en pleine procédure d'appel d'offres de Creative France, Pénicaud écrit par exemple à sa secrétaire pour la prévenir d'un rendez-vous avec Stéphane Fouks qu'elle souhaite garder "secret".
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S'ensuivent des messages où l'ex-patronne de Business France tutoie le n°2 d'Havas, qu'elle dit ne pas connaître, ainsi que de nombreuses conversations nocturnes. "Merci Stéphane pour ton coup de main !", lui écrira-t-elle ce même mois de juin 2015. Trois mois plus tard, en septembre 2015, l'actuelle ministre du Travail ira même jusqu'à demander à Fouks un stage pour son neveu. D'après le Canard Enchaîné, c'est désormais au procureur de Paris, François Molins, de décider s'il se saisit ou non de l'affaire, comme l'y incite la section financière de son parquet.