jeudi 30 août 2018

Prélèvement à la source : Macron désavoue Darmanin

Prélèvement à la source : Macron désavoue Darmanin

Prélèvement à la source : Macron désavoue Darmanin

En quasi-sommeil depuis le quinquennat Hollande, la machine à couacs va-t-elle reprendre du service? Alors que la rentrée d'Emmanuel Macron est compliquée à de nombreux égards (record d'impopularité dans les sondages, démission surprise de Nicolas Hulot, conjoncture économique difficile...), un nouveau nuage vient de s'inviter dans ce ciel déjà gris: le prélèvement à la source. Cette mesure, initiée par François Hollande juste avant de quitter l'Élysée, met l'exécutif dans l'embarras depuis plusieurs mois.

Après une phase d'expérimentation qui a mis en lumière plusieurs difficultés courant 2017, le chef de l'État a en effet décidé de repousser la réforme et de reporter son application au mois de janvier 2019. Confié au ministre de l'Action et des Comptes publics Gérald Darmanin, le chantier a semblé avancer depuis, à tel point que Bercy a récemment lancé une vaste opération de communication auprès des Français (publicité, courriers, etc) pour faire la pédagogie des changements impliqués par l'entrée en vigueur de la mesure.

Macron veut se laisser le temps nécessaire

Mais un article du Canard enchaîné est venu remettre le feu aux poudres mercredi. «On se donne jusqu'au 15 septembre pour voir si on le fait ou pas», aurait glissé Emmanuel Macron en privé, selon l'hebdomadaire satirique. Techniquement complexe et politiquement dangereuse, la réforme pourrait donc attendre. Une confidence présidentielle qui a immédiatement poussé Gérald Darmanin à se rendre sur Europe 1 - le jour même - pour venir éteindre le début d'incendie. «Nous ferons la réforme du prélèvement à la source, dès fin janvier 2019, les Français paieront les impôts à la source», a-t-il affirmé, sûr de lui.

Fermez le ban, donc? Non, à en croire les déclarations d'Emmanuel Macron, qui a désavoué son ministre ce jeudi. «J'ai plutôt l'intention de conduire cette réforme à son terme, mais j'ai demandé aux ministres compétents de répondre à toutes les questions qui se posent encore, avant de donner une directive finale», a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse en Finlande. «J'ai besoin d'une série de réponses très précises et d'être sûr de ce que nos concitoyens vivront le jour où on le mettra en place si on le met en place», a-t-il ajouté.

Le forcing de Darmanin

Bien décidé à ne pas rendre les armes, Gérald Darmanin a réaffirmé sa détermination ce jeudi après-midi depuis le Béarn. «J'ai encore eu le président de la République hier soir, j'ai eu encore un petit échange avec M. le premier ministre ce matin. Il se trouve que (je vais avoir l'occasion) la semaine prochaine (...) de pouvoir, avec M. le Directeur général des Finances publiques, démontrer et remontrer à quel point la modernisation de l'impôt est quelque chose de positif qui est d'ailleurs souhaité par l'ensemble de l'opinion publique», a-t-il martelé.

Rappelant que l'exécutif avait «choisi, il y a un an, de reporter la réforme d'un an», il a assuré que les problèmes du passé étaient désormais réglés. «Nous souhaitions (à l'époque) - et sur ma proposition -, montrer qu'il fallait être certain que les expérimentations soient positives et que, de manière générale, les choses marchent (...). Aujourd'hui je suis certain que les choses fonctionneront très bien, et j'aurai l'occasion, permettez-moi, de le dire au président et au premier ministre», a-t-il conclu.

Le bras de fer s'est ensuite poursuivi sur les réseaux sociaux, où le compte Twitter de la Direction générale des finances publiques, l'administration qui dépend de Gérald Darmanin, a posté un message qui semblait viser Emmanuel Macron. «Nous sommes confiants sur le fait que toutes les réponses à toutes les questions (du président) lui seront apportées et que le calendrier sera tenu», a écrit l'administration, signant son message du hashtag «#gauloispasréfractaire», référence à la sortie polémique du président depuis le Danemark. Preuve du malaise qu'il pouvait susciter, le message a ensuite été supprimé.

Rebelote quelques minutes plus tard, où c'est cette fois le ministre lui-même qui s'est mis en scène sur son propre compte Twitter. Photographié au téléphone, il a écrit le message suivant: «Au centre de contact de la Direction générale des Finances publiques de Pau, avec les agents qui répondent tous les jours à vos questions sur le prélèvement à la source». Le message est clair: Darmanin ne lâchera rien.

📞Au centre de contact de la @dgfip_officiel de Pau, avec les agents qui répondent tous les jours à vos questions sur le au 0811368368 !
En formation accélérée avec nos agents, qui font un travail formidable au service de tous les contribuables !

— Gérald DARMANIN (@GDarmanin) · Pau, France       

Le départ de M. Hulot n’est ni surprenant, ni courageux

Le départ de M. Hulot n'est ni surprenant, ni courageux

Le départ de M. Hulot n'est ni surprenant, ni courageux

Isabelle Attard a été députée écologiste du Calvados. Elle se présente comme « écoanarchiste ».

Isabelle Attard.

Ce mardi 28 août en écoutant les matinales, j'ai donc entendu comme tout le monde le ministre de l'Écologie annoncer qu'il démissionnait de son poste. De nombreux commentateurs parlent de « surprise », tandis que des femmes et hommes politiques de tous bords saluent son « courage ». Apparemment, d'après les confidences du ministre au journaliste de France Inter Thomas Legrand, la réunion avec le président de la fédération nationale des chasseurs Willy Schraen et le lobbyiste Thierry Coste, lundi à l'Élysée, aurait été la goutte d'eau pour Hulot.

Énième et dernière couleuvre donc.

Mais revenons sur les notions de « surprise » et de « courage ». À quel moment Nicolas Hulot a-t-il pu imaginer qu'Emmanuel Macron et son gouvernement allaient suivre ses idées pour sauver la biodiversité, la planète et nous avec ?

Déjà pendant la campagne électorale de la présidentielle, à cette fameuse audition de tous les candidats par la Fédération nationale des chasseurs, Macron avait raillé publiquement l'écologie et les écologistes, se faisant ovationner par les chasseurs conquis. On pourrait se passer cette scène en boucle tellement elle est révélatrice de l'état d'esprit méprisant de notre président.

Puis le choix d'Édouard Philippe comme Premier ministre aurait pu être un deuxième indice. VRP favori d'Areva et de l'industrie nucléaire dans son ensemble, Philippe n'allait pas soudainement virer sa cuti en prenant la tête du gouvernement.

De manière générale, le programme ultralibéral de croissance, de diminution des services publics, de cadeaux fiscaux aux privilégiés annoncés bien avant mai 2017 par Emmanuel Macron était connu de tous et de Nicolas Hulot en particulier. Ce dernier avait d'ailleurs écrit dans son livre Osons  : « Le libéralisme n'est pas compatible avec l'écologie. »

Dont acte, quelqu'un de cohérent et lucide n'aurait jamais mis un orteil dans ce gouvernement et aurait plutôt fui le plus loin possible. Pas Hulot. Lui, il y est allé et son fan club de reprendre en cœur des éléments de langage du style : « Il est important d'essayer de l'intérieur » ; « Au moins, Hulot, il est courageux, il essaie ! » ; « Avec Hulot au gouvernement, l'écologie est bien représentée » et j'en passe.

Mois après mois, renoncement après renoncement, il s'en trouvait toujours pour plaindre ce brave et sympathique Nicolas Hulot « coincé », « sans marge de manœuvre », « perdant ses arbitrages » !

Cessons ces simagrées hypocrites. La position libérale de ce gouvernement n'est pas une surprise et Nicolas Hulot n'est ni un naïf ni un perdreau de l'année.

Sa cote de popularité était en chute libre, entraînée par celle de Jupiter. Il lui fallait réagir avant que son image n'en sorte flétrie à jamais. Je ne vois dans cette séquence politique ni « surprise » ni « courage » mais simplement une histoire de « timing » et de « sauvetage d'image », à moins que nous n'ayons connaissance de motifs supplémentaires dans les semaines qui viennent.

Sale temps pour l'écologie en tout cas, car pourtant il y a urgence. Je ne parle pas comme Brune Poirson (potentielle candidate à la succession de Hulot ?) de l'urgence à réduire ses courriels, supprimer les pailles en plastique et couper l'eau en se lavant les dents. Non, je parle de l'urgence d'être lucide sur l'effondrement en cours.

Tout comme Vincent Mignerot et Arthur Keller au sein de l'association Adrastia, je pense qu'il est trop tard pour empêcher les dérèglements climatiques et l'extinction massive des espèces, que les sociétés du « capitalocène » ont provoqués.

Par contre, ce que j'attends de femmes et d'hommes politiques responsables et d'un·e ministre de l'Écologie en particulier, dès aujourd'hui, c'est de « limiter la casse », de tout miser sur la résilience des territoires urbains et ruraux, c'est-à-dire que les communes puissent être autonomes en production d'énergies renouvelables, qu'elles valorisent l'autonomie alimentaire et la prise de décisions en assemblée locale pour l'intérêt général et non celui des lobbies. J'attends également que les responsables politiques ne prennent pas la pollution de l'air et la question des pesticides à la légère. Que l'on réinvente des modes de vie compatibles avec ce que la planète peut endurer. Que nous puissions enfin nous passer de voitures même si l'on habite à la campagne, que nous apprenions à réduire notre consommation d'électricité grâce aux actions gouvernementales.

Bref vous l'aurez compris, nous devrions urgemment faire un 180 degrés dans nos façons de vivre en supprimant le capitalisme et cette société thermo-industrielle qui nous a menés dans le mur en nous gavant de publicités et de jeux télévisés.

Alors, si notre Premier ministre, qui cite souvent le livre Effondrement de Jared Diamond, pouvait tirer de ce livre les conclusions qui s'imposent, enfin je dirais que « c'est une belle surprise » et que « c'est extrêmement courageux » !

« L’idée de grève n’est jamais morte à la SNCF » - La Croix

« L'idée de grève n'est jamais morte à la SNCF » - La Croix

« L'idée de grève n'est jamais morte à la SNCF »

Les quatre syndicats représentatifs de la SNCF se réuniront jeudi 30 août pour la première fois depuis la fin de la grève commune contre la réforme ferroviaire.

Entretien avec Dominique Andolfatto, professeur en Science Politique à l'Université de Bourgogne et spécialiste du syndicalisme. (1)

À l'occasion de la 29e journée de grève à la SNCF et de la journée de «  colère cheminote » une centaine de cheminots en grève se sont réunis devant le siège de la SNCF au CNIT à la Défense (Paris), le 12 juin 2018. 
ZOOM

À l'occasion de la 29e journée de grève à la SNCF et de la journée de «  colère cheminote » une centaine de cheminots en grève se sont réunis devant le siège de la SNCF au CNIT à la Défense (Paris), le 12 juin 2018.  / Sadak Souici / Le Pictorium/MAXPPP

La Croix  : Où en est le mouvement de grève des cheminots de la SNCF ? L'adoption de la réforme a-t-elle démoralisé les grévistes et les syndicats ?

Dominique Andolfatto : Le mouvement de grève nationale du printemps dernier est terminé. Cependant l'idée de grève n'est jamais morte à la SNCF. Certains cheminots ont un sentiment d'amertume au vu des résultats financiers et politiques. Les grévistes les plus actifs ont perdu beaucoup d'argent car les jours de grèves n'ont pas été indemnisés. Seuls les agents affiliés à la CFDT ont été indemnisés, car le syndicat dispose d'une caisse de grève pour faire face à ce type d'événements.

Grâce au soutien de l'opinion publique, les cheminots ont reçu des dons pour les aider dans la poursuite du mouvement. Plus d'un million d'euros ont été récoltés, mais cela représente en réalité qu'une indemnisation symbolique. Sur le plan politique, la mobilisation est vécue comme un échec pour la majorité d'entre eux.

À lire aussi

Les syndicats seraient-ils prêts à reprendre le mouvement dès la rentrée ?

D. A. : Deux actualités brûlantes à la rentrée risquent d'attiser le mécontentement des cheminots et des syndicats. La première est le lancement cet automne des discussions sur la prochaine convention collective nationale. L'objectif est de définir le nouveau statut des futurs cheminots de la SNCF et des autres compagnies ferroviaires, puisque la réforme prévoit l'ouverture à la concurrence pour 2020. D'ailleurs l'intersyndicale se réunit jeudi 30 août pour la reprise des négociations.

La seconde actualité est le lancement de la campagne des élections syndicales organisées le 19 novembre. Ces élections, qui se tiennent tous les quatre ans, représentent un enjeu majeur car elles conditionnent la place des syndicats au sein de l'entreprise. Plus un syndicat est puissant, plus il dispose d'importantes ressources. À l'inverse, un syndicat qui se montre peu combatif peut être sanctionné par les salariés lors des votes. C'est le cas de la CFDT, qui est la quatrième organisation de la SNCF.

Y a-t-il encore une union syndicale ?

D. A. : Le passage de la réforme a impacté l'entente commune des syndicats. Après son adoption par le Parlement le 14 juin, la CFDT et l'UNSA ont plaidé pour la reprise du travail. En revanche, SUD Rail et la CGT appelaient à continuer le mouvement. De plus, avec l'approche des élections, les luttes intestines vont s'accentuer, car chacun souhaite renforcer sa position auprès des salariés.

À lire aussi

Quels sont les futurs grands enjeux pour les syndicats et les cheminots ?

D. A. : Il y aura évidemment une résistance des syndicats lors de la mise en place du nouveau statut des cheminots. Les questions des salaires, de la progression de carrière automatique ou encore l'âge du départ à la retraite promettent de vifs débats. Mais le gouvernement va tenter d'apaiser la situation.

En 2007, la réforme des retraites impulsée par Nicolas Sarkozy avait déclenché un important mouvement de grève. Les conditions du départ sont devenues moins avantageuses. L'âge a été repoussé. Par exemple avant 2007, un conducteur de train partait à la retraite à 50 ans. Aujourd'hui il part à 52 ans.

Recueilli par Clémence Barbier

Hulot épuisé par le conformisme des élites parisiennes ? | Contrepoints

Hulot épuisé par le conformisme des élites parisiennes ? | Contrepoints

Hulot épuisé par le conformisme des élites parisiennes ?

Les explications données par Nicolas Hulot sur les raisons de sa démission sont éloquentes. Elles illustrent à merveille la chape de plomb conformiste et sans vision que les élites parisiennes ont imposée au pays.

Sans commentaire !

Communiqué de presse France Insoumise Groupes Sud Cévennes: Conférence M. LIPSKY à Lasalle


Conférence de l'ex-directeur intérimaire du FMI M. Lipsky à Lasalle

Le vieux monde aux commandes



La France Insoumise à l'entrée de cette conférence, qui a réuni 200 personnes à l'invitation du Club Cévenol, a diffusé un texte du CADTM (comité pour l'abolition des dettes illégitimes) proposant d'"abolir et de remplacer le FMI et la Banque Mondiale". 


Tout va bien ! La croissance reprend ! La croissance et encore la croissance ! La pauvreté recule ! La bataille de l'environnement difficile à mettre en place ! Le banquier américain s'est comporté en parfait technocrate du FMI et a eu du mal à répondre aux questions gênantes.


Nous avons eu droit aux courbes statistiques du FMI permettant à M. Lipsky de rabâcher que la bonne nouvelle était que le Monde créait de la richesse et se réjouissait de l'effet positif du FMI dans la limitations des conflits armés. Nous lui proposons de dire cela aux Syriens, aux Palestiniens, aux Irakiens, aux Afghans, aux Rwandais, aux ex-Yougoslaves et surtout nous lui proposons d'analyser de façon contradictoire tant la répartition des richesses que les questions de géopolitique actuelles, sur tous les continents. Nous ferons cette proposition à M. Lipsky et au Club Cévenol.


Merci de diffuser


Pour tout contact

0678177981

Marianne | “Le goût de la vérité n’empêche pas de prendre parti” A.Camus

Marianne | "Le goût de la vérité n'empêche pas de prendre parti" A.Camus

"Gaulois réfractaire au changement" : Emmanuel Macron humilie les Français au Danemark

C'est un nouveau fait de gloire dans le panthéon des déclarations provocatrices d'Emmanuel Macron. Le président français, qui a pris l'habitude de critiquer par des formules imagées tous ceux qui s'opposent à ses réformes d'inspiration libérale, s'est lâché auprès de la reine du Danemark, ce mercredi 29 août. En visite d'Etat dans le pays nordique, le chef de l'Etat a rendu hommage au modèle danois et à "ce peuple luthérien qui n'est pas exactement le Gaulois réfractaire au changement", selon un journaliste de Paris Match présent sur place. Suivez son regard.

En visite d'Etat, devant la reine Margrethe II, Emmanuel Macron fait l'éloge du modèle du et rend hommage à « ce peuple luthérien qui n'est pas exactement le gaulois réfractaire au changement »...

— eric hacquemand (@erichacquemand)

Après avoir tancé ceux qui devraient "travailler" pour se "payer un costard", mais aussi les "fainéants" ou les syndicalistes qui "foutent le bordel", Emmanuel Macron s'attaque cette fois-ci... à l'identité française dans son ensemble, qui serait par nature hostile à tout "changement". Moquer l'esprit français dans son essence, voilà qui semble inédit de la part d'un président de la République en exercice, qui plus est en visite à l'étranger. L'analyse n'est en revanche pas totalement nouvelle dans la bouche du président. "Les Français détestent les réformes", affirmait-il - plus sobrement - le 24 août 2017 en Roumanie.

Ce mardi, le chef de l'Etat s'était déjà signalé par une déclaration fracassante sur l'identité française. Devant 300 étudiants réunis à Copenhague, il a exalté l'identité européenne, qui surplomberait selon lui l'identité danoise ou française : "Le vrai Danois n'existe pas, il est déjà Européen. C'est vrai aussi pour les Français". Dans l'optique des élections européennes de mai 2019, Emmanuel Macron ne perd aucune occasion de faire entendre sa voix européiste, qu'il veut opposer aux nationalistes comme le premier ministre hongrois Viktor Orban ou le ministre de l'Intérieur italien Matteo Salvini. Ce qui n'explique pas pourquoi le locataire de l'Elysée a cru bon de caricaturer le peuple français en "Gaulois réfractaire au changement".