MUTUALISME ET GUIGNOLADE
"Le petit monde du mutualisme sait trouver les mots justes. Pour toucher. Pour attendrir même.
« Responsables », « solidaires », « sans but lucratif ». Leurs statuts aussi empruntent des termes chaleureux. Les vrais patrons ne s'appellent pas les « actionnaires » comme dans les compagnies d'assurances mais les « sociétaires », comme dans les phalanstères des utopies socialistes d'antan. Et puis, surtout, depuis l'arrivée du Covid, les mutualistes savent joindre le geste à la parole. Avec les confinements, les sinistres auto baissent et leur trésor de guerre grossit d'autant, ils peuvent ainsi jouer les généreux. Ils claironnent leurs bonnes actions : la Maif annonce allouer 200 millions au fonds de solidarité pour accompagner les artisans, la Macif dispense 20 millions aux plus fragiles (via notamment une aide à l'Assistance publique - Hôpitaux de Paris), le groupe Covéa (Maaf) y va aussi de son chèque à la Fondation des femmes."