lundi 28 mai 2018

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Homejacking à Nîmes : le couple avait été battu, ligoté et brûlé pour 1 400 €

Homejacking à Nîmes : le couple avait été battu, ligoté et brûlé pour 1 400 €

Homejacking à Nîmes : le couple avait été battu, ligoté et brûlé pour 1 400 €

Homejacking à Nîmes : le couple avait été battu, ligoté et brûlé pour 1 400 €
La défense soutenue par Mes Bruno et Hugo Ferri plaidera l'acquittement.

H. R.

Frappé, ligoté, bâillonné, aspergé de soude caustique et de javel. Un couple de Nîmois a vécu trois heures infernales lors d'un homejacking qui s'est produit le 28 janvier 2014 dans une maison cossue, proche des Jardins de la fontaine. Un patron de supermarché et sa compagne ont fait l'objet d'une longue séquence de violences. Car les deux malfrats cherchaient à vider le contenu d'un hypothétique coffre-fort. Ils sont repartis avec des bijoux, des cartes de crédit et des téléphones portables. Retour sur cette affaire terrifiante.

  • 1. Surpris à son arrivée chez lui

Le patron du supermarché vient de rentrer à son domicile, situé dans une impasse d'un quartier huppé de la ville. Il est presque 19 h 30 quand il s'apprête à dîner. Il sait que sa femme rentrera plus tard. Car ce soir-là, elle est allée faire du sport. Le mari entend du bruit dans la maison et se retrouve confronté à deux hommes encagoulés et gantés. Ils ont visiblement des renseignements sur cet homme et sont certains qu'il possède un coffre.

Le commerçant est roué de coups, frappé avec la crosse d'une arme de poing puis bâillonné. Sa compagne rentre une heure plus tard et est immédiatement ligotée et frappée. Leur calvaire durera près de trois heures. Trois heures de menaces, de coups et de brûlures gravissimes. En effet, le couple a été aspergé de produits ménagers terriblement corrosifs comme de la javel ou du Destop destinés à déboucher les canalisations.

Les deux braqueurs sont parvenus à retirer 1 400 euros avec les cartes de crédit et le code extorqué sous la menace, non sans avoir volé une voiture. Les deux agresseurs une fois partis, la femme a réussi à défaire ses liens et à prévenir les voisins qui ont alerté la police et les secours. La gravité du homejacking a conduit le parquet de Nîmes à confier l'enquête aux policiers du SRPJ de Montpellier. Ceux-ci se sont immédiatement rendus sur les lieux accompagnés des spécialistes de la police technique et scientifique (PTS).

Après avoir été auditionné le lendemain de l'attaque, le directeur de magasin devra être admis dans un service de grands brûlés. Il subira six interventions chirurgicales et des greffes pour tenter de soigner les assauts de la sauvagerie. Les brûlures ont touché près de 20 % de la surface corporelle. Ce qui a nécessité des traitements médicaux, de la rééducation et un arrêt de travail de trois mois. Séquelles un peu moins graves pour la compagne qui a également été brûlée par les produits ménagers. Mais elle a été autorisée à aller se doucher lors du homejacking, ce qui a sans doute limité la gravité des lésions. Comme son mari, elle a fait l'objet d'une interruption temporaire de travail (ITT, au sens pénal) de trois mois.

  • 2. La doyenne des juges et le SRPJ

Le dossier a finalement été confié à Évelyne Martin, la doyenne des juges d'instruction. Les équipes du SRPJ de Montpellier multipliaient les actes d'enquête qui conduisaient à la mise en cause de deux jeunes nîmois. Ils étaient placés en garde à vue et mis en examen pour leur participation à ce homejacking ultra-violent. "On m'a balancé ou quoi ?", demandait Michel Ramirez lors de son placement en garde à vue. Ensuite, l'homme n'a cessé de clamer son innocence. Comme son coaccusé. Le juge a notamment retenu la séquestration et les actes de torture et de barbarie, l'escroquerie, l'incendie de véhicule. Mais les charges du dossier sont débattues et contestées par la défense. D'ailleurs, les trois jours de débats seront déterminants pour étudier les indices et les charges accumulées au long du minutieux travail d'enquête de la police judiciaire. De son côté, une des victimes a formellement reconnu la voix de son agresseur.

  • 3. L'acquittement sera plaidé

Me Valérie Bach portera la voix des victimes lors du procès. Elle soulignera l'extrême violence et la barbarie des actes. Pour la défense, soutenue par Mes Bruno et Hugo Ferri, il s'agit bien de faits horribles mais pas commis par leur client. À cet égard, les avocats comptent plaider l'acquittement. Ils estiment en substance qu'il n'existe pas de preuve irréfutable permettant de condamner Michel Ramirez, âgé de 28 ans. Même analyse pour le défenseur de Samy El Allaly, âgé de 23 ans. Le profil des deux accusés sera passé au crible durant le procès présidé par la conseillère Geneviève Perrin. Ainsi, le cursus judiciaire des deux hommes condamnés chacun une dizaine de fois sera, lui aussi, détaillé lors d'un procès prévu pour durer trois jours devant la cour d'assises.

Le PLU D’ ANDUZE