lundi 18 juin 2018

Marianne | “Le goût de la vérité n’empêche pas de prendre parti” A.Camus

Marianne | "Le goût de la vérité n'empêche pas de prendre parti" A.Camus

"Que de la provoc" ou "réglo" : Ruffin vu par sa circo, un an après son élection

Au marché couvert d'Abbeville, ce samedi 9 juin, on a bien identifié le profil politique de François Ruffin. Pour son nom, en revanche, c'est une autre affaire. « Ah oui, lui, comment il s'appelle ? Il en faut des gens comme ça pour dire ce qui ne va pas », s'exclame Janine, 80 ans, un sac de légumes au bras, quand on lui montre une photo du parlementaire élu il y a tout juste un an. « Je suis mieux habillé que lui, souvent. C'est la France insoumise, pas mon truc », indique Bertrand Mercier, 65 ans, stationné sur la place du Grand-Marché, pendant que son épouse finit ses emplettes. Lui non plus n'arrive pas à se souvenir du nom de l'élu.

Au bout d'un an de mandat et de coups d'éclat, la popularité de François Ruffin dans cette sous-préfecture de la Somme, deuxième ville de la circonscription de François Ruffin avec ses 23.000 habitants, paraît tout à la fois impressionnante et décevante. Impressionnante car hormis une dame pressée qui n'a « jamais vu cette personne », tous les passants ont un mot, un avis sur cet ovni de la vie politique française. « Il est venu à l'Ehpad d'Abbeville, il ne laisse pas tomber les gens », approuve Francine, 55 ans, venue acheter son poulet du samedi en famille. « Je ne suis pas de son bord mais il a l'air sincère », estime Alain Chevalier, fonctionnaire de 58 ans. Un chouia décevante aussi, parce que dans ce marché où la majorité des clients semblent avoir atteint le troisième âge et où aucun militant n'est venu tracter, le réalisateur de Merci Patron ! est loin de réaliser 100% des voix, même s'il a réuni 56% des voix en juin 2017, et 54% à Abbeville, face au maire macroniste Nicolas Dumont.

La promesse du référendum révocatoire

Promesse de campagne oblige, le membre du groupe France insoumise à l'Assemblée nationale propose aujourd'hui aux habitants de sa circonscription de le révoquer et de provoquer une nouvelle élection, si 25% des électeurs en décident ainsi. Pour cela, il suffit de découper un formulaire transmis dans toutes les boîtes aux lettres et de le renvoyer à la permanence parlementaire du député. Selon nos informations, seule une signature d'habitant de la circonscription a pour l'heure été reçue par l'équipe de François Ruffin. Deux autres citoyens ont envoyé le même bulletin révocatoire alors qu'ils n'habitent pas dans le territoire de l'élection. Une marque de confiance des habitants ? Plutôt une abstention au bénéfice du doute, à en croire certains Abbevillois. « Il paraît réglo, il fait ce qu'il a dit pour l'instant, donc on peut lui laisser les cinq ans », estime Damien Dezoteux, 42 ans, communicant et associatif. « Mais ça ne veut pas dire qu'on va voter pour lui. Pour ça, il faudrait un vrai projet ».

"Toute sa provoc', je ne comprends pas"

Spontanément, les habitants confient plus facilement leur vote pour La République en Marche que pour le candidat de Picardie Debout. « Moi j'ai voté Macron aux législatives », explique ainsi Louise Bercez, 72 ans, retraitée de l'enseignement et conseillère municipale sans étiquette du village voisin de Mareuil-Caubert. « Les idées de Ruffin sont intéressantes mais je n'ai pas apprécié sa tribune dans Le Monde, où il disait « Monsieur Macron, on vous hait ». Il n'avait pas à dire ça, ce n'est pas vrai », raconte la retraitée. Depuis son élection, l'élue municipale reconnaît que le député est « courageux » mais elle n'apprécie pas ses facéties vestimentaires : « Toute sa provoc' avec le maillot de foot, je ne comprends pas. Il n'a pas besoin de faire ça, il se met des gens à dos pour rien ».

Sur la place Max Lejeune, devant l'hôtel de ville, où est organisé un Salon du livre jeunesse, les badauds ne semblent pas plus convaincus par le style du fondateur de Fakir. René Ancelin, gardien d'immeuble de 65 ans, lui reproche de se concentrer sur des engagements accessoires : « Qu'il se paye au Smic, qu'il reverse de l'argent à des associations, on s'en fiche de cela. Et la chemise qui sort du pantalon, ça ne le rend pas sympathique. Il faut respecter la fonction de député. Ce qu'on voudrait, c'est quelqu'un qui vient nous voir et qui obtient des choses. A Abbeville, il n'est jamais venu. On ne l'intéresse pas ». Lui n'a pas l'air d'avoir été marqué par la visite de l'Ehpad, contrairement à Francine.

René et son épouse Geneviève, 67 ans, gardienne d'immeuble retraitée, ont longtemps milité à Force Ouvrière. En 2017, Geneviève Ancelin a voté « Marine ». « Il y a trop d'étrangers, on ne fait rien pour les gens comme nous », explique-t-elle. Ruffin ? Elle « demande à voir », mais apprécie qu'il « secoue un peu » les puissants. « C'est un peu le nouveau Laguiller. On le respecte car il dit des choses importantes mais on ne l'imagine pas au pouvoir », considère Damien Dezoteux. Est-ce une question de génération ? Seule Marie Pouget, une étudiante de 22 ans, paraît entièrement conquise par son nouveau représentant : « Il n'est pas comme les autres. C'est comme si c'était un citoyen normal invité à l'Assemblée nationale. Et il défend les vraies gens, ça fait du bien ».

"C'est le Coluche de l'Assemblée"

Quand on interroge les auteurs de livre venus dédicacer leurs ouvrages sur le Salon, on ne tarde pas à tomber sur de vieilles connaissances de François Ruffin. « J'ai collaboré à Fakir à la fin des années 2000, il était très sympa », raconte le dessinateur Peter Patfawl (un pseudo), 29 ans. « C'est le Coluche de l'Assemblée », s'enthousiasme ce natif d'Albert, la troisième ville du département, avant de nuancer quelque peu son jugement : « Bon, pour l'instant, c'est encore beaucoup de provocs et pas beaucoup de travail de député ». Même si le parlementaire a déjà rédigé un rapport sur le burn-out et des centaines d'amendements, ces initiatives ont beaucoup moins marqué les électeurs que ses envolées à la tribune.

Domitille Cauet était elle au lycée avec le député de la France insoumise. « Il était déjà contestataire », se rappelle cette professeur de français, animatrice de « On Ted autrement », une association qui vient en aide aux enfants autistes. Proche de Brigitte Macron, qui a été sa professeure de français, elle n'envisage pas vraiment de voter pour le réalisateur de Merci Patron ! - « il est d'extrême gauche, ce n'est pas ma tasse de thé » - mais salue son engagement en faveur des plus fragiles : « J'ai beaucoup apprécié sa tirade sur les femmes de ménage. Mais j'attends qu'il propose vraiment quelque chose. Si c'est juste la grève à la SNCF, ce n'est pas la peine ». Le député de la Somme a encore quatre ans pour convaincre les amis des Macron.

Gard : qui a vu le chauffard ayant gravement blessé un enfant et pris la fuite ?

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L'appel à témoins a été placardé dans le village de La Grand-Combe.

EDITH LEFRANC

APPEL A TÉMOIN ACCIDENT DÉLIT DE FUITE A LA GRAND COMBE
Ce dimanche vers 13h41 

CARTE. Limitation à 80 km/h : les routes les plus meurtrières, département par département

CARTE. Limitation à 80 km/h : les routes les plus meurtrières, département par département

CARTE. Limitation à 80 km/h : les routes les plus meurtrières, département par département

Selon la Ligue contre la violence routière, les routes sur lesquelles la vitesse est actuellement limitée à 90 km/h ne sont pas dangereuses pour des raisons impliquant l'infrastructure mais du fait du nombre de véhicules qui les utilisent.

Un accident mortel à Thiers (Puy-de-Dôme), le 27 mai 2018.
Un accident mortel à Thiers (Puy-de-Dôme), le 27 mai 2018. (REMI DUGNE / MAXPPP)

En voiture, la majorité des accidents mortels se produisent sur les mêmes routes : seules 15% des routes non autoroutières françaises regroupent 50% des tués. Ce constat, indiscutable selon la Ligue contre la violence routière, repose sur les données publiées par l'Observatoire national interministériel de la sécurité routière (ONISR). Sur ces routes, à double sens, sans séparateur central et qui représentent 55% de la mortalité routière totale (soit 1 911 personnes tuées en 2016), la vitesse maximale autorisée passera de 90 à 80 km/h à compter du 1er juillet. 

Pour répondre aux opposants à ce décret, la Ligue contre la violence routière a décidé de recenser les voies où l'on trouve le plus grand nombre de tués dans chaque département. Un groupe de travail a réalisé une analyse des accidents dans les départements français afin d'établir une relation entre les routes concernées par l'abaissement à 80 km/h et la mortalité observée sur dix ans. Paris et les départements de la petite couronne n'ont pas été pris en compte car il n'y a pas de route hors agglomération dans ces départements.

Dans le Lot, dix routes concentrent 50% des tués

L'objectif de cette étude est de déterminer quelles sont les voies les plus accidentogènes, de les représenter sur une carte et de calculer le pourcentage qu'elles représentent par rapport au total de kilomètres concernés dans le département. Le groupe de travail a produit une synthèse pour chaque département, composée d'une carte des routes qui représentent la moitié des tués, d'une analyse spécifique au département ainsi que d'un graphique montrant le pourcentage de tués en fonction du pourcentage de longueur de voies. Dans le Lot, par exemple, les dix voies les plus accidentogènes, qui ne représentent que 12% de la longueur totale des routes sans séparateur médian, concentrent 50% des tués.

Cliquez sur votre département ou sélectionnez-le dans la liste ci-dessous pour découvrir les routes où l'on trouve le plus grand nombre de tués sur la période observée (fichier PDF).

01 - Ain
02 - Aisne
03 - Allier
04 - Alpes-de-Haute-Provence
05 - Hautes-Alpes
06 - Alpes-Maritimes
07 - Ardèche
08 - Ardennes
09 - Ariège
10 - Aube
11 - Aude
12 - Aveyron
13 - Bouches-du-Rhône
14 - Calvados
15 - Cantal
16 - Charente
17 - Charente-Maritime
18 - Cher
19 - Corrèze
2A - Corse-du-Sud
2B - Haute-Corse
21 - Côte-d'Or
22 - Côtes d'Armor
23 - Creuse
24 - Dordogne
25 - Doubs
26 - Drôme
27 - Eure
28 - Eure-et-Loir
29 - Finistère
30 - Gard
31 - Haute-Garonne
32 - Gers
33 - Gironde
34 - Hérault
35 - Ille-et-Vilaine
36 - Indre
37 - Indre-et-Loire
38 - Isère
39 - Jura
40 - Landes
41 - Loir-et-Cher
42 - Loire
43 - Haute-Loire
44 - Loire-Atlantique
45 - Loiret
46 - Lot
47 - Lot-et-Garonne
48 - Lozère
49 - Maine-et-Loire
50 - Manche
51 - Marne
52 - Haute-Marne
53 - Mayenne
54 - Meurthe-et-Moselle
55 - Meuse
56 - Morbihan
57 - Moselle
58 - Nièvre
59 - Nord
60 - Oise
61 - Orne
62 - Pas-de-Calais
63 - Puy-de-Dôme
64 - Pyrénées-Atlantiques
65 - Hautes-Pyrénées
66 - Pyrénées-Orientales
67 - Bas-Rhin
68 - Haut-Rhin
69 - Rhône
70 - Haute-Saône
71 - Saône-et-Loire
72 - Sarthe
73 - Savoie
74 - Haute-Savoie
76 - Seine-Maritime
77 - Seine-et-Marne
78 - Yvelines
79 - Deux-Sèvres
80 - Somme
81 - Tarn
82 - Tarn-et-Garonne
83 - Var
84 - Vaucluse
85 - Vendée
86 - Vienne
87 - Haute-Vienne
88 - Vosges
89 - Yonne
90 - Territoire de Belfort
91 - Essonne
95 - Val-D'Oise

Station F lance le premier incubateur centré sur la blockchain en Europe, Aides et Réseaux

Station F lance le premier incubateur centré sur la blockchain en Europe, Aides et Réseaux

Station F lance le premier incubateur centré sur la blockchain en Europe

L'incubateur « Chain Accelerator » Europe.
L'incubateur « Chain Accelerator » est une première en Europe. - Patrick Tourneboeuf

Le campus parisien parrainé par Xavier Niel lance ce lundi « Chain Accelerator ». Une majorité de projets français ont été sélectionnés, dont Talao.

C'était devenu une évidence, surtout pour  Station F . Après plusieurs mois de tractations et de négociations, le célèbre campus parisien dédié aux start-up a décidé de se lancer dans la blockchain avec un incubateur dédié aux jeunes pousses du secteur.

Cette nouvelle structure baptisée « Chain Accelerator » est une première en Europe. Le but affiché est de fournir aux entreprises de la blockchain l'environnement le plus favorable. « L'aura et les moyens de Station F sont un atout énorme pour les start-up », confirme Nicolas Cantu, cofondateur de Chain Accelerator.

Ledger et Havas partenaires

Le projet d'incubateur est né fin 2017 au moment de l'explosion des cryptomonnaies. A l'époque, les « crypto » connaissent une croissance fulgurante. En décembre,  le bitcoin frôle les 20.000 dollars et des centaines de start-up, notamment en France, s'intéressent à la blockchain, la technologie sous-jacente des cryptomonnaies.

Le problème c'est que beaucoup de start-up ont vite rencontré des soucis juridiques, financiers et même techniques pour développer leur activité. « Il y a une demande énorme de start-up qui ont des projets réfléchis et aboutis, mais qui rencontrent des obstacles pour aller au bout », explique Nicolas Cantu, qui fait partie de l'un d'eux.

L'idée de Chain Accelerator est justement de fournir les outils nécessaires pour se développer. Déjà, 14 jeunes pousses ont été sélectionnées par le panel de « mentors » de l'incubateur et ont rejoint l'aventure, qui compte parmi ses partenaires des entreprises comme Ledger, Havas Communication ou Le Pôle Leonard de Vinci.

Objectif 100 millions d'euros à fin 2018

Parmi les premiers projets à avoir été sélectionnés, on retrouve une majorité d'initiatives françaises, comme  Talao, une plateforme dédiée à l'écosystème des free-lances pour entreprises.  Au total, deux tiers des sociétés de l'incubateur sont tricolores. Les autres viennent du Mali, de Hong Kong ou de Malte.

Même si l'activité a à peine démarré, Chain Accelerator s'est déjà fixé quelques objectifs d'ici la fin de l'année, notamment en matière d'emploi et de levées de fonds. « On table sur près de 100 millions d'euros de levées de fonds d'ici décembre », explique Nicolas Cantu, avec du capital investissement et des levées de fonds en cryptomonnaies. Jusqu'ici les 14 start-up de l'incubateur n'ont levé que 5 millions d'euros. Mais cela pourrait vite changer.

Pour aller plus loin, rejoignez « Les Echos Cryptoclub »



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