dimanche 26 août 2018

Prestations sociales, heures supplémentaires, emplois aidés : Edouard Philippe dévoile les mesures fortes du budget 2019

Prestations sociales, heures supplémentaires, emplois aidés : Edouard Philippe dévoile les mesures fortes du budget 2019

Prestations sociales, heures supplémentaires, emplois aidés : Edouard Philippe dévoile les mesures fortes du budget 2019

Malgré le ralentissement économique, le gouvernement compte maintenir "le rythme" des réformes engagées, comme le détaille le Premier ministre dans un entretien accordé au "Journal du dimanche".

Edouard Philippe à l\'Elysée, à Paris, le 3 août 2018.
Edouard Philippe à l'Elysée, à Paris, le 3 août 2018. (GEOFFROY VAN DER HASSELT / AFP)

Edouard Philippe a dévoilé les grandes lignes du budget 2019 dans un entretien au Journal du dimanche, dimanche 26 août. Prenant acte d'un ralentissement économique, le Premier ministre a précisé que "la prévision de croissance sur laquelle nous bâtirons ce budget sera de 1,7 %", alors que le gouvernement tablait sur 1,9% jusqu'à présent. "Mais ça ne nous empêchera pas d'être dans la ligne de nos engagements, sur la baisse des prélèvements obligatoires comme sur la maîtrise de la dépense publique et de la dette", a-t-il toutefois martelé. Franceinfo revient sur les grandes lignes du budget 2019 annoncées par Edouard Philippe.

La hausse des pensions de retraite ne sera plus indexée sur l'inflation

Pour maîtriser les dépenses publiques, trois prestations sociales (l'aide personnalisée au logement, les allocations familiales et les pensions de retraite) "progresseront de façon plus modérée, de 0,3% par an en 2019 et en 2020 ", a révélé Edouard Philippe. C'est nettement moins que l'inflation, qui a accéléré et s'élevait en juillet à 2,3% sur un an.

En revanche, "les prestations qui bénéficient à nos concitoyens les plus fragiles, comme le RSA, seront augmentées conformément à la loi". Le Premier ministre a en outre assuré que "la prime d'activité, le minimum vieillesse, l'allocation pour les adultes handicapés" augmenteraient "très significativement", conformément aux promesses de campagne du président Emmanuel Macron.

"Nous assumons une politique de transformation et de maîtrise des dépenses qui privilégie, je le redis, la rémunération de l'activité et qui rompt avec l'augmentation indifférenciée des allocations, a expliqué Edouard Philippe. C'est par le retour à l'activité et une meilleure rémunération du travail que notre pays sera plus prospère."

Les cotisations salariales sur les heures supplémentaires seront supprimées

"Dès le 1er septembre 2019, les cotisations salariales sur les heures supplémentaires seront supprimées pour tous les salariés, dans le privé comme dans le public", a annoncé le Premier ministre au JDD. Selon lui, "cela représentera en moyenne plus de 200 euros supplémentaires par an" pour "une personne payée au Smic" et la mesure coûtera "2 milliards" d'euros. Cette mesure, à l'origine programmée pour 2020, va donc être avancée d'un an. "Nous voulons que les Français puissent revenir vers le travail, que ce travail paie et qu'il paie de mieux en mieux", a martelé le Premier ministre.

Le nombre de contrats aidés va encore diminuer

Le chef du gouvernement a confirmé que les contrats aidés verraient leur financement "diminuer". L'exécutif a déjà nettement réduit la voilure, avec seulement 200 000 nouveaux contrats aidés budgétés pour 2018, après 320 000 en 2017 et 459 000 en 2016. "Nous voulons transformer l'action publique en diminuant le financement des politiques qui ne sont pas efficaces, par exemple sur le logement ou les contrats aidés, dont la plupart ne permettent pas d'obtenir ensuite un emploi viable", indique Edouard Philippe.

En parallèle, le gouvernement "engage un effort inégalé pour la formation de ceux qui en ont le plus besoin". "Le chômage baisse (...), les créations d'emploi ont repris et pourtant, dans l'industrie, les services, la restauration ou l'agriculture, il y a des difficultés de recrutements, poursuit Edouard Philipe. Il y a là un problème de compétences auquel il faut remédier en investissant massivement dans la formation."

Dans la fonction publique, 4 500 postes seront supprimés 

Dans sa volonté de maîtriser la dépense publique, le gouvernement prévoit également la suppression d'environ 4 500 postes dans la fonction publique d'Etat en 2019, et le chiffre sera "supérieur à 10 000 en 2020". "Nous tiendrons l'objectif du président de la République de supprimer 50 000 postes à l'horizon 2022", selon Edouard Philippe. Emmanuel Macron a promis, au cours de sa campagne pour la présidentielle, 120 000 suppressions de postes dans la Fonction publique au cours du quinquennat au total, dont 50 000 sur le périmètre de l'Etat où, dans le cadre du budget 2018, 1 600 suppressions de postes avaient déjà été actées.

Interrogé sur la montée en puissance très progressive de ces suppressions de postes, le Premier ministre explique qu'il "ne croit pas à la politique du rabot". "Notre méthode privilégie une transformation de l'action publique en profondeur et le développement du numérique, des économies à long terme et une amélioration du service public, fait-il valoir. La réduction du nombre de fonctionnaires n'est pas le fondement mais la conséquence d'une transformation de l'action publique qui monte en puissance au fil du temps."

"Mais il y aura par ailleurs des recrutements : plus 2 000 agents supplémentaires dans la police, la gendarmerie et à la DGSI, 1 300 à la justice – parce qu'il s'agit de priorités", a indiqué Edouard Philippe.

Les entreprises n'auront pas à prendre en charge le financement des arrêts maladie

Edouard Philippe a "écarté l'hypothèse d'une mesure brutale de transfert [du financement des arrêts maladies] vers les entreprises"estimant que "tous les acteurs" doivent agir pour contenir leur progression. Le quotidien Les Echos indiquait début août que l'exécutif envisageait de faire prendre en charge par les entreprises, à la place de la Sécurité sociale, quatre jours d'indemnités journalières pour les arrêts de moins de huit jours. Un projet auquel le patronat s'est vivement opposé.

"Notre politique vise à augmenter la croissance et à favoriser le retour à l'emploi. Nous avons pris beaucoup de mesures pour stimuler l'activité des entreprises et l'investissement, explique le Premier ministre. On ne va pas envoyer de contre-message." Mais "l'enjeu des arrêts maladie est considérable". "Chaque année, un peu plus de 10 milliards d'euros sont consacrés à l'indemnisation des salariés arrêtés, et ce volume progresse de plus de 4 % par an, poursuit-il. En trois ans, le nombre de journées indemnisées est passé de 11 à 12 par an et par salarié du privé."

Pour Edouard Philippe, "c'est comme si notre pays avait instauré un jour de congé supplémentaire", et la part croissante des dépenses de santé destinées à couvrir les arrêts maladie "veut dire qu'on a moins d'argent pour le financement des hôpitaux ou de nouveaux traitements"

"Tous les acteurs du système doivent se mettre autour de la table pour trouver les moyens de contenir cette progression, exhorte-t-il. Donc il ne s'agit pas de renvoyer vers tel ou tel le coût de ces indemnisations - les entreprises pas plus que d'autres. C'est ensemble qu'il faut résoudre le problème. Mais je veux dire à tous que cela ne peut pas durer."

Nouveau commentaire sur Le gouvernement prévoirait de ne pas revaloriser c....


Anonyme a ajouté un nouveau commentaire sur votre article "Le gouvernement prévoirait de ne pas revaloriser c..." :

En basant leur politique sur la (fausse) "théorie du ruissellement" et devant faire face à une croissance plus faible que dans leur budget prévisionnel, voilà les artificiers gouvernementaux pris en tenaille...
Après avoir distribué à tour de bras aux plus riches, les ajustements des budgets vont se faire au détriment des plus pauvres...
Les "premiers de cordée" auront toujours une non-reconnaissance envers leurs bienfaiteurs.
Une spirale néfaste toujours renouvelée?

«Pour les critiques de la théorie du ruissellement, dont Ziegler, cet argument a été utilisé pour justifier les politiques libérales prônées notamment par Ronald Reagan et Margaret Thatcher dans la décennie 1980, caractérisée par une diminution radicale de l'impôt, notamment pour les revenus les plus élevés. Selon ces critiques, cette politique a entraîné une déréglementation de l'économie, assortie de déficits budgétaires abyssaux ou de démantèlement des services publics qui ont été à la source de la paupérisation croissante des couches inférieures des sociétés occidentales[24].

Un article de The Atlantic paru en décembre 1981 cite les propos de David Stockman (en), alors ministre du Budget de Ronald Reagan à propos de la théorie du ruissellement :

« On a décidé que pour rendre cela politiquement acceptable, il allait falloir réduire toutes les tranches. Kemp Roth [la recommandation d'une baisse générale des impôts de 30 %] a toujours été un cheval de Troie destiné à permettre de baisser le taux le plus élevé[19]. »

L'écrivain et journaliste Serge Halimi, directeur du Monde diplomatique, relève ironiquement dans son essai politique Le Grand Bond en arrière (2004) que « les néo-libéraux répétaient, après John Kennedy, qu'une "marée montante soulève tous les bateaux". Mais c'est davantage aux yachts qu'aux barques de pêche qu'ils destinaient la montée des flots. » D'après Serge Halimi, ces confessions de David Stockman faillirent lui coûter son poste au gouvernement, et mirent un terme à sa carrière politique.

Selon deux études, l'une de l'OCDE (2014)[25] et l'autre du FMI (2015)[26], les inégalités de revenus réduisent la croissance économique.»

Source Wikipedia.

Discours de Jean-Luc Mélenchon à Marseille aux #AmFis2018

https://youtu.be/D4fTjODcllU

Retrait du Valsartan : gratuité et mauvaise qualité vont de pair ! | Contrepoints
GENERIQUE DE MAUVAISE QUALITÉ

Retrait du Valsartan : gratuité et mauvaise qualité vont de pair ! | Contrepoints

Retrait du Valsartan : gratuité et mauvaise qualité vont de pair !

Par Phoebe Ann Moses.

L'Agence nationale de sécurité du médicament (l'ANSM) a demandé le rappel de certains lots du Valsartan, dont l'indication est de stabiliser la tension artérielle pour prévenir la survenue ou la récidive d'AVC ou d'infarctus.

Motif ? Lors de sa fabrication, une molécule considérée comme cancérigène serait entrée dans sa composition.

Les patients s'inquiètent bien évidemment déjà de leur sort : ce médicament sera retiré du marché et il leur faudra s'adapter à un autre traitement. Mais plus curieusement, ils se demandent comment un médicament a pu être délivré en France, malgré le foisonnement d'autorisations demandées, alors qu'il contenait une molécule dangereuse.

Pourtant, ce sont bien des laboratoires français (mais aussi européens et indiens), qui ont eu l'autorisation de fabriquer et vendre le produit.

Mais… il s'agit de laboratoires fabriquant des génériques, voire ne fabriquant que du générique : la liste mise à disposition par l'ANSM le confirme : Arrow Génériques, Biogaran, Cristers, Eglabo, Evolupharm, Ranbaxy Pharmacie Générique, Sandoz, Zentiva, Zydus.

Les génériques : une aubaine financière

Tous les lots rappelés sont des génériques, que les patients croient naïvement fabriqués en France. Franchement, un peu de bon sens serait le bienvenu : comment croient-ils que l'on fabrique un médicament bon marché, qui sera délivré gratuitement, qui plus est ?

Réponse : on le fabrique en Inde, ou en Chine, où les matières premières et la main d'œuvre sont moins chères. On nous a pourtant bien dit et répété que les contrôles étaient dûment effectués, que c'était aussi sécurisé qu'en Europe, et que générique ou princeps, c'était pa-reil !

D'après le site « Pourquoi Docteur », certains laboratoires « se contentaient de prendre le médicament frelaté fabriqué en Chine et de le mettre dans la boîte ».

C'est une pratique courante. Depuis l'apparition de l'obligation de prescrire des médicaments génériques en France (mesure d'économie pour la Sécurité sociale), les laboratoires spécialisés uniquement dans le générique, donc dans la copie de molécule se sont multipliés. Pour eux, point de budget R&D : uniquement de la reproduction de ce qui existe déjà et qui a été inventé par d'autres avec des moyens financiers importants.

Et pourtant, on savait…

Bien sûr, les agences sanitaires et les gouvernements de tous les pays concernés (car le problème est mondial) pousseront leur cri d'alarme habituel, et pointeront du doigt le manque d'éthique des Chinois et des labos. Il est d'ailleurs assez fréquent que les contrôles permettent d'évacuer les produits non conformes aux normes françaises.

Et on passera sous silence que l'usine principale qui fabrique le Valsartan en Chine, Zhejiang Hisun Pharmaceutical Co., était déjà sur la sellette en 2015 : la FDA expliquait dans un rapport que les conditions n'étaient pas réunies pour fabriquer le médicament en toute sécurité.

2015-2018 : en trois ans, tout de même, il a dû y en avoir, des intérêts économiques, pour que cette situation perdure et qu'on la « découvre » soudainement maintenant. Et pour une affaire Valsartan, combien d'autres pas encore révélées ?

Une chose est sûre : c'est au patient de s'inquiéter de sa santé, et faire des choix éclairés. Et curieusement, pour être bien informé sur le sujet, il faut aussi avoir quelques bases en économie. Un médicament au prix plafonné, distribué gratuitement : pensiez-vous pouvoir boire du Dom Pérignon au prix d'un mousseux ?

Il n'y a pas de mystère là-dessous : quand c'est gratuit, on en a pour son argent