Plan pauvreté reporté à cause du foot : Benjamin Griveaux dément
De toute façon, c'était pas pressé. Invité ce vendredi 6 juillet sur Europe 1, le porte-parole du gouvernement Benjamin Griveaux a balayé la polémique entourant le report annoncé par sa collègue Agnès Buzyn des annonces d'Emmanuel Macron pour combattre la pauvreté, et ce en raison d'une possible sélection de la France en demi-finale de la Coupe du monde de football. Faisant valoir que le calendrier de l'annonce ne changeait rien à celui de la mise en application, il a indiqué : "Le temps de la mise en œuvre sera le 1er janvier 2019, comme prévu".
Emmanuel Macron devait initialement exposer les grandes lignes de son plan pauvreté "autour du 10 juillet". Mais la ministre de la Santé Agnès Buzyn a expliqué mercredi sur LCI que cette présentation allait "peut-être" dépendre de résultats des Bleus à la coupe du monde. " Nous verrons si l'équipe de France est en demi-finale ou pas", a-t-elle déclaré, évoquant une question de "disponibilité". Le président de la République a en effet fait savoir qu'il se
rendrait en Russie pour assister au match si l'équipe de France se
qualifie pour la demi-finale de la compétition organisée par la Fifa. Or, ce match aurait lieu le 10 juillet.
Ce vendredi, Benjamin Griveaux exclut tout lien entre football et report du plan : "Si quelqu'un peut sérieusement penser qu'on peut remporter un plan aussi important en raison d'un match de football, c'est qu'il est dans la polémique. C'est une chose trop sérieuse". Le porte-parole du gouvernement évoque simplement un délai supplémentaire pour préparer "un plan global qui attaque la pauvreté" : "Une politique sociale, ça prend du temps". S'accorder avec sa collègue aussi, manifestement…
44 communes de l'Agglo reconnues en état de catastrophe naturelle pour l'été 2017
Mis en ligne le jeudi 05 juillet 2018
L'arrêté interministériel a été publié le 5 juillet au Journal Officiel, pour la période du 1er juillet au 30 septembre 2017. Il peut ouvrir droit à la garantie des assurés et il appartient aux personnes impactées par un sinistre d'effectuer les démarches auprès de leur compagnie d'assurances dans un délai de 10 jours.
EXCLUSIF - La cote de confiance du chef de l'Etat atteint son plus bas niveau depuis le début du quinquennat dans le baromètre Elabe pour « Les Echos ». La polarisation de l'opinion est de plus en plus forte.
Le décrochage est net. Selon le baromètre Elabe pour « Les Echos » et Radio Classique, la cote de confiance d'Emmanuel Macron plonge. Le pourcentage de Français lui faisant confiance passe, en un mois, de 40 % (son étiage depuis un an) à 34 %, tandis que ceux ne lui faisant pas confiance progressent de 5 points pour atteindre 60 %.
« C'est le mois de tous les records pour Emmanuel Macron. Il atteint son niveau le plus bas depuis le début du quinquennat, il affiche sa plus forte baisse et les fractures entre les catégories socioprofessionnelles et les territoires n'ont jamais été aussi fortes », commente Bernard Sananès, le président d'Elabe. La cote d'Emmanuel Macron se situe seulement trois points au-dessus de celle de François Hollande à la même époque de son mandat.
Edouard Philippe sur la même tendance
Edouard Philippe suit la même tendance. Le pourcentage de Français déclarant faire confiance au Premier ministre baisse elle aussi de 6 points, pour atteindre 31 %. Comme pour Emmanuel Macron, il se retrouve à son plus bas niveau depuis sa nomination à Matignon.
Cette chute spectaculaire du duo exécutif a plusieurs explications. D'abord une communication qui a dérouté. Au cours de la même semaine, on a vu le président recadrer sèchement un collégien l'appelant « Manu » lors de la cérémonie du 18 juin au Mont Valérien, et, trois jours plus tard, poser pour la fête de la musique avec des danseurs transgenres à l'Elysée.
Ensuite, Emmanuel Macron et Edouard Philippe paient leurs ambiguïtés dans le domaine social. Evoquer le « pognon de dingue » du coût des prestations sociales comme l'a fait Emmanuel Macron dans une vidéo diffusée sur Twitter qui a beaucoup fait parler d'elle a réveillé les inquiétudes sur le sujet. Et malgré les mises au point successives du gouvernement, les craintes sont restées. « Les Français ont compris cette expression comme le préambule à une future baisse des aides sociales », analyse Bernard Sananès.
Le cafouillage sur les pensions de réversion , qui a obligé Emmanuel Macron à faire lui-même une mise au point, n'a pas arrangé les choses. Le chef de l'Etat perd 12 points de confiance chez les 50-64 ans, qui se sont sentis les plus concernés par la question.
Doublement perdant sur les migrants
Enfin, la question des migrants, très présente tout au long du mois de juin avec l' Aquarius , et le sommet européen qui a suivi, a montré les limites du « en même temps » macronien. Le chef de l'Etat a été jugé trop sévère par la gauche et trop laxiste par la droite. Il se retrouve perdant des deux côtés. A gauche, la cote d'Emmanuel Macron perd trois points pour tomber à 26 %, tandis qu'elle baisse de six points à droite, à 35 %.
De ce fait, la polarisation n'a jamais été aussi forte dans le pays. Entre d'une part les catégories les plus aisées et les habitants des grandes agglomérations, qui sont les plus nombreux à conserver une opinion positive d'Emmanuel Macron, et les catégories populaires et habitants des territoires ruraux d'autre part. Ces derniers ont décroché et ont une image très négative du président. Emmanuel Macron ne recueille que 19 % de bonnes opinions chez les ouvriers (-11 points en un mois) et 23 % chez les habitants des communes rurales (-11 points).
Autolib'-Bolloré : nouveau feuilleton du capitalisme de connivence à la française
Par Jonathan Frickert.
Le 21 juin dernier, le syndicat mixte gérant les délégations de service public Autolib' et Velib' a décidé de résilier le contrat avec le groupe Bolloré pour la gestion du service d'autopartage de la capitale, le titulaire de la délégation ayant demandé à la municipalité de financer son déficit d'exploitation.
Cessant son activité, nombreux sont les concurrents qui se sont rués au portillon. L'entreprise PSA, dès ce mardi, a proposé de mettre en place un nouveau service, par la voix d'un certain Thierry Bolloré, cousin de Vincent.
Alors que les services de mobilité fourmillent dans la principale ville française, l'autopartage a connu une forte expansion ces dix dernières années, marquées par la prise de conscience environnementale et les politiques de désengorgement des centres urbains. Destiné à mettre au service du public un parc automobile, aujourd'hui généralement électrique afin de satisfaire des impératifs environnementaux, ce type de services existe pourtant depuis plusieurs dizaines d'années. Or, beaucoup d'exploitations chapeautées par des collectivités ne connaissent pas la croissance qu'il s'agirait d'attendre de ce nouveau modèle économique
L'occasion de comprendre ce qui pèche tant dans ce secteur et, surtout, de constater une nouvelle fois l'incapacité de la sphère publique à gérer convenablement une activité pourtant en pleine croissance.
De bonnes intentions aux prises avec la concurrence
Le principe de l'Autolib' a été proposé lors de la campagne pour les élections municipales de 2008, incluant dès le départ plus de 80 communes de la couronne parisienne. Bertrand Delanoë, alors futur maire, proposait un fonctionnement sous forme de délégation de service public.
Courant 2009 est créé le syndicat mixte qui pilote encore aujourd'hui le projet. On nous parle régulièrement de mille-feuille territorial. Plutôt que d'attaquer les collectivités, il serait bon de noter une maladie bien française : la foison d'agences, de services, de sociétés d'économie mixte et bien sûr de syndicats mixtes. Voici un mille-feuille dans le mille-feuille qui montrera, dans notre cas d'espèce, encore une fois son inadaptation.
La même année est lancé un appel d'offres auquel 6 candidats auront répondu, donc un groupement incluant la SNCF et la RATP, une candidature de La Poste et une candidature du groupe Bolloré. L'année suivante, la liste est réduite à 4 candidatures avec lesquelles sont menées des négociations. En décembre 2010, le groupe Bolloré remporte le marché, avec une mise en service progressive à partir de 2011.
Pourtant, très vite, l'opérateur montre ses limites. Ne parvenant pas à rentrer dans ses frais, la municipalité estime à 293 millions d'euros le déficit cumulé à l'horizon 2013. Le projet, devant être rentable à partir de 50 000 usagers, souffre de plusieurs maux, entraînant rupture du contrat de délégation fin juin de cette année.
Outre le très mauvais entretien des véhicules, le réseau parisien de transports alternatifs est déjà largement saturé, rendant impossible le respect des objectifs fixés. Entre Velib', scooters en libre-service et VTC, faisant déjà concurrence aux modes classiques que sont le métro, le tramway et le taxi, le Parisien a déjà une ribambelle d'options. Ajoutons à cela les politiques tant décriées mises en œuvre par Madame Hidalgo pour faciliter la circulation dans la capitale, et vous aurez tous les ingrédients d'un échec annoncé.
Au final, ce qui ressort de cette péripétie tient dans un simple constat de marché. L'offre de transports est déjà saturée, et il est très difficile de voir comment une demande pourrait se manifester sérieusement pour les services d'autopartage. L'objectif environnemental et urbain de la mairie de Paris se heurte à une carence de la demande sur ce créneau.
Le capitalisme de connivence à la Française
Une situation qui n'est pas sans rappeler d'autres modes de partenariat entre exploitants privés et clients publics. Les bonnes intentions ne suffisent pas à masquer la mécanique du marché sur lequel elles doivent s'exercer.
L'exemple de la Poste, société anonyme à capital 100 % public, ou d'EDF, montre une nouvelle fois ce modèle hybride d'entrée de la collectivité sur un marché.
Comme vu dans un article précédent, l'actionnaire étant un investisseur, prenant des risques financiers, ces risques peuvent entraîner une responsabilité économique. L'essence même de tout capitalisme sain repose sur la prise de risque. Le dividende est là pour récompenser cette prise de risque. C'est le principe du libéralisme : la liberté suggère la responsabilité. Dans le cas de l'État-actionnaire, la responsabilité, et donc ici le risque, est supporté par le contribuable lui-même.
De quoi rappeler le fiasco qu'a été le projet avorté d'aéroport de Notre-Dame-des-Landes. Initié en 1963 par une délégation interministérielle dont la république gaullienne avait déjà le secret, l'objectif était de rééquilibrer le territoire, le tout dans le cadre d'un cinquième plan.
Il faudra attendre 7 ans pour voir le schéma d'aménagement, avant que la crise pétrolière et l'opposition des propriétaires locaux ne mettent le projet en sommeil jusqu'au début des années 2000.
De la même manière, on retrouve le principe des concessions autoroutières, concernant plus des 3/4 du réseau. Des concessions faites il y a 13 ans à un prix modique avec garantie de compensation du déficit d'exploitation par l'autorité concédante.
En Grande-Bretagne, si la privatisation était loin d'être une catastrophe, elle a souffert des maux habituels des marchés publics de service dans leur forme contemporaine.
Plusieurs exemples d'un système bâtard, où les désavantages des modes de gestion privés et publics s'additionnent. L'association public-privé fonctionne ainsi dans les domaines propres au service public, mais très rarement dans ce qui relève de la compétence d'une activité privée, auquel cas le contribuable sera toujours celui qui essuiera les pots cassés.
Le fonctionnement d'une économie saine suppose que le risque de faillite permanent, né de l'investissement et de la concurrence, pousse à l'innovation afin de conquérir de nouvelles parts ou de conserver celles détenues. Une question qui est au cœur du drame de l'Autolib.
Vous nous avez assez aidés !
La plupart des politiques étatiques souffrent des mêmes maux : des bonnes intentions servies par un mode de gestion inadapté à la demande qu'on tend à satisfaire. Les enjeux environnementaux, le besoin de désengorger les centres-villes, d'assurer un maillage en termes de transports ou encore un espoir de décentralisation comme pour l'aéroport mariligérien désormais avorté ne sont que les façades d'un entre-deux probablement dépassé. La sphère publique est tout simplement inadaptée au terrain économique classique, à moins de tenir à bout de bras à grand coup de subventions et donc d'impôts.
L'occasion de reprendre une phrase désormais bien connue et de dire solennellement à nos élus : par pitié, sire, surtout ne faites rien !