Lille, 15-16 octobre 2016

6 millions de demandeurs d'emploi toutes catégories confondues. 9 millions de femmes et d'hommes en dessous du seuil de pauvreté. Des inégalités qui se sont creusées comme jamais depuis la Révolution.

Leur monde économique n'est pas en marche. Il est en panne !

Son triste tableau social est la conséquence des « mutations » du capitalisme, intervenus au cours de ces 30 dernières années :

Le premier changement-clé, c'est la montée des fonds d'investissement dans le capital des entreprises. Comme ceux qui contrôlent Goodyear, ils cherchent à maximiser le rendement des titres qu'ils détiennent, quitte à pratiquer sans vergogne les licenciements boursiers.

L'autre recul, c'est la privatisation de nos champions nationaux, autour desquels étaient organisés les bassins d'emploi.

Ces privatisations ne sont pas des privatisations à l'anglo-saxonne. Elles ont mis sur pieds des noyaux dur à la française, offrant nos joyaux industriels aux banques et aux grandes familles du capitalisme français et international : Mittal chez Arcelor, Bouygues chez Alstom.

Ces nouveaux rentiers ont donc un visage. Ils ont même un gros appétit et sont devenus aussi gourmands que les fonds de pension qu'ils côtoient dans les conseils d'administrations.

Oui, ce monde de la finance est notre adversaire ! Il est coupable de la montée du chômage, des inégalités et de la pauvreté. Contrairement à ce que prédit la théorie du ruissellement, les richesses accumulées par quelques uns n'ont pas ruisselé au bénéfice de tous.

Il y a trente ans, 30% des profits étaient consacrés au versement de dividendes. Aujourd'hui, 80% des profits vont dans la poche des actionnaires du CAC 40, alors que l'investissement est en panne ! Le carnet de commande des PME sous-traitantes est vide !

On comprend mieux pourquoi les revenus du capital augmentent plus vite que la richesse nationale, que les salaires et que l'emploi.

Le PS n'a pas seulement renoncé à combattre la finance, il en a endossé le programme. Il a même utilisé le déficit budgétaire pour l'appliquer, avec la duplicité de Bruxelles et Berlin, qui ont été moins tendre avec nos amis grecs…

Comme quoi, il n'y avait vraiment pas de quoi nous effrayer avec la dette. La France se finance aujourd'hui à taux négatifs. Elle n'a pas de problème pour financer son budget.

Faut-il le rappeler ? La dette des uns c'est l'épargne des autres qui, en théorie, finance l'investissement. Or, en raison du coût du capital et de l'austérité, l'investissement est en panne et la déflation menace. L'action de la BCE est impuissante. C'est pourquoi, dans l'intérêt général, l'Etat doit mobilier cette épargne pour financer des projets utiles.

Le problème, ce n'est pas la dette, ce sont les textes européens qu'il faut renégocier !

D'ailleurs, personne ne les applique à la lettre. Comme à la veille de la Révolution, les monarques ont creusé la dette pour servir les privilégiés, tout en affamant le peuple. Ils ont renfloué les banques, arrosé des entreprises qui n'ont ni investi, ni créé d'emplois !

Souvenez-vous Sarkozy ! C'était 680 millions pour le bouclier fiscal. Hollande, c'est 40 milliards pour le pacte de responsabilité !

Notre programme est plus sérieux que le leur. Il traitera l'urgence sociale.

Nous abrogerons la loi travail et le CICE ! Tenez, rien qu'avec les 20Mds du CICE, on pourrait revaloriser les minima sociaux au niveau du seuil de pauvreté (1000 euros) pour lutter contre l'extrême précarité,

On pourrait créer 500 000 emplois au niveau salaire moyen (2000 euros) dans l'économie sociale et solidaire et dans les services publics.

 La renégociation des traités nous permettra de lever les ressources nécessaires pour planifier la croissance de projets utiles… mais aussi la décroissance de projets écologiquement irresponsables.

Pour cela, l'Etat reviendra piloter les entreprises stratégiques, notamment dans le secteur de l'énergie

 Le démantèlement du nucléaire et le développement des énergies renouvelable créera des emplois : 200000 en doublant à court terme la part de l'énergie renouvelable. Plus d'un million d'emplois lorsqu'on aura atteint les 100%.

 Un nouveau plein-emploi, ce n'est donc pas utopique. ça l'est d'autant moins qu'à mesure que la productivité croît, la Réduction du temps de travail permettra à tous d'accéder à un véritable emploi !

Vincent Drezet vient de parler de la révolution fiscale. Elle s'attaquera aux inégalités, à la rente et redistribuera les richesses crées par les salariés !

Le travail sera rétribué à sa juste valeur.

 Enfin, le Protectionnisme solidaire nous prémunira du dumping social, du poulet à la javel et du bœuf aux hormones. Pour l'instaurer, il faudra commencer par réactiver le tarif extérieur commun et refuser la ratification de TAFTA.

Pour terminer, je voudrais m'adresser à tous les déçus du PS, et en particulier à Thomas Piketty qui partage notre diagnostic économique.

Thomas, après avoir prôné une primaire qui investira un candidat PS qui, quel qu'il soit, prendra cher (et ne passera pas le premier tour), tu t'apprêtes à voter aux primaire de la droite.

Quand on est pour le progrès social, l'alternative, ce n'est certainement pas Juppé, qui propose de gouverner par ordonnances pour supprimer l'ISF, s'attaquer aux allocations chômage, relever l'âge de la retraite à 65 ans et rétablir les 39h.

Thomas, mes chers amis, si l'élection avait lieu aujourd'hui, nous serions déjà, devant le PS. Le véritable choix utile, c'est celui du refus de leur monde éculé.

Ce « non », Jean-Luc l'a incarné, avec tant d'autres, dès 2005, lors de notre victoire contre le traité constitutionnel ! Il est aujourd'hui le mieux placé pour résister à la droite et l'extrême droite. 2005, ce n'est pas si vieux, c'était il y a juste 11 ans.

Alors, mes chers amis, il est aujourd'hui possible de faire de notre insoumission le socle de l'avenir en commun notre République.