mercredi 1 août 2018

Affaire Benalla: trois pistolets non déclarés découverts au siège d'En Marche!

Affaire Benalla: trois pistolets non déclarés découverts au siège d'En Marche!

Affaire Benalla: trois pistolets non déclarés découverts au siège d'En Marche!

Le Monde révèle les premiers éléments d'enquête réunis par les juges dans l'affaire qui secoue l'Élysée.

Affaire Benalla: trois pistolets non-déclarés découverts dans les locaux d'En Marches!
AFP
Affaire Benalla: trois pistolets non-déclarés découverts dans les locaux d'En Marches!

POLITIQUE - Le premier chapitre politique de l'affaire Benalla s'est refermé avec le rejet des deux motions de censure. Mais l'enquête judiciaire ouverte à l'encontre de l'ancien collaborateur de l'Élysée notamment pour "violences en réunion" se poursuit. Ce mercredi 1er août, Le Monde révèle les premiers éléments d'enquête réunis par les policiers après plusieurs garde à vue et perquisitions menées dans le palais présidentiel et l'appartement privé d'Alexandre Benalla.

Le résultat d'une visite au siège parisien de la formation En Marche! ont tout particulièrement intéressé les juges. Alors qu'ils s'y rendaient dans le cadre de la mis en examen de Vincent Crase, un employé de LREM présent aux côtés de Benalla dans les vidéos tournées pendant la fête du Travail, les enquêteurs ont retrouvé deux pistolets non déclarés rangés dans une armoire.

Des armes qui viennent s'ajouter à celle que portait Vincent Crase lors des manifestations. "Cette arme n'est pas à mon nom, elle appartient à [LREM], elle est réservée pour la défense du site [LREM]", a-t-il indiqué alors qu'il avait d'abord nié avoir porté cette arme pendant le 1er mai selon Le Monde.

L'appartement de Benalla nettoyé

Le quotidien révèle également certaines découvertes faites au domicile personnel d'Alexandre Benalla à Issy-les-Moulineaux, dans les Hauts-de-Seine. Dans cet appartement, qu'il devait quitter pour un logement de fonction quai Branly, les enquêteurs ont notamment trouvé une partie de l'attirail alloué habituellement aux forces de l'ordre. "Un gyrophare bleu, des clés sur un porte-clés de l'Assemblée, une rampe lumineuse de police", détaille Le Monde.

LA SUITE APRÈS CETTE PUBLICITÉ

Mais c'est surtout ce qu'ils n'ont pas découvert qui intrigue justement les enquêteurs. Alexandre Benalla possède quatre armes, censées être rangées dans un coffre fort. Un Glock 43, deux autres pistolets et un fusil Remington qui se sont volatilisés avec l'armoire. Interrogé à ce sujet, Alexandre Benalla a expliqué que ces armes avaient "dû être emmenées dans un lieu sûr par une personne, mais ce n'est pas moi qui me suis occupé de cela", niant toute volonté de dissimuler quoique ce soit.

Les enquêteurs ont également découverts -dans le bureau de l'ex-collaborateur à l'Élysée- un document "confidentiel" daté du 5 juillet. Une "proposition de plan de transformation organisationnelle des services" en l'état de "version projet" qui évoque notamment le sujet de la réorganisation de la sécurité du président de la République.

Benalla aurait prévenu l'Élysée le jour même

Outre le résultat de plusieurs perquisitions, les premières investigations mettent en lumière une contradiction majeure entre la version d'Alexandre Benalla et celle de l'Élysée. Lors de son interrogatoire, le proche du président de la République a affirmé, toujours selon Le Monde, qu'il avait informé le palais présidentiel de ses faits de violence dès le 1er mai.

Un déroulé des faits contradictoire avec celui délivré par les deux hommes forts du palais présidentiel Alexis Kohler et Patrick Strzoda. Le premier, secrétaire général de l'Élysée a assuré devant la commission d'enquête du Sénat, qu'il avait été informé des violences commises par Alexandre Benalla le "2 mai dans la matinée." Version confirmée par le second, directeur de cabinet de la présidence, devant les enquêteurs qui affirment que c'est une collaboratrice du service de communication qui l'a informé de l'existence d'images montrant Alexandre Benalla frapper un homme à terre.

L'ancien collaborateur du président de la République affirme, pour sa part, qu'il a prévenu Alexis Kohler le jour même, après dîner, par messages cryptés. Alors qu'il n'a plus le téléphone avec lequel il a communiqué avec le secrétaire général de l'Élysée, Alexandre Benalla affirme qu'il a "conservé les données sur une clé USB". Mais il ne souhaite pas "dire où elle se trouve."

Lors de son audition devant les enquêteurs, le jeune homme de 26 ans a également expliqué avoir refusé de signer un document dicté par Patrick Strzoda début mai visant à "protéger" cet homme fort de la présidence. La responsable des ressources humaines du palais lui aurait "alors dit que cette décision était au nom du directeur de cabinet et qu'il fallait le protéger, de la même façon que le préfet de police." Patrick Strzoda acceptera de modifier le texte, finalement signé par Alexandre Benalla.

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© HAMILTON/REA

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Avec le rejet des motions de censure, mardi à l'Assemblée, un chapitre vient de se clore, au moins provisoirement : celui du premier scandale politique de l'ère Macron.

A La Mongie, le 26 juillet, bain de foule du président Emmanuel Macron à l'issue de sa visite au pic du Midi, en pleine affaire Benalla.

La presse locale a observé – avec intérêt, amusement ou dédain – les débats qui ont entouré les deux motions de censure proposées au vote des députés, mardi 27 juillet, à l'Assemblée nationale. Des motions nées de l'affaire Benalla et rejetées, sans surprise, par une majorité de parlementaires.

Lire le récit de la journée :   A l'Assemblée nationale, l'union de la droite et de la gauche sonne le réveil de l'ancien monde

Pour L'Union de Reims, le coup d'essai est raté pour l'opposition, qui n'a pas atteint son but :

« Si Macron était visé, sachant que nul ne peut aller le chercher, selon ses mots, sur le terrain de la responsabilité pénale, c'est le premier ministre qui a essuyé le feu d'une motion pointant non pas sa politique mais les errements d'un proche du président plus boxeur que conseilleur. On voulait démontrer que la république est en danger, ce que personne ne croit et ne voit, alors qu'il suffisait de montrer que la Macronie aussi possède ses marécages… »

Même sentiment du côté du Républicain lorrain, pour qui l'affaire Benalla met surtout en lumière « l'extraordinaire impuissance du Parlement face à l'exécutif ».

« Rien ne permet, dans l'arsenal des Institutions, "d'aller chercher" un président pourtant passé publiquement aux "aveux". Un état de fait qui est finalement beaucoup plus inquiétant que les agissements d'un garde du corps qui rêvait de faire des heures sup dans la police. »

La Presse de la Manche reconnaît les talents d'orateur de Jean-Luc Mélenchon mais, pour le quotidien, « ce qui restera c'est peut-être la manifestation d'une majorité solidaire et engagée, applaudissant un Richard Ferrand plus combatif et plus incisif qu'à l'ordinaire ».

Impact incertain sur l'image du président

La presse s'accorde sur le fait que l'image du président est écornée. Pour L'Alsace, l'affaire Benalla est « de nature à instiller le doute chez ceux qui croyaient à l'ouverture d'une nouvelle ère politique en France avec ce jeune président qui, pour le coup, a ressorti les vieilles ficelles ».

Dans L'Est républicain, Philippe Marcacci estime qu'« au moment de boucler l'exercice, ce long feuilleton laisse un bien mauvais goût dans la bouche. L'état de grâce, ou du moins de bienveillance, est derrière nous. Plus que les faits, la gestion de la crise interroge sur une présidence jupitérienne bien moins exemplaire qu'elle ne le prétend ».

Le Journal de la Haute-Marne note de son côté :

« Du côté du gouvernement, on soutient mordicus que les Français – les électeurs donc – ne veulent plus entendre parler de cette affaire Benalla. Chez LR ou les insoumis, on promet qu'au contraire ils sauront s'en souvenir. A suivre. »

Certains éditorialistes ont eu le sentiment d'assister à une pièce de théâtre. Ainsi, pour Le Courrier picard :

« On nage en plein vaudeville dans cet opéra de quat'sous. Les portes claquent, les auditionnés d'un jour revoient leur copie le lendemain, le ministre de l'intérieur ne sait rien, le président parle entre amis. Il faut venir le chercher, dit-il. Mais on n'entre pas comme ça à l'Elysée. Tout le monde n'est pas Benalla. Edouard Philippe l'a dit hier en substance : Benalla a dû être manipulé par Jacob et Mélenchon. Un instrument. »

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Ecran de fumée

Résultat ? Pour Midi libre, le pays vient d'assister à « une séquence importante pour le microcosme politique, beaucoup moins sans doute pour le citoyen lambda qui use les flashs sur les routes et dont le pouvoir d'achat n'a pas tendance à franchement retrouver la forme ». En somme, un feuilleton qui aurait servi à masquer les enjeux politiques bien réels des réformes en cours ou à venir.

C'est le sentiment de Denis Daumin, dans La Nouvelle République du Centre-Ouest :

« Le locataire de Matignon laisse passer les salves et renvoie la balle, ailleurs, très loin du terrain, hors jeu. Un nouvel écran de fumée dans cette affaire Benalla qui, à bien des égards, fut un feu d'artifice, au sens premier du mot. »

Un écran de fumée qui pourrait, au final, servir l'exécutif, selon La République des Pyrénées :

« L'exaltation ambiante autour des agissements d'un conseiller élyséen qui se prenait pour un policier présente finalement l'avantage pour Emmanuel Macron et son gouvernement, au cœur de l'été, de détourner l'attention des nuages qui se profilent à la rentrée sur la situation économique du pays. »