mercredi 1 août 2018

Affaire d’Etat ou vaudeville… La presse dresse le bilan du premier acte de l’affaire Benalla

Affaire d'Etat ou vaudeville… La presse dresse le bilan du premier acte de l'affaire Benalla

Affaire d'Etat ou vaudeville… La presse dresse le bilan du premier acte de l'affaire Benalla

Avec le rejet des motions de censure, mardi à l'Assemblée, un chapitre vient de se clore, au moins provisoirement : celui du premier scandale politique de l'ère Macron.

A La Mongie, le 26 juillet, bain de foule du président Emmanuel Macron à l'issue de sa visite au pic du Midi, en pleine affaire Benalla.

La presse locale a observé – avec intérêt, amusement ou dédain – les débats qui ont entouré les deux motions de censure proposées au vote des députés, mardi 27 juillet, à l'Assemblée nationale. Des motions nées de l'affaire Benalla et rejetées, sans surprise, par une majorité de parlementaires.

Lire le récit de la journée :   A l'Assemblée nationale, l'union de la droite et de la gauche sonne le réveil de l'ancien monde

Pour L'Union de Reims, le coup d'essai est raté pour l'opposition, qui n'a pas atteint son but :

« Si Macron était visé, sachant que nul ne peut aller le chercher, selon ses mots, sur le terrain de la responsabilité pénale, c'est le premier ministre qui a essuyé le feu d'une motion pointant non pas sa politique mais les errements d'un proche du président plus boxeur que conseilleur. On voulait démontrer que la république est en danger, ce que personne ne croit et ne voit, alors qu'il suffisait de montrer que la Macronie aussi possède ses marécages… »

Même sentiment du côté du Républicain lorrain, pour qui l'affaire Benalla met surtout en lumière « l'extraordinaire impuissance du Parlement face à l'exécutif ».

« Rien ne permet, dans l'arsenal des Institutions, "d'aller chercher" un président pourtant passé publiquement aux "aveux". Un état de fait qui est finalement beaucoup plus inquiétant que les agissements d'un garde du corps qui rêvait de faire des heures sup dans la police. »

La Presse de la Manche reconnaît les talents d'orateur de Jean-Luc Mélenchon mais, pour le quotidien, « ce qui restera c'est peut-être la manifestation d'une majorité solidaire et engagée, applaudissant un Richard Ferrand plus combatif et plus incisif qu'à l'ordinaire ».

Impact incertain sur l'image du président

La presse s'accorde sur le fait que l'image du président est écornée. Pour L'Alsace, l'affaire Benalla est « de nature à instiller le doute chez ceux qui croyaient à l'ouverture d'une nouvelle ère politique en France avec ce jeune président qui, pour le coup, a ressorti les vieilles ficelles ».

Dans L'Est républicain, Philippe Marcacci estime qu'« au moment de boucler l'exercice, ce long feuilleton laisse un bien mauvais goût dans la bouche. L'état de grâce, ou du moins de bienveillance, est derrière nous. Plus que les faits, la gestion de la crise interroge sur une présidence jupitérienne bien moins exemplaire qu'elle ne le prétend ».

Le Journal de la Haute-Marne note de son côté :

« Du côté du gouvernement, on soutient mordicus que les Français – les électeurs donc – ne veulent plus entendre parler de cette affaire Benalla. Chez LR ou les insoumis, on promet qu'au contraire ils sauront s'en souvenir. A suivre. »

Certains éditorialistes ont eu le sentiment d'assister à une pièce de théâtre. Ainsi, pour Le Courrier picard :

« On nage en plein vaudeville dans cet opéra de quat'sous. Les portes claquent, les auditionnés d'un jour revoient leur copie le lendemain, le ministre de l'intérieur ne sait rien, le président parle entre amis. Il faut venir le chercher, dit-il. Mais on n'entre pas comme ça à l'Elysée. Tout le monde n'est pas Benalla. Edouard Philippe l'a dit hier en substance : Benalla a dû être manipulé par Jacob et Mélenchon. Un instrument. »

Lire aussi :   Du Parlement au gouvernement, les gagnants et les perdants de la crise

Ecran de fumée

Résultat ? Pour Midi libre, le pays vient d'assister à « une séquence importante pour le microcosme politique, beaucoup moins sans doute pour le citoyen lambda qui use les flashs sur les routes et dont le pouvoir d'achat n'a pas tendance à franchement retrouver la forme ». En somme, un feuilleton qui aurait servi à masquer les enjeux politiques bien réels des réformes en cours ou à venir.

C'est le sentiment de Denis Daumin, dans La Nouvelle République du Centre-Ouest :

« Le locataire de Matignon laisse passer les salves et renvoie la balle, ailleurs, très loin du terrain, hors jeu. Un nouvel écran de fumée dans cette affaire Benalla qui, à bien des égards, fut un feu d'artifice, au sens premier du mot. »

Un écran de fumée qui pourrait, au final, servir l'exécutif, selon La République des Pyrénées :

« L'exaltation ambiante autour des agissements d'un conseiller élyséen qui se prenait pour un policier présente finalement l'avantage pour Emmanuel Macron et son gouvernement, au cœur de l'été, de détourner l'attention des nuages qui se profilent à la rentrée sur la situation économique du pays. »

3 commentaires:

Anonyme a dit…

Et celui qui entretient cet état d'esprit du "vaudeville" est...
Retour sur le...
PORTE-PAROLE DE MACRON : MALHONNÊTE ET INCOMPÉTENT.
Fakir Presse, janvier 2017.

https://youtu.be/w4ph8URCDxg

Aujourd'hui porte-parole du gouvernement, délégué général du mouvement LaReEM, ministre des Relations avec le Parlement (accessoirement désigné «ministre des Relations entre la Buvette de l'Assemblée et la Salle des Quatre Colonnes en tant "qu'observateur" des "mouvements de presse"...), il a brillé par son absence à l'Assemblée Nationale lorsque l'affaire Benalla est sortie, tout comme Édouard Philippe auprès duquel il siège au Parlement...
Auditionné ce lundi au Sénat, Christophe Castaner entretient le flou ou enrobe de fakes ses interventions toujours énoncées avec aplomb...
Cette séquence où François RUFFIN tend à démonter le mensonge et démontrer la malhonnêteté et l'incompétence du personnage dans l'affaire des Écopla de l'Isère, cette entreprise d'emballages de barquettes en aluminium confrontés à un patron voyou.

Anonyme a dit…

«La com' de Benalla storytellise un autre aspect des mythologies macroniennes : le culot qui flirte avec l'arrogance, l'assurance d'être dans son droit parce qu'on est dans le mouvement, la dynamique qui ne s'embarrasse guère des civilités sans doute "old fashion" pour les jeunes loups de la majorité.»
«Le macronisme valorise le débrouillard, quand bien même celui-ci serait un peu "limite", pas nécessairement bien élevé, insupportablement arrogant même, mais porté par la volonté de s'en sortir, d'échapper à la fatalité d'un jeu contraint par des règles inhibantes»
«Tout se passe comme si, après avoir veillé sur sa sécurité physique, Benalla faisait désormais écran médiatiquement entre le Président et la dynamique propre de l'affaire.»

https://m.huffingtonpost.fr/arnaud-benedetti/alexandre-benalla-plus-quun-garde-du-corps-la-nouvelle-incarnation-mediatique-du-macronisme-decomplexe_a_23492074/?utm_hp_ref=fr-alexandre-benalla

Anonyme a dit…

Ugo Bernalicis aux députés En Marche ! : «Le benallisme qui sommeille en chacun de vous.»

https://youtu.be/xb-_pv4WTa8

Défendant à la tribune de l'Assemblée Nationale la notion de rejet préalable pour un projet de loi « Pour un État au service d'une société de confiance»...
Son propos est centré sur les projets de suppressions massives de postes de fonctionnaires qui n'aidera pas à une confiance retrouvée des Français dans leur service public.
Le rapport CAP 2022 semble être l'amorce de ce projet de loi et les 30 Milliards d'économies à l'arrivée...
Olivier Dussopt (cet ex-PS), le ministre délégué auprès du ministre des Comptes Publics a une attitude disruptive sur les bancs des ministres...
Une occasion de «libérer ses énergies» collaboratives!