« Les grands céréaliers ne manifestent pas, ils sont au ski » : pourquoi la mobilisation des agriculteurs est concentrée dans le Sud-Ouest
Tout schuss !...
« La FNSEA a validé la hausse de prix du GNR »
"À la FNSEA, les mots d'ordre sont plus vagues, ils réclament qu'on « allège les contraintes » et « moins de normes », sous-entendu écologiques. Car, ils sont plutôt gênés aux entournures, nous décrypte Sylvie Colas, secrétaire nationale à la Confédération paysanne.
« Par exemple, la hausse de prix du GNR dont se plaignent les manifestants, la FNSEA l'a validée cet été, en contrepartie d'une modification des règles d'imposition des plus-values agricoles, ce qui favorise les plus gros propriétaires », pointe-t-elle. Elle explique que ceux qui sont mobilisés sont « les oubliés du modèle agricole intensif, ceux que la FNSEA a laissés en chemin ».
Dans les surfaces agricoles du Sud-Ouest, en pente, proches des montagnes, accidentées, supportant de nombreux aléas climatiques, où le manque d'eau se fait sentir chaque année, la réponse traditionnelle du syndicat – plus de robotique, de chimie, d'investissements – ne peut pas fonctionner. « Vous remarquerez que les grands céréaliers du Bassin parisien ne manifestent pas. Ils sont au ski, on n'est pas dans la même classe, sourit Sylvie Colas. Mais plutôt que de reconnaître qu'elle s'est trompée, que son modèle ne peut pas convenir à un petit éleveur du Gers, la FNSEA persiste dans son baratin populiste et anti-Europe.»