"On aurait pu croire que qui veut aller à Matignon ménage son ancien parti. Mais non, Bernard Cazeneuve a remis une couche amère de critiques contre le PS, jeudi 3 octobre, dans une interview au Monde dans laquelle il accuse la direction du parti d’avoir empêché «avec jubilation» sa nomination, quand bien même Emmanuel Macron n’avait pas l’intention d’en faire son chef de gouvernement. La goutte de trop pour certains roses.
«Qu’il prenne sa carte au Modem, au moins il serait cohérent», fustige un cadre socialiste qui rappelle que l’ancien Premier ministre de François Hollande a participé en star à la rentrée du parti centriste et qu’il n’avait soutenu qu’un seul candidat aux dernières législatives, un Modem. Le même cadre rappelle aussi que Cazeneuve, opposé à la Nupes puis au NFP, (…)
"Créée en 2006, l’apologie du terrorisme était une infraction relevant du droit de la presse et donc de la liberté d’expression avant de passer en 2014 dans le droit commun pour être réprimée plus sévèrement. La peine encourue est de cinq ans d’emprisonnement, sept si publication en ligne. Marc Trévidic reconnaît qu’il avait pourtant plaidé, quand il était juge d’instruction antiterroriste, auprès de Bernard Cazeneuve, alors ministre de l’Intérieur, pour changer la loi, constatant «l’influence croissante des sites islamistes dans le recrutement des jeunes».
Aujourd’hui, il porte un regard critique sur cette évolution. «Il aurait fallu laisser l’apologie du terrorisme dans la loi sur la presse et édicter un texte de répression spécialement consacré aux sites de propagande jihadiste», estime-t-il. Actuellement, «tous les tribunaux sont compétents», «tous les juges peuvent apprécier si une parole, un texte, une pancarte est un acte terroriste ou pas», remarque le magistrat. «Or, c’est une notion qu’il faut savoir manier. C’est dangereux de ne pas avoir de spécialiste là-dessus», estime-t-il.
L’apologie de crime de guerre, par contre, est restée inscrite dans la loi sur la presse. «On peut aujourd’hui clamer que les bombardements sur Gaza sont légitimes sans être poursuivi», ou alors dans le cadre de la loi sur la presse avec beaucoup de contraintes, avance-t-il. «Tandis qu’un simple tag en soutien à la Palestine vous fait encourir la prison.» «Il faudrait oser faire marche arrière. Tout cela m’a servi de leçon», conclut-il."
6 commentaires:
La gauche se trompe souvent, hélas !
Pendant que certains ostracisent, d'autres agissent...
https://www.ladepeche.fr/2023/11/02/aveyron-laurent-alexandre-lfi-fait-adopter-un-amendement-pour-conditionner-les-aides-publiques-au-maintien-des-emplois-11557189.php
"On aurait pu croire que qui veut aller à Matignon ménage son ancien parti. Mais non, Bernard Cazeneuve a remis une couche amère de critiques contre le PS, jeudi 3 octobre, dans une interview au Monde dans laquelle il accuse la direction du parti d’avoir empêché «avec jubilation» sa nomination, quand bien même Emmanuel Macron n’avait pas l’intention d’en faire son chef de gouvernement. La goutte de trop pour certains roses.
«Qu’il prenne sa carte au Modem, au moins il serait cohérent», fustige un cadre socialiste qui rappelle que l’ancien Premier ministre de François Hollande a participé en star à la rentrée du parti centriste et qu’il n’avait soutenu qu’un seul candidat aux dernières législatives, un Modem. Le même cadre rappelle aussi que Cazeneuve, opposé à la Nupes puis au NFP, (…)
https://www.liberation.fr/politique/ps-le-camp-faure-invite-cazeneuve-a-aller-voir-si-lherbe-est-plus-rose-au-modem-20241004_BPN5FKYCV5HQLHTQN3OWOYOMIA/
https://infos-ouvrieres.fr/2024/10/07/la-presse-ultra-reactionnaire-mene-campagne-contre-lfi/
https://www.liberation.fr/politique/legislative-partielle-dans-lisere-un-tremplin-vers-lassemblee-pour-lucie-castets-20241010_2REGVSHVO5COPBKKXTLXC3URSM/
«Il faudrait oser faire marche arrière»
"Créée en 2006, l’apologie du terrorisme était une infraction relevant du droit de la presse et donc de la liberté d’expression avant de passer en 2014 dans le droit commun pour être réprimée plus sévèrement. La peine encourue est de cinq ans d’emprisonnement, sept si publication en ligne. Marc Trévidic reconnaît qu’il avait pourtant plaidé, quand il était juge d’instruction antiterroriste, auprès de Bernard Cazeneuve, alors ministre de l’Intérieur, pour changer la loi, constatant «l’influence croissante des sites islamistes dans le recrutement des jeunes».
Aujourd’hui, il porte un regard critique sur cette évolution. «Il aurait fallu laisser l’apologie du terrorisme dans la loi sur la presse et édicter un texte de répression spécialement consacré aux sites de propagande jihadiste», estime-t-il. Actuellement, «tous les tribunaux sont compétents», «tous les juges peuvent apprécier si une parole, un texte, une pancarte est un acte terroriste ou pas», remarque le magistrat. «Or, c’est une notion qu’il faut savoir manier. C’est dangereux de ne pas avoir de spécialiste là-dessus», estime-t-il.
L’apologie de crime de guerre, par contre, est restée inscrite dans la loi sur la presse. «On peut aujourd’hui clamer que les bombardements sur Gaza sont légitimes sans être poursuivi», ou alors dans le cadre de la loi sur la presse avec beaucoup de contraintes, avance-t-il. «Tandis qu’un simple tag en soutien à la Palestine vous fait encourir la prison.» «Il faudrait oser faire marche arrière. Tout cela m’a servi de leçon», conclut-il."
https://www.liberation.fr/societe/apologie-du-terrorisme-lex-juge-antiterroriste-marc-trevidic-denonce-un-usage-devoye-de-la-loi-20241009_KN66MILFKVGMNHC5IXBFF3LAPE/
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