mardi 9 juin 2020

Les belles paroles de Castaner pour canaliser la colère contre l'institution policière

https://www.revolutionpermanente.fr/Les-belles-paroles-de-Castaner-pour-canaliser-la-colere-contre-l-institution-policiere

Ainsi, malgré la tentative du gouvernement de calmer la mobilisation et de « sauver le système » selon les mots d’Assa Traoré, c’est toujours le même Ministre (celui qui confiance ».
 a organisé la répression contre les Gilets jaunes, et celui à la tête des forces de polices qui ont sévi pendant le confinement). Ce même ministre qui durant tout son discours n’a cessé de répéter sa confiance en la police et la gendarmerie, et sa fierté d’être à leur tête, son implication dans le projet d’une « police de la confiance ».

5 commentaires:

Anonyme a dit…

VIOLENCES POLICIÈRES

Angelo Garand, abattu par le GIGN : « Que justice se fasse lors d’un procès public »


La Cour de cassation doit statuer sur le pourvoi formé par la famille d’Angelo Garand, abattu près de Blois en 2017 par le GIGN de cinq balles dans le torse, l’instruction s’étant soldée par deux non-lieux. Contre une justice à huis clos, les proches de la victime se battent pour que ces ordonnances ne fassent pas jurisprudence et qu’un tel acte meurtrier aboutisse à un procès public. La Cour doit rendre son arrêt le 17 juin.
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Légitime défense ou exécution ?

"Il est 13h ce jeudi 30 mars 2017, à Seur (Loir-et-Cher), quand une quinzaine d’hommes armés en uniforme pénètrent dans la ferme de la famille, dite des gens du voyage, alors réunie autour d’un barbecue. À la recherche d’Angelo, les membres du GIGN mettent en joue les hommes présents – frère, père, oncle – les menottent au sol puis procèdent à une perquisition. Celui que les médias décriront comme « le gitan en cavale » ou le « multirécidiviste » n’est pas rentré, depuis six mois, d’une permission de sortie de la prison de Vivonne (Vienne) où il était incarcéré pour conduite sans permis, vols et bagarre. Des « faits mineurs », précise sa sœur. Pourquoi un tel commando pour interpeller Angelo ? D’après les informations du journal Libération, l’intervention pourrait avoir été menée dans le cadre d’un exercice de l’antenne de Tours du GIGN.

Alors que ces gendarmes d’élites s’apprêtent à repartir, ils entendent un bruit dans la remise où se cache Angelo. Cinq fonctionnaires s’y précipitent. Huit coups de feu retentissent. Selon la version officielle, Angelo les aurait attaqués au couteau après avoir résisté à des tirs de Taser [1]. La famille affirme n’avoir entendu aucune sommation, conteste cette version et parle d’exécution.

Six mois après les faits, les deux tireurs sont mis en examen pour « violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner » par une juge d’instruction qui sera bientôt remplacée. En octobre 2018, un non-lieu est prononcé, ordonné par le nouveau magistrat instructeur. Motif ? Légitime défense des gendarmes. Les proches du défunt font appel de la décision. En février 2019, le non-lieu est confirmé par la cour d’Orléans. Cette fois, la décision se fonde sur la loi de sécurité intérieure, promulguée un mois avant la mort d’Angelo Garand. Pour la première fois, des forces de l’ordre bénéficient de l’article L435-1 qui étend leur droit d’usage de tirs, au delà du cadre de légitime défense [2]. « Cet arrêt va créer une première jurisprudence et fixer la portée de cet article », a déclaré l’avocat des gendarmes, maître Laurent-Franck Liénard (lire son analyse ici). Cette affaire comporte donc des enjeux judiciaires qui concernent l’ensemble des personnes tuées par balles, ou qui le seront, par la police ou les gendarmes.

Le collectif « Justice pour Angelo » vise à éviter qu’un « permis de tuer » ne soit accordé aux forces de l’ordre, sur le dos de ce père de trois enfants (lire leur analyse des tenants et aboutissants de ces non-lieux). « C’est comme si les arguments de nos avocats n’avaient pas été entendus. Aujourd’hui, la justice n’acquitte même plus, il n’y a plus de procès », se désole le collectif de soutien."
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https://www.bastamag.net/Violences-policieres-Angelo-Garand-GIGN-gens-du-voyage-rom-legitime-defense-execution

Anonyme a dit…

NOUS RESPIRONS À NOUVEAU
« Nous le savons par l’histoire, aucune force n’est imbattable »

25 mai 2020 : encore une image de brutalité policière qui passe sur internet, cette fois un petit onglet en forme d’œil la recouvre pudiquement, l’image est floutée et les géants du numérique – ajoutant leur petite censure perso « bienveillante » – me préviennent de la violence des images que je risque de voir. Deux mois d’immobilité à regarder des violences policières sans pouvoir réagir, sans pouvoir mettre en commun ma souffrance et mon désespoir. Deux mois d’impuissance à tanguer entre le déni et l’exposition, entre une protection nécessaire et une volonté de savoir, dans un rapport plus que jamais boulimique aux infos militantes. J’hésite et je passe, je ne clique pas pour lancer la vidéo, je n’en ai pas le courage.


"Au fur et à mesure que les flics prenaient la rue, les images de bavures pullulaient sur l’internet, plus les têtes policières s’emparaient de l’espace public plus la figure policière dominait en ligne. Mis à part l’espace privé – et encore pas pour tout le monde – tous les espaces de vie durant le confinement, réels ou virtuels, furent saturés par l’image d’une police toute-puissante. Les réseaux sociaux, les médias dominants, mais aussi militants, se firent alors la chambre d’échos de cette double violence symbolique et physique. Enfermés, inactifs, sur tous les écrans résonnent à travers nos nerfs optiques la brutalité inhumaine des condés : dans nos yeux, nos ordis et nos rêves. La muselière qui s’abat comme un fouet sur un pauvre fou échappé de l’asile et la portière qui s’ouvre sur le passage d’une moto, les gestes létaux de la flicaille s’installent dans notre imaginaire et nous stupéfient, pris comme nous le sommes dans notre solitude et notre incapacité."

L’armée robotique, intouchable, imperturbable des lignes immobiles de CRS ou l’irruption fracassante des BRAV – que nous avons vécu, mis en images ou vus – vient rabattre dans notre for intérieur les esquisses de révoltes incontrôlés, de détente des muscles et de gestes inconsidérés. L’impunité de la figure policière qui hante internet, nous hante et brise provisoirement notre rébellion. Héritiers d’une impasse de la pensée critique nous continuons de sous-estimé la force des images, et créons nous-même les images oppressantes de l’invulnérabilité de la police."
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"Seulement parfois la peur nous gagne et l’irrationnel l’emporte sur la raison, la figure policière investi de magique nous aliène plus que jamais, le tout-policier nous envoute, il nous tenant sage et muet. Je me réfugie, je fui et les mécanismes d’autodéfense psychique s’activent, je ne veux plus rien voir ni entendre. Pendant ce temps, on tabasse en dehors, on tabasse dans nos quartiers, on tabasse, pour rien, pour la race, pour le plaisir, pour le pouvoir.

Et la fierté des dominants s’étale de son dégoutant bon-droit. J’étouffe. Partout leurs mesquines histoires pendant le confinement, leurs petits faux problèmes, leur monde « d’après » encore plus dégueulasse et injuste que celui « d’avant ». On étouffe. Leurs nouvelles et confortables justifications de la répression quotidienne. Leur indifférence intenable des opprimé.e.s, leur laisser aller dans le racisme le plus banal et le plus vil. On étouffe dans les quartiers, on étouffe dans les villes, on étouffe de la botte policière tenu sur le cou de George Floyd, sur les cous des noirs, sur les cous des militant.e.s, sur les cous de nos camarades. Il n’arrive pas à respirer, je n’arrive pas à respirer, nous retenons tous notre respiration."
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https://lundi.am/Nous-respirons-a-nouveau

Anonyme a dit…
Ce commentaire a été supprimé par un administrateur du blog.
Anonyme a dit…

NOS MAINS TENDUES FACE AUX BRAS TENDUS4 min

Nul opportunisme. Nulle alliance contre-nature. Il n’y qu’amitié, solidarité et amour.


"Samedi, dans les rues de Paris et partout en France, nous appelons les Gilets Jaunes à rejoindre massivement les différents rassemblements Black Lives Matter.
Des Gilets Jaunes s’offusquent d’un tel rapprochement ? Certains anti racistes refusent le soutien des GJ ? Ce n’est pourtant pas le moment de s’étouffer dans des puretés idéologiques.

“Ce mouvement est particulièrement complexe et protéiforme. D’un collectif à l’autre, les logiques et dynamiques semblent bien différentes. C’est aussi un mouvement qui évolue de jour en jour, et fait émerger une lame de fond qui couvait depuis longtemps dans la société.”. Cette phrase, nous l’avons écrit en novembre 2018 pour parler du mouvement GJ, qui secouait depuis quelques jours le pays. A l’époque, nous avions lancé notre premier événement CND : “Front de Gilets Jaunes antiracistes”. Nous précisions ensuite : “Nous devons accepter, et promouvoir, la diversité des profils, des méthodes et des objectifs de lutte. Mais, en ces temps particulièrement dangereux face au danger fasciste (Brésil, Italie, USA), nous nous devons de combattre cette peste brune sur le terrain et dans les luttes. Nous ne ferons reculer l’extrême droite qu’en remportant des batailles sociales contre un pouvoir aux abois détesté par le plus grand nombre.”
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"Alors oui : trop de citoyens n’ont pas vraiment pris conscience du racisme qu’on pouvait vivre dans les quartiers. De la même manière que trop peu de personnes ont pris la mesure du traitement totalitaire et fascisant qu’ont subi les Gilets Jaunes. Mais que fait-on une fois qu’on a dit ça ? Chacun reste dans son coin et rumine le manque de solidarité passé ? Ou alors, on fait le premier pas. On tend la main. Et on prend conscience qu’au delà de nos différences, il y a surtout énormément de choses à partager et à construire ensemble.

Il n’y a que deux côtés d’une barricade. La force du pouvoir, c’est d’empêcher tous ceux qui ne sont pas de son côté d’oser s’approcher les uns des autres, pour être assez nombreux et assez forts pour le renverser. Car c’est bien de cela dont il s’agit. Pour nous, il n’y aura pas de véritable victoire sur le front du racisme sans que le pouvoir actuel soit renversé. Sans que le système actuel ne soit détruit. Pas plus qu’il ne pourrait y avoir de véritable victoire sur le front des luttes sociales sans que le pouvoir soit renversé. Sans que le système actuel ne soit détruit.

Une révolution, une vraie, ne peut se faire que de façon globale : sur le front social, écologique et des droits civiques. Lorsqu’on combat l’oppression, on ne peut la combattre que totalement, et lutter avec tous ceux qui sont victimes de ce système oppressif : les plus faibles. Économiquement et socialement. Se battre pour un monde plus juste et égalitaire pour tous ! pour toutes. L’émancipation ne peut être qu’inclusive. Ce combat est celui des Gilets Jaunes, car c’est celui de l’émancipation, de la dignité et de la justice sociale.
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"Il est tout aussi difficile d’être le premier à tendre la main que d’être celui qui accepte la main tendue. Mais rares sont ceux qui regrettent d’avoir fait l’un de ces gestes.

Alors, pour ne pas avoir de regrets dans quelques années, tendons nous la main. Dès samedi."


https://cerveauxnondisponibles.net/2020/06/09/nos-mains-tendues-face-aux-bras-tendus/

Anonyme a dit…

Excellente analyse! Tous unis, sans aucun distinguo! Rébellion de tous les opprimés, quels qu'ils soient, d'où qu'ils viennent, quelles que soient leurs motivations! Liberté - Egalité - Fraternité.