https://www.frustrationmagazine.fr/comprendre-la-defiance-envers-le-vaccin/
Extraits :
- D’abord, refusons de parler « d’anti-vaccins » comme s’il s’agissait d’un camp constitué et répréhensible. Même s’il est tentant de se sentir faire partie du camp du Bien et de la Vertu, il est faux de penser que les personnes qui ont de la défiance envers le vaccin sont des “anti-vaccins” permanents. Ensuite, partons du principe qu’hormis une minorité de militants qui font leur beurre de la défiance envers le vaccin (libertariens, religieux, survivalistes darwiniens…), les craintes des personnes sont liées à une histoire collective qu’il ne faut pas nier. Oui, Sanofi a mené une campagne vaccinale dangereuse aux Philippines pour du pognon. Oui, les nombreux scandales sanitaires des dernières décennies ont montré l’emprise des labos sur les autorités sanitaires censées les contrôler
- Rappelons-nous et rappelons-le autour de nous que les riches sont protégés de l’épidémie de Covid. Leurs profits se portent bien, leur santé aussi. Les études l’ont montré. Sans vaccin, dans un quotidien fait de confinements qui n’épargnent la santé que de certains télétravailleurs et des plus aisés, la classe laborieuse va prendre encore plus cher.
- Assumons que, oui, pour Pfizer et consort, c’est une belle opération. Le PDG de Pfizer, Albert Bourla, a empoché plus de 5 millions de plus-value boursière le jour de l’annonce de l’efficacité de son vaccin. Tout comme le couple propriétaire de BioNTech, le laboratoire financé par Pfizer pour développer ce vaccin, a fait son entrée dans le classement des 100 allemands les plus riches. Cela ne sert à rien de le nier. Ça s’appelle le capitalisme.
- Pour autant, il se trouve que l’intérêt de la population française et mondiale coïncide, à travers ce vaccin, avec celui de ces entreprises. A défaut de mieux. Car un vaccin financé et commercialisé par un groupe privé va d’abord aller aux plus offrants et au prix le plus arrangeant. Une recherche et un développement public nous auraient coûté moins cher. Mais en attendant, c’est ce que nous avons de mieux pour nous sortir collectivement de cette crise qui n’en finit pas et qui tue et blesse d’abord les plus pauvres.
Quant à celles et ceux qui ne peuvent s’empêcher d’être eux-mêmes – chroniqueurs de salon, journalistes déconnectés, militants aigris –, nous n’avons qu’un seul conseil à leur donner : s’ils veulent inciter les gens à se faire vacciner et s’ils craignent leur défiance, qu’ils se taisent.
Envoyé par Richard Bernard
"Ni rire, ni pleurer, ni haïr, mais comprendre."