Après un débat animé au printemps sur le coût des aides sociales, l'exécutif envisagerait de ne pas revaloriser certaines prestations. Les arbitrages sont attendus d'ici à la fin de semaine.
Après la courte parenthèse des vacances, le débat sur les aides sociales peut repartir. Selon nos informations, l'exécutif réfléchit très sérieusement à ne revaloriser qu'en partie ou pas du tout certaines prestations sociales en 2019, afin de trouver les précieuses économies qui manquent à son projet de budget pour l'an prochain. « Les arbitrages ne sont pas rendus, mais sont imminents » sur ce sujet, concède une source gouvernementale. Ils sont attendus d'ici à la fin de ce week-end, et pourraient être annoncés dans la foulée.
Une décision semble déjà arrêtée : selon nos informations, le gouvernement a écarté définitivement l'option d'une suppression des allocations familiales pour les ménages aisés, une proposition qui était fréquemment évoquée au début de l'été. Contactés par « Les Echos », les ministères concernés n'ont pas voulu commenter ce débat.
Au sujet du revenu de solidarité active (RSA), une note révélée par « L'Express » jeudi montrait que la ministre des Solidarités, Agnès Buzyn, était montée au créneau auprès de Matignon et de l'Elysée, pour demander de l'exclure de la liste des prestations sociales dont l'évolution ne suivra pas celle des prix à la consommation. Ce projet de gel ou de sous-indexation des prestations sociales est donc toujours sur la table.
Ces orientations sont cohérentes avec les sorties de l'exécutif en mai-juin pour vilipender le montant élevé des dépenses sociales. Emmanuel Macron a regretté qu'elles coûtent « un pognon de dingue [...] alors que les gens pauvres restent pauvres ». De son côté, son Premier ministre, Edouard Philippe, avait critiqué une« logique de guichet ». Auparavant, le ministre de l'Economie, Bruno Le Maire, avait déclaré :« Il peut être légitime de réduire la politique sociale sur l'emploi ». Gérald Darmanin, le ministre des Comptes publics, avait quant à lui fustigé le coût élevé de la prime d'activité.
190 milliards d'euros de prestations indexées sur l'inflation
Le gel ou la sous-indexation des prestations indexées sur l'inflation, 190 milliards d'euros en 2014, serait un vecteur d'économies non négligeable, alors que la hausse des prix hors tabac attendue en 2018 par l'Insee s'élève à 1,6 %. Sur ces 190 milliards, on dénombrait en 2014 quelque 158 milliards de pensions de retraite de base, 24 milliards de prestations familiales, 11,5 milliards de rentes invalidité-prévoyance, 11 milliards de RSA, 9 milliards d'allocations adulte handicapé (AAH), 2,7 milliards d'allocations de solidarité spécifique (ASS) versées aux chômeurs en fin de droit.
L'AAH, le minimum vieillesse et la prime d'activité sont intouchables, après le vote l'an dernier d' un calendrier de revalorisations exceptionnelles . En revanche, le gouvernement est tenté de geler le RSA. En effet, il fonde sa doctrine sociale sur le travail. Bercy considère qu'il faut profiter du vent porteur de la reprise économique pour faire des économies sur ces prestations monétaires, et concentrer les dépenses sur l'accompagnement au retour à l'emploi.
Agnès Buzyn s'y oppose : « un gel de la prestation en avril 2019 conduirait à une économie modeste de 135 millions d'euros en 2019 et de 180 millions en 2020. En cas de gel durant deux années, l'économie pour 2020 s'élève à 300 millions », plaidait-elle en juillet.
Le gouvernement prévoirait de ne pas revaloriser certaines aides sociales pour tenir son budget
D'après "Les Échos", les allocations familiales ne seront en revanche pas supprimées pour les ménages aisés.
Benoit Tessier / Reuters
Le gouvernement prévoirait de ne pas revaloriser certaines aides sociales pour tenir son budget en 2019.
POLITIQUE - Certaines prestations sociales ne vont être qu'en partie ou pas du tout revalorisées et les arbitrages seront connus en fin de semaine, affirme un article à paraître dans Les Échosce vendredi 24 août.
Selon le quotidien économique, cette revalorisation partielle ou inexistante de certaines aides sociales pour 2019 doit permettre au gouvernement de réaliser des économies pour respecter son objectif budgétaire pour l'an prochain. Les arbitrages, pas encore rendus, devraient être connus d'ici à la fin du week-end.
Buzyn s'opposerait au gel du RSA
Toujours selon Les Échos, l'exécutif a définitivement écarté la possibilité d'une suppression des allocations familiales pour les ménages aisés, plusieurs fois mentionnée au début de l'été.
Concernant le RSA (revenu de solidarité active), L'Express a évoqué jeudi 23 août une lettre de la ministre de la Santé Agnès Buzyn datant de juillet et dans laquelle elle s'oppose à un gel de cette prestation. "Je souhaite que le revenu de solidarité active soit exclu de la liste des prestations sociales dont l'évolution ne suivra pas celle des prix à la consommation", a-t-elle écrit.
Ses arguments: l'"économie modeste" que cela représenterait -"135 millions d'euros en 2019 et 180 millions en 2020"-, le fait que "l'intégralité de ces économies profiterait aux départements qui sont aujourd'hui financeurs de la prestation" et le fait que cette mesure serait "difficile à porter" en parallèle du plan pauvreté, attendu à la rentrée.
Erreurs dans les avis d'impôt 2018 : attention aux conséquences sur le prélèvement à la source
Réceptionner son avis d'impôt n'est pas toujours agréable… surtout si des erreurs de l'administration fiscale plombent la note ! C'est malheureusement le phénomène qui semble toucher le cru 2018. Ces derniers jours, comme le rapporte Le Parisien, des agents des impôts de divers centres de la région parisienne ont constaté de multiples erreurs dans plusieurs avis d'imposition signalés par des mécontents. Concrètement, des données, entrées au préalable par les intéressés lors de leur déclaration de revenus, n'auraient pas été pris en compte par l'administration fiscale dans le calcul final de l'impôt de certains contribuables, alourdissant leur facture. Même si pour l'heure, il est impossible de déterminer s'il s'agit d'un épiphénomène ou d'une véritable tendance nationale, ces signalements posent question.
Des crédits d'impôts disparus
Deux types de cas ont été observés : d'abord, certains foyers fiscaux ont vu la demi-part fiscale qui leur était promise pour la naissance de leur enfant en 2017 ne pas apparaître dans le calcul de leur impôt. Ceci alors que chaque demi-part peut potentiellement faire baisser la note finale de 1.527 euros maximum. Ensuite, certains crédits d'impôts se sont subitement évaporés. Comme celui accordé aux contribuables pour avoir effectué des dons à des associations, qui permet de bénéficier d'une réduction de l'impôt pouvant atteindre jusqu'à 75% des sommes versées, ou celui attribué pour l'embauche d'employés à domicile (nounous, femmes de ménage, etc.), couvrant 50% des dépenses engendrées.
"Les dysfonctionnements informatiques sont de plus en plus courants"
D'après les agents fiscaux, ces erreurs seraient uniquement rencontrées par les contribuables ayant renseigné leur déclaration sur Internet. "Chaque année, nous voyons des bugs apparaître, explique Sandra Demarcq, secrétaire départementale du syndicat Solidaires Finances publiques à Paris, à Marianne. Ce qui est inquiétant, c'est que les dysfonctionnements informatiques sont de plus en plus courants. C'est d'autant plus problématique que nous sommes censés basculer dans l'ère de la dématérialisation… On peut suspecter que l'outil développé par Bercy ne soit pas au point."
Pour la syndicaliste, aussi agent des Finances publiques dans un centre parisien, ces "bugs" pourraient également s'expliquer par le fait que les contribuables concernés aient modifié à plusieurs reprises leur déclaration de revenus, perturbant la machine. Ceux-ci pourraient recevoir un autre avis d'impôt modifié et prenant en compte ces modifications de dernière minute dans les prochains jours, sans avoir à mener de quelconques démarches.
Et parfois, ce serait la complexité des cas qui serait en faute : "Ça concerne très souvent les personnes avec des revenus différés ou compliqués, provenant de sources diverses. Mais nous sommes encore en train d'essayer de remonter la trace de ces soucis."
Le taux de prélèvement à la source affecté par les bugs
Des contribuables qu'elle appelle à être "particulièrement vigilants", nous dit-elle, notamment à l'approche de la mise en place du prélèvement à la source. En effet, c'est cet avis qui doit déterminer votre "taux effectif", indice sur lequel se basera votre employeur pour prélever chaque mois votre impôt directement sur votre salaire à partir du 1er janvier 2019.
En clair, s'il y a une erreur sur votre avis d'impôt au mois d'août et que vous ne la remarquez pas, vous risquez d'être prélevé chaque mois d'une somme plus importante que celle que vous devez réellement... "Nous n'allons pas vérifier, de nous-même, sans avoir reçu de signalement, tous les avis d'impôt, avertit-elle. Il faut donc que les contribuables scrutent leur avis d'impôt à la recherche d'éventuelles erreurs. C'est très important !"
Si vous êtes dans ce cas et que vous remarquez une erreur, la marche à suivre pour régulariser votre situation est très simple : vous pouvez envoyer un mail à votre service de rattachement via votre espace personnel sur le site impots.gouv.fr, ou vous rendre directement au centre des impôts auquel vous êtes affilié, muni des documents pouvant justifier votre situation. Si l'erreur est avérée, qu'elle soit de votre fait ou de l'administration, un avis rectificatif vous sera adressé dans les meilleurs délais, selon Sandra Demarcq, pour qu'enfin les choses entrent dans l'ordre.
Comme en 2017 (notre photo), Jean-Luc Mélenchon réunit militants et cadres de la France insoumise à Marseille pour ses Amfis d'été.
POLITIQUE - Rituel incontournable marquant la fin de la trêve estivale, les universités d'été des partis donnent traditionnellement le ton de la rentrée politique. Et celle qui se profile laisse augurer des remous dans la majorité comme dans l'opposition.
Après le big bang présidentiel de l'été 2017 qui avait déjà sonné le glas de nombreux campus d'été, les réformes tous azimuts de l'hiver et les conflits sociaux du printemps 2018, l'automne qui pointe le bout de son nez annonce de nouveaux dossiers compliqués pour le gouvernement et la majorité d'Emmanuel Macron. Arbitrages budgétaires délicats sur fond de croissance timorée, réforme des retraites explosive en vue, tâtonnements de Parcoursup, affaires (Benalla, Kohler, Nyssen) qui menacent de resurgir... La feuille de route de septembre n'offre que peu de motifs de réjouissances aux Marcheurs, le tout à neuf mois des élections européennes de mai prochain, premier scrutin intermédiaire d'un quinquennat de recomposition.
Mais si cette seconde rentrée s'apparente à une course d'obstacles pour l'exécutif, elle n'a rien d'une balade de santé non plus pour les formations d'opposition, qui peinent encore et toujours à s'imposer comme une alternative crédible au pouvoir macronien. Ce que confirment leurs universités d'été respectives, bien souvent révélatrices des défis que les partis politiques se doivent de relever à tout prix dans les mois à venir.
LREM AUX ABONNÉS ABSENTS
Pas de rentrée officielle pour le parti présidentiel. Sorti exsangue de la session parlementaire extraordinaire de juillet, au cours de laquelle l'affaire Benalla a relégué l'emblématique révision constitutionnelle aux oubliettes, La République En Marche assume le choix de n'organiser ni rendez-vous de fin d'été ni de campus d'automne. Encore peu structurée sur le plan interne, toujours en quête d'un logiciel idéologique susceptible de fédérer macronistes de gauche et ceux venus des rangs de la droite libérale, la formation dirigée par Christophe Castaner a depuis le début de l'année privilégié les actions de terrain décentralisées (marche européenne, campagnes de porte-à-porte) aux grands raouts militants. Au risque de donner corps aux frustrations sur le manque de débat en interne et aux critiques externes sur le défaut d'implantation du parti présidentiel.
LA SUITE APRÈS CETTE PUBLICITÉ
Faute d'université d'été du mouvement, c'est donc le gouvernement qui donnera le ton et le tempo de la rentrée. Après le premier conseil des ministres de ce mercredi 22 août, le Premier ministre Édouard Philippe est attendu à la fin du mois à l'université d'été du Medef. Et pour les férus de campus politiques de la majorité, il faudra attendre l'université de rentrée du Modem de François Bayrou, à Guidel dans le Morbihan du 21 au 23 septembre.
LA FRANCE INSOUMISE S'OUVRE POUR MIEUX DOMINER
Alors que ses concurrents font grise mine, le mouvement antilibéral piloté par Jean-Luc Mélenchon affiche au contraire son optimisme en cette fin de mois d'août. Malgré son échec à faire barrage aux réformes les plus critiquées du gouvernement (code du travail, SNCF...), la France Insoumise entend conforter son statut de premier parti d'opposition avec des "Amfis" ambitieux installés à Marseille, terre d'élection de son chef de file, et volontairement ouverts sur l'extérieur. Des personnalités issues des rangs LR, PCF ou socialistes y ont été invitées.
Une manière de contrecarrer les accusations de sectarisme tout en revendiquant un rôle central dans l'opposition. "Nous assumons la discussion et la confrontation des idées avec tout le monde. Nous ne fabriquons pas une secte. Nous construisons le mouvement du Peuple", a plaidé ce mercredi le député Adrien Quatennens en ouverture des Amfis des Jeunes insoumis. La FI, qui, contrairement à ses principaux adversaires, a déjà désigné ses deux chefs de file aux élections européennes (Manuel Bompard et Charlotte Girard), veut profiter de son avance pour plancher sur les grands axes de sa campagne.
DISPERSION GÉNÉRALE CHEZ LES RÉPUBLICAINS
Symptôme des divisions à droite, la rentrée s'effectuera en ordre dispersé chez Les Républicains. Faute d'un campus réunissant tout le monde, chaque ténor du parti conservateur a programmé son propre événement de fin d'été. Ce vendredi 24 août, Valérie Pécresse (et son "parti à l'intérieur du parti" Libres!) a donné rendez-vous à ses proches en terre chiraquienne à Brive-la-Gaillarde (Corrèze). Deux jours plus tard, Laurent Wauquiez gravira comme chaque année le Mont-Mezenc, sur ses terres de Haute-Loire avant de s'envoler pour la Nouvelle-Calédonie.
Si la rivalité entre les anciens ministres de Nicolas Sarkozy ne s'est pas apaisée pendant l'été, l'absence d'un leader incontesté favorise l'émiettement des forces du premier parti d'opposition en nombre de parlementaires. La France audacieuse co-animée par Christian Estrosi se réunira le 7 septembre à Saint-Laurent-du-Var. Julien Aubert et son mouvement "Oser la France" se retrouveront à Lourmarin (Vaucluse) le 8 septembre. Les ex-fillonistes de Force Républicaine, menés par Bruno Retailleau, se verront le 8 septembre à Paris pour une convention intitulée "la droite et la liberté". Guillaume Peltier accueillera le nouveau numéro 2 LR Jean Leonetti et le député Damien Abad en Sologne le 22 septembre pour sa traditionnelle fête de la Violette.
LE PS SANS MILITANTS NI HOLLANDE
Faute de moyens financiers et encore en pleine convalescence, le Parti socialiste d'Olivier Faure a dû renoncer à son université d'été de La Rochelle et se contentera d'un séminaire des élus. Entre le déménagement contesté du siège à Ivry-sur-Seine et les divisions persistantes entre l'aile gauche et l'aile sociale-démocrate du PS, le nouveau premier secrétaire, qui doit clôturer la rencontre ce samedi par un discours "sur le pouvoir macroniste", va devoir trouver les mots justes pour remettre sa formation en ordre de marche.
D'autant que ses efforts ont été parasités par la tournée des libraires d'un François Hollande qui s'amuse à ne rien exclure pour la suite. Après avoir un temps laissé planer le doute sur sa participation au séminaire de La Rochelle, l'ancien président de la République a finalement exclu de s'y rendre. Il fera en revanche sa rentrée lors d'un déplacement à Cherbourg le 31 août, a-t-on précisé, pour une nouvelle séance de dédicace de son livre Les leçons du pouvoir, "en présence de Bernard Cazeneuve", son dernier Premier ministre.
EELV TENTE DE SE RELANCER SANS HAMON
Après avoir désigné comme chef de file Yannick Jadot, les écologistes sont concentrés sur les prochaines élections européennes où ils ambitionnent de franchir le cap des 15% de vote. Réunis de jeudi à samedi à Strasbourg, où siège le Parlement européen, les cadres d'EELV espèrent préempter le débat européen en lançant la campagne dès leur université d'été. Une manière de tourner la page des déconfitures électorales de 2017 et de renvoyer à plus tard les désaccords stratégiques sur une hypothétique alliance avec le mouvement Génération.s de Benoît Hamon.
À défaut d'organiser son propre campus d'été, le vainqueur de la primaire socialiste de 2017 a lui dépêché des émissaires chez ses éventuels partenaires de la gauche de la gauche. Également focalisés sur les élections européennes, mais aussi sur leur congrès de novembre, les communistes de Pierre Laurent et de Ian Brossat se retrouvent à Angers de vendredi à dimanche.
LE RASSEMBLEMENT NATIONAL CONTRAINT PAR SES SOUCIS FINANCIERS
Rentrée tardive et low-cost pour l'ancien Front national. Plombé par ses soucis financiers, le parti présidé par Marine Le Pen est contraint de réduire la voilure en attendant la décision de la justice sur ses deux millions d'euros d'aide publique gelés dans le cadre de l'affaire des emplois présumés fictifs au Parlement européen. C'est donc en terrain amical, dans la ville RN de Fréjus, que la députée du Pas-de-Calais retrouvera les siens les 14 et 15 septembre. Assistance minimale (moins de 1000 places disponibles dans le théâtre municipal) en lieu et place du grand meeting en plein air, frais réduits au strict minimum... Marine Le Pen a donné le mot d'ordre sur son compte Twitter: "serrer les dents". De son côté, Florian Philippot, qui a encaissé avant l'été le départ de son alliée Sophie Montel (en attendant des suites judiciaires), fera sa rentrée le 2 septembre à Forbach (Moselle).
Affaire Benalla : pourquoi Emmanuel Macron n'a pas fini d'en suer
Quand il y n'en a plus, il y en a encore. Même s'il aimerait passer à autre chose, Emmanuel Macron est encore loin d'en avoir totalement fini avec l'affaire Benalla. La rentrée parlementaire entraînera la reprise des travaux de la commission d'enquête au Sénat, comme son président Philippe Bas (LR) l'a annoncé le 1er août. La réouverture des travaux sénatoriaux étant prévue pour le 25 septembre, de nouvelles auditions pourraient avoir lieu dès cette date, dans la foulée de celles menées avant la trêve estivale à la fois par l'Assemblée nationale et le Sénat. Seule la chambre haute va poursuivre ses investigations.
Si les sénateurs n'ont pas encore arrêté leur programme, certaines auditions pourraient particulièrement gêner le président. Celle d'Ismaël Emelien, conseiller spécial du chef de l'Etat, promet d'être croustillante : l'Elysée a reconnu que le collaborateur d'Emmanuel Macron avait été en possession d'images de vidéosurveillance du 1er mai obtenues illégalement par Alexandre Benalla. L'audition de l'ex-garde du corps du Président lui-même serait également un moment délicat pour l'Elysée. Mais la commission d'enquête sénatoriale n'a pas pris de décision à ce sujet.
La rentrée du Président pourrait également être parasitée par l'avancée de l'enquête judiciaire portant sur les évènement du 1er mai et leurs conséquences. Le 21 juillet, Alexandre Benalla a été mis en examen pour "violences en réunion n'ayant pas entraîné d'incapacité temporaire de travail", "immixtion dans l'exercice d'une fonction publique en accomplissant des actes réservés à l'autorité publique", "port et complicité de port prohibé et sans droit d'insignes réglementés par l'autorité publique", "recel de violation du secret professionnel" et "recel de détournement d'images issues d'un système de vidéo protection". Le 30 juillet, une nouvelle enquête concernant Alexandre Benalla a été ouverte à la suite d'accusations de violences commises aux Jardin des plantes, quelques heures avant celles de la place de la Contrescarpe, le 1er mai. Les enquêteurs devraient poursuivre leurs auditions dès septembre.
Trois questions pour comprendre l'affaire des travaux immobiliers de Françoise Nyssen
Dans un article publié mercredi 22 août, "Le Canard enchaîné" épingle l'actuelle ministre de la Culture pour des travaux d'agrandissements réalisés au siège parisien de la maison d'édition Actes Sud.
Depuis les révélations, Françoise Nyssen reste silencieuse. En 2012, la ministre de la Culture a fait agrandir de 150 m2 les locaux parisiens de la maison d'édition Actes Sud, qu'elle dirigeait avant d'entrer au gouvernement, mais "sans autorisation de travaux ni déclaration au fisc", écrit Le Canard enchaîné mercredi 22 août. On vous récapitule cette affaire.
Qu'est-il reproché à Françoise Nyssen ?
En 2012, la société civile immobilière Séguier, gérée par Françoise Nyssen jusqu'à son entrée au gouvernement en 2017, devient pleinement propriétaire des locaux parisiens d'Actes Sud. Plus de 320 mètres carrés dans le quartier cossu de Saint-Germain-des-Prés, en plein cœur de Paris, écrit le journal. Selon Le Canard, Françoise Nyssen et son époux Jean-Paul Capitani décident alors d'y faire des travaux d'agrandissement, en ajoutant aux locaux plusieurs mezzanines et escaliers, soit 150 mètres carrés supplémentaires.
Problème : Françoise Nyssen n'aurait jamais demandé d'autorisation pour réaliser ces travaux. "Dans les archives de la direction de l'urbanisme de la Mairie de Paris, pas la moindre trace de dépôt d'une demande d'autorisation de bâtir", explique l'hebdomadaire satirique. Or, cette dernière est obligatoire si l'on souhaite ajouter 20 mètres carrés ou plus. En outre, le bâtiment étant classé monument historique depuis 1926, Françoise Nyssen aurait également dû faire une demande auprès des bâtiments de France et de l'architecte en chef des monuments historiques, précise Le Canard enchaîné.
Selon le journal, l'agrandissement des locaux n'a de surcroît pas été signalé à l'administration fiscale, un manquement qui aurait permis à la SCI Séguier "de réduire d'un tiers l'impôt immobilier (la cotisation foncière des entreprises) qu'elle acquitte chaque année pour son siège parisien", et d'économiser deux autres taxes spécifiques aux bureaux en Ile-de-France.
Que répond Françoise Nyssen ?
Pour le moment, la ministre de la Culture n'a réagi à aucune des révélations du Canard enchaîné. Ce dernier précise que "le courrier" parvenu lundi 20 août, dans la matinée, à Françoise Nyssen et sollicitant une réaction de la ministre "est resté sans réponse", tout comme plusieurs "relances téléphoniques". Contactés par franceinfo, ni le cabinet de la ministre, ni Actes Sud n'ont pour l'heure donné suite.
En juin dernier, Françoise Nyssen avait déjà été épinglée, toujours par Le Canard enchaîné, pour des travaux effectués en 2011, cette fois au siège arlésien d'Actes Sud. Là encore, aucune des autorisations nécessaires n'avait été fournie pour ces aménagements, qui n'ont été régularisés qu'en mai 2017, à son entrée au gouvernement, indique le journal."Je regrette cette négligence", s'était alors défendue Françoise Nyssen. Et d'ajouter que "depuis plusieurs années, Jean-Paul Capitani a lancé la régularisation des travaux (...) en lien avec la mairie".
Comment réagit le gouvernement ?
A l'issue de la rentrée du Conseil des ministres, mercredi 22 août, Benjamin Griveaux, le porte-parole du gouvernement, s'est exprimé sur l'affaire en conférence de presse. "Il est évident que personne n'est au-dessus des lois, ni les ministres, ni personne dans notre pays", a-t-il déclaré.
Le porte-parole a fait remarquer que lorsqu'Actes Sud s'est installé dans ce bâtiment parisien, "ils étaient locataires", et que le local comportait déjà des mezzanines. "Quand on est locataire et qu'on s'installe quelque part, on demande rarement s'il y a eu toutes les autorisations", a plaidé le porte-parole, sans donner plus de détails.
Interrogé sur un éventuel départ de la ministre de la Culture, Benjamin Griveaux a rappelé qu'aucune enquête judiciaire n'avait pour l'instant été ouverte. "La règle a été fixée dès le départ : si un membre du gouvernement est mis en examen, il doit quitter le gouvernement", assure-t-il.
Facebook : comment effacer son historique de recherche ?
Facebook conserve absolument toutes les recherches effectuées depuis l'ouverture d'un compte. Bien que cet historique ne soit visible que par le titulaire du compte, certains membres peuvent vouloir préserver leur confidentialité en effaçant ces données. Voici comment procéder.
À chaque fois que vous tapez le nom d'une personne ou un mot clé dans le moteur de recherche de Facebook, celui-ci les conserve dans un historique. Il est possible d'effacer l'historique en quelques clics.
Sur la page d'accueil de votre compte Facebook, cliquez sur la petite flèche pointée vers le bas qui se situe dans la partie supérieure droite du bandeau de haut de page. Dans le menu qui s'ouvre, cliquez sur Historique personnel.
Ensuite, dans le champ gauche de la page, cliquez sur le lien Plus qui se trouve sous le lien Commentaires puis sur l'option Rechercher. Vous verrez alors apparaître l'historique des recherches classées par mois depuis la création du compte.
Pour supprimer ces données, cliquez sur le bouton Effacer les recherches. Un message d'avertissement apparaît, confirmez l'action en appuyant à nouveau sur Effacer les recherches.
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Après une longue et fatigante journée au bureau, une jeune femme se cale dans son siège et ferme les yeux pendant que le train part de la gare de Bruxelles.Dès que le train sort de la gare, le gars assis en face d'elle sort son portable et commence à parler fort :- Salut Mon Cœur, c'est Roland, Je suis dans le train.- Oui, celui de 18:30 et pas celui de 16:30, parce que j'ai eu une longue réunion.- Non Chérie, pas avec le nul de la Comptabilité, mais avec le Patron.- Non Mon Cœur, tu es la seule femme de ma vie- Oui, j'en suis sûr, promis-juré ! etc., etc...Un quart d'heure plus tard, le gars continue à parler haut et fort, lorsque la jeune femme assise en face, visiblement exaspérée par ce bavardage continu et bruyant se met à hurler - Ho !, Roland, éteins ce putain de téléphone et reviens au lit
Depuis, Roland n'utilise plus son téléphone portable dans un lieu public.
Transition énergétique : en Occitanie, le Collectif TNE-OE passe à l'offensive
Selon l'Institut Sapiens, ce sont près de 2,1 millions d'actifs concentrés dans ces 5 métiers qui ont une forte probabilité de voir leur emploi disparaître dans les prochaines années.
Par Erwann Tison.
Un article de l'Institut Sapiens
La diffusion d'une innovation dans une économie provoque la disparition de certains métiers et en fait émerger de nouveaux. Même si Schumpeter n'en avait pas fait un concept économique, à travers sa théorie de la destruction créatrice bien connue, nous pourrions aujourd'hui en faire le constat tous les jours autour de nous.
L'accélération technologique de ces dernières années témoigne de la force de la révolution digitale qui bouleverse notre société. Cette lame de fond fait disparaître de nombreux emplois, sans que l'actif occupant puisse toujours l'anticiper suffisamment tôt. C'est pourtant cette compréhension qui est la clé d'une capacité de rebond, à travers un effort de formation ou la recherche d'un emploi dans un autre secteur.
Remplacement de l'homme
S'il existe une alternative technologique à un emploi humain, celle-ci sera systématiquement choisie, dans une optique de gain de productivité. Le mouvement de remplacement de l'homme par la machine est favorisé par le mouvement cyclique suivant : l'automatisation génère de la croissance par une augmentation des gains de productivité, et la croissance génère à son tour de l'automatisation par l'augmentation des salaires qui engendre une incitation à automatiser.
La vague digitale qui engloutira de nombreux emplois risque d'être socialement néfaste si elle n'est pas anticipée. Ne pas prévoir les métiers qui vont disparaître, c'est risquer une aggravation du taux de chômage et donc un déséquilibre critique de nos comptes sociaux.
Quels sont les emplois menacés ? John Maynard Keynes prévoyait que d'ici la fin du XXe siècle, la technologie aura détruit les emplois aliénants et pénibles. Une intuition qui se révèle exacte : le classement DARES des métiers les plus pénibles se superpose avec celui des métiers menacés. L'anthropologue David Graeber, professeur à la London School of Economics, juge que les robots vont éradiquer ce qu'il nomme les bullshit jobs, ces emplois inutiles qui ne portent aucun sens ni pour l'employeur ni pour l'actif occupant.
Nous proposons dans cette courte note de mettre en lumière 5 métiers fortement menacés.
Les métiers retenus sont ceux qui sont à la fois directement remis en question par une technologie et qui ont vu leurs effectifs diminuer depuis 30 ans.
Au total, selon nos estimations, ce sont près de 2,1 millions d'actifs concentrés dans ces 5 métiers qui ont une forte probabilité de voir leur emploi disparaître dans les prochaines années. Les métiers sélectionnés pour illustrer cet effet sont donc ceux ayant connu la plus forte diminution de leurs effectifs depuis 19861 : manutentionnaires, secrétaires de bureautique et de direction, employés de comptabilité, employés de la banque et de l'assurance et caissiers et employés de libre-service.
Néanmoins, si de nombreux métiers vont disparaître, d'autres, en plus grande proportion vont également émerger. Parce que nous ne pouvons encore cerner avec certitude la nature de ces nouveaux emplois, nous devons alors créer un cadre propice à leur émergence, basé notamment sur une formation professionnelle agile et personnalisée.
Journée noire pour Trump avec les aveux de son ex-avocat Michael Cohen et la condamnation de Paul Manafort.
ÉTATS-UNIS - "Le massacre de 16 heures." À en croire une journaliste en charge du suivi de la Maison Blanche, voici comment un membre de l'entourage proche de Donald Trump a qualifié l'après-midi de ce mardi 21 août. Il faut dire qu'en quelques minutes seulement, le président des États-Unis a subi deux revers qui pourraient bien marquer un temps important de son mandat.
Aux alentours de 16h, donc, - à l'heure de Washington soit 22h à Paris- deux informations remarquables sont arrivées aux oreilles du président... et de ses détracteurs bien sûr. D'un côté, Michael Cohen, l'ancien avocat personnel de Donald Trump, a plaidé coupable devant un juge de fraude fiscale et bancaire. Puis il a reconnu avoir acheté le silence de deux femmes dont l'ancienne actrice porno Stormy Daniels, "à la demande" du milliardaire, l'impliquant de fait personnellement dans l'affaire.
Donald Trump se garde de tout commentaire
Pratiquement au même moment, le jury populaire du procès de Paul Manafort, le premier permis par l'enquête du procureur spécial Robert Mueller sur les relations entre la campagne de Donald Trump et la Russie, rendait un verdict certes partiel, mais éloquent. Cinq chefs d'accusations de fraude fiscale, un pour avoir dissimulé des comptes en banque à l'étranger et deux de fraudes bancaire ont été condamnés. Et s'il n'y a aucun rapport direct avec le président américain, il n'empêche que l'un de ses plus proches conseillers a donc été mis hors circuit et risque jusqu'à 80 ans de prison.
En meeting quelques heures plus tard en Virginie-Occidentale, Donald Trump s'est bien gardé de faire la moindre mention des événements de la journée. À la descente de son avion présidentiel, il a simplement déclaré qu'il se sentait "très mal" pour Paul Manafort, avant de fustiger les enquêtes en cours contre son entourage, parlant comme très souvent depuis deux ans d'une "chasse aux sorcières".
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"Beaucoup de choses vont changer, d'autres dominos vont tomber"
À l'inverse, ses opposants politiques se sont empressés de réagir aux aveux de Michael Cohen et au verdict partiel rendu dans le procès de Paul Manafort. Bill de Blasio, le maire démocrate de New York, a par exemple profité d'une intervention publique dans le quartier de Brooklyn pour expliquer qu'il n'avait pas vu de jour tel dans l'Histoire américaine depuis la fin de la présidence de Richard Nixon, contraint à la démission par les affaires.
I don't think we've seen a day like this since the end of the Nixon presidency.
— Mayor Bill de Blasio (@NYCMayor)
"Je ne veux pas préjuger de la suite, et je ne sais pas si cela se terminera de la même manière que pour le président Nixon, mais je le dis: je ne crois pas que nous ayons vu un jour comme celui-ci depuis la fin de sa présidence", a-t-il déclaré. "Cela montre que notre système judiciaire a été capable de donner des conséquences justes aux actes de certaines des personnes les plus puissantes de notre pays. Beaucoup de choses vont changer après aujourd'hui, d'autres dominos vont tomber. Et encore, on ne parle même pas de la possibilité que l'enquête de Robert Mueller trouve les preuves d'une ingérence russe dans la campagne de 2016."
Dans le même registre, l'ancienne conseillère de Donald Trump qui l'a régulièrement fustigé ces derniers jours et en particulier en l'accusant de racisme, Omarosa Manigault Newman, a expliqué que la présidence du milliardaire avait atteint un tournant. "Aujourd'hui, tout a changé. C'est le début de la fin pour Donald Trump", a-t-elle assuré sur le plateau de MSNBC. "Il sait que la personne qui connait tout de lui [Michael Cohen], tout de ses relations extra-conjugales avec ces femmes et plein d'autre choses que les gens ne savent pas à son sujet, va maintenant témoigner en pleine lumière."
"Today changed everything. This is the beginning of the end for Donald Trump … because he knows that the person who knows everything about him, about his relationship with these women and others people may not know about will come to light." @OMAROSA on #Hardball.
— Hardball (@hardball)
Comme eux deux, nombreux sont ceux qui ont sauté sur l'occasion de ce double événement pour dénoncer l'entourage de Donald Trump et ses pratiques. "C'est un jour triste, pas seulement parce que le président des États-Unis s'est entouré de gens qui commettent des délits et parce que lui-même a ordonné à l'un de ses proches d'en commettre un pour dissimuler ses tromperies. C'est aussi un jour triste parce que c'est aussi comme ça qu'une partie du reste du monde voit désormais l'Amérique", a tweeté l'ancienne représentante américaine aux Nations Unies, Samantha Power.
Le nouvel espoir des démocrates
La cheffe de file des démocrates à la Chambre des représentants Nancy Pelosi est quant à elle allée encore plus loin. L'élue de Californie a effectivement dénoncé "la culture de la corruption et la criminalité présentes au cœur du cercle intime de Donald Trump."
Reprenant son expression de "culture rampante de la corruption parmi les républicains", elle s'en prend au parti à l'éléphant. "Le peuple américain mérite mieux que la corruption, que le copinage, que l'incompétence du parti républicain." Si Donald Trump espérera oublier au plus vite ce 21 août 2018, il est fort probable que pour l'opposition, ce jour marque le début d'un nouvel espoir.