vendredi 24 août 2018

Le gouvernement à la recherche d'économies dans les aides sociales

Le gouvernement à la recherche d'économies dans les aides sociales

Le gouvernement à la recherche d'économies dans les aides sociales

Le Premier ministre Edouard Philippe critiqué printemps « logique guichet » aides sociales. 
Le Premier ministre Edouard Philippe avait critiqué au printemps une « logique de guichet » dans les aides sociales.  - Geoffroy Van Der Hasselt / AFP

Après un débat animé au printemps sur le coût des aides sociales, l'exécutif envisagerait de ne pas revaloriser certaines prestations. Les arbitrages sont attendus d'ici à la fin de semaine.

Après la courte parenthèse des vacances, le débat sur les aides sociales peut repartir. Selon nos informations, l'exécutif réfléchit très sérieusement à ne revaloriser qu'en partie ou pas du tout certaines prestations sociales en 2019, afin de trouver les précieuses économies qui manquent à son projet de budget pour l'an prochain. « Les arbitrages ne sont pas rendus, mais sont imminents » sur ce sujet, concède une source gouvernementale. Ils sont attendus d'ici à la fin de ce week-end, et pourraient être annoncés dans la foulée. 

Une décision semble déjà arrêtée : selon nos informations, le gouvernement a écarté définitivement l'option d'une suppression des allocations familiales pour les ménages aisés, une proposition qui était fréquemment évoquée au début de l'été. Contactés par « Les Echos », les ministères concernés n'ont pas voulu commenter ce débat. 

Au sujet du revenu de solidarité active (RSA), une note révélée par « L'Express » jeudi montrait que la ministre des Solidarités, Agnès Buzyn, était montée au créneau auprès de Matignon et de l'Elysée, pour demander de l'exclure de la liste des prestations sociales dont l'évolution ne suivra pas celle des prix à la consommation. Ce projet de gel ou de sous-indexation des prestations sociales est donc toujours sur la table. 

Ces orientations sont cohérentes avec les sorties de l'exécutif en mai-juin pour vilipender le montant élevé des dépenses sociales. Emmanuel Macron a regretté qu'elles coûtent « un pognon de dingue [...] alors que les gens pauvres restent pauvres ». De son côté, son Premier ministre, Edouard Philippe, avait critiqué une « logique de guichet » . Auparavant, le ministre de l'Economie, Bruno Le Maire, avait déclaré : « Il peut être légitime de réduire la politique sociale sur l'emploi » . Gérald Darmanin, le ministre des Comptes publics, avait quant à lui fustigé le coût élevé de la prime d'activité. 

190 milliards d'euros de prestations indexées sur l'inflation

Le gel ou la sous-indexation des prestations indexées sur l'inflation, 190 milliards d'euros en 2014, serait un vecteur d'économies non négligeable, alors que la hausse des prix hors tabac attendue en 2018 par l'Insee s'élève à 1,6 %. Sur ces 190 milliards, on dénombrait en 2014 quelque 158 milliards de pensions de retraite de base, 24 milliards de prestations familiales, 11,5 milliards de rentes invalidité-prévoyance, 11 milliards de RSA, 9 milliards d'allocations adulte handicapé (AAH), 2,7 milliards d'allocations de solidarité spécifique (ASS) versées aux chômeurs en fin de droit.

L'AAH, le minimum vieillesse et la prime d'activité sont intouchables, après le vote l'an dernier d' un calendrier de revalorisations exceptionnelles . En revanche, le gouvernement est tenté de geler le RSA. En effet, il fonde sa doctrine sociale sur le travail. Bercy considère qu'il faut profiter du vent porteur de la reprise économique pour faire des économies sur ces prestations monétaires, et concentrer les dépenses sur l'accompagnement au retour à l'emploi. 

Agnès Buzyn s'y oppose : « un gel de la prestation en avril 2019 conduirait à une économie modeste de 135 millions d'euros en 2019 et de 180 millions en 2020. En cas de gel durant deux années, l'économie pour 2020 s'élève à 300 millions », plaidait-elle en juillet.

Solveig Godeluc

2 commentaires:

Anonyme a dit…

La ministre de la Santé (et accessoirement) des Solidarités, Agnès Buzin qui a à assumer 1,6 Milliards d'économies dans le secteur de la Santé en 2018 (après les 1 Milliard d'économies annuelles pendant 5 ans sous la mandature Hollande), un secteur largement essoré et dont les acteurs sur le terrain ressentent fortement les manques, ne se voyait pas assumer des gels supplémentaires dans ses secteurs de responsabilités additionnels...
Après s'être largement "fendue la poire" après les propos d'une infirmière, et ce au nez des caméras lorsqu'elle accompagnait le Monarc lors d'une visite d'un Ehpad au moment de la canicule, elle ne pouvait pas venir se gausser d'un gel des revenus des allocataires du Revenu de Solidarité Active dont les départements sont les pourvoyeurs et dont 1/3 des potentiels bénéficiaires n'en font pas la demande.
La ministre patronesse de cette joyeuse bande de corneculs gouvernementaux, qui accorde des largesses financières aux ultra-riches ose enfin prendre sa plume pour que les plus pauvres n'aient pas un coup de sabre supplémentaire dans leurs prestations.
Et avec un ministre des Comptes Publics, le sieur Darmanin qui vitupère contre la Prime pour l'emploi, ne sachant plus comment faire face aux prévisions de croissance anémiées, au regard des prévisions budgétaires, voilà ce pantin sarkozyste pris dans l'étau (ou plutôt "les taux"...).
À ce niveau-là, à force de tirer à hue et à dia, ce n'est plus un gouvernement de technocrates qui est en place mais une association de ploutocrates!

Anonyme a dit…

Pour récupéré du fric notre gouvernement est prêt à tout
Vous voulez des expliquatios sur le prélèvement à la source et ben ce sera 6 cas la minute
Multipliez par 17.000.000 imposable faite le calcul ....et c'est un minimum !