EN IMAGES. "La Chèvrerie", "Les 100 Noms", "Le Lama fâché"... La destruction des lieux de vie de Notre-Dame-des-Landes
Les forces de l'ordre ont détruit plusieurs sites lors de l'opération de l'évacuation de la ZAD.
Leurs noms semblent tout droit tirés d'un album de Claude Ponti. Plusieurs lieux de vie de la ZAD ont été détruits lors de l'opération d'expulsions à Notre-Dame-des-Landes (Loire-Atlantique), entamée lundi 9 avril. Les zadistes recensent "neuf lieux de vie collectifs qui ont péri, avec leurs divers habitats particuliers brisés, leurs ateliers en miettes, leurs jardins piétinés : Planchettes, Planchouette, Lama fâché, Noue non plu, Youpiyoupi, Jessie James, Phare Ouest, Chèvrerie, 100 Noms... ", rapporte Le Monde. La préfecture, elle, chiffre à 15 le nombre de sites démolis, sur 16 évacués. L'objectif est d'en démanteler "30 à 40".
Voici quelques-uns des lieux emblématiques de la ZAD, avant et après leur destruction par les pelleteuses.
"La Chèvrerie"
Au nombre des "lieux de vie" détruits mardi figure "La Chèvrerie", une "maison magnifique avec des mosaïques et des murs en chaux", selon la description des zadistes, qui avait été reconstruite après l'opération César menée à l'automne 2012.
"Le Lama fâché"
En milieu de matinée, lundi, des engins de chantiers sont arrivés sur la D281. Le mirador et le chapiteau du "Lama fâché" ont été détruits par deux pelleteuses.
La destruction de la tour est visible de 0'00 à 0'09 sur cette vidéo de la gendarmerie.
"Les 100 Noms"
Autre site emblématique visé par les pelleteuses, lundi : les "100 Noms". Après avoir encerlé le lieu pour le protéger, les occupants ont été relégués sur le toit, avant de devoir évacuer.
Les gens s'activent pour récupérer ce qui peut l'être dans les débris de la maison des 100 Noms #AFP #NDDL #Zad
— Antoine Agasse (@AntoineAgasse)
L'Acipa, la principale association d'opposants à l'ex-projet d'aéroport, s'est dite "scandalisée" par cette destruction. "La ferme en devenir des 100 Noms portait un vrai projet agricole, solide et pérenne, fustige l'association. Son expulsion et sa destruction constituent une ligne rouge que le gouvernement a franchie." La préfète de la Loire-Atlantique a rappelé qu'elle avait conditionné le maintien des zadistes sur place au dépôt de "dossiers de projets agricoles individuels" et maintient que les "100 Noms" ne l'avaient pas fait.
"Les Vraies Rouges"
Le sort des "Vraies Rouges" est quant à lui incertain. Il s'agit du plus vieux "groupement d'habitats autoconstruits en terre-paille et en bois" de la ZAD. Ce bâtiment a aussi la particularité d'héberger l'une des trois personnes qui représentent la ZAD dans les échanges avec la préfecture après l'abandon du projet d'aéroport.
Les occupants ont mis en place des barricades pour empêcher les blindés d'accéder au site.
11h06 Aux Vraies rouges, nos reporters signalent une pluie de grenades et de gaz lacrymos. Le blindé tente une nouvelle percée sans succès ; le nuage dissipé, les opposants avancent à nouveau. #NDDLhttps://reporterre.net/14507
— Reporterre (@Reporterre)
Le site n'avait pas encore été détruit mercredi 11 avril. Selon un responsable qui supervise les opérations, cité par Presse Océan sur Twitter, les "Vraies Rouges" ne seraient pas menacées.
#NDDL point cristallisant des affrontements autour de barricades, le site dit "Les vraies rouges" n'est pas menacé, ni les Fosses noires, affirme un haut responsable supervisant les opérations
— DIRECTPO (@DIRECTPO)