Delafosse met ses caméras au service du commandement policier anti-manifs
La majorité municipale de Montpellier adhère pleinement au “continuum de sécurité” cher à Darmanin. Sans quasiment rencontrer d’opposition.
"Dorénavant, le manifestant montpelliérain sait que les images “municipales” de vidéo-surveillance peuvent atterrir en temps réel au commissariat de police nationale. Ces images ne seront pas utilisées qu’après coup, comme éléments de preuve en cas de poursuites judiciaires (au demeurant, leur durée de conservation est repoussée à un mois). Ces images pourront être mises instantanément au service des opérations de maintien de l’ordre. Magnifique innovation, à verser aux acquis du nouveau socialisme montpelliérain (sans doute celui qui plait tant à l’hebdomadaire d’extrême-droite Valeurs actuelles).
Sur ce coup, on ne pourra pas accuser Michaël Delafosse d’avancer masqué. En matière sécuritaire, le maire “socialiste” de Montpellier est aligné sur la politique de droite dure menée par Gérald Darmanin au ministère de l’Intérieur. Cela dans un contexte général majoritairement acquis aux thèses de l’extrême-droite, ainsi validées. Au cours du conseil municipal (en visio-conférence) de ce lundi 8 février, le maire et son adjoint à la sécurité, Sébastien Cote, ont martelé leur adhésion enthousiaste au concept de « continuum de sécurité » promu place Beauvau." .../...
"Très significatif de la période : seuls trois conseillers municipaux auront jugé utile de prendre la parole sur le dossier sécuritaire, pourtant très lourd socialement et politiquement. Parmi lesquels, pas un seul n’a même relevé la question du détournement de la vidéo-surveillance. La convention de coopération entre les deux polices a été adoptée à l’unanimité, moins deux abstentions. Le Parti communiste figure du côté de l’unanimité. Cela valant à Henri Martin des remerciements appuyés de Sébastien Cote. Le malheureux leader communiste ne s’était-il pas ingénié à malaxer une langue de chewing-gum, toute en vœux pieux, priant qu’on ne confonde pas la notion de « droit fondamental à la sécurité pour tous », avec « les lois ultrasécuritaires » aujourd’hui en cause (y compris les dispositions qu’il approuve à Montpellier ?).
Les abstentionnistes furent Alenka Doulain et Clotilde Ollier. Mais comme rarement, face à un PS rangé du côté du noyau répressif de LaRem, on aura entendu la chef de file de “Nous sommes” coulée dans la posture de la social-démocrate alternative, candidate gestionnaire à une “meilleure police est possible”. « Je pourrais vous donner des conseils » a-t-elle expliqué à la majorité en place, pour une plus grande implication citoyenne dans la définition des besoins de police dans les quartiers.
Et elle ne pointe de problème que dans l’insuffisance de moyens pour permettre l’embauche de policiers municipaux, ou bien sa préférence pour des commissariats fixes en lieu et place des fameux camions que promène Sébastien Cote ici et là, suivi par les photographes de la presse de préfecture. Clotilde Ollier (écolo dissidente) s’est exprimée de manière très proche, en s’alarmant toutefois d’un point d’actualité : la traque actuellement menée contre les sans-abris.
Cette question, humainement et symboliquement cruciale, a d’ailleurs été noyée par Sébastien Cote et Michaël Delafosse, trop contents de s’appuyer sur un seul cas mis en exergue sur les réseaux par Rémi Gaillard ; d’où son impact. Ce cas présente la faiblesse argumentaire que le jeune homme que soutient l’humoriste en était à six contrôles successifs pour défaut de port du masque. Ainsi est-il commode de ne pas se pencher sur les faits de harcèlement, révélés par les humanitaires les plus sérieux (du moins ceux qui ont autre chose à communiquer que leurs selfies bras dessus bras dessous avec les élus)."
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ANALYSE
Delafosse met ses caméras au service du commandement policier anti-manifs
La majorité municipale de Montpellier adhère pleinement au “continuum de sécurité” cher à Darmanin. Sans quasiment rencontrer d’opposition.
"Dorénavant, le manifestant montpelliérain sait que les images “municipales” de vidéo-surveillance peuvent atterrir en temps réel au commissariat de police nationale. Ces images ne seront pas utilisées qu’après coup, comme éléments de preuve en cas de poursuites judiciaires (au demeurant, leur durée de conservation est repoussée à un mois). Ces images pourront être mises instantanément au service des opérations de maintien de l’ordre. Magnifique innovation, à verser aux acquis du nouveau socialisme montpelliérain (sans doute celui qui plait tant à l’hebdomadaire d’extrême-droite Valeurs actuelles).
Sur ce coup, on ne pourra pas accuser Michaël Delafosse d’avancer masqué. En matière sécuritaire, le maire “socialiste” de Montpellier est aligné sur la politique de droite dure menée par Gérald Darmanin au ministère de l’Intérieur. Cela dans un contexte général majoritairement acquis aux thèses de l’extrême-droite, ainsi validées. Au cours du conseil municipal (en visio-conférence) de ce lundi 8 février, le maire et son adjoint à la sécurité, Sébastien Cote, ont martelé leur adhésion enthousiaste au concept de « continuum de sécurité » promu place Beauvau."
.../...
"Très significatif de la période : seuls trois conseillers municipaux auront jugé utile de prendre la parole sur le dossier sécuritaire, pourtant très lourd socialement et politiquement. Parmi lesquels, pas un seul n’a même relevé la question du détournement de la vidéo-surveillance. La convention de coopération entre les deux polices a été adoptée à l’unanimité, moins deux abstentions. Le Parti communiste figure du côté de l’unanimité. Cela valant à Henri Martin des remerciements appuyés de Sébastien Cote. Le malheureux leader communiste ne s’était-il pas ingénié à malaxer une langue de chewing-gum, toute en vœux pieux, priant qu’on ne confonde pas la notion de « droit fondamental à la sécurité pour tous », avec « les lois ultrasécuritaires » aujourd’hui en cause (y compris les dispositions qu’il approuve à Montpellier ?).
Les abstentionnistes furent Alenka Doulain et Clotilde Ollier. Mais comme rarement, face à un PS rangé du côté du noyau répressif de LaRem, on aura entendu la chef de file de “Nous sommes” coulée dans la posture de la social-démocrate alternative, candidate gestionnaire à une “meilleure police est possible”. « Je pourrais vous donner des conseils » a-t-elle expliqué à la majorité en place, pour une plus grande implication citoyenne dans la définition des besoins de police dans les quartiers.
Et elle ne pointe de problème que dans l’insuffisance de moyens pour permettre l’embauche de policiers municipaux, ou bien sa préférence pour des commissariats fixes en lieu et place des fameux camions que promène Sébastien Cote ici et là, suivi par les photographes de la presse de préfecture. Clotilde Ollier (écolo dissidente) s’est exprimée de manière très proche, en s’alarmant toutefois d’un point d’actualité : la traque actuellement menée contre les sans-abris.
Cette question, humainement et symboliquement cruciale, a d’ailleurs été noyée par Sébastien Cote et Michaël Delafosse, trop contents de s’appuyer sur un seul cas mis en exergue sur les réseaux par Rémi Gaillard ; d’où son impact. Ce cas présente la faiblesse argumentaire que le jeune homme que soutient l’humoriste en était à six contrôles successifs pour défaut de port du masque. Ainsi est-il commode de ne pas se pencher sur les faits de harcèlement, révélés par les humanitaires les plus sérieux (du moins ceux qui ont autre chose à communiquer que leurs selfies bras dessus bras dessous avec les élus)."
https://lepoing.net/delafosse-met-ses-cameras-au-service-du-commandement-policier-anti-manifs/
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