mercredi 13 janvier 2021

Règlement terroriste : la commission LIBE du Parlement européen vote pour la censure sécuritaire


Règlement terroriste : la commission LIBE vote pour la censure sécuritaire

Lundi, la commission LIBE (pour Commission des libertés civiles, de la justice et des affaires intérieures) du Parlement européen a voté le règlement dit « anti-terroriste ». Ce nouveau règlement obligera l'ensemble des acteurs de l'Internet à censurer en une heure n'importe quel contenu signalé comme « terroriste » par la police, et ce sans intervention préalable d'un juge.

Comme nous le répétons depuis maintenant deux ans : 

  • Le délai d'une heure n'est pas réaliste, seules les grosses plateformes seront en mesure de se conformer à une telle obligation;
  • La menace de lourdes amendes et l'impossibilité pratique de se conformer aux ordres de retrait obligera les acteurs du web à censurer de manière proactive tout contenu potentiellement illégal en amont, en utilisant les outils automatisés de surveillance de masse développés par Google et Facebook;
  • Ce pouvoir donné à la police, sans contrôle préalable d'un juge pourrait mener à la censure d'opposants politiques et de mouvements sociaux;
  • Le texte permet à une autorité de tout État membre d'ordonner le retrait d'un contenu hébergé dans un autre État membre. De telles mesures transfrontalières sont non seulement irréalistes, mais ne peuvent qu'aggraver le danger d'une censure politique de masse

Surtout, en juin 2020, le Conseil constitutionnel a censuré une disposition (parmi beaucoup d'autres) de la loi Avia qui prévoyait la même obligation de retrait en 1 heure de contenus notifiés comme « terroristes » par la police. Il a jugé qu'une telle obligation constituait une atteinte disproportionnée à la liberté d'expression et de communication.

Les membres de la Commission LIBE ont néanmoins voté le texte. Les députés européens, et spécifiquement les députés français, ont donc voté en toute conscience un texte déclaré anticonstitutionnel en France. Ils devront en porter toute la responsabilité.

Nous travaillons sur ce texte depuis sa présentation en septembre 2018. Le vote d'hier était une étape importante dans le processus de son adoption, et donc une défaite pour la lutte contre la censure et la surveillance sur Internet. Ce vote a eu lieu sans aucun débat ou vote public (les résultats précis n'ont toujours pas été publiés).

La prochaine étape sera le vote en plénière au Parlement européen. Nous sommes prêts pour continuer la bataille contre ce texte et demander son rejet.

6 commentaires:

Anonyme a dit…

"Les membres de la Commission LIBE ont néanmoins voté le texte. Les députés européens, et spécifiquement les députés français, ont donc voté en toute conscience un texte déclaré anticonstitutionnel en France. Ils devront en porter toute la responsabilité."

Qui reconnaîtra que nous envoyons en Europe les déchêts inéligibles dans le pays ?
C'est consternant !

Anonyme a dit…

"Twitter est l'antinomie de la liberté d'expression"
Arthur Messaud, La Quadrature du Net

#Censure #Gouvernement #Libertés

2021, ANNÉE DE LA CENSURE ?
Le Média



https://youtu.be/3EofN9fnW6E



Nouvelle édition de notre émission d’actualité “D’intérêt public”. Une émission en direct organisée autour de deux thèmes et donc de deux plateaux.

Le premier thème, c’est “et si 2021 était l’année de la censure ?”. Bien entendu, nous tirons prétexte du bannissement de Donald Trump de Twitter et de Facebook pour saisir au bon ce sujet qui rebondit dans le débat médiatique. Mais ceux qui regardent, écoutent et lisent attentivement nos contenus savent que nous n’avons pas attendu que ce président américain problématique soit “bloqué” pour nous interroger sur la tentation de la censure des plateformes, qu’elles proviennent des plateformes en question ou des gouvernements.

Le second thème, c’est “avons-nous la gauche la plus bête du monde ?”. Pourquoi poser cette question ? Parce qu’avec la création d’un parti politique dénommé “L’Engagement”, la candidature d’Arnaud Montebourg semble se profiler. Sachant que Jean-Luc Mélenchon est déjà dans la course, que les Verts comptent bien jouer leur partition, forts de leurs résultats aux élections intermédiaires, et que le PS, qui n’est plus de gauche pour de nombreux observateurs, veut exister… on peut se demander si l’hypothèse annoncée d’un duo, plus qu’un duel, Macron-Le Pen, n’est pas en train de se “consolider”.

Nos invités de première partie :

- Jean-Baptiste Kempf, qui est le président de VideoLan, l’association qui gère VLC, le logiciel français le plus utilisé dans le monde… qui est en gros un startuppeur anti-startup nation.
- Arthur Messaud, de l’association de défense des libertés numériques La Quadrature du net.
- Et en vidéoconférence avec l’économiste David Cayla, auteur entre autres du tout récent essai “Populisme et néolibéralisme : il est urgent de tout repenser”.

Nos invités de seconde partie :

- David Cayla, économiste à l'université d'Angers et membre des Économistes atterrés.
- Danielle Simonnet, conseillère de Paris au titre de la France insoumise
- Anasse Kazib, cheminot et syndicaliste affilié à Sud-Rail. Il est aussi militant au NPA-Révolution permanente

Anonyme a dit…

"La sécurité, mais à quel prix ? Partout nos libertés régressent, et l’exception devient la règle. Un avocat, une philosophe, un historien et une sociologue nous font part de leurs inquiétudes. Et nous incitent à agir."
(...)


https://www.telerama.fr/debats-reportages/etat-durgence-fichage-couvre-feu...-sommes-nous-en-train-de-renoncer-a-nos-libertes-6796477.php

Anonyme a dit…

Les plateformes en roue libre..


Aucune obligation générale de surveiller ou de filtrer le contenu

"Les plateformes Internet n'auront aucune obligation générale de surveiller ou de filtrer le contenu. Cependant, s'ils sont exposés à des contenus terroristes, ils devront prendre des mesures spécifiques pour protéger leurs services contre sa diffusion. Le fournisseur de services décidera de ces mesures et il n'y aura aucune obligation d'utiliser des outils automatisés. Les prestataires de services devront également publier des rapports annuels de transparence sur les mesures prises contre la diffusion de contenus à caractère terroriste."
(...)


https://www.europarl.europa.eu/news/en/press-room/20210111IPR95316/civil-liberties-endorses-regulation-addressing-terrorist-content-online

Anonyme a dit…

Le pouvoir de la censure

La puissance des GAFAM au service du pouvoir.


"Depuis la prise du Capitole par des millitant·e·s pro-Trump à l’appel du futur ancien président des États-Unis lui-même, le débat public se cristallise autour de la censure dont Trump est victime sur les différents réseaux sociaux.

Facebook, Twitter, Instagram ont tous les trois mis un terme à la frénésie numérique de Donald Trump, amenant une question clivante. Faut-il le censurer ?

Pour lever toute ambiguïté sur notre position – il suffit de nous lire pour la connaître – Trump nous répugne. Sa ligne sexiste, raciste, identitaire, conservatrice, et son libéralisme autoritaire sont tout ce que nous combattons, chaque jour. Et, au plus profond de nous, nous nous réjouissons de voir un tel ennemi réduit au silence médiatique.

Pour autant, la censure nous interroge.

À qui profite-t-elle ? Que nous dit elle sur la puissance des Mark Zuckerberg & Co ? Faut-il laisser à des entreprises privées, au fonctionnement capitaliste et vertical la possibilité de brider l’expression ? Faut-il nous réjouir d’une telle décision ou nous en inquiéter ?"
.../...

Effet Streisand

"Voilà un des effets pervers qu’a eu la censure de Trump, une forme de “l’effet Streisand” : le fait de vouloir empêcher la divulgation d’informations aboutit à l’effet inverse, c’est-à-dire que tout le monde en parle.

Ici, Trump se fait censurer et le débat public international est monopolisé par la question de savoir si oui ou non il fallait le censurer (nous n’y échappons d’ailleurs pas).

La question fait débat sur l’ensemble de l’échiquier politique et de la presse française. Elle pose une question que ni la justice, ni les dirigeants ne s’étaient posé auparavant bien que la censure des réseaux sociaux existe depuis longtemps.

Quelques dirigeants du secteur privées peuvent-ils se permettent de telles censures sans cadre légal ?

Chacun aura sa réponse. Et doutons-nous bien que si beaucoup se réjouiront de cette mise à néant des tweets toujours plus abjects du futur ex-président, les pro-Trump se renforceront dans l’idée d’un complot contre leur leader, et opéreront une radicalisation. Car pour eux, c’est une guerre qui se joue.

Si nous pouvons nous réjouir de la mise à silence médiatique d’un Trump dangereux, inquiétons nous d’une censure contre tout ceux qui ne font pas où plus parti du pouvoir."

La nécessité de s’organiser en dehors des GAFAM

"Nous devons sortir des géants numériques pour privilégier d’autres réseaux sociaux, navigateur, système d’exploitation, adresse mail. Privilégions l’internet libre, décentralisé, indépendant et sécurisé."
.../...



https://cerveauxnondisponibles.net/2021/01/12/le-pouvoir-de-la-censure/

Anonyme a dit…

Cheffe, oui cheffe !


« La police, un métier d'homme. »
Pascale Dubois a tenu à placarder au mur de son bureau cette affiche désuète, clin d'oeil à une époque où les gardiens de la paix portaient crânement le képi et ne connaissaient qu'un genre - le masculin. Des temps définitivement révolus : l'été dernier, cette femme de 60 ans a pris la tête de la très mâle Direction centrale des compagnies républicaines de sécurité, mieux connues sous le sigle de CRS. Depuis sa création en 1944, jamais ce corps n'avait été dirigé par une cheffe."
(...)



https://www.lesechos.fr/weekend/business-story/pascale-dubois-la-premiere-femme-au-poste-de-commandement-des-crs-1280686