lundi 9 novembre 2020

« Cachez ces violences policières que je ne saurais voir »
Sinon comment pourrait-on expliquer que cette loi fasse l’objet d’une procédure accélérée ? Quelle urgence, en plein confinement, justifie cette attaque liberticide ?




 Anonyme a ajouté un nouveau commentaire sur votre article "Je suis très choqué" :

DÉBATTRE TRIBUNE

« Cachez ces violences policières que je ne saurais voir » : protégeons la liberté d'informer !
PAR COLLECTIF


"C'est une atteinte inédite à la liberté d'informer. L'article 24 de la proposition de loi « relative à la sécurité globale », sanctionne d'un an de prison et de 45 000 euros d'amende la diffusion d'images relative aux pratiques policières. La rédaction de Basta !, aux côtés d'autres médias, actuels et futurs journalistes, organisations et personnalités, s'opposent à cette loi liberticide. « Il en va de la liberté de la presse, de la liberté de manifester, de notre démocratie », rappelons nous dans cette tribune.

« J'avais fait une promesse, qui était celle de ne plus pouvoir diffuser les images des policiers

et des gendarmes sur les réseaux sociaux. Cette promesse sera tenue puisque la loi prévoira l'interdiction de la diffusion de ces images », résume Gérald Darmanin, ministre de l'Intérieur, lorsque Jean-Jacques Bourdin l'interroge sur la proposition de loi (PPL) « Sécurité Globale ».

Ce texte, les député·e·s LREM sont pressé·e·s de le faire passer, sans doute craignent-ils une levée de boucliers légitime pour défendre la démocratie. Sinon comment pourrait-on expliquer que cette loi fasse l'objet d'une procédure accélérée ? Quelle urgence, en plein confinement, justifie cette attaque liberticide ?

Déjà, en février dernier, Mediapart révélait que Christophe Castaner, à l'époque encore ministre de l'Intérieur, envisageait de « contrôler la diffusion de vidéos montrant les violences policières », reprenant ainsi les revendications des syndicats de police les plus liberticides. L'information avait déjà fait à l'époque bondir les défenseur·se·s des libertés publiques. Le ministre de l'Intérieur avait alors nié étudier une telle loi, affirmation pourtant démentie quelques heures après par ses propres services."

« Il en va de la liberté de la presse et, plus largement, du droit d'informer et d'être informé·e »

"Quelques semaines après, en mai, c'était au tour des député·e·s LR, Éric Ciotti en tête, de ressortir cette idée du placard. Sans succès.

Cette fois-ci, le texte pourrait bien être adopté. Derrière cette nouvelle attaque contre les libertés fondamentales, les député·e·s LREM, dont Christophe Castaner et Jean-Michel Fauvergue, deux ténors de la majorité présidentielle. Le gouvernement est clair, la proposition liberticide.

L'article 24 prévoit en effet « un an d'emprisonnement et une amende de 45000 euros » pour sanctionner la « diffusion du visage ou tout autre élément d'identification d'un fonctionnaire de police dans le but qu'il soit porté atteinte à son intégrité physique ou psychique ».

Nous, journalistes en devenir, professionnel·le·s de l'information, syndicats de journalistes représentatifs de la profession, associations de défense des droits humains, avocat·e·s et usagers des médias, tenons à alerter l'opinion publique sur de telles menaces. Il en va de la liberté de la presse et, plus largement, du droit d'informer et d'être informé·e."
.../...



https://www.bastamag.net/tribune-cachez-ces-violences-policieres-protegeons-liberte-presse-loi-PPL-securite-globale-fauvergue-repression-diffusion-images 

3 commentaires:

Anonyme a dit…

"Les faits qui sont reprochés à notre journaliste sont de l’ordre du «recel de violation du secret professionnel», à la suite de la publication sur le site de Libération, le 17 octobre, d’un article sur l’attentat de Conflans-Sainte-Honorine, dans lequel était citée une note du service du renseignement territorial (RT) des Yvelines, décrivant précisément les événements qui se sont déroulés au collège du Bois-d’Aulne de Conflans dans les jours qui ont précédé l’assassinat de Samuel Paty.

L’article en question illustre de façon magistrale l’importance du principe constitutionnel de la liberté de la presse puisqu’il questionne les efforts des services du ministre de l’Intérieur pour éviter à temps le meurtre de Samuel Paty. Si notre journaliste est poursuivi pour avoir reproduit des extraits de cette note, la vocation première de l’enquête initiée par Gérald Darmanin est bien d’identifier la ou les sources de Libération.

Cette vocation est contraire aux principes même de la liberté de la presse, telle que le définit de façon très claire l’article 10 de la Convention européenne des droits de l’homme. Si Darmanin en venait à savoir, par cette convocation d’un journaliste remplissant son devoir civique et professionnel, quelles sont la ou les sources ayant alerté le journal sur les faits autour de l’attentat de Conflans, d’autres hésiteraient forcément à écouter leur conscience à l’avenir."
(...)


https://www.liberation.fr/france/2020/11/08/journaliste-de-libe-mis-en-cause-par-l-igpn-une-atteinte-a-la-liberte-de-la-presse_1805009

Anonyme a dit…

https://www.francetvinfo.fr/economie/emploi/metiers/droit-et-justice/un-journaliste-de-liberation-entendu-par-l-igpn-le-journal-accuse-gerald-darmanin-d-atteinte-a-la-liberte-de-la-presse_4174537.html

Anonyme a dit…
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