[VIDÉO] BFMTV révèle la fiche de paie d'Alexandre Benalla
Dans notre enquête inédite Alexandre Benalla – L'homme de président diffusé ce mardi soir à 22h30, nous révélons la fiche de paie d'Alexandre Benalla en tant que chargé de mission à l'Elysée. Il percevait un salaire brut de 7.113 euros, soit 6.000 euros net.
Alors que l'affaire Benalla revient sur le devant de la scène, BFMTV révèle dans son enquête inédite Alexandre Benalla – L'homme du président la fiche de paie ainsi que le contrat de travail de l'ancien chargé de mission.
Nous sommes en mai 2017 et Alexandre Benalla vient d'être nommé conseiller à la présidence. Il s'installe dans un bureau, dispose d'une carte de visite.
Officiellement, il est adjoint au chef de cabinet en tant que chargé de mission. A ce poste, il se voit attribuer un salaire brut de 7.113 euros, soit 6.000 euros net, comme en atteste sa fiche de paie.
Un contrat de quatre pages
Sur son contrat de travail de quatre pages que BFMTV a pu se procurer, il est indiqué qu'il est agent contractuel au sein du cabinet du président de la République. Ses fonctions ne sont pas détaillées; il est chargé de mission sans plus de précision.
Plus tard sur TF1, il indique que sa tâche consistait notamment à préparer les déplacements du président. Autrement dit, il n'est pas agent de sécurité du chef de l'Etat – un poste réservé à des policiers et des gendarmes du GSPR, le groupe de sécurité de la présidence de la République, une unité d'élite.
La vaine lutte contre l'addiction aux réseaux sociaux
Tant qu'on empilera de nouveaux Plans technocratiques pour sortir de la logique de l'assistanat et de l'État-providence, la pauvreté et la dépendance aux allocations sociales feront toujours partie des caractéristiques françaises.
Emmanuel Macron présente jeudi 13 septembre son Plan pauvreté pour la France où, selon les données officielles (ministère de la Santé), 8,9 millions de personnes vivaient en 2015 sous le seuil de pauvreté, soit 14,2 % de la population. En France, où les dépenses sociales dépassent celles des autres pays, 4,15 millions de personnes étaient allocataires de minima sociaux fin 2016 (RSA, AAH, minimum vieillesse, ASS, etc.). 20 % des allocataires du RSA le sont depuis 10 ans et 49 % depuis au moins 4 ans. De nombreuses études ont déjà montré que l'assistanat rend les gens dépendants des allocations. Dans ces conditions, un nouveau Plan pauvreté sans une véritable réforme ne changera strictement rien. Il faudrait tout revoir et l'IREF a plusieurs propositions :
1. Il faut une allocation unique versée en fonction du revenu et à titre de complément de celui-ci, qui remplacerait toutes les autres. Dans tous les cas, elle ne permettrait pas à un foyer de gagner davantage qu'il ne gagnerait en étant salarié, mais au contraire elle inciterait à travailler ceux qui le peuvent. À titre d'exemple, elle pourrait être plafonnée à 60 % du montant du SMIC mensuel net (1 188 €). Cette allocation unique serait accordée sous un contrôle strict et éventuellement en échange d'un travail comme le système du workfareaux États-Unis. Il va de soi que les personnes malades et/ou handicapées n'entreraient pas dans cette catégorie.
2. Il faut libéraliser le marché du travail. Pour pouvoir inciter plus facilement les bénéficiaires de l'allocation sociale unique à reprendre un travail, l'accès au marché du travail devrait être plus libre. Or, aujourd'hui, le Code du travail, le SMIC et autres réglementations, sous prétexte de défendre les salariés, empêchent les employeurs d'embaucher et de licencier plus facilement. D'ailleurs, le rapport de l'OCDE sur le pourcentage des travailleurs pauvres dans les pays membres montre que la France, avec 7,1 % des travailleurs pauvres, est au même niveau que la…Hongrie. Ce pourcentage est même deux fois plus élevé qu'en Allemagne (3,5 %), pays donné comme « mauvais exemple » concernant la réforme du marché du travail. De plus, une très récente étude sur l'absentéisme dans le privé montre que les Français sont champions avec un taux pratiquement trois fois plus élevé qu'au Royaume-Uni. Au-delà des abus, il y a le mal-être des employés dans un système qui est censé les protéger mais qui en réalité les enferme. La flexibilisation du marché du travail contribuerait indubitablement à une meilleure insertion sur ce marché des bénéficiaires des allocations sociales.
3. Il faut encourager la création des fondations pour s'occuper des pauvres. Malgré un tissu associatif assez important, la France n'a pas assez de vraies fondations capables, grâce aux bénévoles, de prendre en charge efficacement la réinsertion des plus pauvres. La « lutte contre la pauvreté » est étatisée et les associations dépendent de l'argent public. Il faut faciliter les dons et la création de fondations libres. Ce sont la bienveillance et le dévouement qui donnent les meilleurs résultats contre la pauvreté et la déchéance.
4. Enfin, pour qu'il y ait moins de pauvres, il faut davantage de riches ! La France devrait mettre à la poubelle les approches marxistes anti-riches et créer les conditions pour que les individus puissent réussir et s'enrichir plus facilement : revoir la fiscalité, libérer la création d'entreprises et d'emplois, faire de la réussite un but comme c'est le cas dans d'autres pays. Plus il y aura de riches et moins il y aura de pauvres.
Tant qu'on empilera de nouveaux Plans technocratiques pour sortir de la logique de l'assistanat et de l'État-providence, la pauvreté et la dépendance aux allocations sociales feront toujours partie des caractéristiques françaises.
DIRECT. Plan pauvreté : Emmanuel Macron annonce la création d'un revenu universel d'activité, qui fusionnera plusieurs minima sociaux
Le chef de l'Etat a dévoilé une série de mesures pour lutter contre la pauvreté, jeudi.
Ce qu'il faut savoir
Son objectif : lancer une nouvelle phase du quinquennat davantage axée sur le social. Emmanuel Macron a dévoilé, jeudi 13 septembre, un plan très attendu de lutte contre la pauvreté, d'un montant de 8 milliards d'euros sur quatre ans. Il a notamment annoncé "une loi en 2020" visant à créer "un revenu universel d'activité". Suivez en direct sur franceinfo les principales annonces du chef de l'Etat.
Un revenu universel d'activité en 2020. Le président a annoncé une "loi en 2020" visant à créer "un revenu universel d'activité". Ce revenu fusionnerait "le plus grand nombre possible de prestations" sociales pour "garantir un seuil minimal de dignité" à tous, a-t-il précisé.L'Etat en "sera entièrement responsable", a-t-il poursuivi,précisant que ce revenu serait soumis à "des droits et des devoirs supplémentaires".
Crèches, petit déjeuners à l'école... Le plan prévoit notamment d'ouvrir davantage les crèches aux enfants de quartiers prioritaires ou défavorisés – via des bonus financiers aux collectivités –, de créer un fonds pour financer des petits déjeuners dans les écoles prioritaires ou des tarifs sociaux dans les cantines. Pour les jeunes, l'obligation de formation passera de 16 à 18 ans. Des moyens supplémentaires seront attribués aux missions locales pour qu'elles repèrent les décrocheurs du système scolaire et leur proposent des formations.
Favoriser le travail. L'Elysée promet le "développement massif de dispositifs d'insertion par l'activité économique", considérant que "le retour au travail est le meilleur outil de lutte contre la pauvreté". Chantiers d'insertion, territoires zéro chômeurs, travail alternatif payé à la journée (Tapaj)... L'ambition est d'étendre ces dispositifs à 100 000 bénéficiaires supplémentaires d'ici à 2022, contre 140 000 aujourd'hui.En matière de santé, la couverture maladie universelle (CMU) sera étendue à plusieurs millions de personnes pour qu'elles bénéficient d'une complémentaire santé.
Invité par le Parti communiste et la Gauche démocratique et sociale, l'ex-socialiste Gérard Filoche était à Saint-Jean-du-Pin, ce mardi soir, pour présenter son dernier livre "Macron et la casse sociale" paru aux éditions l'Archipel.
Devant une cinquantaine de personnes rassemblée au foyer de la commune, l'ancien inspecteur du travail a brossé un portrait accablant du président de la République, Emmanuel Macron. Un condensé de son livre de 400 pages, "Macron et la casse sociale", paru en février dernier, où Gérard Filoche décortique la politique menée par « cet homme de cabinet ». « Il a dit lui-même qu'il était arrivé au pouvoir par effraction. Il n'est redevable à quiconque de son élection. C'est comme si il avait été sorti d'une imprimante 3D fabriquée par les grandes banques et le Medef », lance l'auteur.
Intarissable sur le sujet, Gérard Filoche a expliqué à son public la volonté d'Emmanuel Macron de « faire de la France une forteresse start-up sans statut, post-salariale, où tout le monde serait indépendant. Sauf que notre pays aujourd'hui c'est 90% de salariat. Il veut nous faire reculer(…) Car si vous n'avez plus de statut ou de convention collective, vous êtes morts dans votre travail. » Après « la casse du code du travail », l'ex-socialiste a également dénoncé celle de la Sécurité sociale, mais aussi la privatisation « qui s'attaque à la SNCF comme elle va s'attaquer aux hôpitaux et universités » ou encore la réforme des retraites avec l'instauration d'un système par points. « Avec Macron,la façon dont est organisée la France telle que vous la connaissez depuis 70 ans ne sera plus la même. » Et avec son livre, Gérard Filoche entend bien éveiller les consciences, mais surtout, mettre en action un programme anti-Macron.
Macron et l'audition de Benalla: un chef de l'Etat ne devrait pas faire ça
En se plaignant auprès de Gérard Larcher du travail de la commission d'enquête du Sénat, le président de la République démontre davantage sa fébrilité qu'il ne défend, comme il l'affirme, la séparation des pouvoirs. Et ce n'est pas la première fois dans cette affaire.
Un président de la République peut-il, sous couvert de défense de la séparation des pouvoirs, interférer dans le travail d'une commission d'enquête parlementaire en contestant, auprès du président du Sénat, la légitimité de la convocation pour une audition sous serment d'un ancien chargé de mission de l'Elysée, parallèlement mis en examen ? Est-il alors garant des institutions ou s'affranchit-il de ladite séparation des pouvoirs ? Les constitutionnalistes trancheront, mais l'initiative laisse transparaître un sacré agacement et même une réelle fébrilité chez Emmanuel Macron. Qu'aurait dit de cette initiative le candidat En Marche et sa «République irréprochable» ?
A la fin du mois de juillet, déjà, l'Elysée était passé à l'offensive, profitant d'être majoritaire au Palais Bourbon pour siffler, sur fond de bras de fer entre les deux co-rapporteurs, la fin des auditions de la commission d'enquête de l'Assemblée - laquelle ne rendra au final pas le moindre rapport. A la même période, on se souvient aussi d'Emmanuel Macron faisant applaudir par les députés LREM, lors de leur pot de fin de session parlementaire, la fidélité et l'engagement à ses côtés de Benalla. Ce soir-là depuis la Maison de l'Amérique latine, en leader excité de la majorité plus qu'en garant apaisé des institutions, il avait aussi lancé son fameux «s'ils veulent un responsable, il est devant vous, qu'ils viennent le chercher». Une adresse aux médias comme à la justice et aux oppositions, pourvait-on comprendre. La trêve estivale a ensuite fait son effet et la pression avait fini par retomber.
Mais au Palais du Luxembourg, où LR dispose de la majorité, le scénario est moins contrôlable et la commission d'enquête présidée par Philippe Bas, lui-même ancien secrétaire général de l'Elysée, s'était dès le départ ouvert la possibilité de poursuivre ses travaux durant six mois. Une éternité pour l'Elysée. Il est vrai que la reprise tambour battant de la telenovela Benalla dans une rentrée déjà bien embourbée tombe particulièrement mal, à la veille de la présentation d'un plan pauvreté politiquement stratégique. Quant à son audition, elle interviendra en plein sommet européen majeur pour Macron.
Jérôme Cahuzac
Au départ, Philippe Bas s'était pourtant dit réticent à convoquer Alexandre Benalla pour ne pas gêner le travail judiciaire - précisément l'argument brandit par la ministre de la Justice dès le mois de juillet et encore ces derniers jours, tout comme par le chef de l'Etat dans son échange avec Gérard Larcher rapporté par l'Obs. Le large plan médiatique que l'ancien chargé de mission s'est octroyé fin juillet pour dérouler sa défense a achevé de convaincre le sénateur qu'il était nécessaire qu'il s'explique devant la représentation nationale. Mais chaque fois, le président de la commission d'enquête a souligné que son rôle n'était nullement de juger à la place des juges les faits du 1er mai, mais d'établir une vérité factuelle sur la manière dont a (dys)fonctionné l'appareil d'Etat jusqu'à ses plus hautes sphères.
Parce qu'il est mis en examen, il ne serait pas «sain», pour reprendre le mot de la ministre de la Justice en juillet, que Benalla soit auditionné. Macron l'a répété à Larcher. Et Me Lienard a proposé que son client s'exprime une fois l'instruction close. Le tout au nom du droit, cela va de soi. Comme si le ministre du Budget fraudeur fiscal, Jérôme Cahuzac, mis en examen, n'avait pas été entendu par deux fois en 2013 devant la commission d'enquête qui s'était alors constituée à l'Assemblée. Comme si ce mercredi, le commissaire de police Maxence Creusat, mis en examen pour avoir remis à Benalla, au soir des révélations du Monde, des images de vidéosurveillance de la place la Contrescarpe le 1er mai, n'avait pas été auditionné au Sénat. Sans que le travail judiciaire en soit sabordé d'une quelconque façon. Et sans que le sommet de l'Etat de ne s'en émeuve en amont.
A minima baroque
Au fond, alors qu'Alexandre Benalla, qui n'avait en fait pas tellement le choix, a fini par dire qu'il se rendrait bien à sa convocation de mercredi prochain tout en dénonçant y être «contraint», l'attitude de l'Elysée comme du choeur macronien donne le sentiment que le Palais craint, plus que tout autre parole dans ce dossier, celle de son ancien de chargé de mission. La façon dont ce dernier a choisi, on l'imagine au minimum avec son avocat, de s'exprimer jusqu'à présent pose d'ailleurs question. Il est pour le moins singulier de choisir une radio, France Inter, comme tribune pour des propos virulents et d'exiger dans le même temps que ceux-ci ne soient pas diffusés mais simplement retranscrits à l'antenne par une journaliste - sans qu'on entende donc la voix de Benalla, son ton et ses possibles emportements. Quand il avait fait, à chaud, le 20h de TF1, chacun avait pu constater combien l'interview était montée. Et son entretien au Monde, s'il n'avait pas été relu, avait été sacrément préparé.
Une audition, sous serment et sans avocat, devant des sénateurs qui, pour une bonne partie, chercheront, c'est indéniable, à affaiblir Macron en passant Benalla à la question, sera une toute autre affaire. A fortiori quand on est totalement étranger à ce genre d'exercice, qu'on vient d'avoir 27 ans et qu'on a par avance traité les sénateurs de «petites personnes» sans légitimité et Philippe Bas de «petit marquis». Des propos que Macron n'aurait bien sûr pas cautionné lors de son échange avec Larcher, mais qui auront certainement fini de l'inquiéter sur cette audition qui s'annonce a minima baroque et possiblement fort néfaste.
Déboires
En juin 2013, auditionné deux heures durant, Jérôme Cahuzac, rompu à la joute verbale et au cadre parlementaire, avait, lui, multiplié les saillies éloquentes tout en se retranchant habilement derrière le secret de l'instruction dès que nécessaire. On imagine bien Benalla invoquer carrément le «secret défense» pour justifier certains de ses silences. Et on peut compter sur Philippe Bas pour cadrer les débats tout en usant de sa flegmatique pugnacité. Aucune audition de sa commission n'a d'ailleurs fait l'objet pour l'instant de critiques fondées. Mais visiblement, cela ne suffit pas à rassurer l'Elysée, qui affirme que les réponses du directeur de cabinet et du secrétaire général de l'Elysée en juillet se suffisent à elles-mêmes et témoignent de sa collaboration sincère au travail de la commission.
Le pouvoir se serait surtout évité bien des déboires s'il avait pris à chaud, au soir du 1er mai, la mesure des faits. En signalant la sortie de route de son chargé de mission à la Justice, plutôt qu'en s'efforçant de régler l'affaire en catimini au Palais. Chacun son rôle, c'est d'abord cela la séparation des pouvoirs. Résultat de ce fiasco: mercredi, le grand oral de Benalla se tiendra en place publique, en direct à la télévision.
Emmanuel Macron présente ce jeudi son plan contre la pauvreté et son image de président des riches.
POLITIQUE - "La politique sociale, regardez: on met un pognon de dingue dans les minima sociaux et les gens ne s'en sortent pas." En juin dernier, la diffusion de cette vidéo s'était brutalement retournée contre le président de la République. Alors qu'il prétendait s'attaquer à la racine de la pauvreté et de ses déterminismes sociaux, Emmanuel Macron s'était retrouvé (une nouvelle fois) pris au piège de sa caricature de président des riches, méprisant à l'égard des défavorisés, arrogant avec les plus faibles.
Depuis, les perspectives de croissance en berne, la rentrée calamiteuse de son gouvernement, l'effondrement de sa popularité et les doutes qui se sont installés au sein de sa propre majorité ont sonné l'alarme. La présentation ce jeudi 13 septembre du plan anti-pauvreté devra marquer un virage dans le quinquennat d'Emmanuel Macron, attestant jusqu'ici d'un réformisme profitant davantage aux vainqueurs de la mondialisation qu'à ses victimes.
L'attente est d'autant plus forte que le plan pauvreté a déjà été reporté sur fond de Coupe du Monde (encore une polémique). Et que le chef de l'État a promis, en guise de compensation, de jeter les bases de "l'État providence du XXIe siècle" dès l'année prochaine. Rien que cela.
Priorité à la jeunesse pour "enrayer les inégalités de destin"
Pour se montrer à la hauteur de cette ambition, Emmanuel Macron va devoir renouer avec la promesse d'égalité, cette "passion insatiable" des Français passée au second plan depuis le début du quinquennat. Huit milliards seront investis sur quatre ans pour y parvenir, un geste censé marquer les esprits en période de disette budgétaire. Pas question en revanche de renouer avec la "logique curative et monétaire" qui prévalait jusqu'alors, ce "pognon de dingue" qui adoucirait la pauvreté sans la résorber. L'entourage du chef de l'État veut avant tout "améliorer la prévention de la pauvreté et assurer l'émancipation par l'activité."
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Ceci étant dit, les moyens débloqués pour le plan dévoilé ce jeudi iront prioritairement aux enfants et aux jeunes, "deux nouveaux visages de la pauvreté en France" selon l'Élysée qui entend ainsi "enrayer les inégalités de destin qui se perpétuent de génération en génération".
Parmi les mesures les plus emblématiques:
Favoriser la garde d'enfants avec un objectif de 30.000 places de crèche supplémentaires et des aides pour les communes situées en zone prioritaire.
Développer les petit-déjeuners dans les écoles primaires en REP+ en sollicitant les acteurs locaux, les parents d'élèves...
Mettre en place une obligation de formation de 16 à 18 ans pour réduire le chômage précoce et anticiper les décrochages.
Étendre la garantie jeunes (accompagnement vers l'emploi) à 500.000 personnes.
Accompagner les jeunes majeurs de 18 ans qui sortent de l'Aide sociale à l'enfance.
Le plan prévoit aussi de démultiplier l'hébergement d'urgence pour notamment mettre à l'abri les enfants et leurs parents qui dorment dehors. En matière de santé, la CMU (couverture maladie universelle) sera étendue à plusieurs millions de personnes pour qu'elles bénéficient d'une complémentaire santé.
L'emploi comme antidote
Fidèle à sa ligne, le président de la République a toutefois prévu de promouvoir l'activité comme antidote à la précarité. "Le retour au travail est le meilleur outil de lutte contre la pauvreté", assure l'Élysée tout en promettant un meilleur accompagnement vers le retour à l'emploi.
Plus facile à dire qu'à faire au regard des chiffres: 9 millions de pauvres en France, 6,2 millions de chômeurs toutes catégories confondues rien qu'en France métropolitaine. Pour résoudre l'équation, pas de formule miracle mais une myriade d'initiatives pour s'attaquer au fléau du chômage de longue durée.
Chantiers d'insertion, territoires zéro chômeurs, Travail alternatif payé à la journée (Tapaj)... L'ambition est d'étendre ces dispositifs déjà en cours d'expérimentation à 100.000 bénéficiaires supplémentaires d'ici 2022 (contre 140.000 aujourd'hui). Les minima sociaux et le RSA devraient être repensés et simplifiés pour faciliter l'accès aux aides tout en incitant à la reprise d'un emploi.
Tant qu'on empilera de nouveaux Plans technocratiques pour sortir de la logique de l'assistanat et de l'État-providence, la pauvreté et la dépendance aux allocations sociales feront toujours partie des caractéristiques françaises.
Emmanuel Macron présente jeudi 13 septembre son Plan pauvreté pour la France où, selon les données officielles (ministère de la Santé), 8,9 millions de personnes vivaient en 2015 sous le seuil de pauvreté, soit 14,2 % de la population. En France, où les dépenses sociales dépassent celles des autres pays, 4,15 millions de personnes étaient allocataires de minima sociaux fin 2016 (RSA, AAH, minimum vieillesse, ASS, etc.). 20 % des allocataires du RSA le sont depuis 10 ans et 49 % depuis au moins 4 ans. De nombreuses études ont déjà montré que l'assistanat rend les gens dépendants des allocations. Dans ces conditions, un nouveau Plan pauvreté sans une véritable réforme ne changera strictement rien. Il faudrait tout revoir et l'IREF a plusieurs propositions :
1. Il faut une allocation unique versée en fonction du revenu et à titre de complément de celui-ci, qui remplacerait toutes les autres. Dans tous les cas, elle ne permettrait pas à un foyer de gagner davantage qu'il ne gagnerait en étant salarié, mais au contraire elle inciterait à travailler ceux qui le peuvent. À titre d'exemple, elle pourrait être plafonnée à 60 % du montant du SMIC mensuel net (1 188 €). Cette allocation unique serait accordée sous un contrôle strict et éventuellement en échange d'un travail comme le système du workfareaux États-Unis. Il va de soi que les personnes malades et/ou handicapées n'entreraient pas dans cette catégorie.
2. Il faut libéraliser le marché du travail. Pour pouvoir inciter plus facilement les bénéficiaires de l'allocation sociale unique à reprendre un travail, l'accès au marché du travail devrait être plus libre. Or, aujourd'hui, le Code du travail, le SMIC et autres réglementations, sous prétexte de défendre les salariés, empêchent les employeurs d'embaucher et de licencier plus facilement. D'ailleurs, le rapport de l'OCDE sur le pourcentage des travailleurs pauvres dans les pays membres montre que la France, avec 7,1 % des travailleurs pauvres, est au même niveau que la…Hongrie. Ce pourcentage est même deux fois plus élevé qu'en Allemagne (3,5 %), pays donné comme « mauvais exemple » concernant la réforme du marché du travail. De plus, une très récente étude sur l'absentéisme dans le privé montre que les Français sont champions avec un taux pratiquement trois fois plus élevé qu'au Royaume-Uni. Au-delà des abus, il y a le mal-être des employés dans un système qui est censé les protéger mais qui en réalité les enferme. La flexibilisation du marché du travail contribuerait indubitablement à une meilleure insertion sur ce marché des bénéficiaires des allocations sociales.
3. Il faut encourager la création des fondations pour s'occuper des pauvres. Malgré un tissu associatif assez important, la France n'a pas assez de vraies fondations capables, grâce aux bénévoles, de prendre en charge efficacement la réinsertion des plus pauvres. La « lutte contre la pauvreté » est étatisée et les associations dépendent de l'argent public. Il faut faciliter les dons et la création de fondations libres. Ce sont la bienveillance et le dévouement qui donnent les meilleurs résultats contre la pauvreté et la déchéance.
4. Enfin, pour qu'il y ait moins de pauvres, il faut davantage de riches ! La France devrait mettre à la poubelle les approches marxistes anti-riches et créer les conditions pour que les individus puissent réussir et s'enrichir plus facilement : revoir la fiscalité, libérer la création d'entreprises et d'emplois, faire de la réussite un but comme c'est le cas dans d'autres pays. Plus il y aura de riches et moins il y aura de pauvres.
Tant qu'on empilera de nouveaux Plans technocratiques pour sortir de la logique de l'assistanat et de l'État-providence, la pauvreté et la dépendance aux allocations sociales feront toujours partie des caractéristiques françaises.
Ce texte sécuritaire prévoit d'imposer plusieurs obligations aux hébergeurs, et notamment le retrait en moins d'une heure des contenus signalés. Il banalise la censure policière ou privée et donc le contournement de la justice. Il fait des filtres automatiques - justement au coeur du débat sur la directive droit d'auteur - la clé des politiques de censure à l'ère numérique1.
En pratique, seule une poignée d'hébergeurs pourront satisfaire de telles obligations - en particulier le délai d'une heure pour censurer les contenus. Les autres hébergeurs - la très grande majorité qui, depuis les origines, ont constitué le corps d'Internet - seront incapables d'y répondre et s'exposeront systématiquement à des sanctions.
Si ce texte était adopté, les quasi-monopoles du Net (Google, Amazon, Facebook, Apple, Microsoft, Twitter...) se verront consacrés dans leur rôle clé pour les politiques sécuritaires des États membres, et renforcés dans leurs positions ultra-dominantes - tous les autres services ayant du fermer boutique, y compris les services décentralisés qui respectent nos droits. Après avoir vaguement prétendu nous défendre avec le RGPD, la Commission européenne change radicalement de direction et compte désormais défaire l'État de droit en renforçant et en pactisant avec des firmes surpuissantes, qui exploitent nos libertés.
Pourtant, le reste de l'Internet, l'Internet décentralisé et gouvernable de façon démocratique, repose sur un contrôle fin et adapté à chaque personne des contenus qui y sont diffusés. Cette organisation est une des solutions les plus pertinentes pour freiner la propagation de messages problématiques, mais la Commission compte justement la détruire en lui imposant des obligations impossibles à respecter.
En pratique, la proposition de la Commission est donc non seulement inutile - les géants sont déjà largement actifs pour surveiller et censurer et collaborent très largement avec les autorités en matière antiterroriste.2 Elle est surtout contre-productive : son principal effet serait de détruire l'unique version d'Internet compatible avec nos libertés fondamentales.
DIRECT. Le chef de cabinet d'Emmanuel Macron "certifie qu'Alexandre Benalla n'a pas exercé ses fonctions de chargé de mission" durant sa suspension
La commission d'enquête du Sénat reprend ses travaux mercredi. Trois auditions sont programmées, alors que l'ancien collaborateur du chef de l'Etat a finalement accepté hier soir de se rendre devant la commission.
Ce qu'il faut savoir
L'affaire Benalla revient, mercredi 12 septembre, sur le devant de la scène avec la reprise des auditions devant la commission d'enquête sénatoriale, à commencer par celle du chef de cabinet de l'Elysée, François-Xavier Lauch. Regardez en direct sur franceinfo le contenu de ces auditions.
Au programme des auditions. Le chef de cabinet d'Emmanuel Macron, François-Xavier Lauch, dont Alexandre Benalla était l'adjoint en tant que "chargé de mission" en matière de sécurité, est le premier convoqué au Sénat, sera auditionné à partir de 9h30. Après lui, le général Eric Bio-Farina, commandant militaire de l'Elysée, déjà entendu en juillet par l'éphémère commission d'enquête de l'Assemblée nationale, sera entendu à 11 heures. Puis à 12h15, c'est Maxence Creusat, commissaire de police à la direction de l'ordre public et de la circulation de la préfecture de police de Paris qui sera entendu par les sénateurs.
Benalla annonce qu'il se rendra, "contraint", devant les sénateurs. L'ancien chargé de mission d'Emmanuel Macron a annoncé mardi soir qu'il était "contraint" de se rendre devant la commission d'enquête du Sénat pour éviter des "poursuites judiciaires", dans un communiqué. Alexandre Benalla , mis en examen pour des violences contre un manifestant le 1er mai 2018 à Paris, avait pourtant fait savoir dans la journée qu'il n'entendait pas être auditionné par cette commission qui tente d'établir quelle était l'étendue de ses fonctions a à l'Elysée.
Bras de fer avec les sénateurs.Au terme d'une journée de bras de fer avec le Sénat et un début de polémique avec des membres du gouvernement, l'ancien collaborateur de l'Elysée a cédé après avoir fait savoir dans la journée qu'il n'entendait pas être auditionné par le Sénat avant la fin de la procédure judiciaire en cours. Un refus de se présenter est punissable de deux ans d'emprisonnement et 7 500 euros d'amende.
Même Giscard est choqué que "personne ne proteste" contre l'enrichissement des "plus riches" !
Si même Giscard le dit, c'est que l'heure doit être grave. Invité de l'évènement littéraire Le château de Meslay fête les écrivains, dans le Loir-et-Cher, ce dimanche 9 septembre, l'ex-président de la République s'est fendu d'un morceau de bravoure... contre le capitalisme financier tel qu'il fonctionne actuellement. "Actuellement, l'argent va avec le pouvoir. Le pouvoir est avec l'argent, a expliqué Valéry Giscard d'Estaing, rapporte La Nouvelle République. Et de s'émouvoir de la rapidité avec laquelle les riches deviennent de plus en plus riches, dans l'indifférence totale : "À l'heure actuelle, l'enrichissement des plus riches est plus rapide qu'il ne l'a jamais été. Moyennant quoi, personne ne proteste. C'est très étrange. Et cela dans le monde entier. La société évoluant dans une société où l'argent a le pouvoir, les éléments de culture s'infléchissent en direction de la demande de cette société". Voilà l'homme d'Etat à deux doigts de réclamer le rétablissement de l'ISF !
Il est vrai que Valéry Giscard d'Estaing, retiré de la vie élective depuis 2004, a des raisons de s'offusquer. Entre 2007 et 2017, la richesse des milliardaires en dollars a crû de 12% tous les ans, selon l'ONG Oxfam. En 2017, la richesse des milliardaires a augmenté de 762 milliards de dollars, soit la plus forte hausse de tous les temps. A l'inverse, 500 millions de jeunes vivent avec moins de 2 dollars par jour. Depuis les années 1980, au début desquelles Valéry Giscard d'Estaing a quitté les commandes de la France, les 1% les plus riches ont profité deux fois plus de la croissance des revenus que les 50 % les plus pauvres. En France, la fortune des treize français les plus riches a augmenté de 23,5 milliards d'euros entre janvier et avril 2018.
Cette sortie est d'autant plus frappante que le fondateur de l'UDF n'est pas exactement un marxiste révolutionnaire. Au pouvoir, il s'est attaché à favoriser la libre concurrence et a créé le contrat à durée déterminée (CDD). Pour autant, l'ex-président ne s'est jamais montré favorable à un accroissement effréné de la richesse des plus aisés. En 1976, son premier ministre Raymond Barre n'avait pas hésite à augmenter l'impôt sur le revenu pour les plus riches de 4% à 8%. VGE finira-t-il sa carrière politique en nouveau Stéphane Hessel, appelant les citoyens à s'indigner ?
Le Mac App Store est infesté d'applis qui volent les données des utilisateurs
Sous couvert de fonctionnalités de sécurité, une série d'applications douteuses récoltent des données sensibles et les envoient vers des serveurs tiers. Parmi les auteurs se trouvent l'éditeur Trend Micro.
En juin dernier, Phil Schiller, le chef marketing d'Apple, a déclaré que le Mac App Store était « l'endroit le plus sûr pour avoir des applications Mac », notamment en raison du processus de vérification mis en place par la firme. Ce processus n'est visiblement pas très efficace car les applications qui volent en douce les données des utilisateurs commencent à pulluler sur cette boutique applicative.
Plusieurs chercheurs en sécurité viennent de pointer une série d'applications qui, sous couvert de fonctionnalités utilitaires ou de sécurité, exfiltrent en réalité des données sensibles vers des serveurs tiers, comme l'historique de navigation, la liste des applications téléchargées ou la liste des processus actifs.
Des applications très populaires
Les applications épinglées sont Adware Doctor, Open Any Files, Dr.Antivirus, Dr.Cleaner Pro, Dr.Cleaner Disk et Dr.Unarchiver. Le hic, c'est que toutes ces applications sont plutôt très bien positionnées au niveau du Mac App Store. Elles figurent même dans le Top 10 des téléchargements, comme on peut d'ailleurs le voir sur le site d'Apple.
Cela fait plus d'un mois que les chercheurs en sécurité ont alerté Apple sur le danger de ces applications pour la protection des données personnelles. Ce n'est finalement que maintenant, après la multiplication des notes de blog et des articles de presse, que la firme a finalement réagi. Si vous faites partie des utilisateurs de l'une de ces applications, supprimez-la tout de suite.
Update: Apple removed most of the TrendMicro apps including the fake developer account they had to promote the Open Any Files, which was reported as malware by @thomasareed from @Malwarebytes . Kudos to @Apple for fast action.
— Privacy 1st (@privacyis1st)
Ce qui est d'autant plus incompréhensible dans cette histoire, c'est que l'éditeur de Dr.Antivirus, Dr.Cleaner et Dr.Unarchiver est la société Trend Micro, une société de solutions de sécurité qui a pignon sur rue. Dans une vidéo, le chercheur en sécurité « Privacy 1st » montre que les données volées sont exfiltrées vers un serveur appartenant au domaine trendmicro.com. Il ne peut donc pas y avoir de doute. Nous avons demandé une explication auprès de Trend Micro. Lorsque nous recevrons une réponse de leur part, nous mettrons à jour cet article.
SPOTTED: Dr. Cleaner + Dr Antivirus (Trend Micro developer) top sold apps from AppStore are stealing user privacy. PoC: https://vimeo.com/288846282
Apparemment, Trend Micro utilise même un faux nom. Ainsi, l'application Open Any Files est développé par un certain « Hao Wu », mais selon l'analyse de Thomas Reed de MalwareBytes, les données exfiltrées sont là encore envoyées vers le domaine trendmicro.com
Une technique d'arnaque bien connue
Pour mettre la main sur les données sensibles, ces applications utilisent une technique simple et éprouvée : elles demandent l'autorisation aux utilisateurs au travers d'un prétexte fumeux. Adware Doctor, dont le fonctionnement a été analysé en détails par Patrick Wardle, demande par exemple à l'utilisateur de procéder à un nettoyage au niveau « des extensions, des cookies et du cache » des navigateurs. En réalité, elle utilise ce droit d'accès pour agréger les historiques de tous les navigateurs en un fichier Zip qui sera envoyé à un serveur tiers. Selon le chercheur en sécurité, cette façon de faire est « une violation évidente de la confidentialité de l'utilisateur (et bien sûr des règles d'usage du Mac App Store) ».
Mais ce n'est pas tout. Une faille dans les API d'Apple permet à Adware Doctor de sortir de son bac à sable et de lister les processus en cours d'exécution sur la machine. Là encore, cette information se retrouve dans le fichier Zip exfiltré, de même qu'une liste de toutes les applications que l'utilisateur a téléchargées dans le passé. Espérons qu'Apple musclera à l'avenir son processus de vérification.