2015 : Elections à hauts risques
par Pierre Dard
Membre du Conseil Fédéral du Gard du Parti Socialiste
Le Parti Socialiste français vit aujourd'hui des interrogations nombreuses. Ces questionnements sont émaillés parfois de provocations, quelques fois d'analyses plus sereines.
Je le dis encore ici : "L'heure est grave ! Cette gauche n'illumine plus les regards !"
Après les chocs idéologiques que vient de vivre le PS, et lisant notamment nos nombreuses contributions, l'objectif est donc de retrouver « ce vivre ensemble » que nous avons connu par le passé.
Pourtant quelques soubresauts, des uns et des autres, quelques mouvements brusques et compulsifs à droite et gauche, couverts de maladresses, ont parfois jeté le discrédit sur nos représentants. Les chiffres le disent sans détour. Le PS n'est plus identifié, comme porteur d'un vrai changement.
C'est pourtant cet idéal de justice sociale que nous devons faire triompher. C'est cette ambition sociale qui nous permettra de retrouver la confiance des français.
Au lieu de cela, nous avons vu fleurir une technostructure, une génération de hauts fonctionnaires soi-disant « spécialistes » dans tous les domaines. ... Aujourd'hui faisons donc confiance aux militants, aux jeunes, et à tous ceux qui sont issus du monde ouvrier, même si parfois ils furent déscolarisés ...Puis est-il bien utile de dresser la liste de tous les renoncements et de toutes les promesses non tenues ? Ce constat fait l'unanimité.
Une pénible erreur aura été par exemple la non-renégociation du traité européen de stabilité, qui nous enfonce un peu plus chaque jour la tête sous l'eau. Les compulsions en Grèce auraient dû pourtant nous interpeler, venant à nos oreilles, tandis que le pouvoir d'achat des ménages était en berne et durablement pénalisé.En plus, le rejet du budget de l'Etat au mois d'Octobre par la Commission Européenne, laisse entrevoir un tour de vis budgétaire supplémentaire, et les citoyens n'ont pas fini de payer...
Il faudrait donc se taire ? ... Il est bien évident que même en ne s'élevant pas contre une telle situation, même si nous devions rester muets, même si nous étions devenus soudainement un troupeau d'oies en rangs serrés pour suivre l'actions gouvernementale… enfin je veux dire que même si nous étions devenus bêtes et disciplinés, force et de constater, que nous allons quand même à grands pas vers une catastrophe anoncée.
Alors bien sûr ! Nous ne voulons pas jeter le bébé avec l'eau du bain. Il est vraiment difficile d'exprimer son désaccord avec un Gouvernement, tout en ne souhaitant pas sa perte. Les programmes que nous présentent aujourd'hui le Front National et l'UMP ont pour nous des accents bien sinistres.
Il nous faut donc proposer, et présenter toujours plus, une alternative crédible. Nous devons tout tenter pour atténuer puis stopper ce grand déclin de la gauche française.
En 2015, la situation sera pour nous tous difficile. Il fallait bien sûr qu'il y ait des accords en vue des élections départementales, mais au-delà de cela, il faudrait maintenant entrevoir une union, un rassemblement sur un programme et sur le long terme. Cette gauche part en ordre dispersé, elle bafouille, les solutions peinent à se mettre en musique.
Nous savons pourtant que quand l'orchestre sera bien accordé, c'est alors que pourra s'envoler la musique.
Ne nous trompons donc pas de partenaire et ne nous trompons pas non-plus d'adversaire. Retrouvons les chemins de la rénovation. Aucun combat n'est jamais perdu. Disons par notre action politique gouvernementale, que cette société ne nous convient pas. Disons que nous croyons encore au changement et avec lui à l'évolution des rapports humains, pour plus de justice, plus de fraternité, plus d'égalité, plus de solidarité.
Nous vous souhaitons une bonne année.
Pierre Dard
Membre du Conseil Fédéral du Gard du Parti Socialiste
