Entre Toulouse et Castres, un petit club de football sera rasé pour y laisser place à l’autoroute A69. « Une trahison » pour le président du FC Montcabrier et ses ex-joueurs, émus de voir disparaître leur stade.
"Montcabrier (Lot), reportage
Un ballon coincé sous le bras, Olivier Pech enjambe les barbelés et s’approche des cages. La peinture blanche des montants métalliques rouille et craquelle. Le lichen grignote les filets à moitié déchirés. « Un jour, j’y ai inscrit un triplé », claironne le pilier de la défense, non sans dérision. De la tête, du pied gauche et de la cuisse droite... Habilité hors pair face au gardien ou loterie mémorable ? Le footballeur du dimanche garde le mystère. Un brin de nostalgie aux coins des lèvres, il soupire : « Qu’est-ce qu’on se marrait… »
Aujourd’hui, les cahutes du banc de touche tombent en lambeaux. Ornés de graffitis et d’un coutumier parfum de transpiration, les vestiaires ont, eux, déjà disparu sous les chaînes des bulldozers. Le théâtre des épopées du Football Club de Montcabrier, bourgade à mi-chemin entre Toulouse et Castres, offre aux yeux de son président un triste spectacle. Comme labouré par un troupeau de buffles, le gazon qu’il aimait tant fouler n’est plus qu’un champ de boue.
L’autoroute A69 ensevelira bientôt ce modeste stade. Le bitume n’est pas encore coulé, mais déjà un ruban de terre nue découpe les prairies et bosquets environnants. « J’essaie d’y passer le moins possible, murmure Olivier Pech. Ça me tord le bide. En détruisant cet endroit, on détruit des souvenirs. Qui se souviendra de notre histoire dans cinquante ans ? » .../...
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Entre Toulouse et Castres, un petit club de football sera rasé pour y laisser place à l’autoroute A69. « Une trahison » pour le président du FC Montcabrier et ses ex-joueurs, émus de voir disparaître leur stade.
"Montcabrier (Lot), reportage
Un ballon coincé sous le bras, Olivier Pech enjambe les barbelés et s’approche des cages. La peinture blanche des montants métalliques rouille et craquelle. Le lichen grignote les filets à moitié déchirés. « Un jour, j’y ai inscrit un triplé », claironne le pilier de la défense, non sans dérision. De la tête, du pied gauche et de la cuisse droite... Habilité hors pair face au gardien ou loterie mémorable ? Le footballeur du dimanche garde le mystère. Un brin de nostalgie aux coins des lèvres, il soupire : « Qu’est-ce qu’on se marrait… »
Aujourd’hui, les cahutes du banc de touche tombent en lambeaux. Ornés de graffitis et d’un coutumier parfum de transpiration, les vestiaires ont, eux, déjà disparu sous les chaînes des bulldozers. Le théâtre des épopées du Football Club de Montcabrier, bourgade à mi-chemin entre Toulouse et Castres, offre aux yeux de son président un triste spectacle. Comme labouré par un troupeau de buffles, le gazon qu’il aimait tant fouler n’est plus qu’un champ de boue.
L’autoroute A69 ensevelira bientôt ce modeste stade. Le bitume n’est pas encore coulé, mais déjà un ruban de terre nue découpe les prairies et bosquets environnants. « J’essaie d’y passer le moins possible, murmure Olivier Pech. Ça me tord le bide. En détruisant cet endroit, on détruit des souvenirs. Qui se souviendra de notre histoire dans cinquante ans ? »
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https://reporterre.net/Ca-me-tord-le-bide-un-club-de-foot-disparait-sous-le-bitume-de-l-A69
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