"Selon le long article publié par Le Monde, enquêter sur le cabinet McKinsey s'est fait non sans difficultés car les portes et les bouches se ferment quand il s'agit d'évoquer "la Firme". Être consultant, c'est un métier de l'ombre."
Première rencontre Emmanuel Macron-McKinsey en 2007
"Les liens entre Emmanuel Macron et le cabinet McKinsey remontent à 2007. Emmanuel Macron, alors inspecteur des finances, a 29 ans. Il devient rapporteur général adjoint de la commission Attali, dont le rôle était de proposer des réformes économiques au président Nicolas Sarkozy. Emmanuel Macron impressionne l'assistance. Parmi les membres présents : Eric Labaye, alors dirigeant de McKinsey en France.
"On se réunissait le soir jusqu'à minuit dans une salle du Sénat avec Attali et Macron, raconte un ancien membre de la commission au Monde. Dans les sièges du public, il y avait trois ou quatre jeunes de McKinsey. Ils faisaient des simulations sur Excel. Leur chef était si brillant qu'on l'écoutait comme s'il était membre à part entière". Ce chef s'appelle Karim Tadjeddine. Il est passé par les prestigieuses écoles d'ingénieur françaises Polytechnique et les Ponts et Chaussées. Le cabinet McKinsey intervient gratuitement. Une mission appelée "pro bono" dans le milieu ("pour le bien public") ou "reputation building" ("construction de réputation") au sein du cabinet." (...)
Ces associés parisiens de McKinsey qui auraient contribué à la campagne du candidat Macron
”C’est une information de la lettre confidentielle La Lettre A: plusieurs membres du cabinet de conseil McKinsey auraient rejoint le mouvement politique En Marche dès juin 2016. Karim Tadjeddine (ce dont avait également fait écho Marianne en mars 2016 ), associé au sein de la multinationale, aurait participé à l'élaboration du programme économique. Idem pour Mathieu Maucort, consultant chez McKinsey – depuis devenu directeur adjoint du cabinet du secrétaire d’État chargé du numérique Mounir Mahjoubi – aurait aidé à la coordination des travaux sur les questions énergétiques.
D’autres consultants de l’entreprise auraient été en liaison avec le staff du candidat, à l’image de Jean-Christophe Pierron ou de l’associé senior Éric Hazan. Ce que le cabinet parisien s’est évidemment bien gardé de confirmer.
Les prises de position politiques sont plutôt rares dans le secteur. À quelques exceptions près : Olivier Marchal, président de Bain & Company en France et vice-président de Consult’in France, avait estimé en avril 2017 à la télévision britannique qu’une éventuelle élection d’Emmanuel Macron le 7 mai serait accueillie de manière positive par le patronat français."
VACCINS COVID-19 : UN PARLEMENTAIRE DÉNONCE L'OPACITÉ DES CONTRATS Le Média
https://youtu.be/yd1A8QQ6fSM
Entre retards de livraison, non-respect de clauses contractuelles et batailles géo-politiques entre Etats, les vaccins contre le Covid19 ne cessent de faire polémique. Ce qui devait être l’outil pour sortir de l'épidémie révèle les conflits diplomatiques, sanitaires et économiques activés par le virus.
L’Union Européenne a pour l’instant signé des accords d’achat avec 6 laboratoires pour la livraison des vaccins aux Etats membres. Des accords dont on ne connaît “rien”, selon Philippe Lamberts, coprésident du groupe des Verts/ALE au Parlement européen.
Ces contrats sont en effet tenus secrets par la Commission européenne. Pour Lamberts et d’autres élus, il s’agit là d'une pratique quasi-criminelle, qui vise à cacher des données essentielles sous le point de vue économique tout aussi bien que sanitaire. Aucune information n’est donnée quant au prix, au calendrier de livraison ou à la responsabilité en cas d’effets secondaires.
Pour Philippe Lamberts, cela est dû à un esprit de soumission aux intérêts des lobbies et grands groupes industriels à Bruxelles, un état d’esprit “qui est le résultat de ce qui passe dans chaque Etat membre”. Selon lui, la Commission aurait facilement pu imposer une clause de transparence, et ne pas l’avoir fait relève d’un choix politique - un choix profondément erroné, qui contribue, selon Lamberts, a raviver la méfiance des citoyens envers les institutions de l’UE.
L'Express révèle une enquête en trois volets sur le retard du géant pharmaceutique dans la course aux vaccins contre le Covid-19. Emmanuel Botta, rédacteur en chef adjoint du service économie revient sur les raisons de ce "fiasco français".
"Alors que la course aux vaccins est lancée, Sanofi annonce un retard considérable. L'occasion pour l'Express de chercher à comprendre s'il s'agit d'une spécificité française. Retour sur les vingt dernières années d'un des géants pharmaceutiques. S'agit-il d'un mal plus profond ? A quel moment le retard a-t-il commencé à se faire sentir ? D'où vient ce décalage avec les autres pays européens ? La recherche française souffre-t-elle d'un désinvestissement ? Autant de questions auxquelles Emmanuel Botta avec Stéphanie Benz et Béatrice Mathieu ont tenté de répondre dans leur enquête en trois volets.
Emmanuel Botta, rédacteur en chef adjoint du service Eco à l'Express :
"On parle d'un géant pharmaceutique, un des leaders mondiaux du vaccin donc on le voyait comme un des potentiels vainqueurs de cette course aux vaccins donc de les voir si loin dans leur retard, c'est un véritable fiasco."
"Pour cette enquête on était trois et heureusement car les anciens hauts dirigeants ne voulaient pas parler, c'était compliqué. On a découvert l'idée d'une entreprise très fermée, avec des chercheurs qui ne pouvaient pas partager l'état de leur recherche."
"Sur la part sociale, il faut bien se rendre compte qu'il y a une dizaine d'années il y a eu un vrai virage. Sanofi a fait chuter ses effectifs de recherche, alors que dans le même temps les dividendes donnés aux actionnaires ont augmenté. C'est un choix d'entreprise." (...)
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"Selon le long article publié par Le Monde, enquêter sur le cabinet McKinsey s'est fait non sans difficultés car les portes et les bouches se ferment quand il s'agit d'évoquer "la Firme". Être consultant, c'est un métier de l'ombre."
Première rencontre Emmanuel Macron-McKinsey en 2007
"Les liens entre Emmanuel Macron et le cabinet McKinsey remontent à 2007. Emmanuel Macron, alors inspecteur des finances, a 29 ans. Il devient rapporteur général adjoint de la commission Attali, dont le rôle était de proposer des réformes économiques au président Nicolas Sarkozy. Emmanuel Macron impressionne l'assistance. Parmi les membres présents : Eric Labaye, alors dirigeant de McKinsey en France.
"On se réunissait le soir jusqu'à minuit dans une salle du Sénat avec Attali et Macron, raconte un ancien membre de la commission au Monde. Dans les sièges du public, il y avait trois ou quatre jeunes de McKinsey. Ils faisaient des simulations sur Excel. Leur chef était si brillant qu'on l'écoutait comme s'il était membre à part entière". Ce chef s'appelle Karim Tadjeddine. Il est passé par les prestigieuses écoles d'ingénieur françaises Polytechnique et les Ponts et Chaussées. Le cabinet McKinsey intervient gratuitement. Une mission appelée "pro bono" dans le milieu ("pour le bien public") ou "reputation building" ("construction de réputation") au sein du cabinet."
(...)
https://www.ladepeche.fr/2021/02/05/qui-est-le-cabinet-mckinsey-qui-accompagne-emmanuel-macron-de-la-creation-den-marche-a-la-vaccination-contre-le-covid-19-9355298.php
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Ces associés parisiens de McKinsey qui auraient contribué à la campagne du candidat Macron
”C’est une information de la lettre confidentielle La Lettre A: plusieurs membres du cabinet de conseil McKinsey auraient rejoint le mouvement politique En Marche dès juin 2016. Karim Tadjeddine (ce dont avait également fait écho Marianne en mars 2016 ), associé au sein de la multinationale, aurait participé à l'élaboration du programme économique. Idem pour Mathieu Maucort, consultant chez McKinsey – depuis devenu directeur adjoint du cabinet du secrétaire d’État chargé du numérique Mounir Mahjoubi – aurait aidé à la coordination des travaux sur les questions énergétiques.
D’autres consultants de l’entreprise auraient été en liaison avec le staff du candidat, à l’image de Jean-Christophe Pierron ou de l’associé senior Éric Hazan. Ce que le cabinet parisien s’est évidemment bien gardé de confirmer.
Les prises de position politiques sont plutôt rares dans le secteur. À quelques exceptions près : Olivier Marchal, président de Bain & Company en France et vice-président de Consult’in France, avait estimé en avril 2017 à la télévision britannique qu’une éventuelle élection d’Emmanuel Macron le 7 mai serait accueillie de manière positive par le patronat français."
https://www.consultor.fr/devenir-consultant/breves/5033-ces-associes-parisiens-de-mckinsey-qui-auraient-contribue-a-la-campagne-du-candidat-macron.html
#Covid #Vaccins #Démocratie
VACCINS COVID-19 : UN PARLEMENTAIRE DÉNONCE L'OPACITÉ DES CONTRATS
Le Média
https://youtu.be/yd1A8QQ6fSM
Entre retards de livraison, non-respect de clauses contractuelles et batailles géo-politiques entre Etats, les vaccins contre le Covid19 ne cessent de faire polémique. Ce qui devait être l’outil pour sortir de l'épidémie révèle les conflits diplomatiques, sanitaires et économiques activés par le virus.
L’Union Européenne a pour l’instant signé des accords d’achat avec 6 laboratoires pour la livraison des vaccins aux Etats membres. Des accords dont on ne connaît “rien”, selon Philippe Lamberts, coprésident du groupe des Verts/ALE au Parlement européen.
Ces contrats sont en effet tenus secrets par la Commission européenne. Pour Lamberts et d’autres élus, il s’agit là d'une pratique quasi-criminelle, qui vise à cacher des données essentielles sous le point de vue économique tout aussi bien que sanitaire. Aucune information n’est donnée quant au prix, au calendrier de livraison ou à la responsabilité en cas d’effets secondaires.
Pour Philippe Lamberts, cela est dû à un esprit de soumission aux intérêts des lobbies et grands groupes industriels à Bruxelles, un état d’esprit “qui est le résultat de ce qui passe dans chaque Etat membre”. Selon lui, la Commission aurait facilement pu imposer une clause de transparence, et ne pas l’avoir fait relève d’un choix politique - un choix profondément erroné, qui contribue, selon Lamberts, a raviver la méfiance des citoyens envers les institutions de l’UE.
L'Express révèle une enquête en trois volets sur le retard du géant pharmaceutique dans la course aux vaccins contre le Covid-19. Emmanuel Botta, rédacteur en chef adjoint du service économie revient sur les raisons de ce "fiasco français".
"Alors que la course aux vaccins est lancée, Sanofi annonce un retard considérable. L'occasion pour l'Express de chercher à comprendre s'il s'agit d'une spécificité française. Retour sur les vingt dernières années d'un des géants pharmaceutiques. S'agit-il d'un mal plus profond ? A quel moment le retard a-t-il commencé à se faire sentir ? D'où vient ce décalage avec les autres pays européens ? La recherche française souffre-t-elle d'un désinvestissement ? Autant de questions auxquelles Emmanuel Botta avec Stéphanie Benz et Béatrice Mathieu ont tenté de répondre dans leur enquête en trois volets.
Emmanuel Botta, rédacteur en chef adjoint du service Eco à l'Express :
"On parle d'un géant pharmaceutique, un des leaders mondiaux du vaccin donc on le voyait comme un des potentiels vainqueurs de cette course aux vaccins donc de les voir si loin dans leur retard, c'est un véritable fiasco."
"Pour cette enquête on était trois et heureusement car les anciens hauts dirigeants ne voulaient pas parler, c'était compliqué. On a découvert l'idée d'une entreprise très fermée, avec des chercheurs qui ne pouvaient pas partager l'état de leur recherche."
"Sur la part sociale, il faut bien se rendre compte qu'il y a une dizaine d'années il y a eu un vrai virage. Sanofi a fait chuter ses effectifs de recherche, alors que dans le même temps les dividendes donnés aux actionnaires ont augmenté. C'est un choix d'entreprise."
(...)
https://www.franceculture.fr/emissions/la-fabrique-mediatique/sanofi-un-fiasco-francais
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