vendredi 5 février 2021

The Economist rétrograde la France de « démocratie à part entière » à « démocratie défaillante »

https://positivr.fr/the-economist-retrograde-la-france-de-democratie-a-part-entiere-a-democratie-defaillante/



3 commentaires:

Anonyme a dit…
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Anonyme a dit…

LA LDH SOUTIENT LE FILM DOCUMENTAIRE “NOTRE MONDE” DE THOMAS LACOSTE


"Il est probable que pour nous, à la LDH, c’est le film de l’année : celui que, malgré sa durée, toutes les sections devraient voir et montrer pour donner envie à chacun de faire de la politique. La faire comme nous concevons de la faire, autrement et collectivement.Le film est tourné vers l’avenir, dédié « à ceux qui viendront » (B. Brecht) mais aussi à ceux qui sont venus, Lucie et Raymond Aubrac. De quoi s’agit-il ? De trouver un domaine d’action, nous dit le philosophe Jean-Luc Nancy, et ce domaine d’action c’est la pensée, qui n’est pas le contraire de l’action mais sa condition. L’humanisme est en crise, la civilisation en train de changer, les religions font croire et non penser : ce qu’il faut, dans des lieux à inventer, c’est d’un élan chercher « la commune pensée, penser la Commune ».

Prologue ambitieux. Se met alors en place une sorte de séminaire, ou de chorale, où il est question d’éducation, de santé, de justice et de libertés, de frontières et de différences, de culture, de travail, d’économie, d’Europe, de démocratie. Et ce qui est remarquable, c’est que sur des sujets différents, ces voix diverses se croisent et convergent pour dénoncer la vaste entreprise de destruction des droits qui est en cours et proposer des réformes concrètes pour les défendre. Pour que l’école cesse de classifier et d’exclure, il faut évaluer les choses et non les enfants; pour que le système de santé français échappe à la privatisation rampante et cesse de se dégrader.[...] Michel Butel veut une presse qui fasse place à l’écriture, à la poésie et aux sans-voix. C’est sur le travail et l’économie, le cœur même de la crise avec la prise du pouvoir, y compris politique, par la finance que les convergences sont les plus fortes. L’entreprise est devenue un bien marchand, les relations de travail ont changé; chacun s’acharne, seul, à remplir les objectifs qu’on lui a assignés (« A bas l’excellence », s’exclame Luc Boltanski) ; on voit le précariat s’installer sous le salariat, les licenciements « financiers » se multiplier, avec des suicides sur le lieu de travail et un risque d’explosion sociale, voire d’implosion du système (Toni Negri, Robert Castel, Christophe Dejours). Susan George s’indigne d’un monde qui récompense les fraudeurs et les banquiers, et punit les victimes. Jean-Pierre Dubois observe que toutes les politiques conduites depuis trente ans aggravent les inégalités et propose d’agir par une politique fiscale et sociale en sens contraire. L’Europe peut fort bien s’effondrer si l’on ne construit pas un projet alternatif, selon Etienne Balibar, qui en appelle à la liberté de circuler, au cosmopolitisme et à une insurrection démocratique. Enfin, reconstruire la démocratie exige la participation effective des citoyens à la prise de décision (Bastien François) et la conquête de lieux pour en délibérer et pour faire rendre des comptes aux parlementaires, comme les clubs de la Révolution française (Sophie Wahnich).

Tout ceci n’est qu’un résumé très incomplet, chacun aura le sien, mais peu importe. Il est clair que la domination de l’homme blanc occidental sur les étrangers et sur les femmes, que la domination des banques sur les entreprises, les travailleurs et les gouvernements, que la destruction des services publics, et plus largement des droits et des libertés, ça suffit. Et que donc pour changer ce monde, il faut faire de la politique. « Ne jamais s’arrêter de monter», écrit Marie Ndiaye, dont un récit lu par une comédienne scande ce film à la fois réaliste et utopique, politique et, oui, poétique."

NOTRE MONDE
Film documentaire, 2013

Durée : 1h59

Réalisation : Thomas Lacoste

Production : Agat Films – La Bande passante – Sister Productions – La Maison des métallos

Distribution : Shellac


https://www.ldh-france.org/La-LDH-soutient-le-film-4656/

Anonyme a dit…

DELAFOSSE ET S(C)EPTICISME


REPORTAGE

Qui veut “désinfecter” Montpellier de ses sans abris ?

Depuis trois mois, la police chasse les sans-abris du cœur de ville, constatent des bénévoles de l’action humanitaire, qui n’obtiennent aucune explication.


"Aujourd’hui Céline est très embarrassée voire outrée et scandalisée par ce qui se passe à Montpellier. Céline Bouloc est la responsable de l’antenne “Action froid” à Montpellier. Nous l’avons rencontrée, en ayant eu l’occasion de nous joindre à une maraude le soir de Noël. “Action froid” est une association nationale créée en 2012 qui a actuellement une vingtaine d’antennes dans les grandes villes de France. Dont une à Montpellier depuis trois ans. Cette association effectue deux maraudes par semaine, avec une dizaine de bénévoles. Elle ne demande aucune subvention à la mairie de Montpellier, puisqu’elle est considérée comme une association relevant du national.
[...]

Céline Bouloc est donc en colère : le centre-ville de Montpellier est « nettoyé » des personnes sans abri, « sans aucune délicatesse » dit-elle, voire avec des verbalisations, par la police nationale constate l’association, et la municipale n’est pas en reste. Cet état de fait s’est développé depuis trois mois, sans que l’on sache à qui l’imputer. Qui prend ce type de décision ? Et pour quelle raison ? « Un plan vigipirate renforcé ? La troisième vague du Covid ? » s’interroge l’équipe d’”Action froid”.

En tout cas les policiers forcent, manu militari, verbalisation à l’appui, les sans-abris à quitter le centre-ville. Avant cette période, chaque maraude rencontrait habituellement une quarantaine de personnes. Parmi lesquelles, aujourd’hui, seule une dizaine essaye de passer inaperçue pour rester en ville. Il faut planquer ses affaires, s’habiller « passe-partout », éviter de se faire remarquer pour demander une pièce. Or, rester en ville, c’est l’assurance de pouvoir faire la manche, d’avoir un peu moins froid, d’être sous la lumière, donc un peu plus en sécurité, surtout pour les femmes.

Aujourd’hui “Action froid” est obligée de faire ses maraudes en voiture, totalement en périphérie, pour trouver et aider ces personnes en détresse, qu’on voudrait invisibiliser totalement. Ils vont à la recherche de ceux qui n’ont plus rien et que l’on ne voit plus. Ce plan de « désinfection» de la ville est mis en place toute la journée; on ne peut donc l’attribuer à la seule application du couvre-feu nocturne. Et ils contribuent à l’aggravation massive de toutes les inégalités. Il arrive même que les bénévoles, accompagnés de leur attestation pour œuvrer, soient interpellés également. Le refuge des sans-abris à la périphérie de la ville ce sont les ponts, la pollution routière, la peur et l’isolement du reste du monde.

Or, « personne aujourd’hui, ni des services d’État, ni de notre nouvelle municipalité PS, ne communique sur cette situation. Si on cherche à savoir d’où vient la décision de ce nettoyage, personne ne répond » déplore Céline Bouloc en pointant : « Il vaut mieux faire signer la nouvelle charte de la laïcité aux associations, plutôt que répondre aux questions d’urgence vitale posées par ces inégalités qui se perpétuent… Quand est-ce que les collectivités prendront en charge les inégalités que notre société produit ? Quel est le sens de notre devise “Liberté Egalité Fraternité” quand on ferme les yeux sur des situations inacceptables, pour se focaliser sur une charte de supposée laïcité, qui perd tout son sens au regard de ces situations ? »

À son sens, chaque citoyen·ne devrait se mobiliser à son niveau pour refuser ces situations, aider matériellement, mais aussi interpeller notre municipalité sur la raison de ce nettoyage de la ville."


https://lepoing.net/qui-veut-desinfecter-montpellier-de-ses-sans-abris/