RETRO 2019 : UNE ANNÉE EN MACRONIE Cerveaux Non Disponibles.
https://youtu.be/IiSsCjP1JlM
Macron remet tristement au goût du jour la notion de banalité du mal. En l'espace de 12 mois, les dérives autoritaires et ultra violentes ont été tellement nombreuses qu'on aurait tendance à les oublier... (...)
«La période actuelle a cela d’étonnant qu’elle fait monter en miroir l’horreur de la répression d’une société fascisante de Macron avec l’espoir et la beauté de ceux qui résistent. Tout est plus fort, de jour en jour : l’horreur et le sublime. La manif parisienne du 09 janvier en fut une parfaite illustration. Elle fut aussi désespérante qu’enthousiasmante. L’espoir perdu, c’est celui d’un état de droit, d’une société respectueuse où la violence est combattue et non encouragée par le pouvoir. Nous écrivions il y a quelques jours que le pouvoir était devenu objectivement autoritaire et qu’il était en voie évidente de fascisation. Tous ceux qui étaient parmi les milliers de manifestants en tête de cortège jeudi ne peuvent que constater que la deuxième étape est déjà là.» .../...
«La police tue. Le pouvoir couvre. Voire encourage. Car c’est sa dernière carte pour tenter d’écraser une révolte sociale qui n’en finit pas depuis plus d’un an. Avec ou sans gilet jaune. Mais jeudi, c’était aussi l’espoir, à la hauteur de l’horreur. Car jamais depuis le 05 décembre nous n’avions vu un cortège aussi fort et courageux. Une motivation, une détermination, de la passion, une folle envie de résistance. Des milliers de personnes ont décidé de ne plus se laisser faire, de refuser de laisser la police les nasser en permanence, les menacer de leur LBD, les encadrer comme on “autoriserait” une manif dans une dictature qui chercherait à prendre les habits d’une démocratie.» .../...
«Alors après ce 09 janvier, il convient de prendre acte de deux réalités : le pouvoir ne connait aucune limite dans sa violence et sa volonté de casser les luttes sociales, quitte à blesser voire tuer. Une partie de plus en plus importante de ce mouvement social est prête à combattre et à résister face à cette dérive. Cela peut parfois paraître vain de résister face à une armée sans limite et décidée à tous les massacres. Mais dans l’histoire, il n’est jamais vain de résister. Loin de là.»
L’absence (éditorial paru dans l’édition de décembre)
«Le temps des insurrections ? Chili, Colombie, Equateur, mais aussi Hong-Kong, et bien sûr Iran, Irak, Liban, Algérie… Faut-il d’ailleurs ajouter la France, ainsi que la Finlande (où une puissante vague de grèves s’annonce) ? La tentation de l’analogie est grande. Mais elle est périlleuse, tant chaque mouvement est ancré dans des réalités historiques, économiques et sociales, culturelles et politiques propres et dissemblables.» .../...
« Contraintes » économiques, intoxication idéologique, ingérences politiques : ces armes tiennent encore à distance les aspirations populaires au progrès social et, inséparablement, à l’indépendance nationale. En témoigne cet ultimatum de Jean-Yves Le Drian, patron du Quai d’Orsay, qui co-dirige un groupe de l’ONU censé soutenir le Liban : le fidèle grognard d’Emmanuel Macron (après avoir été celui de François Hollande) a sommé la classe politique du pays du cèdre de « prendre conscience de la gravité de la situation et de l’appel de la rue »… Une ingérence ordinaire, que le Hezbollah (parti à base chiite engagé pour la souveraineté libanaise) ne s’est pas permis de renvoyer ironiquement à son expéditeur.
3 commentaires:
RETRO 2019 : UNE ANNÉE EN MACRONIE
Cerveaux Non Disponibles.
https://youtu.be/IiSsCjP1JlM
Macron remet tristement au goût du jour la notion de banalité du mal. En l'espace de 12 mois, les dérives autoritaires et ultra violentes ont été tellement nombreuses qu'on aurait tendance à les oublier...
(...)
L’horreur et le sublime
«La période actuelle a cela d’étonnant qu’elle fait monter en miroir l’horreur de la répression d’une société fascisante de Macron avec l’espoir et la beauté de ceux qui résistent. Tout est plus fort, de jour en jour : l’horreur et le sublime.
La manif parisienne du 09 janvier en fut une parfaite illustration. Elle fut aussi désespérante qu’enthousiasmante.
L’espoir perdu, c’est celui d’un état de droit, d’une société respectueuse où la violence est combattue et non encouragée par le pouvoir. Nous écrivions il y a quelques jours que le pouvoir était devenu objectivement autoritaire et qu’il était en voie évidente de fascisation. Tous ceux qui étaient parmi les milliers de manifestants en tête de cortège jeudi ne peuvent que constater que la deuxième étape est déjà là.»
.../...
«La police tue. Le pouvoir couvre. Voire encourage. Car c’est sa dernière carte pour tenter d’écraser une révolte sociale qui n’en finit pas depuis plus d’un an. Avec ou sans gilet jaune.
Mais jeudi, c’était aussi l’espoir, à la hauteur de l’horreur. Car jamais depuis le 05 décembre nous n’avions vu un cortège aussi fort et courageux. Une motivation, une détermination, de la passion, une folle envie de résistance. Des milliers de personnes ont décidé de ne plus se laisser faire, de refuser de laisser la police les nasser en permanence, les menacer de leur LBD, les encadrer comme on “autoriserait” une manif dans une dictature qui chercherait à prendre les habits d’une démocratie.»
.../...
«Alors après ce 09 janvier, il convient de prendre acte de deux réalités : le pouvoir ne connait aucune limite dans sa violence et sa volonté de casser les luttes sociales, quitte à blesser voire tuer. Une partie de plus en plus importante de ce mouvement social est prête à combattre et à résister face à cette dérive.
Cela peut parfois paraître vain de résister face à une armée sans limite et décidée à tous les massacres. Mais dans l’histoire, il n’est jamais vain de résister. Loin de là.»
https://cerveauxnondisponibles.net/2020/01/11/lhorreur-et-le-sublime/
L’absence (éditorial paru dans l’édition de décembre)
«Le temps des insurrections ? Chili, Colombie, Equateur, mais aussi Hong-Kong, et bien sûr Iran, Irak, Liban, Algérie… Faut-il d’ailleurs ajouter la France, ainsi que la Finlande (où une puissante vague de grèves s’annonce) ? La tentation de l’analogie est grande. Mais elle est périlleuse, tant chaque mouvement est ancré dans des réalités historiques, économiques et sociales, culturelles et politiques propres et dissemblables.»
.../...
« Contraintes » économiques, intoxication idéologique, ingérences politiques : ces armes tiennent encore à distance les aspirations populaires au progrès social et, inséparablement, à l’indépendance nationale. En témoigne cet ultimatum de Jean-Yves Le Drian, patron du Quai d’Orsay, qui co-dirige un groupe de l’ONU censé soutenir le Liban : le fidèle grognard d’Emmanuel Macron (après avoir été celui de François Hollande) a sommé la classe politique du pays du cèdre de « prendre conscience de la gravité de la situation et de l’appel de la rue »… Une ingérence ordinaire, que le Hezbollah (parti à base chiite engagé pour la souveraineté libanaise) ne s’est pas permis de renvoyer ironiquement à son expéditeur.
Dommage ?
Pierre Lévy
https://ruptures-presse.fr/actu/insurrections-perspectives-editorial/
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