« La France sombre sous la coupe d’une minorité violente » glapit Jean-Christophe Lagarde (1) qui, comme toujours la langue macronienne, dit totalement vrai, mais sans le savoir et par inversion projective : oui la minorité macronienne violente la société comme jamais auparavant, elle démolit les existences, y compris physiquement. Alors les existences décident qu’elles ne se laisseront plus faire, qu’elles ont longtemps donné à leur protestation la vaine forme de « la-démocratie », sont allées au bout du constat de ce qu’on pouvait en attendre, et en tirent maintenant les conséquences : elles passent la seconde."
Voilà que "l'inversion projectique" s'en mêle et résume bien la situation : transférer à l'autre le poids de ses propres névroses... Lagarde ne me paraissait pas le plus déconnecté pour poser un tel constat!
Le ressentiment joue un rôle moteur dans l’Histoire. On mésestime l’importance que peut tenir dans la généalogie d’un révolutionnaire un moment biographique dans lequel eux ou leurs proches ont pu être humiliés, méprisés, rabaissés par une personne qui détenait le pouvoir de les mettre plus bas que terre du fait de sa position sociale. Qui humilie un jour se fait haïr toujours. .../...
"En deux années de pouvoir Macron a accumulé le mépris; il est vrai qu’avec l’arrogance, c’est probablement ce qu’il réussit le mieux : contre les femmes illettrées de l’usine Gad; contre les fainéants; contre les "gaulois réfractaires"; contre "les gens qui ne sont rien" auxquels ils préfère ses précieux amis qui réussissent; contre ceux qui touchent le "pognon de dingue" des minimas sociaux; contre les petits cons qui se plaignent qu’on leur supprime 5 euros d’APL et qui ne comprennent rien à ce qu’est l’Histoire; contre les étudiants qui se plaignent de devoir travailler le soir pour payer leurs études car, lui, le fils d’un père médecin professeur de neurologie dans un CHU et d’une mère médecin conseil à la sécu, il sait ce qu’est "bosser dans un Mac Do" -pas sûr pourtant que ce soit la pauvreté qui l’ait éloigné de sa famille provinciale pour venir à Paris, la capitale des Rastignac; contre ceux qui lui reprochent ses costumes et qui n’ont qu’à travailler pour s’acheter les mêmes; contre ceux qui se plaignent tout le temps; contre les mères de famille nombreuses qui sont d’autant plus prolifiques qu’elles sont moins cultivées -la chose fut dite en anglais devant la Fondation Gates, le propos était exactement: "Montrez-moi une femme, parfaitement éduquée, qui décide d’avoir sept, huit, neuf enfants"; contre ceux qui croient que se faire construire une piscine dans une résidence que des générations de chefs de l’Etat prenaient telle quelle pose un problème; contre ce collégien qui l’a appelé Manu à qui il a vertement conseillé de décrocher un diplôme puis de travailler avant de disposer d’un avis sur lui –un avis négatif bien sûr, positif, il en avait immédiatement le droit, sinon le devoir; contre "la mafia" des bretons; contre ce fainéant de jeune horticulteur qui ne trouve pas de travail et à qui il conseille de traverser la rue pour faire la plonge dans un restaurant; contre les manifestant qui "foutent le bordel" –Darmanin doit apprécier la virilité grossière du président de la République qui progresse ainsi sur la voie du bock de bière (servi dans une vaisselle de luxe coûteuse et flambant neuve) et des nourritures mangées à la main (même s’il s’agit de caviar) –c’est en effet, ne l’oublions pas, l’homme du en même temps...
Cette manifestation du mépris se double chez lui d’un évident complexe de supériorité! Macron n’est-il pas en effet porteur d’une pensée complexe que n’importe qui ne peut comprendre, il faut au moins comme lui, avoir échoué deux fois au concours d’entrée à l’Ecole normale supérieure, n’être pas parvenu à devenir l’écrivain qu’il voulait être, ni même le philosophe qu’il crut pouvoir devenir, afin de pouvoir saisir la subtilité de ses analyses, de comprendre la densité de ses réflexions, d’appréhender la hauteur de vue de ses théories… En dessous de bac+8, pas la peine d’essayer de le comprendre, les Bogdanov témoignent." .../...
3 commentaires:
https://www.liberation.fr/france/2020/01/28/profs-l-avis-du-conseil-d-etat-vient-de-faire-basculer-les-plus-timores_1775850
« La France sombre sous la coupe d’une minorité violente » glapit Jean-Christophe Lagarde (1) qui, comme toujours la langue macronienne, dit totalement vrai, mais sans le savoir et par inversion projective : oui la minorité macronienne violente la société comme jamais auparavant, elle démolit les existences, y compris physiquement. Alors les existences décident qu’elles ne se laisseront plus faire, qu’elles ont longtemps donné à leur protestation la vaine forme de « la-démocratie », sont allées au bout du constat de ce qu’on pouvait en attendre, et en tirent maintenant les conséquences : elles passent la seconde."
Voilà que "l'inversion projectique" s'en mêle et résume bien la situation : transférer à l'autre le poids de ses propres névroses...
Lagarde ne me paraissait pas le plus déconnecté pour poser un tel constat!
DE MEPRISABLES MEPRISANTS
Le ressentiment joue un rôle moteur dans l’Histoire. On mésestime l’importance que peut tenir dans la généalogie d’un révolutionnaire un moment biographique dans lequel eux ou leurs proches ont pu être humiliés, méprisés, rabaissés par une personne qui détenait le pouvoir de les mettre plus bas que terre du fait de sa position sociale. Qui humilie un jour se fait haïr toujours.
.../...
"En deux années de pouvoir Macron a accumulé le mépris; il est vrai qu’avec l’arrogance, c’est probablement ce qu’il réussit le mieux : contre les femmes illettrées de l’usine Gad; contre les fainéants; contre les "gaulois réfractaires"; contre "les gens qui ne sont rien" auxquels ils préfère ses précieux amis qui réussissent; contre ceux qui touchent le "pognon de dingue" des minimas sociaux; contre les petits cons qui se plaignent qu’on leur supprime 5 euros d’APL et qui ne comprennent rien à ce qu’est l’Histoire; contre les étudiants qui se plaignent de devoir travailler le soir pour payer leurs études car, lui, le fils d’un père médecin professeur de neurologie dans un CHU et d’une mère médecin conseil à la sécu, il sait ce qu’est "bosser dans un Mac Do" -pas sûr pourtant que ce soit la pauvreté qui l’ait éloigné de sa famille provinciale pour venir à Paris, la capitale des Rastignac; contre ceux qui lui reprochent ses costumes et qui n’ont qu’à travailler pour s’acheter les mêmes; contre ceux qui se plaignent tout le temps; contre les mères de famille nombreuses qui sont d’autant plus prolifiques qu’elles sont moins cultivées -la chose fut dite en anglais devant la Fondation Gates, le propos était exactement: "Montrez-moi une femme, parfaitement éduquée, qui décide d’avoir sept, huit, neuf enfants"; contre ceux qui croient que se faire construire une piscine dans une résidence que des générations de chefs de l’Etat prenaient telle quelle pose un problème; contre ce collégien qui l’a appelé Manu à qui il a vertement conseillé de décrocher un diplôme puis de travailler avant de disposer d’un avis sur lui –un avis négatif bien sûr, positif, il en avait immédiatement le droit, sinon le devoir; contre "la mafia" des bretons; contre ce fainéant de jeune horticulteur qui ne trouve pas de travail et à qui il conseille de traverser la rue pour faire la plonge dans un restaurant; contre les manifestant qui "foutent le bordel" –Darmanin doit apprécier la virilité grossière du président de la République qui progresse ainsi sur la voie du bock de bière (servi dans une vaisselle de luxe coûteuse et flambant neuve) et des nourritures mangées à la main (même s’il s’agit de caviar) –c’est en effet, ne l’oublions pas, l’homme du en même temps...
Cette manifestation du mépris se double chez lui d’un évident complexe de supériorité! Macron n’est-il pas en effet porteur d’une pensée complexe que n’importe qui ne peut comprendre, il faut au moins comme lui, avoir échoué deux fois au concours d’entrée à l’Ecole normale supérieure, n’être pas parvenu à devenir l’écrivain qu’il voulait être, ni même le philosophe qu’il crut pouvoir devenir, afin de pouvoir saisir la subtilité de ses analyses, de comprendre la densité de ses réflexions, d’appréhender la hauteur de vue de ses théories… En dessous de bac+8, pas la peine d’essayer de le comprendre, les Bogdanov témoignent."
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