Bonjour,
Ce type est merveilleux ! par Mathieu Morel
"Deux comptes-rendus, sur Paris-Match et sur Le Point, de l'audience que Son Auguste Jupitude a accordée à une poignée de journalistes, révèlent un paranoïaque complètement en roue libre, un vrai complotiste voyant des Russes cachés à peu près partout, incapable de s'interroger réellement sur quoi que ce soit, incapable de l'ombre d'une analyse de la situation, juste mû par sa seule obsession de faire coller la réalité à ses pré-supposés faillis et puérils.
"C'est de la faute des autres".
Toujours. Les ennemis sont partout : la russosphère, la gauchosphère, la fachosphère, la complosphère, toutes les chososphères pleines de gens aux passions tristes et aux relents nauséabonds qui complotent contre lui et instrumentalisent les esprits faibles de ces braves ploucs à qui il veut pourtant tant de bien. C'est d'ailleurs également la faute de la presse qui ne fait rien qu'à mal faire son travail d'éducation des masses trop rustiques pour distinguer le Bien (lui) du Mal (les autres), une presse devenue incapable de montrer aux gueux la voie juste, la bonne... bref, la sienne. Peut-être pense-t-il avec quelque nostalgie à ce temps béni où la même presse se répandait en couvertures et enquêtes dithyrambiques sur le "petit chose" qu'il était alors, sur son couple féérique, sur ses vacances bien méritées ?
Bref, la pensée du Maître parsemée de quelques poncifs ronflants ("ce mouvement est polymorphe" : la vache ! Quel scoop !), d'aphorismes managériaux ou philosophico-cuculs (la "dévitalisation quasi-physiologique de la démocratie", ça envoie, ça, Coco ! ; ou "la dissolution des esprits comme dirait Blum" - une petite citation historique, pour la case "historien penseur"), d'affirmations gratuites et de statistiques aussi magiques que branquignoles.
Ah oui mais, nous dit-on, il reconnaît aussi ses erreurs !
Ah ça oui, il "regrette". Il regrette les petites phrases qui auraient été "mal interprétées". Mal interprétées par "les autres", bien entendu. Quels salauds, décidément, ces "autres" ! Il regrette ses excès de sincérité - un classique : "quel est votre plus grand défaut ? La bonté, l'honnêteté et le courage" - que des malintentionnés mettent en exergue pour lui nuire et, partant, nuire à la France entière. Allez, répétez après moi : "célézautres !".
Il regrette. Il est tout contrit de la malveillance des "autres".
Ces mêmes "autres" qui ne manqueront pas de le brocarder pour s'être, au cours de ce même entretien où il promet de faire attention désormais, "sincèrement" foutu de la gueule de "Jojo avec son gilet jaune" ou de ce "boxeur gitan" qui est forcément manipulé (par l'extrême gauche ou par les Russes, je ne sais plus... de toute façon ce sont les mêmes) puisqu'il "n'a pas les mots d'un Gitan" (ça parle quel sabir, au fait, un Gitan ?).
Salauds d'"autres", vous dis-je !
C'est vrai que ça doit être difficile, de présider un pays peuplé d'"autres".
Arl
1 commentaire:
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«Il n’en va pas de même pour le pouvoir. Il est tout entier suspendu à sa capacité à mobiliser des effectifs considérables et coûteux de fonctionnaires du
«maintien de l’ordre». Et cela avec une bonne partie d’effectifs qui ne sont pas des professionnels de ce type d’activité. La multiplication des mutilations joue aussi contre ceux qui en sont tenus politiquement responsables.
Le plus intéressant reste cependant l’état de nébulosité des principaux esprits qui travaillent au sommet de l’État. Si l’on met de côté ceux qui sont déjà en état de burn-out, ceux qui préparent leur départ et ceux qui se détestent et minent de l’intérieur la machinerie du sommet, celui-ci ne semble pas non plus en possession de tous les moyens d’une appréciation lucide. Macron dit qu’il y a 50 à 60 000 militants embusqués dans le mouvement des gilets jaunes pour abattre l’État et les institutions. Il affirme que la Russie instruit et manipule les animateurs du mouvement en cours. L’homme semble donc assez sévèrement perturbé. Comme lorsque, tel un buveur en addiction qui jure qu’il ne touchera plus un verre mais ne peut s’empêcher de le faire, il jure de plus prononcer de petites phrases méprisantes mais ne peut s’empêcher de balancer ses préjugés de classe sur les gitans ou « Jojo le gilet jaune ». On ne peut croire qu’il l’ait dit pour inciter les éditorialistes qu’il avait convoqué à le reprendre à leur compte.» .../...
https://melenchon.fr/2019/02/03/poutine-en-gilet-jaune-serieusement/
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