«Depuis le mois de novembre 2018, le sociologue Michalis Lianos est allé à la rencontre de centaines de gilets jaunes afin de recueillir leurs paroles et de tenter d'analyser ce mouvement aussi surprenant que protéiforme. Fin décembre, nous avions publié les premiers résultats de ses recherches sous la forme d'une interview : Une politique expérientielle – Les gilets jaunes en tant que « peuple ». Cette semaine, nous publions ce second entretien. Une mise à jour autant qu'un approfondissement, un travail d'analyse aussi fin que tranchant.»
(...)
«En somme, la posture des Gilets Jaunes envers la violence continue à évoluer en restant toujours prudente sous une perspective de 'délégation passive' aux éléments les plus radicaux ou de tolérance de ces derniers. C'est significatif que les idées, les motivations et les objectifs de ces groupes radicaux ne sont pas discutés parmi les Gilets Jaunes sur le terrain. Au plus, vous entendrez certains dire que la raison pour lesquelles la police n'arrête pas les black bloc et les laisse déambuler facilement parmi les manifestants, est parce que "ça sert à Castaner". Il existe un consensus général sur le fait que le gouvernement recherche des épisodes violents afin de délégitimer le mouvement. Ce consensus ne se fonde pas sur une vision complotiste générale mais sur des observations très précises lors des manifestations.»
(...)