jeudi 13 septembre 2018

Macron et l'audition de Benalla: un chef de l'Etat ne devrait pas faire ça - Libération

Macron et l'audition de Benalla: un chef de l'Etat ne devrait pas faire ça - Libération

Macron et l'audition de Benalla: un chef de l'Etat ne devrait pas faire ça

En se plaignant auprès de Gérard Larcher du travail de la commission d'enquête du Sénat, le président de la République démontre davantage sa fébrilité qu'il ne défend, comme il l'affirme, la séparation des pouvoirs. Et ce n'est pas la première fois dans cette affaire.

Emmanuel Macron, à Paris mercredi.
Emmanuel Macron, à Paris mercredi. Photo Philippe Wojazer. AFP

Un président de la République peut-il, sous couvert de défense de la séparation des pouvoirs, interférer dans le travail d'une commission d'enquête parlementaire en contestant, auprès du président du Sénat, la légitimité de la convocation pour une audition sous serment d'un ancien chargé de mission de l'Elysée, parallèlement mis en examen ? Est-il alors garant des institutions ou s'affranchit-il de ladite séparation des pouvoirs ? Les constitutionnalistes trancheront, mais l'initiative laisse transparaître un sacré agacement et même une réelle fébrilité chez Emmanuel Macron. Qu'aurait dit de cette initiative le candidat En Marche et sa «République irréprochable» ? 

A la fin du mois de juillet, déjà, l'Elysée était passé à l'offensive, profitant d'être majoritaire au Palais Bourbon pour siffler, sur fond de bras de fer entre les deux co-rapporteurs, la fin des auditions de la commission d'enquête de l'Assemblée - laquelle ne rendra au final pas le moindre rapport. A la même période, on se souvient aussi d'Emmanuel Macron faisant applaudir par les députés LREM, lors de leur pot de fin de session parlementaire, la fidélité et l'engagement à ses côtés de Benalla. Ce soir-là depuis la Maison de l'Amérique latine, en leader excité de la majorité plus qu'en garant apaisé des institutions, il avait aussi lancé son fameux «s'ils veulent un responsable, il est devant vous, qu'ils viennent le chercher». Une adresse aux médias comme à la justice et aux oppositions, pourvait-on comprendre. La trêve estivale a ensuite fait son effet et la pression avait fini par retomber.

Mais au Palais du Luxembourg, où LR dispose de la majorité, le scénario est moins contrôlable et la commission d'enquête présidée par Philippe Bas, lui-même ancien secrétaire général de l'Elysée, s'était dès le départ ouvert la possibilité de poursuivre ses travaux durant six mois. Une éternité pour l'Elysée. Il est vrai que la reprise tambour battant de la telenovela Benalla dans une rentrée déjà bien embourbée tombe particulièrement mal, à la veille de la présentation d'un plan pauvreté politiquement stratégique. Quant à son audition, elle interviendra en plein sommet européen majeur pour Macron.

Jérôme Cahuzac

Au départ, Philippe Bas s'était pourtant dit réticent à convoquer Alexandre Benalla pour ne pas gêner le travail judiciaire - précisément l'argument brandit par la ministre de la Justice dès le mois de juillet et encore ces derniers jours, tout comme par le chef de l'Etat dans son échange avec Gérard Larcher rapporté par l'Obs. Le large plan médiatique que l'ancien chargé de mission s'est octroyé fin juillet pour dérouler sa défense a achevé de convaincre le sénateur qu'il était nécessaire qu'il s'explique devant la représentation nationale. Mais chaque fois, le président de la commission d'enquête a souligné que son rôle n'était nullement de juger à la place des juges les faits du 1er mai, mais d'établir une vérité factuelle sur la manière dont a (dys)fonctionné l'appareil d'Etat jusqu'à ses plus hautes sphères.

Parce qu'il est mis en examen, il ne serait pas «sain», pour reprendre le mot de la ministre de la Justice en juillet, que Benalla soit auditionné. Macron l'a répété à Larcher. Et Me Lienard a proposé que son client s'exprime une fois l'instruction close. Le tout au nom du droit, cela va de soi. Comme si le ministre du Budget fraudeur fiscal, Jérôme Cahuzac, mis en examen, n'avait pas été entendu par deux fois en 2013 devant la commission d'enquête qui s'était alors constituée à l'Assemblée. Comme si ce mercredi, le commissaire de police Maxence Creusat, mis en examen pour avoir remis à Benalla, au soir des révélations du Monde, des images de vidéosurveillance de la place la Contrescarpe le 1er mai, n'avait pas été auditionné au Sénat. Sans que le travail judiciaire en soit sabordé d'une quelconque façon. Et sans que le sommet de l'Etat de ne s'en émeuve en amont.

A minima baroque

Au fond, alors qu'Alexandre Benalla, qui n'avait en fait pas tellement le choix, a fini par dire qu'il se rendrait bien à sa convocation de mercredi prochain tout en dénonçant y être «contraint», l'attitude de l'Elysée comme du choeur macronien donne le sentiment que le Palais craint, plus que tout autre parole dans ce dossier, celle de son ancien de chargé de mission. La façon dont ce dernier a choisi, on l'imagine au minimum avec son avocat, de s'exprimer jusqu'à présent pose d'ailleurs question. Il est pour le moins singulier de choisir une radio, France Inter, comme tribune pour des propos virulents et d'exiger dans le même temps que ceux-ci ne soient pas diffusés mais simplement retranscrits à l'antenne par une journaliste - sans qu'on entende donc la voix de Benalla, son ton et ses possibles emportements. Quand il avait fait, à chaud, le 20h de TF1, chacun avait pu constater combien l'interview était montée. Et son entretien au Monde, s'il n'avait pas été relu, avait été sacrément préparé.

Une audition, sous serment et sans avocat, devant des sénateurs qui, pour une bonne partie, chercheront, c'est indéniable, à affaiblir Macron en passant Benalla à la question, sera une toute autre affaire. A fortiori quand on est totalement étranger à ce genre d'exercice, qu'on vient d'avoir 27 ans et qu'on a par avance traité les sénateurs de «petites personnes» sans légitimité et Philippe Bas de «petit marquis». Des propos que Macron n'aurait bien sûr pas cautionné lors de son échange avec Larcher, mais qui auront certainement fini de l'inquiéter sur cette audition qui s'annonce a minima baroque et possiblement fort néfaste. 

Déboires

En juin 2013, auditionné deux heures durant, Jérôme Cahuzac, rompu à la joute verbale et au cadre parlementaire, avait, lui, multiplié les saillies éloquentes tout en se retranchant habilement derrière le secret de l'instruction dès que nécessaire. On imagine bien Benalla invoquer carrément le «secret défense» pour justifier certains de ses silences. Et on peut compter sur Philippe Bas pour cadrer les débats tout en usant de sa flegmatique pugnacité. Aucune audition de sa commission n'a d'ailleurs fait l'objet pour l'instant de critiques fondées. Mais visiblement, cela ne suffit pas à rassurer l'Elysée, qui affirme que les réponses du directeur de cabinet et du secrétaire général de l'Elysée en juillet se suffisent à elles-mêmes et témoignent de sa collaboration sincère au travail de la commission.

Le pouvoir se serait surtout évité bien des déboires s'il avait pris à chaud, au soir du 1er mai, la mesure des faits. En signalant la sortie de route de son chargé de mission à la Justice, plutôt qu'en s'efforçant de régler l'affaire en catimini au Palais. Chacun son rôle, c'est d'abord cela la séparation des pouvoirs. Résultat de ce fiasco: mercredi, le grand oral de Benalla se tiendra en place publique, en direct à la télévision.

Jonathan Bouchet-Petersen

Emmanuel Macron présente son plan contre la pauvreté et son image de président des riches

Emmanuel Macron présente son plan contre la pauvreté et son image de président des riches

Emmanuel Macron présente son plan contre la pauvreté et son image de président des riches

Jeunesse, retour à l'emploi... Soucieux d'amorcer un virage social, le chef de l'État veut frapper fort.

Emmanuel Macron présente ce jeudi son plan contre la pauvreté et son image de président des riches.
POOL New / Reuters
Emmanuel Macron présente ce jeudi son plan contre la pauvreté et son image de président des riches.

POLITIQUE - "La politique sociale, regardez: on met un pognon de dingue dans les minima sociaux et les gens ne s'en sortent pas." En juin dernier, la diffusion de cette vidéo s'était brutalement retournée contre le président de la République. Alors qu'il prétendait s'attaquer à la racine de la pauvreté et de ses déterminismes sociaux, Emmanuel Macron s'était retrouvé (une nouvelle fois) pris au piège de sa caricature de président des riches, méprisant à l'égard des défavorisés, arrogant avec les plus faibles.

Depuis, les perspectives de croissance en berne, la rentrée calamiteuse de son gouvernement, l'effondrement de sa popularité et les doutes qui se sont installés au sein de sa propre majorité ont sonné l'alarme. La présentation ce jeudi 13 septembre du plan anti-pauvreté devra marquer un virage dans le quinquennat d'Emmanuel Macron, attestant jusqu'ici d'un réformisme profitant davantage aux vainqueurs de la mondialisation qu'à ses victimes.

L'attente est d'autant plus forte que le plan pauvreté a déjà été reporté sur fond de Coupe du Monde (encore une polémique). Et que le chef de l'État a promis, en guise de compensation, de jeter les bases de "l'État providence du XXIe siècle" dès l'année prochaine. Rien que cela.

Priorité à la jeunesse pour "enrayer les inégalités de destin"

Pour se montrer à la hauteur de cette ambition, Emmanuel Macron va devoir renouer avec la promesse d'égalité, cette "passion insatiable" des Français passée au second plan depuis le début du quinquennat. Huit milliards seront investis sur quatre ans pour y parvenir, un geste censé marquer les esprits en période de disette budgétaire. Pas question en revanche de renouer avec la "logique curative et monétaire" qui prévalait jusqu'alors, ce "pognon de dingue" qui adoucirait la pauvreté sans la résorber. L'entourage du chef de l'État veut avant tout "améliorer la prévention de la pauvreté et assurer l'émancipation par l'activité."

LA SUITE APRÈS CETTE PUBLICITÉ

Ceci étant dit, les moyens débloqués pour le plan dévoilé ce jeudi iront prioritairement aux enfants et aux jeunes, "deux nouveaux visages de la pauvreté en France" selon l'Élysée qui entend ainsi "enrayer les inégalités de destin qui se perpétuent de génération en génération".

Parmi les mesures les plus emblématiques:

  • Favoriser la garde d'enfants avec un objectif de 30.000 places de crèche supplémentaires et des aides pour les communes situées en zone prioritaire.
  • Développer les petit-déjeuners dans les écoles primaires en REP+ en sollicitant les acteurs locaux, les parents d'élèves...
  • Mettre en place une obligation de formation de 16 à 18 ans pour réduire le chômage précoce et anticiper les décrochages.
  • Étendre la garantie jeunes (accompagnement vers l'emploi) à 500.000 personnes.
  • Accompagner les jeunes majeurs de 18 ans qui sortent de l'Aide sociale à l'enfance.

Le plan prévoit aussi de démultiplier l'hébergement d'urgence pour notamment mettre à l'abri les enfants et leurs parents qui dorment dehors. En matière de santé, la CMU (couverture maladie universelle) sera étendue à plusieurs millions de personnes pour qu'elles bénéficient d'une complémentaire santé.

L'emploi comme antidote

Fidèle à sa ligne, le président de la République a toutefois prévu de promouvoir l'activité comme antidote à la précarité. "Le retour au travail est le meilleur outil de lutte contre la pauvreté", assure l'Élysée tout en promettant un meilleur accompagnement vers le retour à l'emploi.

Plus facile à dire qu'à faire au regard des chiffres: 9 millions de pauvres en France, 6,2 millions de chômeurs toutes catégories confondues rien qu'en France métropolitaine. Pour résoudre l'équation, pas de formule miracle mais une myriade d'initiatives pour s'attaquer au fléau du chômage de longue durée.

Chantiers d'insertion, territoires zéro chômeurs, Travail alternatif payé à la journée (Tapaj)... L'ambition est d'étendre ces dispositifs déjà en cours d'expérimentation à 100.000 bénéficiaires supplémentaires d'ici 2022 (contre 140.000 aujourd'hui). Les minima sociaux et le RSA devraient être repensés et simplifiés pour faciliter l'accès aux aides tout en incitant à la reprise d'un emploi.

Le guide du parfait dictateur | Contrepoints

Le guide du parfait dictateur | Contrepoints

Le guide du parfait dictateur

Tant qu'on empilera de nouveaux Plans technocratiques pour sortir de la logique de l'assistanat et de l'État-providence, la pauvreté et la dépendance aux allocations sociales feront toujours partie des caractéristiques françaises.

Par Nicolas Lecaussin.

Un article de l'Iref-Europe

Emmanuel Macron présente jeudi 13 septembre son Plan pauvreté pour la France où, selon les données officielles (ministère de la Santé), 8,9 millions de personnes vivaient en 2015 sous le seuil de pauvreté, soit 14,2 % de la population. En France, où les dépenses sociales dépassent celles des autres pays, 4,15 millions de personnes étaient allocataires de minima sociaux fin 2016 (RSA, AAH, minimum vieillesse, ASS, etc.). 20 % des allocataires du RSA le sont depuis 10 ans et 49 % depuis au moins 4 ans. De nombreuses études ont déjà montré que l'assistanat rend les gens dépendants des allocations. Dans ces conditions, un nouveau Plan pauvreté sans une véritable réforme ne changera strictement rien. Il faudrait tout revoir et l'IREF a plusieurs propositions :

1. Il faut une allocation unique versée en fonction du revenu et à titre de complément de celui-ci, qui remplacerait toutes les autres. Dans tous les cas, elle ne permettrait pas à un foyer de gagner davantage qu'il ne gagnerait en étant salarié, mais au contraire elle inciterait à travailler ceux qui le peuvent. À titre d'exemple, elle pourrait être plafonnée à 60 % du montant du SMIC mensuel net (1 188 €). Cette allocation unique serait accordée sous un contrôle strict et éventuellement en échange d'un travail comme le système du workfareaux États-Unis. Il va de soi que les personnes malades et/ou handicapées n'entreraient pas dans cette catégorie.

2. Il faut libéraliser le marché du travail. Pour pouvoir inciter plus facilement les bénéficiaires de l'allocation sociale unique à reprendre un travail, l'accès au marché du travail devrait être plus libre. Or, aujourd'hui, le Code du travail, le SMIC et autres réglementations, sous prétexte de défendre les salariés, empêchent les employeurs d'embaucher et de licencier plus facilement. D'ailleurs, le rapport de l'OCDE sur le pourcentage des travailleurs pauvres dans les pays membres montre que la France, avec 7,1 % des travailleurs pauvres, est au même niveau que la…Hongrie. Ce pourcentage est même deux fois plus élevé qu'en Allemagne (3,5 %), pays donné comme « mauvais exemple » concernant la réforme du marché du travail. De plus, une très récente étude sur l'absentéisme dans le privé montre que les Français sont champions avec un taux pratiquement trois fois plus élevé qu'au Royaume-Uni. Au-delà des abus, il y a le mal-être des employés dans un système qui est censé les protéger mais qui en réalité les enferme. La flexibilisation du marché du travail contribuerait indubitablement à une meilleure insertion sur ce marché des bénéficiaires des allocations sociales.

3. Il faut encourager la création des fondations pour s'occuper des pauvres. Malgré un tissu associatif assez important, la France n'a pas assez de vraies fondations capables, grâce aux bénévoles, de prendre en charge efficacement la réinsertion des plus pauvres. La « lutte contre la pauvreté » est étatisée et les associations dépendent de l'argent public. Il faut faciliter les dons et la création de fondations libres. Ce sont la bienveillance et le dévouement qui donnent les meilleurs résultats contre la pauvreté et la déchéance.

4. Enfin, pour qu'il y ait moins de pauvres, il faut davantage de riches ! La France devrait mettre à la poubelle les approches marxistes anti-riches et créer les conditions pour que les individus puissent réussir et s'enrichir plus facilement : revoir la fiscalité, libérer la création d'entreprises et d'emplois, faire de la réussite un but comme c'est le cas dans d'autres pays. Plus il y aura de riches et moins il y aura de pauvres.

Tant qu'on empilera de nouveaux Plans technocratiques pour sortir de la logique de l'assistanat et de l'État-providence, la pauvreté et la dépendance aux allocations sociales feront toujours partie des caractéristiques françaises.


mercredi 12 septembre 2018

Censure antiterroriste: la Commission européenne veut détruire l'Internet décentralisé


Censure antiterroriste: la Commission européenne veut détruire l'Internet décentralisé

 

Lien : https://www.laquadrature.net/fr/reglement_terro_annonce

12 septembre 2018 - Ce matin, alors que toute l'attention était tournée vers l'adoption de la directive droit d'auteur, la Commission européenne a publié sa proposition de règlement contre la propagande terroriste en ligne.

Ce texte sécuritaire prévoit d'imposer plusieurs obligations aux hébergeurs, et notamment le retrait en moins d'une heure des contenus signalés. Il banalise la censure policière ou privée et donc le contournement de la justice. Il fait des filtres automatiques - justement au coeur du débat sur la directive droit d'auteur - la clé des politiques de censure à l'ère numérique1.

En pratique, seule une poignée d'hébergeurs pourront satisfaire de telles obligations - en particulier le délai d'une heure pour censurer les contenus. Les autres hébergeurs - la très grande majorité qui, depuis les origines, ont constitué le corps d'Internet - seront incapables d'y répondre et s'exposeront systématiquement à des sanctions.

Si ce texte était adopté, les quasi-monopoles du Net (Google, Amazon, Facebook, Apple, Microsoft, Twitter...) se verront consacrés dans leur rôle clé pour les politiques sécuritaires des États membres, et renforcés dans leurs positions ultra-dominantes - tous les autres services ayant du fermer boutique, y compris les services décentralisés qui respectent nos droits. Après avoir vaguement prétendu nous défendre avec le RGPD, la Commission européenne change radicalement de direction et compte désormais défaire l'État de droit en renforçant et en pactisant avec des firmes surpuissantes, qui exploitent nos libertés.

Pourtant, le reste de l'Internet, l'Internet décentralisé et gouvernable de façon démocratique, repose sur un contrôle fin et adapté à chaque personne des contenus qui y sont diffusés. Cette organisation est une des solutions les plus pertinentes pour freiner la propagation de messages problématiques, mais la Commission compte justement la détruire en lui imposant des obligations impossibles à respecter.

En pratique, la proposition de la Commission est donc non seulement inutile - les géants sont déjà largement actifs pour surveiller et censurer et collaborent très largement avec les autorités en matière antiterroriste.2 Elle est surtout contre-productive : son principal effet serait de détruire l'unique version d'Internet compatible avec nos libertés fondamentales.

DIRECT. Le chef de cabinet d'Emmanuel Macron "certifie qu'Alexandre Benalla n'a pas exercé ses fonctions de chargé de mission" durant sa suspension

DIRECT. Le chef de cabinet d'Emmanuel Macron "certifie qu'Alexandre Benalla n'a pas exercé ses fonctions de chargé de mission" durant sa suspension

DIRECT. Le chef de cabinet d'Emmanuel Macron "certifie qu'Alexandre Benalla n'a pas exercé ses fonctions de chargé de mission" durant sa suspension

La commission d'enquête du Sénat reprend ses travaux mercredi. Trois auditions sont programmées, alors que l'ancien collaborateur du chef de l'Etat a finalement accepté hier soir de se rendre devant la commission.

Ce qu'il faut savoir

L'affaire Benalla revient, mercredi 12 septembre, sur le devant de la scène avec la reprise des auditions devant la commission d'enquête sénatoriale, à commencer par celle du chef de cabinet de l'Elysée, François-Xavier Lauch. Regardez en direct sur franceinfo le contenu de ces auditions. 

Au programme des auditions. Le chef de cabinet d'Emmanuel Macron, François-Xavier Lauch, dont Alexandre Benalla était l'adjoint en tant que "chargé de mission" en matière de sécurité, est le premier convoqué au Sénat, sera auditionné à partir de 9h30. Après lui, le général Eric Bio-Farina, commandant militaire de l'Elysée, déjà entendu en juillet par l'éphémère commission d'enquête de l'Assemblée nationale, sera entendu à 11 heures. Puis à 12h15, c'est Maxence Creusat, commissaire de police à la direction de l'ordre public et de la circulation de la préfecture de police de Paris qui sera entendu par les sénateurs. 

 Benalla annonce qu'il se rendra, "contraint", devant les sénateursL'ancien chargé de mission d'Emmanuel Macron a annoncé mardi soir qu'il était "contraint" de se rendre devant la commission d'enquête du Sénat pour éviter des "poursuites judiciaires", dans un communiqué. Alexandre Benalla , mis en examen pour des violences contre un manifestant le 1er mai 2018 à Paris, avait pourtant fait savoir dans la journée qu'il n'entendait pas être auditionné par cette commission qui tente d'établir quelle était l'étendue de ses fonctions a à l'Elysée.

>> "Je n'ai aucun respect pour eux" : la violente charge d'Alexandre Benalla contre les sénateurs de la commission d'enquête

 Bras de fer avec les sénateurs. Au terme d'une journée de bras de fer avec le Sénat et un début de polémique avec des membres du gouvernement, l'ancien collaborateur de l'Elysée a cédé après avoir fait savoir dans la journée qu'il n'entendait pas être auditionné par le Sénat avant la fin de la procédure judiciaire en cours. Un refus de se présenter est punissable de deux ans d'emprisonnement et 7 500 euros d'amende.

mardi 11 septembre 2018

Même Giscard est choqué que

Même Giscard est choqué que

Même Giscard est choqué que "personne ne proteste" contre l'enrichissement des "plus riches" !

Si même Giscard le dit, c'est que l'heure doit être grave. Invité de l'évènement littéraire Le château de Meslay fête les écrivains, dans le Loir-et-Cher, ce dimanche 9 septembre, l'ex-président de la République s'est fendu d'un morceau de bravoure... contre le capitalisme financier tel qu'il fonctionne actuellement. "Actuellement, l'argent va avec le pouvoir. Le
pouvoir est avec l'argent
, a expliqué Valéry Giscard d'Estaing, rapporte La Nouvelle République. Et de s'émouvoir de la rapidité avec laquelle les riches deviennent de plus en plus riches, dans l'indifférence totale : "À l'heure actuelle, l'enrichissement des plus riches est plus rapide qu'il ne l'a jamais été. Moyennant quoi, personne ne proteste. C'est très étrange. Et cela dans le monde entier. La société évoluant dans une société où l'argent a le pouvoir, les éléments de culture s'infléchissent en direction de la demande de cette société". Voilà l'homme d'Etat à deux doigts de réclamer le rétablissement de l'ISF !

Il est vrai que Valéry Giscard d'Estaing, retiré de la vie élective depuis 2004, a des raisons de s'offusquer. Entre 2007 et 2017, la richesse des milliardaires en dollars a crû de 12% tous les ans, selon l'ONG Oxfam. En 2017, la richesse des milliardaires a augmenté de 762 milliards de dollars, soit la plus forte hausse de tous les temps. A l'inverse, 500 millions de jeunes vivent avec moins de 2 dollars par jour. Depuis les années 1980, au début desquelles Valéry Giscard d'Estaing a quitté les commandes de la France, les 1% les plus riches ont profité deux fois plus de la croissance des revenus que les 50 % les plus pauvres. En France, la fortune des treize français les plus riches a augmenté de 23,5 milliards d'euros entre janvier et avril 2018.

Cette sortie est d'autant plus frappante que le fondateur de l'UDF n'est pas exactement un marxiste révolutionnaire. Au pouvoir, il s'est attaché à favoriser la libre concurrence et a créé le contrat à durée déterminée (CDD). Pour autant, l'ex-président ne s'est jamais montré favorable à un accroissement effréné de la richesse des plus aisés. En 1976, son premier ministre Raymond Barre n'avait pas hésite à augmenter l'impôt sur le revenu pour les plus riches de 4% à 8%. VGE finira-t-il sa carrière politique en nouveau Stéphane Hessel, appelant les citoyens à s'indigner ?

Le Mac App Store est infesté d’applis qui volent les données des utilisateurs

Le Mac App Store est infesté d'applis qui volent les données des utilisateurs

Le Mac App Store est infesté d'applis qui volent les données des utilisateurs

Sous couvert de fonctionnalités de sécurité, une série d'applications douteuses récoltent des données sensibles et les envoient vers des serveurs tiers. Parmi les auteurs se trouvent l'éditeur Trend Micro.

Le Mac App Store est infesté d'applis qui volent les données des utilisateurs

En juin dernier, Phil Schiller, le chef marketing d'Apple, a déclaré que le Mac App Store était « l'endroit le plus sûr pour avoir des applications Mac », notamment en raison du processus de vérification mis en place par la firme. Ce processus n'est visiblement pas très efficace car les applications qui volent en douce les données des utilisateurs commencent à pulluler sur cette boutique applicative.

Plusieurs chercheurs en sécurité viennent de pointer une série d'applications qui, sous couvert de fonctionnalités utilitaires ou de sécurité, exfiltrent en réalité des données sensibles vers des serveurs tiers, comme l'historique de navigation, la liste des applications téléchargées ou la liste des processus actifs.

Des applications très populaires 

Les applications épinglées sont Adware Doctor, Open Any Files, Dr.Antivirus, Dr.Cleaner Pro, Dr.Cleaner Disk et Dr.Unarchiver. Le hic, c'est que toutes ces applications sont plutôt très bien positionnées au niveau du Mac App Store. Elles figurent même dans le Top 10 des téléchargements, comme on peut d'ailleurs le voir sur le site d'Apple.

Apple.com -

Cela fait plus d'un mois que les chercheurs en sécurité ont alerté Apple sur le danger de ces applications pour la protection des données personnelles. Ce n'est finalement que maintenant, après la multiplication des notes de blog et des articles de presse, que la firme a finalement réagi. Si vous faites partie des utilisateurs de l'une de ces applications, supprimez-la tout de suite.

Update: Apple removed most of the TrendMicro apps including the fake developer account they had to promote the Open Any Files, which was reported as malware by @thomasareed from @Malwarebytes .
Kudos to @Apple for fast action.

— Privacy 1st (@privacyis1st)

Ce qui est d'autant plus incompréhensible dans cette histoire, c'est que l'éditeur de Dr.Antivirus, Dr.Cleaner et Dr.Unarchiver est la société Trend Micro, une société de solutions de sécurité qui a pignon sur rue. Dans une vidéo, le chercheur en sécurité « Privacy 1st » montre que les données volées sont exfiltrées vers un serveur appartenant au domaine trendmicro.com. Il ne peut donc pas y avoir de doute. Nous avons demandé une explication auprès de Trend Micro. Lorsque nous recevrons une réponse de leur part, nous mettrons à jour cet article.

SPOTTED: Dr. Cleaner + Dr Antivirus (Trend Micro developer) top sold apps from AppStore are stealing user privacy. PoC: https://vimeo.com/288846282 

— Privacy 1st (@privacyis1st)

Hey @TrendMicro . Your MacOS app Dr.Unarchiver is doing same user data exfiltration. You are soo shady...
kudos to @_inside for finding.@AppleSupport @Apple @thomasareed @patrickwardle @BleepinComputer @Malwarebytes @TheHackersNews @9to5mac @MacRumors @ZDNet

— Privacy 1st (@privacyis1st)

Apparemment, Trend Micro utilise même un faux nom. Ainsi, l'application Open Any Files est développé par un certain « Hao Wu », mais selon l'analyse de Thomas Reed de MalwareBytes, les données exfiltrées sont là encore envoyées vers le domaine trendmicro.com

Une technique d'arnaque bien connue

Pour mettre la main sur les données sensibles, ces applications utilisent une technique simple et éprouvée : elles demandent l'autorisation aux utilisateurs au travers d'un prétexte fumeux. Adware Doctor, dont le fonctionnement a été analysé en détails par Patrick Wardle, demande par exemple à l'utilisateur de procéder à un nettoyage au niveau « des extensions, des cookies et du cache » des navigateurs. En réalité, elle utilise ce droit d'accès pour agréger les historiques de tous les navigateurs en un fichier Zip qui sera envoyé à un serveur tiers. Selon le chercheur en sécurité, cette façon de faire est « une violation évidente de la confidentialité de l'utilisateur (et bien sûr des règles d'usage du Mac App Store) ».   

Mais ce n'est pas tout. Une faille dans les API d'Apple permet à Adware Doctor de sortir de son bac à sable et de lister les processus en cours d'exécution sur la machine. Là encore, cette information se retrouve dans le fichier Zip exfiltré, de même qu'une liste de toutes les applications que l'utilisateur a téléchargées dans le passé. Espérons qu'Apple musclera à l'avenir son processus de vérification.      


lundi 10 septembre 2018

Les Dubaï Papers

https://m.lesrepliques.com/Les-Dubai-Papers_a2712.html

La poignante vidéo d'un chat qui revoit des images de son maître décédé

La poignante vidéo d'un chat qui revoit des images de son maître décédé

La poignante vidéo d'un chat qui revoit des images de son maître décédé

  • Une vidéo d'une tristesse absolue.
    Une vidéo d'une tristesse absolue. CAPTURE D'ÉCRAN FACEBOOK
Publié le / S'abonner
Les chats ne sont pas si indépendants et sauvages que cela. Ils manifestent bel et bien des changements de comportement qui peuvent parfois être difficiles à comprendre lors de la disparition d'un compagnon félin ou humain. Que cette vidéo est touchante !

Une vidéo montrant un chat qui regarde l'écran d'un smartphone avec une image de son maître décédé est devenue virale sur internet, collectant à ce jour, lundi 10 septembre, près de 30 millions de vues.

On y voit en effet un chat regarder un smartphone qui lui montre une vidéo avec le défunt. Puis l'animal presse son museau contre l'écran et reste longtemps dans cette position.

Manuel Valls: ce député Français ( 7.000€/mois ) passe tout son temps en Espagne !

https://www.lavraiedemocratie.org/manuel-valls-ce-depute-francais-7-000e-mois-passe-tout-son-temps-en-espagne/?utm_sq=fv3zrfe3ax&utm_source=facebook&utm_medium=partners&utm_campaign=la_vraie_d%C3%A9mocratie

Mamoudou Gassama parle enfin: "C'est Alex qui tenait l'enfant sur ordre d'Emmanuel Macron".

https://nordpresse.be/mamoudou-gassama-parle-enfin-cest-alex-tenait-lenfant-ordre-demmanuel-macron/

ENQUETE FRANCEINFO. Additifs controversés, arômes obscurs, emballages trompeurs... Pouvez-vous faire confiance aux plats préparés des grands chefs ?

https://mobile.francetvinfo.fr/sante/alimentation/enquete-franceinfo-additifs-controverses-aromes-obscurs-emballages-trompeurs-pouvez-vous-faire-confiance-aux-plats-prepares-des-grands-chefs_2918985.html#xtor=EPR-51-[additifs-controverses-aromes-obscurs-emballages-trompeurs-pouvez-vous-faire-confiance-aux-plats-prepares-des-grands-chefs_2933443]-20180910-[titre]&xtref=acc_dir

Pour 2 mois au Conseil d'État, Wauquiez cumule 13 ans de droits à la retraite - Le Point

Pour 2 mois au Conseil d'État, Wauquiez cumule 13 ans de droits à la retraite - Le Point

Pour 2 mois au Conseil d'État, Wauquiez cumule 13 ans de droits à la retraite

"Je ne suis pas dupe du calendrier de ce genre d'attaques en pleine période de reconstruction de l'opposition", se défend le candidat à la présidence LR.

Laurent Wauquiez brigue la presidence des Republicains (LR).
Laurent Wauquiez brigue la présidence des Républicains (LR). © CITIZENSIDE/Franck CHAPOLARD / Citizenside/ CITIZENSIDE/Franck CHAPOLARD

La campagne de Laurent Wauquiez pour la présidence des Républicains (LR) est loin d'être un long fleuve tranquille. Critiqué pour sa ligne, jugée par certains trop droitière, le patron de la région Auvergne-Rhône-Alpes doit affronter une nouvelle polémique. Comme l'a repéré Lyon Capitale, un arrêté au Journal officiel est venu confirmer le renouvellement par Édouard Philippe de sa mise en détachement pour cinq ans de son poste de maître des requêtes au Conseil d'État.

De quel poste s'agit-il  ? Sorti major de sa promotion à l'ENA, le favori à la présidence des Républicains a rejoint le Conseil d'État en 2001. Après un poste d'éditeur, il était ensuite devenu maître des requêtes en 2004. Mais, très rapidement, il est élu député à la suite d'une élection partielle en Haute-Loire et obtient alors sa mise en détachement de la fonction publique deux mois après son entrée en poste. Comme l'explique Lyon Capitale, Laurent Wauquiez pourrait donc réintégrer ses fonctions en cas de défaite électorale dans les cinq ans. Il continue également de cumuler les droits à la retraite liés à ce poste. Il a donc cumulé 13 ans de droits de retraite.

De son côté, l'intéressé se défend. «  Je ne suis pas dupe du calendrier de ce genre d'attaques en pleine période de reconstruction de l'opposition  », écrit-il dans un communiqué consulté par Le Figaro. Et de poursuivre : «  Je suis aujourd'hui dans le régime du détachement prévu par la loi. Je ne perçois évidemment aucune rémunération du Conseil d'État. Comme la loi le prévoit pour tous les élus en détachement, je dois cotiser au régime des pensions civiles de l'État. Il est important de préciser, d'une part, qu'il ne s'agit pas d'un régime spécial de retraite, d'autre part, que tous mes droits à la retraite sont évidemment ouverts par des cotisations que je paye réellement. Cette situation ne m'est pas propre, c'est l'application stricte de la loi pour tous les élus locaux en détachement.  »

Une pratique légale

Cette pratique n'a rien d'illégal. «  La loi Cahuzac de moralisation de la vie politique oblige les parlementaires et les ministres à se mettre en disponibilité, et non plus en détachement, de leurs postes de fonctionnaires  », précise Lyon Capitale. Une loi qui s'applique seulement aux ministres et aux parlementaires. Un fonctionnement qui peut interpeller pour un homme politique qui n'a eu de cesse de s'élever contre l'assistanat.

Avant Laurent Wauquiez, d'autres hommes politiques avaient déjà été confrontés à cette solution. Mais, pour plus de transparence, ils avaient choisi de démissionner à l'image de Nathalie Kosciusko-Morizet ou de Bruno Le Maire. En 2014, Marianne révélait que François Hollande était resté plus de trente ans en détachement de la Cour des comptes.

Gare TGV Sud de France : un désert à 135 millions d’euros | Contrepoints

Gare TGV Sud de France : un désert à 135 millions d'euros | Contrepoints

Gare TGV Sud de France : un désert à 135 millions d'euros

La nouvelle gare TGV à Montpellier est un fiasco. Mais ce n'est pas grave, c'est le contribuable qui paie…

Par Jonathan Frickert.

Ouverte le 7 juillet mais jamais inaugurée, la gare TGV Sud de France est un nouveau fiasco. Qui attend les discussions prévues dimanche prochain lors de la réunion de crise entre le maire de Montpellier, la SNCF et l'État. L'occasion de chercher une solution pour sortir la toute nouvelle gare TGV de Montpellier d'une impasse qui dure pourtant depuis une vingtaine d'années.

Un aberrant caprice

Construite en pleine campagne, la station TGV Sud de France est implantée à 6 kilomètres du centre de Montpellier. Une distance qui semble courte lorsqu'on sait que la gare TGV de Belfort-Montbéliard est deux fois plus éloignée de la principale ville desservie.

Cependant, la gare cumule les erreurs de conception. Construite en zone inondable, la gare ne comporte que 3 quais et 6 voies pour un trafic ne dépassant pas les 4 trains quotidiens sans correspondance pour Saint-Roch, la gare centrale de Montpellier. Un désert ferroviaire qui suit naturellement le désert intérieur : aucun kiosque, aucune brasserie, aucun commerce. La station semble mort-née.

Le parking ne comporte qu'une seule entrée et ne permet la circulation qu'à sens unique. Il n'existe aucun accès piéton. Le cumul des deux provoque quotidiennement d'importantes difficultés de circulation. Ajoutons à cela l'absence d'une quelconque information des voyageurs, et nous avons tous les éléments d'une déconfiture financière à 135 M€.

Une somme qui devrait passer à 182 millions en cas de prolongement des lignes de tramway. Un coût supporté aux deux tiers par l'État et par RFF, qui gère le réseau ferroviaire. Un quart du budget relève de la Région. Le dixième restant est supporté par les agglomérations montpelliéraines et nîmoises.

Néanmoins, ce drame aurait pu être évité il y a déjà 20 ans.

Un fiasco évitable

La clef de l'attrait économique d'un territoire réside dans deux choses : la qualité des infrastructures et la pression fiscale. Ainsi il est naturel que tout édile se retrouve à souhaiter sa part du gâteau. Or, les choses se compliquent lorsque l'idée n'a, manifestement, aucun intérêt, comme dans le cas d'espèce.

Cela n'a toutefois pas arrêté l'initiateur du projet, feu Georges Frêche, qui, dès 1998, a souhaité disposer d'un arrêt TGV proche de l'aéroport Montpellier-Méditerranée, situé en bord de mer. Une lubie, puisque la gare Saint-Roch accueillait déjà des trains à grande vitesse et que l'aéroport dispose depuis 2003 d'une liaison avec le centre-ville qui ne prend pas plus de 15 minutes.

Seulement, la communauté d'agglomérations montpelliéraines relance le projet avec pour objectif de créer une liaison vers Perpignan contournant les autres stations à proximité et de désencombrer Saint-Roch du fret. Une idée que refuse dès lors la SNCF, laissant à RFF le soin de manifester son intérêt.

En 2008, la Cour des comptes dénonce dans le même rapport la gare TGV de Nancy, basée à 30 kilomètres du centre-ville, et la future gare TGV montpelliéraine.

Cinq ans plus tard, le même organisme recommande d'éviter toute implantation en rase campagne.

Le plan immobilier du quartier Odysseum, initié en 1998 et toujours en construction au moment où nous écrivons ces lignes, tiendra à bout de bras le projet.

Sentant venir le raté, la toute récente région Occitanie se désengage en 2016, mais il est déjà trop tard. La gare est terminée début juillet 2018, avec les contrariétés que nous venons d'évoquer.

Ce n'est pas cher, c'est le contribuable qui paie

Si la subsidiarité est souvent citée en matière de compétences administratives, force est de constater qu'elle s'applique également en matière de transports.

Installer une nouvelle gare TGV à un coût aussi exorbitant pour un volume de passagers aussi infime revient à demander au président de la République de régler un problème de voisinage.

Rénover le réseau ferroviaire existant et améliorer la desserte urbaine entre le quartier Odysseum et Saint-Roch auraient sans doute été plus pertinent et moins cher, car compte tenu de la structure de financement du projet, cette mascarade aura coûté la somme de 1,60 € à chaque lecteur du présent article, le prix d'un café ou d'un ticket de transports en commun pour chaque Français ; une somme qui passe à 4,50 € pour nos amis d'Occitanie.

On ne remerciera jamais assez le contribuable …