"Bref : c’est un jeudi noir qui s’annonce dans l’Éducation nationale. La question sanitaire a été la grosse goutte d’eau qui a fait déborder un vase déjà bien rempli : « Les allègements successifs du protocole sanitaire ne ressemblent plus à rien, affirme Sébastien Rodier, qui sera dans le cortège cet après-midi à Nîmes. On a une flambée épidémique avec un quart de poste d’infirmière qui ne vient que le lundi. Le tracing des cas est effectué par la vie scolaire ou le chef de l’établissement. Comme ce n’est pas fait dans les règles de l’art, des élèves passent entre les mailles du filet. Pour vous donner un ordre d’idée, ce matin (mercredi, ndlr) j’avais un taux d’absentéisme entre un tiers et 50% en fonction des classes. »
Au quotidien, « les difficultés se sont vraiment accentuées cette semaine », estime Sébastien Rodier, entre les absences des élèves et celles des professeurs qui font fluctuer les emplois du temps, « on vit au jour le jour avec cette crise. » « Il y a un vrai décalage entre les décisions prises et la réalité du terrain, affirme Jean-Luc Dussol, enseignant en formation professionnelle au lycée Jean-Baptiste Dumas d’Alès et secrétaire académique du Snetta-Fo. Aujourd’hui, les conditions de travail sont dégradées, on est dans une pseudo continuité pédagogique, cela ressemble plus à de la garderie. Puis le masque et les gestes barrières sont de plus en plus délaissés, les jeunes commencent à saturer et cela crée des tensions. » De plus, « il y a un manque de moyens : on court après les autotests, les masques on se les achète nous-mêmes, et il n'y a des capteurs de CO2 dans aucune classe », affirme une professeure des écoles dans un village proche de Bagnols, qui a souhaité conserver l’anonymat. Non syndiquée, elle fera grève aujourd’hui et manifestera à Bagnols. « Il y a une mauvaise gestion globale de la crise par le gouvernement », résume Laurence Pecheral.
Pour Sébastien Rodier, il faut revenir au niveau 4 du protocole sanitaire, au lieu de rester au niveau 2 comme actuellement. « Ce niveau 4 prévoit le dédoublement des classes en demi-jauge pour les 4e, 3e et au lycée, pose-t-il. Les écoles restent ouvertes et les élèves alternent entre les cours en distanciel à la maison et l’école. Le gouvernement s’entête, cela ne rime à rien. Les règles changent sans arrêt. J’ai reçu au moins dix mails pour la définition d’un cas contact… » Son collègue alésien ne dit pas autre chose : « Nous voulons une gestion beaucoup plus structurée, que le gouvernement arrête de changer les protocoles du jour au lendemain et que les remplacements soient effectués. » (...)
Ce que les profs ont gagné hier, c'est surtout de la fierté François Ruffin
https://youtu.be/lh4H9KANoq8
"Ce que les profs ont gagné hier, c'est pas seulement des masques, des postes précaires, c'est surtout de la fierté. Ils ont chassé le mépris qu'ils subissent depuis cinq ans. Et ils prouvent à tout le pays que, quand on se bagarre, on gagne, pas tout, pas pour toujours, mais on gagne un peu."
J'étais l'invité ce matin de Jean-Jacques Bourdin sur RMC et BFM. Retrouvez mon interview en intégralité.
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« Le gouvernement s’entête, cela ne rime à rien »
"Bref : c’est un jeudi noir qui s’annonce dans l’Éducation nationale. La question sanitaire a été la grosse goutte d’eau qui a fait déborder un vase déjà bien rempli : « Les allègements successifs du protocole sanitaire ne ressemblent plus à rien, affirme Sébastien Rodier, qui sera dans le cortège cet après-midi à Nîmes. On a une flambée épidémique avec un quart de poste d’infirmière qui ne vient que le lundi. Le tracing des cas est effectué par la vie scolaire ou le chef de l’établissement. Comme ce n’est pas fait dans les règles de l’art, des élèves passent entre les mailles du filet. Pour vous donner un ordre d’idée, ce matin (mercredi, ndlr) j’avais un taux d’absentéisme entre un tiers et 50% en fonction des classes. »
Au quotidien, « les difficultés se sont vraiment accentuées cette semaine », estime Sébastien Rodier, entre les absences des élèves et celles des professeurs qui font fluctuer les emplois du temps, « on vit au jour le jour avec cette crise. » « Il y a un vrai décalage entre les décisions prises et la réalité du terrain, affirme Jean-Luc Dussol, enseignant en formation professionnelle au lycée Jean-Baptiste Dumas d’Alès et secrétaire académique du Snetta-Fo. Aujourd’hui, les conditions de travail sont dégradées, on est dans une pseudo continuité pédagogique, cela ressemble plus à de la garderie. Puis le masque et les gestes barrières sont de plus en plus délaissés, les jeunes commencent à saturer et cela crée des tensions. » De plus, « il y a un manque de moyens : on court après les autotests, les masques on se les achète nous-mêmes, et il n'y a des capteurs de CO2 dans aucune classe », affirme une professeure des écoles dans un village proche de Bagnols, qui a souhaité conserver l’anonymat. Non syndiquée, elle fera grève aujourd’hui et manifestera à Bagnols. « Il y a une mauvaise gestion globale de la crise par le gouvernement », résume Laurence Pecheral.
Pour Sébastien Rodier, il faut revenir au niveau 4 du protocole sanitaire, au lieu de rester au niveau 2 comme actuellement. « Ce niveau 4 prévoit le dédoublement des classes en demi-jauge pour les 4e, 3e et au lycée, pose-t-il. Les écoles restent ouvertes et les élèves alternent entre les cours en distanciel à la maison et l’école. Le gouvernement s’entête, cela ne rime à rien. Les règles changent sans arrêt. J’ai reçu au moins dix mails pour la définition d’un cas contact… » Son collègue alésien ne dit pas autre chose : « Nous voulons une gestion beaucoup plus structurée, que le gouvernement arrête de changer les protocoles du jour au lendemain et que les remplacements soient effectués. »
(...)
https://www.objectifgard.com/2022/01/13/fait-du-jour-la-cest-vraiment-un-ras-le-bol-leducation-nationale-en-greve-ce-jeudi/
Ce que les profs ont gagné hier, c'est surtout de la fierté
François Ruffin
https://youtu.be/lh4H9KANoq8
"Ce que les profs ont gagné hier, c'est pas seulement des masques, des postes précaires, c'est surtout de la fierté. Ils ont chassé le mépris qu'ils subissent depuis cinq ans. Et ils prouvent à tout le pays que, quand on se bagarre, on gagne, pas tout, pas pour toujours, mais on gagne un peu."
J'étais l'invité ce matin de Jean-Jacques Bourdin sur RMC et BFM. Retrouvez mon interview en intégralité.
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