mercredi 23 décembre 2020

Loi sécurité globale : vers une privatisation de la police ?

https://theconversation.com/loi-securite-globale-vers-une-privatisation-de-la-police-152392



2 commentaires:

Anonyme a dit…

Une « nécroéthique », dont il est capital de faire la critique...



Grégoire Chamayou
Théorie du drone

"Le drone est l’instrument d’une violence à distance, où l’on peut voir sans être vu, toucher sans être touché, ôter des vies sans jamais risquer la sienne.

Cette forme de violence télécommandée, qui à la fois supprime le face-à-face et fait éclater la distance impose de repenser des concepts apparemment aussi évidents que ceux de combattant (qu’est-ce qu’un combattant sans combat ?) ou de zone de conflit (où a lieu, une telle violence, écartelée entre des points si distants ?). Mais, plus radicalement, c’est la notion de « guerre » qui entre elle-même en crise : le drone est l’emblème de la « chasse à l’homme préventive », forme de violence qui débouche, à mi-chemin entre guerre et police, sur des campagnes d’exécutions extrajudiciaires menées à l’échelle globale.

Cette tentative d’éradication absolue de toute réciprocité dans l’exposition à la violence reconfigure non seulement la conduite matérielle de la violence armée, techniquement, tactiquement, mais aussi les principes traditionnels d’un ethos militaire officiellement fondé sur la bravoure et l’esprit de sacrifice. Car le drone est aussi l’arme du lâche : celle de ceux qui ne s’exposent jamais. Cela n’empêche pourtant pas ses partisans de la proclamer être l’arme la plus éthique que l’humanité ait jamais connue. Opérer cette conversion morale, cette transmutation des valeurs est la tâche à laquelle s’attellent aujourd’hui des philosophes américains et israéliens qui œuvrent dans le petit champ de l’éthique militarisée. Leur travail discursif est essentiel pour assurer l’acceptabilité sociale et politique de cette arme. Dans ces discours de légitimation, les « éléments de langage » de marchands d’armes et de porte-parole des forces armées se trouvent reconvertis, par un grossier processus d’alchimie discursive, en principes directeurs d’une philosophie éthique d’un nouveau genre – une « nécroéthique », dont il est capital de faire la critique."

Grégoire Chamayou
Agrégé de philosophie, Grégoire Chamayou est chercheur au Centre national de la recherche scientifique (CNRS) Cerphi ENS Lyon.



https://lafabrique.fr/theorie-du-drone/

Anonyme a dit…

Et si les "gilets jaunes" avaient pris l’Élysée ?

Didier Daeninckx imagine la prise de l’Élysée par les "gilets jaunes", le 1er décembre 2018. Emmanuel Macron et deux de ses ministres ont un plan pour s’enfuir, mais cela ne se passe pas exactement comme prévu…

[A l'occasion de son numéro de fin d'année, "Marianne" vous propose une série d'uchronies: des réécritures de l'Histoire à partir de la modification d'un évènement passé. Le texte que vous vous apprêtez à lire relève par conséquent de la fiction.]
(...)

SOUS LE LINGE DOUTEUX

"Au même moment, le chef d’état-major particulier du président, qui piétinait devant la porte depuis cinq minutes, se décida à entrer dans le salon Doré du premier étage où Emmanuel Macron dirigeait un comité ministériel restreint consacré aux mesures d’apaisement qu’il comptait annoncer le lendemain au journal de 20 heures. Les conversations s’interrompirent quand le militaire traversa la salle et se pencha à l’oreille du président. Seul le Premier ministre parvint à saisir l’essentiel de ce qu’il lui soufflait à voix basse : « Tous les dispositifs de protection tombent les uns après les autres. La police est débordée. Votre sécurité n’est plus assurée… Il faut vous replier dans le poste de commandement nucléaire, au sous-sol, le temps que la troupe reprenne la situation en main… Je suis désolé de devoir insister, mais c’est une question de minutes… » Emmanuel Macron se leva pour se diriger à pas rapides vers la porte, suivi de la dizaine de ministres présents. Alors qu’ils dévalaient les escaliers, il s’adressa au chef du gouvernement : « Qu’est-ce que vous en pensez? C’est une bonne idée d’aller se terrer dans le bunker ? » Édouard Philippe, que sa haute taille avantageait, aperçut par la fenêtre le camion de la société Elis chargée de l’entretien de la lingerie du Palais qui stationnait à l’arrière du bâtiment : « Le poste Jupiter n’a pas d’issue de secours… S’ils envahissent l’Élysée, ce sera notre tombeau… On ne va tout de même pas mourir pour avoir instauré les 80 km/heure sur les routes secondaires ! J’ai une meilleure idée…»
(...)


https://www.marianne.net/agora/et-si-les-gilets-jaunes-avaient-pris-lelysee