Comment une poignée d’entreprises et de riches actionnaires profite de la pandémie de COVID-19
"Alors que les débats sur l’impact de la crise de la Covid-19 sur les entreprises battent leur plein, en France et partout dans le monde, dans le cadre des plans de relance qui vont être mis en œuvre par les Etats, Oxfam publie un nouveau rapport sur le partage des richesses au sein des grandes entreprises mondiales pendant la crise.
Le rapport montre comment une poignée d’entreprises, essentiellement américaines, réalise des bénéfices exceptionnels pendant la crise, alimentant la fortune de leurs fondateurs et de leurs riches actionnaires alors même qu’une large partie de l’économie mondiale est encore à terre.
Le rapport « Covid19 : les profits de la crise » révèle une économie à deux vitesses :
32 entreprises, qui comptent parmi les plus grandes multinationales de la planète, devraient enregistrer cette année une hausse spectaculaire de leurs bénéfices, soit 109 milliards de dollars de plus que leur bénéfice moyen réalisé au cours des quatre années précédentes. Une large partie de ces bénéfices a été reversée à de riches actionnaires, alimentant les inégalités mondiales. Les 25 milliardaires les plus riches du monde ont vu leur richesse augmenter de 255 milliards de dollars entre la mi-mars et la fin mai seulement, soit une augmentation moyenne de 10 milliards de dollars. Jeff Bezos pourrait, avec les bénéfices qu’il a réalisés pendant la crise, verser une prime 105 000 dollars aux 876 000 personnes employées par Amazon dans le monde, y compris les quelques 10.000 salariés en France, tout en restant aussi riche qu’il l’était avant la pandémie de coronavirus."
"La tension monte autour de l’eau minérale de Volvic (Puy-de-Dôme). Le groupe Danone la commercialise depuis 1964 à travers 5 sites d’exploitation au sein desquels 2,7 milliards de litres sont prélevés chaque année. Trop pour certains alors que cette année encore, la sécheresse fait rage dans l’Hexagone. "J’arrivais à la fois à faire couler un peu d’eau pour alimenter le ruisseau qui n’était pas à sec et à faire couler de l’eau dans les bassins. 2017, 2018, 2019, ça a été une catastrophe", raconte Jean Semionoff, dont le moulin est à l’arrêt. "L’eau, il y en a de moins en moins", témoigne une habitante de la région, avant d’ajouter : "mais il y en a qui continue toujours à s’en servir". Le mot est lâché." (...)
"Ce n’est pas la crise pour tout le monde, on le devinait ! Depuis le début de l’année, plus de 900 000 personnes dans le monde sont mortes du Covid-19. 400 millions de femmes et d’hommes ont perdu leur emploi. On estime qu’au moins un demi-milliard d’êtres humains vont basculer dans la pauvreté d’ici la fin de l’année. Mais il y a de bonnes nouvelles aussi. Les milliardaires de ce monde se portent bien. Mieux : la crise a été pour eux une nouvelle occasion de s’enrichir au-delà du concevable pour les 90% de gens ordinaires qui peuplent cette terre.
Oxfam a publié un rapport consternant à ce sujet. Il pointe les profiteurs de crise. Ceux pour qui le malheur a été une aubaine, une bonne affaire. Mathilde Panot et Manuel Bompard avaient déjà mis ce thème en avant en avril, dans une tribune publiée dans Le JDD, appelant à taxer les profiteurs. Le rapport d’Oxfam vient confirmer leur intuition et montrer, chiffres à l’appui, à quel point l’oligarchie s’est gavée plus que jamais. Car si le restaurant de quartier, le petit patron de garage ou le libraire indépendant ont souffert terriblement du confinement et ne sont toujours pas tirés d’affaire, les grands patrons et les actionnaires de beaucoup de multinationales ont fait leur beurre pendant le confinement. .../...
Les 32 entreprises les plus profitables du monde ont réalisé collectivement 109 milliards de dollars de bénéfices supplémentaires pendant la première vague de la pandémie. Mais tout, et même davantage, a été redistribué aux actionnaires. J’ai bien dit tout, et même plus. Car la bulle financière est tellement déconnectée du réel que même quand tout s’arrête de fonctionner dans la vraie vie, elle continue de tourner à plein régime. C’est le cas du pétrole. Pendant le confinement de la moitié de l’Humanité, l’économie du pétrole s’est littéralement arrêtée de fonctionner. Si bien que ceux qui avaient des barils de pétrole payaient pour les stocker, puisqu’ils ne pouvaient pas les vendre. Les 6 plus grandes compagnies pétrolières ont cumulé une perte nette de 61 milliards de dollars. Mais dans le même temps, elles ont reversé à leurs actionnaires 31 milliards !
On voit que l’économie financière n’est plus qu’une ponction parasitaire sur le reste de la société. Toute une part de la richesse créée par le travail humain est confisquée par l’oligarchie. Elle ne sert à rien d’utile à la société. Quel argument existe alors contre l’idée de la récupérer ? Le moyen que nous avons pour cela est l’impôt. C’est pourquoi nous avons proposé un impôt exceptionnel sur les profiteurs de crise. Ce genre de dispositif a été mis en place dans de nombreux pays du monde pendant les deux guerres mondiales. Il consistait à récupérer une partie des bénéfices accumulés sur l’effort de guerre pour le mettre au service des besoins de la société.
Si un impôt sur les sociétés similaire à celui des États-Unis pendant la Seconde Guerre mondiale était mis en place sur les 32 entreprises les plus profitables du monde, il récolterait 104 milliards de dollars. Soit de quoi financer l’accès à des tests sérologiques et à un futur vaccin pour chaque être humain de la planète. Ensuite il resterait 33 milliards de dollars pour investir dans les systèmes de santé publique. Mais en France, Macron nous a refusé de rétablir, même temporairement, un modeste impôt sur la fortune. Le monde peut bien s’écrouler autour de lui, le président Macron restera toujours le président des riches."
3 commentaires:
Comment une poignée d’entreprises et de riches actionnaires profite de la pandémie de COVID-19
"Alors que les débats sur l’impact de la crise de la Covid-19 sur les entreprises battent leur plein, en France et partout dans le monde, dans le cadre des plans de relance qui vont être mis en œuvre par les Etats, Oxfam publie un nouveau rapport sur le partage des richesses au sein des grandes entreprises mondiales pendant la crise.
Le rapport montre comment une poignée d’entreprises, essentiellement américaines, réalise des bénéfices exceptionnels pendant la crise, alimentant la fortune de leurs fondateurs et de leurs riches actionnaires alors même qu’une large partie de l’économie mondiale est encore à terre.
Le rapport « Covid19 : les profits de la crise » révèle une économie à deux vitesses :
32 entreprises, qui comptent parmi les plus grandes multinationales de la planète, devraient enregistrer cette année une hausse spectaculaire de leurs bénéfices, soit 109 milliards de dollars de plus que leur bénéfice moyen réalisé au cours des quatre années précédentes.
Une large partie de ces bénéfices a été reversée à de riches actionnaires, alimentant les inégalités mondiales. Les 25 milliardaires les plus riches du monde ont vu leur richesse augmenter de 255 milliards de dollars entre la mi-mars et la fin mai seulement, soit une augmentation moyenne de 10 milliards de dollars.
Jeff Bezos pourrait, avec les bénéfices qu’il a réalisés pendant la crise, verser une prime 105 000 dollars aux 876 000 personnes employées par Amazon dans le monde, y compris les quelques 10.000 salariés en France, tout en restant aussi riche qu’il l’était avant la pandémie de coronavirus."
COMMUNIQUÉ DE PRESSE
https://www.oxfamfrance.org/rapports/covid-19-les-profits-de-la-crise/
Y'a pas de gêne pour les profits..
"La tension monte autour de l’eau minérale de Volvic (Puy-de-Dôme). Le groupe Danone la commercialise depuis 1964 à travers 5 sites d’exploitation au sein desquels 2,7 milliards de litres sont prélevés chaque année. Trop pour certains alors que cette année encore, la sécheresse fait rage dans l’Hexagone. "J’arrivais à la fois à faire couler un peu d’eau pour alimenter le ruisseau qui n’était pas à sec et à faire couler de l’eau dans les bassins. 2017, 2018, 2019, ça a été une catastrophe", raconte Jean Semionoff, dont le moulin est à l’arrêt. "L’eau, il y en a de moins en moins", témoigne une habitante de la région, avant d’ajouter : "mais il y en a qui continue toujours à s’en servir". Le mot est lâché."
(...)
https://www.francetvinfo.fr/meteo/secheresse/secheresse-danone-epuise-t-il-les-ressources-en-eau_4101819.html
COVID : mieux vaut être riche
"Ce n’est pas la crise pour tout le monde, on le devinait ! Depuis le début de l’année, plus de 900 000 personnes dans le monde sont mortes du Covid-19. 400 millions de femmes et d’hommes ont perdu leur emploi. On estime qu’au moins un demi-milliard d’êtres humains vont basculer dans la pauvreté d’ici la fin de l’année. Mais il y a de bonnes nouvelles aussi. Les milliardaires de ce monde se portent bien. Mieux : la crise a été pour eux une nouvelle occasion de s’enrichir au-delà du concevable pour les 90% de gens ordinaires qui peuplent cette terre.
Oxfam a publié un rapport consternant à ce sujet. Il pointe les profiteurs de crise. Ceux pour qui le malheur a été une aubaine, une bonne affaire. Mathilde Panot et Manuel Bompard avaient déjà mis ce thème en avant en avril, dans une tribune publiée dans Le JDD, appelant à taxer les profiteurs. Le rapport d’Oxfam vient confirmer leur intuition et montrer, chiffres à l’appui, à quel point l’oligarchie s’est gavée plus que jamais. Car si le restaurant de quartier, le petit patron de garage ou le libraire indépendant ont souffert terriblement du confinement et ne sont toujours pas tirés d’affaire, les grands patrons et les actionnaires de beaucoup de multinationales ont fait leur beurre pendant le confinement.
.../...
Les 32 entreprises les plus profitables du monde ont réalisé collectivement 109 milliards de dollars de bénéfices supplémentaires pendant la première vague de la pandémie. Mais tout, et même davantage, a été redistribué aux actionnaires. J’ai bien dit tout, et même plus. Car la bulle financière est tellement déconnectée du réel que même quand tout s’arrête de fonctionner dans la vraie vie, elle continue de tourner à plein régime. C’est le cas du pétrole. Pendant le confinement de la moitié de l’Humanité, l’économie du pétrole s’est littéralement arrêtée de fonctionner. Si bien que ceux qui avaient des barils de pétrole payaient pour les stocker, puisqu’ils ne pouvaient pas les vendre. Les 6 plus grandes compagnies pétrolières ont cumulé une perte nette de 61 milliards de dollars. Mais dans le même temps, elles ont reversé à leurs actionnaires 31 milliards !
On voit que l’économie financière n’est plus qu’une ponction parasitaire sur le reste de la société. Toute une part de la richesse créée par le travail humain est confisquée par l’oligarchie. Elle ne sert à rien d’utile à la société. Quel argument existe alors contre l’idée de la récupérer ? Le moyen que nous avons pour cela est l’impôt. C’est pourquoi nous avons proposé un impôt exceptionnel sur les profiteurs de crise. Ce genre de dispositif a été mis en place dans de nombreux pays du monde pendant les deux guerres mondiales. Il consistait à récupérer une partie des bénéfices accumulés sur l’effort de guerre pour le mettre au service des besoins de la société.
Si un impôt sur les sociétés similaire à celui des États-Unis pendant la Seconde Guerre mondiale était mis en place sur les 32 entreprises les plus profitables du monde, il récolterait 104 milliards de dollars. Soit de quoi financer l’accès à des tests sérologiques et à un futur vaccin pour chaque être humain de la planète. Ensuite il resterait 33 milliards de dollars pour investir dans les systèmes de santé publique. Mais en France, Macron nous a refusé de rétablir, même temporairement, un modeste impôt sur la fortune. Le monde peut bien s’écrouler autour de lui, le président Macron restera toujours le président des riches."
https://melenchon.fr/2020/09/11/covid-mieux-vaut-etre-riche/
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