lundi 25 mai 2020

Néolibéralisme, le pic épidémique est-il derrière nous ? | AOC media - Analyse Opinion Critique

https://aoc.media/opinion/2020/05/24/neoliberalisme-le-pic-epidemique-est-il-derriere-nous/

2 commentaires:

Anonyme a dit…

« NOUS SOMMES ET SERONS DES MILLIERS »
Du chômage partiel au chômage de masse


"Le moins que l’on puisse dire, c’est que la question du chomage de masse, en France, n’est pas nouvelle, tout comme son corollaire: la mise en concurrence et la culpabilisation de millions de travailleurs désoeuvrés, le chantage à la survie. Alors que nous sortons doucement de la « crise sanitaire », il est fort probable qu’y succède, au prétexte d’une crise économique, une explosion du chomage ; avec cette caractéristique inédite qu’elle risque cette fois d’être mondiale. Des millions, si ce n’est des dizaines ou centaines de millions de travailleurs, jetés sur le marché du travail, au quatre coins du globe, simultanément. La Grèce de 2008, partout, en même temps. Ce témoignage d’une lectrice, raconte avec beaucoup de justesse ce que cela signifie subjectivement que de se retrouver brutalement mise sur la touche ; mais il ouvre aussi sur la seule question qui vaille: comment vivre et s’organiser lorsque le capital n’a plus besoin de nous ?"
.../...


"Le chômage sera une lutte, au quotidien, dans son rapport à l’espace et au temps. Car déjà l’horizon s’amenuise : plus besoin de sortir tous les jours, de prendre les transports ; plus envie de voir et entendre les rires de ceux qui sont épargnés, de faire comme si l’on appartenait à ce collectif si prompt à juger les exclus. Le temps se contracte également : pendant que la ville dehors s’active, il n’y a plus rien à faire, plus d’obligations, d’impératifs, pas de raison de se lever. Nous serons contraints, dans la liberté de mouvement et dans la force d’action.

Reconquérir l’espace urbain, reconquérir le temps, et je veux dire par là la maîtrise de celui-ci : voilà un objectif de l’ordinaire à atteindre, un effort à fournir contre l’abattement du quotidien. Il faudra veiller à ne pas se laisser aller. De fait, le chômage sera un espace réglementé par l’efficience. Et cela emportera une myriade de règles : s’astreindre à la régularité du lever, bien manger, faire du sport, et puis, surtout, postuler beaucoup. Postuler pour le prochain travail, lancer des appâts dans toute la ville, tous les jours, même quand il n’y en aura pas, et en dépit des nouvelles accablantes que les journaux diffuseront. Ne pas baisser les bras, croire en soi, ne jamais quitter de l’œil l’objectif. La période d’exclusion est donc, paradoxalement, ce moment de la vie où la force de l’individu est particulièrement sollicitée. S’il n’y a plus d’horaires pour le travail, il n’y a plus de temps pour le répit non plus. Les frontières sont floutées, ne reste que l’angoisse du vide et le soubresaut de cette vie qui se veut partie prenante de la société.

Je suis donc au chômage et je vais devoir lutter. Mais je sais que je ne suis pas seule. Car la crise nous guette, nous sommes et serons des milliers, une armée de l’ombre qui va devoir pleurer sur la tombe de la mondialisation et de l’économie de marché. Nous sommes et serons des milliers, parce qu’il ne peut en être autrement. Le virus a stoppé la folle machine à fric, et voilà que nous sommes tous sous perfusion économique. Chute drastique des productions, des flux globalisés, de la consommation effrénée, des profits immédiats. Après l’effroyable arrêt, les doléances à l’Etat-providence pour sauver les emplois, vient maintenant le temps de la rationalisation du capital et du travail. Triez, choisissez, licenciez.

Nous devons dès maintenant le savoir et nous unir pour agir, car il faut changer ce modèle vérolé dont les conséquences humaines, sociales et environnementales sont connues d’avance. Je ne suis pas seule, tu n’es pas seul non plus, oui, nous sommes et serons des milliers."

Eva Vallaro


https://lundi.am/Nous-sommes-et-serons-des-milliers-3231

Anonyme a dit…
Ce commentaire a été supprimé par un administrateur du blog.