« Pourquoi le gouvernement ne veut-il pas de mon aide ? Parce que je ne suis qu’une aide-soignante ? »
Caroline Fiat est députée de la France insoumise. Aide-soignante de profession, elle est, comme certains autres élus, retournée exercer dans un service de réanimation Covid à Nancy. Quelle est sa perception de la gestion de la crise par le gouvernement ? Comment voit-elle la sortie du confinement ? Entretien. .../...
Comment jugez-vous la gestion de la crise sanitaire par le gouvernement ? Pensez-vous que le confinement a été décidé trop tard ?
"Bien malin celui qui dit qu’il aurait déclaré le confinement plus tôt, car cette épidémie nous est tombée dessus d’une manière que nous n’attendions pas. Ce que je regrette, ce sont les mensonges. On n’avait pas de masques, il fallait l’assumer. On entendait tous les jours des responsables du gouvernement dire « les masques arrivent, les masques arrivent ». Non, ils n’arrivaient pas. Quel était l’intérêt de mentir ? Il fallait trouver d’autres solutions. En Meurthe-et-Moselle, le préfet a fait appel aux dons des entreprises. Nous avons trouvé de cette manière 90 000 masques FFP2 qu’on a fait distribuer. Heureusement que nous n’avons pas écouté Olivier Véran qui nous disait que les masques arrivaient le lendemain !
Je pense que s’il y avait eu plus d’honnêteté, on aurait trouvé des solutions par la solidarité. La communication n’était pas la bonne. En crise sanitaire, cela ne sert à rien de mentir, il faut assumer et dire, on n’a pas de masques, on va peut-être manquer de réanimateurs là, de places en réa ici, il va falloir monter un hôpital de campagne… L’honnêteté est bien moins anxiogène ! Quand vous mentez, les gens n’ont pas confiance et cela crée encore plus d’angoisse.
Je reprends ici ma blouse de soignante : quand on explique à une personne malade son traitement, qu’elle a tant de chances de s’en sortir, tant de risques, quand vous expliquez tout sans mentir, 50 % du soin est déjà réalisé. J’en veux à Olivier Véran car il est médecin, il sait cela. Je ne comprends pas sa gestion. Je l’ai alerté à plusieurs reprises par des questions écrites et par SMS. Quand je trouvais que c’était vraiment urgent, je me suis permise de l’alerter en direct. Je lui ai proposé mon aide, il n’a pas saisi cette main tendue.
Dès le départ, quand Emmanuel Macron a parlé d’unité nationale, j’ai pensé qu’effectivement, on ne fait pas de la politique sur une crise sanitaire. J’ai changé mon fusil d’épaule. J’ai l’impression que, pour eux, « unité nationale » signifie bâillonner l’opposition et faire en sorte qu’on les admire. Non, l’unité nationale, c’est de ne pas laisser le gouvernement aller dans le mur. Pourquoi ne veulent-ils pas de mon aide ? Parce que je ne suis qu’une aide-soignante ? Parce que je suis une insoumise ? Je trouve leur façon de faire très méprisante." .../...
3 commentaires:
Sacha Distel et le petit pain au chocolat !
https://youtu.be/FaswDILZU8c
C'est pas avec la boulangère qu'il avait une amourette...
Pain au chocolat ou chocolatine ?
https://www.atelierdeschefs.fr/fr/recette/5545-pain-au-chocolat.php
POLITIQUE
« Pourquoi le gouvernement ne veut-il pas de mon aide ? Parce que je ne suis qu’une aide-soignante ? »
Caroline Fiat est députée de la France insoumise. Aide-soignante de profession, elle est, comme certains autres élus, retournée exercer dans un service de réanimation Covid à Nancy. Quelle est sa perception de la gestion de la crise par le gouvernement ? Comment voit-elle la sortie du confinement ? Entretien.
.../...
Comment jugez-vous la gestion de la crise sanitaire par le gouvernement ? Pensez-vous que le confinement a été décidé trop tard ?
"Bien malin celui qui dit qu’il aurait déclaré le confinement plus tôt, car cette épidémie nous est tombée dessus d’une manière que nous n’attendions pas. Ce que je regrette, ce sont les mensonges. On n’avait pas de masques, il fallait l’assumer. On entendait tous les jours des responsables du gouvernement dire « les masques arrivent, les masques arrivent ». Non, ils n’arrivaient pas. Quel était l’intérêt de mentir ? Il fallait trouver d’autres solutions. En Meurthe-et-Moselle, le préfet a fait appel aux dons des entreprises. Nous avons trouvé de cette manière 90 000 masques FFP2 qu’on a fait distribuer. Heureusement que nous n’avons pas écouté Olivier Véran qui nous disait que les masques arrivaient le lendemain !
Je pense que s’il y avait eu plus d’honnêteté, on aurait trouvé des solutions par la solidarité. La communication n’était pas la bonne. En crise sanitaire, cela ne sert à rien de mentir, il faut assumer et dire, on n’a pas de masques, on va peut-être manquer de réanimateurs là, de places en réa ici, il va falloir monter un hôpital de campagne… L’honnêteté est bien moins anxiogène ! Quand vous mentez, les gens n’ont pas confiance et cela crée encore plus d’angoisse.
Je reprends ici ma blouse de soignante : quand on explique à une personne malade son traitement, qu’elle a tant de chances de s’en sortir, tant de risques, quand vous expliquez tout sans mentir, 50 % du soin est déjà réalisé. J’en veux à Olivier Véran car il est médecin, il sait cela. Je ne comprends pas sa gestion. Je l’ai alerté à plusieurs reprises par des questions écrites et par SMS. Quand je trouvais que c’était vraiment urgent, je me suis permise de l’alerter en direct. Je lui ai proposé mon aide, il n’a pas saisi cette main tendue.
Dès le départ, quand Emmanuel Macron a parlé d’unité nationale, j’ai pensé qu’effectivement, on ne fait pas de la politique sur une crise sanitaire. J’ai changé mon fusil d’épaule. J’ai l’impression que, pour eux, « unité nationale » signifie bâillonner l’opposition et faire en sorte qu’on les admire. Non, l’unité nationale, c’est de ne pas laisser le gouvernement aller dans le mur. Pourquoi ne veulent-ils pas de mon aide ? Parce que je ne suis qu’une aide-soignante ? Parce que je suis une insoumise ? Je trouve leur façon de faire très méprisante."
.../...
https://www.bastamag.net/France-insoumise-deputee-caroline-Fiat-aide-soignante-Ehpad-assemblee-nationale-CHU-Nancy
Enregistrer un commentaire