Masques : l'État méprise l'organisation spontanée des couturières
Spontané, populaire, efficace : le mouvement des couturières a permis, en pleine pénurie de masques, de pallier les carences de l’État de façon inédite. Mais depuis que le gouvernement a décidé que tout le monde devait être masqué, il tente d’encadrer la production des masques en tissu, au détriment des collectifs de couturières auto-organisées.
"C’est une colère qui monte au rythme des ronronnements de machine à coudre. Sur les réseaux sociaux, couturières professionnelles et amatrices échangent photos et vidéos des masques vendus dans les commerces, ou distribués par les collectivités. Chaque modèle décrié a son petit nom : le masque « serpillère » baille au niveau des joues et ne tient pas. Le masque « string », dans un fin tissu blanc synthétique, a des coutures tellement bâclées qu’elles se demandent s’il résistera au moindre lavage. L’affaire a fait scandale à Montpellier (Hérault), où ils auraient été retirés de la vente. À Marcq-en-Barœul (Hauts-de-France), face à la difficulté à commander des masques, la mairie a distribué des kits à assembler soi-même. Sur le groupe de couturières Les petits masques solidaires, une des membres s’emporte contre les masques distribués par la métropole de Bordeaux : « Les coutures sont horribles, le tissu doit être un polyester made in China. À quel moment vont-ils nous faire croire que leur masques cousus à la va-vite avec n’importe quoi sont de meilleure qualité que ceux que nous faisions ? »" .../...
Logo et tests restent réservés aux industriels
"Les couturières se sont appliquées à suivre les recommandations du document Afnor. « Mais les informations de ce document ne sont pas exploitables pour le grand public », dénonce le collectif Mask Attack. « C’est vraiment pour les industriels, il a fallu que je travaille avec des ingénieurs textile pour le décortiquer », confirme Julie Giorgetti. Le patron est simple, certes, mais le choix des tissus est un casse-tête. Ils doivent à la fois permettre à l’usager de respirer, tout en retenant bien les particules. Pour le choix des matières, l’Afnor renvoie aux résultats des tests effectués par la DGA et l’IFTH, publics. Mais les caractéristiques des tissus sont exprimées dans un langage d’industriels. « Même les ingénieurs textiles que nous interrogeons nous disent que ce n’est pas clair », indique le collectif Mask Attack, qui demande à ce que une liste précise de fournisseurs et de références de tissus testés et validés soit rendue publique. « Pourquoi ne pas donner clairement des informations utilisables par le plus grand nombre ? » .../...
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Masques : l'État méprise l'organisation spontanée des couturières
Spontané, populaire, efficace : le mouvement des couturières a permis, en pleine pénurie de masques, de pallier les carences de l’État de façon inédite. Mais depuis que le gouvernement a décidé que tout le monde devait être masqué, il tente d’encadrer la production des masques en tissu, au détriment des collectifs de couturières auto-organisées.
"C’est une colère qui monte au rythme des ronronnements de machine à coudre. Sur les réseaux sociaux, couturières professionnelles et amatrices échangent photos et vidéos des masques vendus dans les commerces, ou distribués par les collectivités. Chaque modèle décrié a son petit nom : le masque « serpillère » baille au niveau des joues et ne tient pas. Le masque « string », dans un fin tissu blanc synthétique, a des coutures tellement bâclées qu’elles se demandent s’il résistera au moindre lavage. L’affaire a fait scandale à Montpellier (Hérault), où ils auraient été retirés de la vente. À Marcq-en-Barœul (Hauts-de-France), face à la difficulté à commander des masques, la mairie a distribué des kits à assembler soi-même. Sur le groupe de couturières Les petits masques solidaires, une des membres s’emporte contre les masques distribués par la métropole de Bordeaux : « Les coutures sont horribles, le tissu doit être un polyester made in China. À quel moment vont-ils nous faire croire que leur masques cousus à la va-vite avec n’importe quoi sont de meilleure qualité que ceux que nous faisions ? »"
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Logo et tests restent réservés aux industriels
"Les couturières se sont appliquées à suivre les recommandations du document Afnor. « Mais les informations de ce document ne sont pas exploitables pour le grand public », dénonce le collectif Mask Attack. « C’est vraiment pour les industriels, il a fallu que je travaille avec des ingénieurs textile pour le décortiquer », confirme Julie Giorgetti. Le patron est simple, certes, mais le choix des tissus est un casse-tête. Ils doivent à la fois permettre à l’usager de respirer, tout en retenant bien les particules. Pour le choix des matières, l’Afnor renvoie aux résultats des tests effectués par la DGA et l’IFTH, publics. Mais les caractéristiques des tissus sont exprimées dans un langage d’industriels. « Même les ingénieurs textiles que nous interrogeons nous disent que ce n’est pas clair », indique le collectif Mask Attack, qui demande à ce que une liste précise de fournisseurs et de références de tissus testés et validés soit rendue publique. « Pourquoi ne pas donner clairement des informations utilisables par le plus grand nombre ? »
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https://reporterre.net/Masques-l-Etat-meprise-l-organisation-spontanee-des-couturieres
"Mask Attack, le groupe de couturier.e.s solidaires face à la pénurie de masques"
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https://www.lebonbon.fr/paris/societe/mask-attack-groupe-couturieres-solidaires-penurie-masques/
https://www.challenges.fr/politique/la-cfdt-faux-ami-du-peuple_710370
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