vendredi 15 mai 2020

D’inquiétants amalgames pour justifier l’interdiction de manifester ce samedi à Montpellier - Le Poing

https://lepoing.net/dinquietants-amalgames-pour-justifier-linterdiction-de-manifester-ce-samedi-a-montpellier/

2 commentaires:

Anonyme a dit…

La Ligue des Droits de l’Homme prend au sérieux l’interdiction de manifester ce samedi à Montpellier

Rappelant que le droit d’expression et de manifestation prime sur tout autre, la LDH déploiera ses observateurs du maintien de l’ordre, sur la Comédie

"Vendredi matin, Emmanuel Macron s’est précipité à l’Hôpital de la Pitié Salpêtrière à Paris. Là, il a reconnu à quel point ont été insuffisantes les annonces faites ces dernières semaines en directeur du secteur hospitalier. Voilà qui ressemble à une tentative fébrile de déminage en catastrophe: lundi, plusieurs centaines de soignants manifestaient devant leur établissement à Toulouse. Jeudi c’était autour de ceux de l’Hôpital Robert Debré (Paris 19e) de sortir du site pour partir en manifestation de rue.

Une peur bleue semble s’être emparée de ce gouvernement, au cas où la colère populaire venait à s’enflammer, dans des secteurs où il serait politiquement très difficile de se contenter de déchaîner la répression – comme cela fut fait pendant des mois et des mois à l’encontre des infirmier.es, sans aucun complexe. On capte donc bien l’utilité qu’il y a, face à l’opinion publique, d’écraser dans l’œuf les mobilisations des plus déterminés et des moins encadrés – les gilets jaunes tout particulièrement – pour caricaturer leur supposée « radicalisation »; façon de les isoler et intimider ceux qui, moins aguerris, pourraient être tentés de leur emboîter le pas.

Avocate, responsable de la Ligue des droits de l’homme pour le département de l’Hérault, Sophie Mazas avait été sollicitée par Le Poing, dès que fût connue l’interdiction préfectorale du rassemblement « Déconfinement réfractaire à l’État autoritaire » annoncé pour ce samedi à 14 heures sur la Comédie. Elle nous a livré son sentiment en ces termes : « Manifestement, le gouvernement a très peur de la colère sociale et sa seule réponse est la répression, alors que dans d’autres pays, la liberté de manifester sur ce thème est tout à fait respectée. Cette colère légitime devrait pouvoir s’exprimer, quitte à ce que cela soit accompagné dans un esprit d’apaisement et de garantie de la sécurité de tous, qui devrait être la mission normale des forces de l’ordre. Au contraire, c’est la tension qui est cultivée. Déjà le 1er Mai à Montpellier, puis le 11, de tous petits rassemblements ultra pacifiques, et appliquant strictement tous les gestes barrières, ont donné lieu à des verbalisations selon des motifs illégitimes ».

Quant au rassemblement de ce samedi, Sophie Mazas relève que le caractère tardif de l’interdiction empêche tout recours d’ordre judiciaire devant le Tribunal administratif. Elle rappelle aussi que l’absence de déclaration du rassemblement n’est en rien un motif suffisant à interdiction : « La Cour européenne des Droits de l’Homme est catégorique sur ce point. Dès lors que les autorités sont au courant – par exemple ici, via les réseaux sociaux, s’en faisant l’écho dès le 19 avril – le principe qui prévaut sur toute autre considération est celui du droit de libre expression, et donc de manifestation ».

Sur de telles bases, la Ligue des Droits de l’Homme disposera ses observateurs des pratiques de maintien de l’ordre, sur le terrain, ainsi qu’elle l’a fait pendant plus d’un an à l’occasion des actes des gilets jaunes et autres rassemblements du mouvement social. "



https://lepoing.net/la-ligue-des-droits-de-lhomme-prend-au-serieux-linterdiction-de-manifester-ce-samedi-a-montpellier/

Anonyme a dit…

Ce samedi, le mouvement social et écologiste déconfine par des manifestations à travers la France

De multiples appels à manifester ce samedi ont fleuri sur les réseaux sociaux, notamment en soutien à l’hôpital. Ils suivent plusieurs rassemblements spontanés depuis la fin du confinement, dans le but de rappeler qu’« être masqué, ce n’est pas être bâillonné ».


"Après deux mois de bouillonnement cybernétique, la mobilisation sociale bruisse à nouveau dans l’air. Déjà, toute la semaine, des actions ont bourgeonné, comme celle organisée sous forte pression policière à Saint-Denis le 11 mai. Plusieurs rassemblements spontanés ont également vu le jour à l’initiative de soignants. À Saint-Étienne (Loire), 300 personnes se sont réunies au centre hospitalier pour « dénoncer des réorganisations de service ainsi que des fermetures de lit décidées en pleine crise sanitaire et sans concertation ». Même type d’assemblée contestataire devant l’hôpital Robert-Debré de Paris. Des collectifs de soignants ont également mené les premières réquisitions de masques dans des supermarchés, afin de les distribuer gratuitement à des personnes vulnérables."
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« Stop au monde tel qu’il est ! Nous n’avons plus à subir ce produit périmé ! »


"Ailleurs, des mobilisations sont organisées par des collectifs écolos. À Rouen (Seine-Maritime), Alternatiba, Extinction Rebellion et d’autres associations ont invité chacun et chacune, « masqué.e.s mais pas baillonné.e.s, à venir vous mobiliser pour le “jour d’après”, car c’est aujourd’hui qu’il commence ! » Le mouvement Extinction Rebellion a également appelé à des actions anti-pub, « pour qu’il n’y ait pas de retour à l’anormal », dans plusieurs villes de France — Grenoble (Isère), Besançon (Doubs), Nantes (Loire-Atlantique), Bordeaux (Gironde), Marseille (Bouches-du-Rhône), Lille (Nord), Paris, Montpellier (Hérault), ainsi qu’à La Réunion.

À Saint-Brieuc (Côtes-d’Armor), un nouveau collectif, les Brioches masquées, a prévu un carnaval contestataire, donnant un écho aux propos tenus par l’écrivain Alain Damasio dans Reporterre.

(…) Avec des masques colorés, des déguisements et des slogans à pied, à vélo, en brouette… Reprenons la rue pour partager nos joies et nos colères à l’occasion d’un carnaval festif et revendicatif ! Stop au monde tel qu’il est ! Nous n’avons plus à subir ce produit périmé ! Cette crise sanitaire l’a prouvé : la compétition, la course financière, l’individualisme et le saccage de notre environnement peuvent être stoppés net (…) Ne les laissons pas jouer sur la peur légitime du virus pour nous isoler, nous bâillonner et nous imposer un lendemain encore plus libéral et sécuritaire.

Des mobilisations qui vont se tenir dans le contexte particulier de l’état d’urgence sanitaire. Le 13 mai dernier, des Gilets jaunes ont bravé l’interdit en se rassemblant à Metz (Moselle) : 135 € d’amende pour tout le monde, et l’organisatrice présumée sera convoquée devant le tribunal de Metz le 15 décembre prochain. Cependant, d’autres actions, notamment celles organisées en milieu rural, ont déjà pu se dérouler sans pression policière. Ainsi, autour de Faux-le-Montagne et de Tarnac (Creuse), dans la montagne limousine, près de 200 personnes ont marché, le 10 mai dernier, contre la société de contrôle et contre dégradation des écosystèmes et forêts du plateau de Millevaches."


https://reporterre.net/Ce-samedi-le-mouvement-social-et-ecologiste-deconfine-par-des-manifestations-a-travers-la