Priver les Français de nature, la société de contrôle jusqu'à l'absurde
Les deux mois qu’a duré le confinement, les Françaises et les Français n’ont plus pu sortir librement dans la nature. Et la menace de cette interdiction n’est pas dissipée. Cette politique a nécessité des moyens policiers démesurés, avec drones et hélicoptères, maltraitant les humains, qui ont un besoin vital d’accéder aux espaces naturels.
"Pendant deux mois, les Français ont été privés de printemps. Assignés à résidence, les yeux collés aux écrans, ils ont été comme coupés du vivant. Depuis fin mars, plusieurs arrêtés préfectoraux ont interdit l’accès aux espaces naturels pendant toute la période du confinement. Finies les balades en forêt, les marches au bord de l’eau, le plaisir d’être dehors alors que les jours s’allongent et que la nature se réveille. Au nom de la lutte contre la pandémie, les Français ont été arrachés à leurs biens communs.
La situation se poursuit aujourd’hui. Avec le déconfinement, le littoral reste sous haute surveillance. Les bivouacs en montagne restent interdits en Savoie et en Haute-Savoie. Les parcs urbains et périurbains sont inaccessibles dans les départements classés rouge. Et ce qui a été ré-autorisé dans les départements verts reste incertain : par un décret publié le 11 mai 2020, le gouvernement permet aux préfets de réinstaurer à tout moment une réglementation identique à celle en vigueur pendant le confinement." .../...
« Le gouvernement a voulu afficher un visage autoritaire »
"Plusieurs professionnels de santé ont pris position. En plein confinement, l’influent président de la Fédération des médecins de France, Jean-Paul Hamon, a invité le gouvernement « à donner de l’air aux Français» sur Franceinfo.
Si on ne laisse pas aux gens un peu de respiration tout en respectant les mesures barrière, on va avoir des personnes qui vont se retrouver en burn-out, en complète dépression, parce qu’ils ne supportent plus le confinement. Et puis, on va avoir des problèmes de couple, avec des violences conjugales qui commencent à se produire. »
Contacté par Reporterre, le psychiatre Christophe André voit dans cette interdiction « un terrible gâchis. De nombreuses études scientifiques ont prouvé que l’accès à la nature renforce notre immunité. Cette situation est d’autant plus regrettable qu’elle renforce les inégalités sociales et fragilise les populations les plus vulnérables, qui n’ont pas accès à des jardins privatifs. L’accès aux espaces naturels, ce n’est pas du luxe ».
Les autorités n’ont pas pour autant lâché du lest. « C’est comme si après avoir échoué sur les tests, les masques ou les élections municipales, le gouvernement avait voulu afficher un visage autoritaire et sanctionner la population pour faire peser sur elle la responsabilité de ses erreurs », analyse le guide de montagne Billy Fernandez." .../...
« Le gouvernement infantilise la population. C’est très français. En Suisse, la situation est différente »
"Le philosophe Dominique Bourg parle, lui, de « dérive policière » : « Le gouvernement infantilise la population. C’est très français. En Suisse ou en Allemagne, la situation est complètement différente, les espaces naturels ne sont pas interdits. On demande juste aux gens de respecter les gestes barrière et les mesures de “distanciation sociale”. »
La France a préféré mettre en place « la société de vigilance » chère à Emmanuel Macron. La surveillance de tous par tous. Pour contrôler les espaces naturels, le gouvernement a mobilisé les fonctionnaires de l’Office français de la biodiversité et de l’Office national des forêts, aux côtés des forces de l’ordre. L’idée a fait polémique en interne." .../...
APRÈS L'ÉTAT D'URGENCE, LA POLICE DE LA PENSÉE Le Média
https://youtu.be/jgBQ25RjEzg
"Cette loi va évidemment réduire la liberté d'expression et une chose est certaine : ce texte n’empêchera pas les contenus abjects de prospérer sur Internet. En revanche, il sera utilisé pour museler davantage tous ceux qui s’opposent aux dérives du pouvoir. Le jour d’après, c’est comme avant. En pire !"
Le gouvernement qui s’en remet à Facebook, Twitter et Youtube pour faire le ménage sur Internet, on en parle tout de suite dans ce numéro 77 du P’tit coup de Bourbon.
2 commentaires:
Priver les Français de nature, la société de contrôle jusqu'à l'absurde
Les deux mois qu’a duré le confinement, les Françaises et les Français n’ont plus pu sortir librement dans la nature. Et la menace de cette interdiction n’est pas dissipée. Cette politique a nécessité des moyens policiers démesurés, avec drones et hélicoptères, maltraitant les humains, qui ont un besoin vital d’accéder aux espaces naturels.
"Pendant deux mois, les Français ont été privés de printemps. Assignés à résidence, les yeux collés aux écrans, ils ont été comme coupés du vivant. Depuis fin mars, plusieurs arrêtés préfectoraux ont interdit l’accès aux espaces naturels pendant toute la période du confinement. Finies les balades en forêt, les marches au bord de l’eau, le plaisir d’être dehors alors que les jours s’allongent et que la nature se réveille. Au nom de la lutte contre la pandémie, les Français ont été arrachés à leurs biens communs.
La situation se poursuit aujourd’hui. Avec le déconfinement, le littoral reste sous haute surveillance. Les bivouacs en montagne restent interdits en Savoie et en Haute-Savoie. Les parcs urbains et périurbains sont inaccessibles dans les départements classés rouge. Et ce qui a été ré-autorisé dans les départements verts reste incertain : par un décret publié le 11 mai 2020, le gouvernement permet aux préfets de réinstaurer à tout moment une réglementation identique à celle en vigueur pendant le confinement."
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« Le gouvernement a voulu afficher un visage autoritaire »
"Plusieurs professionnels de santé ont pris position. En plein confinement, l’influent président de la Fédération des médecins de France, Jean-Paul Hamon, a invité le gouvernement « à donner de l’air aux Français» sur Franceinfo.
Si on ne laisse pas aux gens un peu de respiration tout en respectant les mesures barrière, on va avoir des personnes qui vont se retrouver en burn-out, en complète dépression, parce qu’ils ne supportent plus le confinement. Et puis, on va avoir des problèmes de couple, avec des violences conjugales qui commencent à se produire. »
Contacté par Reporterre, le psychiatre Christophe André voit dans cette interdiction « un terrible gâchis. De nombreuses études scientifiques ont prouvé que l’accès à la nature renforce notre immunité. Cette situation est d’autant plus regrettable qu’elle renforce les inégalités sociales et fragilise les populations les plus vulnérables, qui n’ont pas accès à des jardins privatifs. L’accès aux espaces naturels, ce n’est pas du luxe ».
Les autorités n’ont pas pour autant lâché du lest. « C’est comme si après avoir échoué sur les tests, les masques ou les élections municipales, le gouvernement avait voulu afficher un visage autoritaire et sanctionner la population pour faire peser sur elle la responsabilité de ses erreurs », analyse le guide de montagne Billy Fernandez."
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« Le gouvernement infantilise la population. C’est très français. En Suisse, la situation est différente »
"Le philosophe Dominique Bourg parle, lui, de « dérive policière » : « Le gouvernement infantilise la population. C’est très français. En Suisse ou en Allemagne, la situation est complètement différente, les espaces naturels ne sont pas interdits. On demande juste aux gens de respecter les gestes barrière et les mesures de “distanciation sociale”. »
La France a préféré mettre en place « la société de vigilance » chère à Emmanuel Macron. La surveillance de tous par tous. Pour contrôler les espaces naturels, le gouvernement a mobilisé les fonctionnaires de l’Office français de la biodiversité et de l’Office national des forêts, aux côtés des forces de l’ordre. L’idée a fait polémique en interne."
.../...
https://reporterre.net/Priver-les-Francais-de-nature-la-societe-de-controle-jusqu-a-l-absurde
#Surveillance #Internet #Police
APRÈS L'ÉTAT D'URGENCE, LA POLICE DE LA PENSÉE
Le Média
https://youtu.be/jgBQ25RjEzg
"Cette loi va évidemment réduire la liberté d'expression et une chose est certaine : ce texte n’empêchera pas les contenus abjects de prospérer sur Internet. En revanche, il sera utilisé pour museler davantage tous ceux qui s’opposent aux dérives du pouvoir. Le jour d’après, c’est comme avant. En pire !"
Le gouvernement qui s’en remet à Facebook, Twitter et Youtube pour faire le ménage sur Internet, on en parle tout de suite dans ce numéro 77 du P’tit coup de Bourbon.
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