«Plus d’une centaine d’actrices et d’acteurs du numérique se sont organisés le week-end dernier pour publier l'appel qui suit. Opposé à la réforme des retraites du gouvernement, le texte propose de réduire le temps de travail en mettant la technologie au service du bien commun.» .../...
«Le gouvernement voudrait nous faire croire qu'il faut travailler plus longtemps pour financer les retraites de nos anciens, que les cheminotes et cheminots, les soignantes et soignants, les pompières et pompiers ou les enseignantes et enseignants seraient des nantis vivant au crochet de la société. En réalité, les inégalités sont telles que 26 personnes possèdent plus à elles seules que 3,8 milliards d'humains réunis. À la deuxième position de ces 26 personnes se trouve Bernard Arnault, juste derrière Jeff Bezos. Parmi ces 26, se trouvent quelques acteurs de la tech… mais aucun cheminot, ni soignant, ni pompier, ni enseignant.
Allonger le nombre d'années de travail nécessaires avant la retraite ou encore prétendre lutter contre le chômage tout en incitant à effectuer des heures supplémentaires est une aberration, un non-sens historique à l'heure de l'automatisation galopante. Se battre pour « la valeur travail » est non seulement futile mais dangereux : la société de consommation, cette volonté imbécile de vouloir produire toujours plus et toujours plus inutile est en train de détruire notre planète.
Ces machines et programmes, parce qu'ils sont de grands facteurs de gains de productivité, sont également la cause de la destruction de la valeur de nombreuses compétences sur le marché du travail. Les femmes et hommes ainsi rendus précaires ne bénéficient d'aucune clémence de notre société : injonction leur est faite de se conformer à un marché du travail qui ne tolère pas qu'on ralentisse sa marche vers une rentabilité érigée comme une fin en soi. Tout ceci au mépris de l'avis des premières et premiers concernés, livrés à eux-mêmes après qu'un algorithme ou qu'un robot les aient remplacés.» .../...
«Nous, développeuses et développeurs, administratrices et administrateurs systèmes, enseignantes et enseignants, chercheuses et chercheurs, designers, actrices et acteurs du numérique, du Web et des télécoms qui travaillons pour le service public, dans de grandes entreprises privées, dans des startups, dans des coopératives, en tant que salarié ou indépendant affirmons notre opposition à la réforme des retraites proposée par le gouvernement et militons à la place pour une réforme reposant sur d'autres bases de répartition des richesses : abaisser l'âge de départ à la retraite et réduire le temps de travail en mettant l'automatisation au service du bien public plutôt qu'à celui de quelques milliardaires.
En conséquence, nous appelons :
~ à participer au mouvement de grève et aux manifestations contre la réforme,
~ à alimenter les caisses de grève pour compenser la perte de revenus des grévistes,
~ à afficher sur nos sites web et dans nos entreprises notre soutien à la lutte contre la réforme.» .../...
«Nous avons reçu cet appel à la grève aussi anonyme qu’original. Son auteur insiste, « c’est une ébauche, un truc banal, un peu rapide, mais peut-être de circonstance ». Comme tous les appels, il s’adressera d’abord à ceux qui l’entendent et viendront l’étoffer.
Chacune des entreprises contribuant à l’organisation, à l’enrichissement et au bon déroulement des petits divertissements du pouvoir en place, peuvent être stoppées, momentanément ou définitivement.
Il y a une grève en cours, et beaucoup de manières d’y prendre part, partout, encore, enfin.» .../...
«Nous devons défaire ce que nous pouvons, là où nous sommes. Il y a les organes vitaux du pouvoir en place, ses lieux de propagande.
Les chaînes de télévision peuvent être coupées ou réquisitionnées, par ceux-là même qui les font, les éclairagistes, les cameramans, les moniteurs, les oreillettes, les régisseurs, les monteurs, les pigistes, il en va de même pour les ondes radio, les transports, les grandes imprimeries ses machines, ses conducteurs, ses fournisseurs de papiers, tous les intermédiaires, les livreurs, les routiers, les coursiers, les péages peuvent êtres levés ou filtrants, tout comme les routes, les artères, les dispositifs de paiement, de contrôle, de gestion, peuvent être stoppés
n’en décident que ses agents et ses usagers, et là il faut insister : agents et usagers.» .../...
«Depuis les bureaux : la suppressions des facturations, l’annulation des dettes, des relances, des mises en demeure, Depuis chaque poste une bande, un groupe, une assemblée, vous avez tous, nous avons tous un patron, vous connaissez les ordres, vous savez ce qui peu nuire, vous savez ce qui vous casse, vous surveille, vous ponctionne, vous réduit,
pourriez vous d’où vous êtes, multiplier les erreurs, fomenter des malentendus, pourriez vous d’où vous êtes, distribuer les codes d’accès, les clefs des palais, pourriez vous d’où vous êtes, faire mine d’être dedans tout en faisant lien vers le dehors,
Si nous ne faisons que nous contenter de journées de grèves définies nous laisserons la résignation nous prendre, si nous laissons la résignation nous prendre c’est l’humanité que nous perdons.» .../...
«Et si les grandes vacances d’été commençaient maintenant ? Pour ajuster au dérèglement climatique, il nous faudrait dérégler le temps, toute cette temporalité dans laquelle nous sommes tous façonnés, qui rythme nos nuits, nos journées, nos semaines, fabrique nos manques et nos frustrations, délimite les espaces et rythme le grand partage de tout ce dont nous sommes privés. Pourquoi continuer de servir la soupe à qui nous la refuse. Une interruption, un imprévu, une panne, vient interrompre concrètement, matériellement, le déroulement d’un temps qui n’est pas le notre mais celui de l’économie.
À toutes les équipes déjà constituée : c’est le moment de devenir conséquent, aux cantines, aux ateliers, aux bâtis, aux savoirs de toutes parts, techniques et matériels, aux sensibilités de toutes parts, écrites ou orales, à tout ce qui déjà est en place, et ne demande qu’à se mettre en mouvement. Nous devons rendre la situation consistante. Nous devons rendre cette situation de grève consistante et élancée, diffuse et insondable et permanente.
Le monde qui nous enferme est fêlé ; multiplions les trous, les percées, les fuites.»
«Sans grande surprise, les proches de La République en marche et des Républicains ne sont que 13 % et 19 % à soutenir la grève. Au contraire, 66 % des sympathisants insoumis interrogés, 45 % des socialistes et 45 % des soutiens du Rassemblement national se prononcent en faveur de la grève. Les désagréments causés par cette dernière ne sont d'ailleurs pas mis sur le compte des grévistes, mais majoritairement sur celui du gouvernement, puisque 59 % des Français interrogés répondent que le gouvernement, "en ne dévoilant pas ses intentions", "porte la plus forte responsabilité dans les blocages". [...] » (...)
4 commentaires:
«Plus d’une centaine d’actrices et d’acteurs du numérique se sont organisés le week-end dernier pour publier l'appel qui suit. Opposé à la réforme des retraites du gouvernement, le texte propose de réduire le temps de travail en mettant la technologie au service du bien commun.»
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«Le gouvernement voudrait nous faire croire qu'il faut travailler plus longtemps pour financer les retraites de nos anciens, que les cheminotes et cheminots, les soignantes et soignants, les pompières et pompiers ou les enseignantes et enseignants seraient des nantis vivant au crochet de la société. En réalité, les inégalités sont telles que 26 personnes possèdent plus à elles seules que 3,8 milliards d'humains réunis. À la deuxième position de ces 26 personnes se trouve Bernard Arnault, juste derrière Jeff Bezos. Parmi ces 26, se trouvent quelques acteurs de la tech… mais aucun cheminot, ni soignant, ni pompier, ni enseignant.
Allonger le nombre d'années de travail nécessaires avant la retraite ou encore prétendre lutter contre le chômage tout en incitant à effectuer des heures supplémentaires est une aberration, un non-sens historique à l'heure de l'automatisation galopante. Se battre pour « la valeur travail » est non seulement futile mais dangereux : la société de consommation, cette volonté imbécile de vouloir produire toujours plus et toujours plus inutile est en train de détruire notre planète.
Ces machines et programmes, parce qu'ils sont de grands facteurs de gains de productivité, sont également la cause de la destruction de la valeur de nombreuses compétences sur le marché du travail. Les femmes et hommes ainsi rendus précaires ne bénéficient d'aucune clémence de notre société : injonction leur est faite de se conformer à un marché du travail qui ne tolère pas qu'on ralentisse sa marche vers une rentabilité érigée comme une fin en soi. Tout ceci au mépris de l'avis des premières et premiers concernés, livrés à eux-mêmes après qu'un algorithme ou qu'un robot les aient remplacés.»
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«Nous, développeuses et développeurs, administratrices et administrateurs systèmes, enseignantes et enseignants, chercheuses et chercheurs, designers, actrices et acteurs du numérique, du Web et des télécoms qui travaillons pour le service public, dans de grandes entreprises privées, dans des startups, dans des coopératives, en tant que salarié ou indépendant affirmons notre opposition à la réforme des retraites proposée par le gouvernement et militons à la place pour une réforme reposant sur d'autres bases de répartition des richesses : abaisser l'âge de départ à la retraite et réduire le temps de travail en mettant l'automatisation au service du bien public plutôt qu'à celui de quelques milliardaires.
En conséquence, nous appelons :
~ à participer au mouvement de grève et aux manifestations contre la réforme,
~ à alimenter les caisses de grève pour compenser la perte de revenus des grévistes,
~ à afficher sur nos sites web et dans nos entreprises notre soutien à la lutte contre la réforme.»
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https://www.politis.fr/articles/2019/12/appel-des-travailleuses-et-travailleurs-du-numerique-pour-une-autre-reforme-des-retraites-41157/
UN APPEL À LA GRÈVE
«Nous avons reçu cet appel à la grève aussi anonyme qu’original. Son auteur insiste, « c’est une ébauche, un truc banal, un peu rapide, mais peut-être de circonstance ». Comme tous les appels, il s’adressera d’abord à ceux qui l’entendent et viendront l’étoffer.
Chacune des entreprises contribuant à l’organisation,
à l’enrichissement et au bon déroulement des petits divertissements du pouvoir en place,
peuvent être stoppées, momentanément ou définitivement.
Il y a une grève en cours, et beaucoup de manières d’y prendre part, partout, encore, enfin.»
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«Nous devons défaire ce que nous pouvons, là où nous sommes.
Il y a les organes vitaux du pouvoir en place, ses lieux de propagande.
Les chaînes de télévision peuvent être coupées ou réquisitionnées,
par ceux-là même qui les font, les éclairagistes, les cameramans,
les moniteurs, les oreillettes, les régisseurs, les monteurs, les pigistes,
il en va de même pour les ondes radio, les transports,
les grandes imprimeries ses machines, ses conducteurs, ses fournisseurs de papiers,
tous les intermédiaires, les livreurs, les routiers, les coursiers,
les péages peuvent êtres levés ou filtrants, tout comme les routes, les artères,
les dispositifs de paiement, de contrôle, de gestion, peuvent être stoppés
n’en décident que ses agents et ses usagers,
et là il faut insister : agents et usagers.»
.../...
«Depuis les bureaux : la suppressions des facturations,
l’annulation des dettes, des relances, des mises en demeure,
Depuis chaque poste une bande, un groupe, une assemblée,
vous avez tous, nous avons tous un patron, vous connaissez les ordres,
vous savez ce qui peu nuire, vous savez ce qui vous casse,
vous surveille, vous ponctionne, vous réduit,
pourriez vous d’où vous êtes, multiplier les erreurs, fomenter des malentendus,
pourriez vous d’où vous êtes, distribuer les codes d’accès, les clefs des palais,
pourriez vous d’où vous êtes, faire mine d’être dedans tout en faisant lien vers le dehors,
Si nous ne faisons que nous contenter de journées de grèves définies nous laisserons la résignation nous prendre, si nous laissons la résignation nous prendre c’est l’humanité que nous perdons.»
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«Et si les grandes vacances d’été commençaient maintenant ?
Pour ajuster au dérèglement climatique, il nous faudrait dérégler le temps, toute cette temporalité dans laquelle nous sommes tous façonnés, qui rythme nos nuits, nos journées, nos semaines, fabrique nos manques et nos frustrations, délimite les espaces et rythme le grand partage de tout ce dont nous sommes privés. Pourquoi continuer de servir la soupe à qui nous la refuse. Une interruption, un imprévu, une panne, vient interrompre concrètement, matériellement, le déroulement d’un temps qui n’est pas le notre mais celui de l’économie.
À toutes les équipes déjà constituée : c’est le moment de devenir conséquent,
aux cantines, aux ateliers, aux bâtis, aux savoirs de toutes parts, techniques et matériels, aux sensibilités de toutes parts, écrites ou orales, à tout ce qui déjà est en place, et ne demande qu’à se mettre en mouvement. Nous devons rendre la situation consistante. Nous devons rendre cette situation de grève consistante et élancée, diffuse et insondable et permanente.
Le monde qui nous enferme est fêlé ;
multiplions les trous, les percées, les fuites.»
Un invisible parmi d’autres
https://lundi.am/Appel-a-la-greve
«Sans grande surprise, les proches de La République en marche et des Républicains ne sont que 13 % et 19 % à soutenir la grève. Au contraire, 66 % des sympathisants insoumis interrogés, 45 % des socialistes et 45 % des soutiens du Rassemblement national se prononcent en faveur de la grève. Les désagréments causés par cette dernière ne sont d'ailleurs pas mis sur le compte des grévistes, mais majoritairement sur celui du gouvernement, puisque 59 % des Français interrogés répondent que le gouvernement, "en ne dévoilant pas ses intentions", "porte la plus forte responsabilité dans les blocages". [...] »
(...)
https://www.marianne.net/societe/mauvaise-nouvelle-pour-le-gouvernement-le-soutien-la-greve-augmente
Un cheminot à Djebbari : «Ceux qui produisent les richesses, vous les laissez crever !»
Révolution Permanente.
https://youtu.be/aswwmDuReic
Cela se passait à la gare du Nord..
"La force des travailleurs, c'est la grève!"
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