1- Nîmes : une nouvelle manifestation départementale est annoncée à l'appel de la CGT, FO, Solidaires, FSU, FA, CFTC, UNL. Le défilé partira à 14h30 des jardins de la Fontaine avant de descendre l'avenue Jean-Jaurès, de se rendre rue de la République, de passer devant les arènes et de terminer devant les grilles de la préfecture, sur les allées Feuchères.
2- Alès : l'intersyndicale appelle à un rassemblement à 10h devant le lycée Jean-Baptiste-Dumas.
3- Bagnols-sur-Cèze : l'intersyndicale CGT-FO-FSU du Gard rhodien appelle à se rendre à Nîmes, participer à la manifestation départementale. Et programme d'ores et déjà une manifestation jeudi 12 décembre, à 17h30 devant la poste de Bagnols.» (...)
«La « réforme » va faire baisser les pensions et augmenter l’âge de départ à la retraite : raison pour laquelle il faut la combattre en bloc, et ce de façon non négociable. Grèves, occupations et cortèges donnent dès lors du baume au cœur. Seulement voilà : la nouveauté, c’est que cette réforme se fait au nom de la justice et de l’universalité. Embêtant, pour la gauche. Le présent texte, signé d’un syndicaliste et militant du Réseau Salariat, n’entend pas décrypter la «réforme» : la chose a déjà été faite, et bien faite. Non, il s’agit bien plutôt de saisir pourquoi la gauche (la plus radicale comprise) s’obstine à reprendre certains pans du discours gouvernemental, pour le retourner contre lui, et se borne à proposer une stratégie uniquement défensive. Et ces lignes de proposer en lieu et place : unifier les retraites par le haut, donc militer pour l’extension, dans toutes les professions, de la retraite comme salaire continué sans contrepartie des cotisations passées.»
☰ Par Gaston Sardon .../...
Mais pourquoi diable 42 ?
«Repartons du début. 42, c’est le nombre actuel de régimes de retraite selon le rapport Delevoye, publié au début de l’été 2019 afin de préparer la réforme. Pourquoi ce nombre, que ni les rapports précédents du Conseil d’orientation des retraites, ni la Cour des comptes ne mentionnaient auparavant? Car il impressionne. Et permet de répéter que notre système est «complexe et peu lisible pour les assurés (1)». [...] La notion même de «régime de retraite» s’avère très floue : elle renvoie autant aux conditions de la retraite (c’est-à-dire à l’âge de départ, au montant de la pension ou encore aux modalités de cotisation de telle ou telle catégorie de la population) qu’à l’organisme administratif qui reçoit les cotisations (2) et verse les pensions (3). Ces deux définitions coexistent et se recoupent : c’est bien cette imprécision sur ce qu’est un «régime» qui explique que le gouvernement axe sa communication dessus.» .../...
« [...] Alors qu’En Marche, et ses représentants de commerce médiatique, joue sur une série d’amalgames (en associant «régimes spéciaux» et «privilèges injustes», en passant de la «fusion des 42 régimes» à la «suppression des 42 régimes spéciaux»), on aurait pu s’attendre, de la part des opposant·e·s à la réforme, à une franche clarification. Non, il n’y a pas 42 régimes spéciaux. Oui, cela a pour unique but de diviser les salarié·e·s en agitant le chiffon rouge des «professions privilégiées», du «corporatisme» et de leur statut «désuet» qui plomberait les retraites de tous les autres. Ce démontage aurait été des plus faciles : il aurait suffi de feuilleter le rapport Delevoye, lequel contient, page 167, un inventaire de tous les régimes spéciaux. Surprise ! Il y en a 10, selon une liste fixée par décret.»
«Une unification par le haut couperait l’herbe sous le pied à ceux qui dépeignent la mobilisation comme une défense de privilégié·e·s immobilistes qui ne tiennent qu’à leurs avantages corporatistes. La lutte des salarié·e·s rattachés à un régime spécial n’en trouverait que plus de légitimité parmi le reste de la population : il s’agirait enfin de se battre ensemble pour l’extension à toutes et tous des avancées restantes dans les régimes «spéciaux». [...] Avec l’unification des régimes comme revendication, elle trouverait un horizon commun : l’extension, dans toutes les professions, du salaire continué, qui reconnaît comme du travail l’activité de retraité·e·s libérés du marché de l’emploi (tout en revendiquant le maintien du meilleur salaire lors du passage à la retraite). C’est sans doute une telle perspective mobilisatrice qui nous a manqué en 2003 et en 2010. [...]»
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GARD
1- Nîmes : une nouvelle manifestation départementale est annoncée à l'appel de la CGT, FO, Solidaires, FSU, FA, CFTC, UNL. Le défilé partira à 14h30 des jardins de la Fontaine avant de descendre l'avenue Jean-Jaurès, de se rendre rue de la République, de passer devant les arènes et de terminer devant les grilles de la préfecture, sur les allées Feuchères.
2- Alès : l'intersyndicale appelle à un rassemblement à 10h devant le lycée Jean-Baptiste-Dumas.
3- Bagnols-sur-Cèze : l'intersyndicale CGT-FO-FSU du Gard rhodien appelle à se rendre à Nîmes, participer à la manifestation départementale. Et programme d'ores et déjà une manifestation jeudi 12 décembre, à 17h30 devant la poste de Bagnols.»
(...)
https://www.google.com/amp/s/www.midilibre.fr/amp/2019/12/09/greve-du-mardi-10-decembre-a-quoi-faut-il-sattendre-en-occitanie,8592700.php
Le mythe des «42 régimes spéciaux»
«La « réforme » va faire baisser les pensions et augmenter l’âge de départ à la retraite : raison pour laquelle il faut la combattre en bloc, et ce de façon non négociable. Grèves, occupations et cortèges donnent dès lors du baume au cœur. Seulement voilà : la nouveauté, c’est que cette réforme se fait au nom de la justice et de l’universalité. Embêtant, pour la gauche. Le présent texte, signé d’un syndicaliste et militant du Réseau Salariat, n’entend pas décrypter la «réforme» : la chose a déjà été faite, et bien faite. Non, il s’agit bien plutôt de saisir pourquoi la gauche (la plus radicale comprise) s’obstine à reprendre certains pans du discours gouvernemental, pour le retourner contre lui, et se borne à proposer une stratégie uniquement défensive. Et ces lignes de proposer en lieu et place : unifier les retraites par le haut, donc militer pour l’extension, dans toutes les professions, de la retraite comme salaire continué sans contrepartie des cotisations passées.»
☰ Par Gaston Sardon
.../...
Mais pourquoi diable 42 ?
«Repartons du début. 42, c’est le nombre actuel de régimes de retraite selon le rapport Delevoye, publié au début de l’été 2019 afin de préparer la réforme. Pourquoi ce nombre, que ni les rapports précédents du Conseil d’orientation des retraites, ni la Cour des comptes ne mentionnaient auparavant? Car il impressionne. Et permet de répéter que notre système est «complexe et peu lisible pour les assurés (1)». [...]
La notion même de «régime de retraite» s’avère très floue : elle renvoie autant aux conditions de la retraite (c’est-à-dire à l’âge de départ, au montant de la pension ou encore aux modalités de cotisation de telle ou telle catégorie de la population) qu’à l’organisme administratif qui reçoit les cotisations (2) et verse les pensions (3). Ces deux définitions coexistent et se recoupent : c’est bien cette imprécision sur ce qu’est un «régime» qui explique que le gouvernement axe sa
communication dessus.»
.../...
« [...] Alors qu’En Marche, et ses représentants de commerce médiatique, joue sur une série d’amalgames (en associant «régimes spéciaux» et «privilèges injustes», en passant de la «fusion des 42 régimes» à la «suppression des 42 régimes spéciaux»), on aurait pu s’attendre, de la part des opposant·e·s à la réforme, à une franche clarification. Non, il n’y a pas 42 régimes spéciaux. Oui, cela a pour unique but de diviser les salarié·e·s en agitant le chiffon rouge des «professions privilégiées», du «corporatisme» et de leur statut «désuet» qui plomberait les retraites de tous les autres. Ce démontage aurait été des plus faciles : il aurait suffi de feuilleter le rapport Delevoye, lequel contient, page 167, un inventaire de tous les régimes spéciaux. Surprise ! Il y en a 10, selon une liste fixée par décret.»
«Une unification par le haut couperait l’herbe sous le pied à ceux qui dépeignent la mobilisation comme une défense de privilégié·e·s immobilistes qui ne tiennent qu’à leurs avantages corporatistes. La lutte des salarié·e·s rattachés à un régime spécial n’en trouverait que plus de légitimité parmi le reste de la population : il s’agirait enfin de se battre ensemble pour l’extension à toutes et tous des avancées restantes dans les régimes «spéciaux». [...]
Avec l’unification des régimes comme revendication, elle trouverait un horizon commun : l’extension, dans toutes les professions, du salaire continué, qui reconnaît comme du travail l’activité de retraité·e·s libérés du marché de l’emploi (tout en revendiquant le maintien du meilleur salaire lors du passage à la retraite). C’est sans doute une telle perspective mobilisatrice qui nous a manqué en 2003 et en 2010. [...]»
https://www.revue-ballast.fr/le-mythe-des-42-regimes-speciaux/
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